À QUOI TU JOUES #4 : Imperial miners, Luminis, Hens, Knarr, Elios, Champions, Castelane, Bobards pétards et mouchards

Quatrième volet du retour de cette rubrique que l’on avait lancée il y a 7 ans. On y parle des jeux découverts dans nos associations, nos bars à jeux préférés, en festival, à la maison en famille, ou entre amis. Il parait que l’équipe de chroniqueurs joue beaucoup ! « À quoi tu joues » se veut un format rapide et condensé, basé sur le ressenti, ce qui n’interdit pas d’y revenir plus tard dans un Just Played ou un Test, quand le temps nous le permettra.

On y traite des jeux tout chauds sortis du four, des plus anciens aussi qui reviennent sur nos tables, des gros mastodontes ou des petites perles. Des jeux qui nous ont enflammés ou refroidis.

Le Just Played quant à lui est un format de décorticage, d’analyse, qui nécessite plusieurs parties et de longues heures de travail en amont.

 

Impérial miners

Si vous aimez faire des combinaisons de ressources en cascade, ce jeu va peut-être vous satisfaire. Dix tours pour marquer le plus de points, dix cartes à poser. Vous devez d’abord construire l’étage 1, ou plutôt creuser le premier niveau de la mine, puis vous pourrez poser des cartes de niveau 2, puis de niveau 3 et enfin de niveau 4. Logique. 

En posant un niveau 3 par exemple, vous appliquer son action, puis vous choisissez une carte de niveau 2 à réactiver, ainsi qu’une de niveau 1 et enfin les actions de base. Ce système de déclenchement d’action en cascade est des plus gratifiants. Vous vous doutez bien qu’il y a dans le capot un moteur à construire, les sous permettent de placer les cartes, de déclencher certaines actions, et de se déplacer sur une piste commune à tous qui vous octroie des petits privilèges instantanés. Ça combote avec jouissance. Il y a différentes factions qui ont chacune leurs spécificités, il est plutôt de bon aloi de combiner les mêmes factions, mais tout ne réside pas dans la collection. On ajoute une petite touche de cartes à associer qui créent des chariots (il semble que ce soit utile dans une mine) pour faire des points de victoire. On pourra toujours râler sur sa main de cartes, mais le jeu nous offre souvent la possibilité de piocher de nouvelles cartes.

Aucune interaction à signaler dans ce Impérial Miners, mais des fois le plaisir est solitaire.

Pas grand-chose à voir avec la série Impérial Settler dont il est issu, et ici Ignacy Trzewiczek est remplacé par Tim Amstrong (Orbis).

 

 

-Natosaurus

Un jeu de Tim Armstrong (II)
Illustré par Hanna Kuik
Edité par IelloPegasus SpielePortal Games

 

Hens

Voilà un thème peu courant dans le monde du jeu : l’élevage de poules. Il s’agit sinon d’un jeu de cartes, cartes que l’on va placer chaque tour dans son tableau de 4×3 dans le but de faire une suite adjacente de poulettes de même espèce, afin de scorer les œufs dessinés sur la cartes. Facile ? Non, car il y a des contraintes de pose : la carte posée doit être soit de la même couleur (race de poule) soit avoir une différence d’e exactement 1 avec toutes les cartes adjacentes.

Il y a bien sûr un double objectif à chaque partie qui va encore compliquer la réflexion. Un jeu simple dans ses règles, mais qui propose un défi de placement et d’optimisation intéressant, tout cela n’est pas dénué d’interaction car les cartes sont prises soit dans la pioche générale, soit dans la défausse des adversaires, adversaire qui devra donc faire attention à ne pas relâcher dans la nature la poulette intéressante pour le collègue.

