"Qui ose troubler mon repos ?" tonna alors le dragon de sa voix caverneuse.

D'un geste tremblant, l'un des aventuriers lâcha sa coupelle d'or. Celle-ci roula jusqu'aux pattes du monstre qui commençait manifestement à s'échauffer. Les genoux de l'aventurier s'entrechoquaient si fort qu'on pouvait percevoir un rythme s'échouer en écho sur les murs du donjon. Une musique qui agaçait magistralement la bête. L'aventurier s'en rendit compte et courut se cacher derrière l'elfe et son arc bandé.

Le caractère de l'archère était trempé d'un autre genre d'acier. Avant de foncer tête baissée vers le danger, elle comptait toujours jusqu'à trois en sindarin. Une habitude qu'elle avait prise depuis son premier dragon – qui lui avait plutôt porté chance puisqu'elle était ressortie indemne du combat (un doigt en moins, dans certaines circonstances, ça ne compte pas).

"Mîn…tâd…nêl !"

C'est en retenant son souffle qu'elle courut droit entre les griffes du monstre. Cette agitation excita le dragon qui cracha sa colère brulante sur le pauvre pleutre soudain à découvert. On peut dire qu'il pleura sa mère, si, c'est écrit comme ça dans les règles du jeu.

Oui dans Dragon Run vous êtes une bande d'aventuriers en pleine exploration de donjon (occupation dominicale de l'aventurier de base s'il en est).

A votre tour, vous pouvez soit foncer tête baissée, soit avancer prudemment, soit pleurer votre mère.

Comment ça run ?

Chaque joueur prend 4 cartes trésor (c'est le butin que vous avez réussi à trouver jusqu'ici) et sa tuile Aventurier (chacun a son petit pouvoir spécial) au départ vous êtes en pleine forme, votre tuile est donc du côté clair de la Force. Mais gaffe, vous n'avez que deux maigrichons points de vie, et quand le dragon sort de sa sieste, il aime bien les faire fondre comme neige au soleil.

On mélange 10 cartes Lieux qui vont constituer une pioche face cachée.

A votre tour :

– si vous foncez : vous retournez la 1ere carte de la pioche et vous en appliquez les effets. Si vous avez de la chance, vous trouverez un trésor, si vous n'avez pas de bol, vous attiserez la colère du dragon ! Une fois que celui-ci a craché, sa colère redescend un peu. Oui. Il a un marqueur Colère qui baisse d'un point.

– si vous avancez prudemment, vous devez vous défausser d'un trésor d'une valeur d'au moins 1 point. Puis vous devez réussir un Test de discrétion en lançant un d10. Si votre résultat est supérieur au nombre de cartes de la pioche, vous faites perdre un point de colère au dragon. Si le dragon n'a plus de colère, c'est la fin de la partie. Par contre, si votre résultat est inférieur, c'est raté ! Vous devrez foncer tête baissée ! Pas le choix !

– si vous pleurez vot' mère : là, c'est la honte. Vous passez votre tour et vous vous défaussez de 2 points dé trésor. C'est le sort qu'on réserve aux couards.

"Les murs sont de granit noir et on peut voir ici la marque de l'architecte, mort il y a 400 ans étouffé par son édredon."

Voici donc un sympathique petit titre sauce "stop ou encore" à l'ambiance med-fan qui égaiera les apéros des rôlistes – et une sortie française pour Essen signé Cathala-Barbe, illustré par Dutrait, ça ne se refuse pas. Shlaguevuk !

Un jeu de Bruno Cathala et Ludovic Barbe
Illustré par Vincent Dutrait
Edité par Blue Orange
Pays d'origine : France
Langue et traductions : Francais
Date de sortie : 16/10/2014
De 2 à 5 joueurs
A partir de 8 ans
Durée moyenne d'une partie : 15 minutes

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