 

-Natosaurus

Un jeu de Giampaolo Razzino
Illustré par Marco Salogni
Edité par Happy meeple games

 

Knarr 

 

Knarr est un jeu de construction de moteur avec un thème viking. Soit vous posez une carte devant vous et vous activez toute la colonne de même couleur, soit vous défaussez une partie de vos cartes déjà posées pour faire une expédition qui rapporte des points et des bonus instantanés. Il ne s’agit pas d’un énième splendor-like. En effet, vous allez être obligé de casser votre moteur en cours de partie, et ça fait une belle différence dans le rythme de la partie. Il y a en outre différentes voies pour marquer les points : la renommée (des points qui tombent automatiquement en début de tour), les points directs naturellement, mais aussi en dépensant des jetons bracelets qui permettent de valoriser les cartes expéditions construites.

 

 

Visuellement, il est très beau malgré un problème d’ergonomie au niveau des couleurs (trop proches) des pions joueurs et de la piste de renommée qui est trop étriquée. C’est dommage, quand on pense qu’à côté de ça l’éditeur Bombyx a créé un système de différenciation des couleurs destiné aux daltoniens. La mécanique est simple mais offre du renouvellement. Après une vingtaine de parties, je peux dire que différentes stratégies sont viables, même si les mauvaises langues prétendent que la stratégie renommée est imbattable 😉 Enfin, les cartes artefact (un module optionnel qui donne une récompense sous certaines conditions) renouvellent le jeu et poussent à jouer différemment.

 

-Manu

Un jeu de Thomas Dupont
Illustré par Antoine Carrion
Edité par Bombyx

Elios

 

 

Après K3 dans lequel on gravissait une montagne, Philippe Proux vise encore plus haut (le soleil en l’occurrence) et nous propose un nouveau jeu abstrait avec du matériel en bois. Les sensations sont bien différentes. Ici le but n’est pas de bloquer et d’éliminer ses adversaires, mais d’être le premier à poser tous ses bâtonnets de couleur sur les rayons du soleil au centre de la table. Puisqu’il s’agit d’une course, on va observer les lots de bâtonnets de ses adversaires et on va faire en sorte qu’ils ne progressent pas trop vite en les empêchant de placer des lots de plusieurs rayons. 

On retrouve la phase initiale d’organisation de son matériel qu’il y avait dans K3, mais dans Elios  elle est nettement moins impactante sur le déroulement de la partie : on peut avoir pris un mauvais départ et s’en sortir au final, puisqu’on sera amené plusieurs fois dans la partie à séparer nos lots (donc défaire l’organisation de début de partie). Il s’agit d’un jeu abstrait très accessible puisqu’on n’aura à calculer qu’un ou deux coups à l’avance, mais aussi très tendu car chaque tour est déterminant. Je le préfère nettement à son grand frère.

 

-Manu

 

Un jeu de Phillipe Proux
Illustré par Ajša ZdravkovićKatie Burk
Edité par Helvetiq

 

Luminis

Ce jeu de cartes aux jolies illustrations de cathédrale a de bonnes odeurs de Splendor, avec un petit twist au niveau des ressources apportées par les cartes adjacentes déjà construites.

Il s’agit de construire des niveaux I, II et II de notre cathédrale en utilisant les ressources présentes sur les cartes précédemment posées, afin de pouvoir être le premier à construire le niveau IV, c’est le but.

Un moteur intéressant à mettre en place. Le jeu souffre en revanche d’une difficulté de lecture, il nous faut sans cesse recompter les ressources à notre disposition pour placer sa nouvelle carte, en fonction de sa position, l’histoire de l’adjacence c’est sympa, mais pas facile à lire. La façon de créer de l’interaction est vraiment ce qui est le plus douloureux dans Luminis : certaines cartes n’amènent pas de nouvelles ressources mais obligent un adversaire à prendre une carte chez un autre adversaire, c’est perdant-perdant pour tout le monde. Le mieux est de ne pas y jouer à quatre car les cartes dépensées comme ressources sont remises sur l’une des piles de pioche, rendant impossible toute prévisibilité du choix offert à son tour. Ces interactions gênantes par défaut juste pour dire qu’il y a de l’interaction, et c’est dommage, le jeu avait un bon petit moteur à proposer.

 

-Natosaurus

Un jeu de Guillaume Besançon
Illustré par Bastien Jez
Edité par Don’t Panic Games

 

Castelane

 

Un plateau rond, un château de chaque côté (oui du cercle), qui est la cible à entourer par deux de nos pions pour remporter la partie. Le thème est médiéval : un château à prendre, à l’aide de nos pions épée, arc, et bouclier. À chaque tour nous pouvons avancer un pion d’un segment, en vue d’avancer vers le château adverse. L’épée pourra vaincre un pion adversaire à une case, le “mangeant” tout simplement. Deux pièces éliminées et c’est également la victoire. L’arc tire à deux cases et plus, et le bouclier, invincible bloque le passage de l’épée ou de l’arc.

C’est un premier jeu de stratégie abstraite, les parties sont courtes, de l’ordre de 5 mn, la stratégie n’est pas très profonde, mais ça sera une belle première approche de ce type de jeu, soit pour les enfants, soit pour les novices du genre. Il est très beau et donne vraiment envie de pousser le pion.

 

-Natosaurus

Un jeu de Timothée Riom
Edité par Vers les étoiles

Bobards, Pétards & mouchards

 

 

Bobards, Pétards & mouchards n’est autre que la suite de Bestioles en guerre que je n’avais pas eu l’occasion d’essayer (mais on en parlait ici). On change de théâtre d’opérations et la guerre sur terre, mer et air, pour la diplomatie, l’économie et l’espionnage.

Le but du jeu est le même, remporter la partie sur deux théâtres d’opération et pour cela chacun son tour on va jouer une carte face cachée ou visible, appliquer son effet et passer au joueur suivant. On débute avec une main de six cartes, et on va essayer de planifier notre partie en réagissant aux coups de notre adversaire. On peut toujours se retirer pour minorer la victoire de notre ennemi. C’est une des grandes subtilités du jeu, car si l’on a une bonne main, on va essayer de ne pas jeter de suite nos forces dans la bataille afin de laisser notre opposant croire à ses chances et jouer des cartes. Bestioles en guerre (et sa suite) est ce que j’appelle un jeu minimaliste, 18 cartes uniquement et 6 pour faire la différence, comment jauger son adversaire dans quel ordre jouer ces cartes etc.
À l’origine le jeu avait un visuel réaliste représentant la guerre et l’éditeur a proposé une nouvelle version avec des animaux, ce qui permet d’y jouer avec à peu près tout le monde. J’adore ces illustrations décalées. Une bonne petite surprise qui me donne envie d’essayer la première boîte. 

Si vous avez les deux boîtes, vous pourrez jouer sur un théâtre d’opération plus large.

-Atom

Un jeu de Jon Perry
Illustré par Derek Laufman
Edité par Lucky Duck Games

Champions

 

Repos Prod n’inonde pas le marché de titres et c’est peut être pour cela qu’on est rarement déçu. Si la boîte n’est pas très causante et son principe pas forcément parlant, on se fait happer dès le premier tour. Balançons des noms (Rambo, Chirac, Jul, Captain America…) et faisons les s’affronter sur un thème débile : aime faire la vaisselle, ronfle, ne prend pas l’ascenseur… et votons en secret pour élire le gagnant de la finale, car chaque manche est composée de trois tours. Si les propositions des cartes combat ne vous amusent pas, inutile de monter sur le ring, il faut avoir l’imagination et la rigolade au bout de vos poings pour que le match soit tonique. 

-Morlockbob

Un jeu de Franck Crittin, Grégoire Largey, Sébastien Pauchon
Edité par Repos Production

 

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1 Commentaire

  1. -Nem- 03/01/2024
    Répondre

    Champions me fait beaucoup pensé à Profiler (que j’aime d’amour), du coup je vais m’y intéresser 🙂

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