À quoi tu joues ? #3
Voici la troisième itération de notre nouvelle rubrique À quoi tu joues ?
À quoi tu joues ? permet de faire des retours rapides au plus proche de l’action ! En effet notre Testing Team forme un groupe de joueurs qui joue à beaucoup de jeux chaque semaine. Bien plus que de titres traités en « Just Played », qui, malgré son intitulé empli de modestie, nécessite de longues heures de travail en amont…
Ici, on évoque donc quelques-uns de ces autres jeux, avec un style court, spontané, sans rappel de règles. On partage ressentis et découvertes, tout en restant dans du qualitatif tout de même, évidemment, puisqu’il s’agit des retours de notre équipe d’élite ! 😉
On espère que ça vous parlera ! N’hésitez pas à commenter !
Bonne lecture.
Aah, Monster Lands… Jeu de placement de dés dans un univers à la croisée entre un Djib sous stéroïdes et un univers à la Dofus, Monster Lands est un Kickstarter qui est encore en cours de financement. On a fait un Ludochrono et j’ai pu y jouer. J’ai beaucoup apprécié ce que j’y ai vu : on gère ses dés comme des ouvriers, on fait des achats, on prend des risques en allant tuer des monstres ou capturer les terres qu’ils occupent. Le jeu est plutôt méchant par nature, car il oblige à anticiper ce que les autres vont faire pour chercher à les bloquer le plus possible. Tant d’interaction dans un jeu de construction de moteur est appréciable et la variété des options aussi.
On notera des règles encore en affinage (mais c’est déjà très très bien) et plusieurs modes de jeu pour une replay value pas dégueulasse. Le jeu est un tantinet long à installer et à prendre en main mais une fois que c’est fait, les joueurs enchaînent les actions sans trop d’analysis paralysis malgré la grande quantité de choix disponibles. S’il doit y avoir une réflexion, elle se fait en début de tour et le reste n’est qu’ajustement de sa stratégie (ou bon gros revirement quand le destin (ou les autres joueurs) vient vous mettre un coup de pelle dans le nez).
Il vous reste un peu moins de deux semaines pour pledger Monster Lands, si le cœur vous en dit !
Keep talking and nobody explodes! est un jeu atypique, certes, mais quitte à le définir… Est-ce un jeu de société ? Un jeu vidéo ? Un party game ? Un jeu de communication ?
On va dire que c’est un partycommunidéo de société, hein, c’est plus simple.
Je te la fais courte parce que dans pas longtemps ça fait boum :
Un joueur est le démineur, devant son écran, avec une bombe à désamorcer (des fils, des boutons, des codes à rentrer, plein de trucs incompréhensibles). Les autres sont les experts et ont un livret (à imprimer) avec plein d’indications sur les différents modules que peut présenter la bombe. Le truc c’est que le démineur n’a pas le droit de regarder le livret, et les experts n’ont pas le droit de regarder l’écran. Et top, c’est parti : 5 minutes ou moins pour désamorcer tous les modules. Et vas-y que j’te communigueule les infos dans tous les sens pour éviter que ça fasse boum : « mais je t’avais dit de couper le fil rouge ! » « non! tu m’as dit le bleu ! »
Enfin, les premières fois on communigueule, mais après comme on en a marre d’exploser, on met en place des stratégies et on communoptimise à mort.
C’est pas nouveau, c’est sorti en 2015 mais je suis tombé complètement sous le charme. Plein de niveaux à difficulté progressive, un mode de customisation de ses propres bombes, et même si les ficelles sont les mêmes, comme elles n’actionnent jamais les mêmes leviers, KT&NE possède une rejouabilité infinie.
Bien sûr ce n’est pas un jeu physique (hormis le livret à imprimer chez soi), mais c’est un excellent jeu de société hybride.
Je n’y jouerai pas des soirées entières (quoique ?), mais c’est très fun et ça fait un super jeu filler, pour boucher les trous entre deux parties plus longues. Si mon petit résumé ne vous éclaire pas suffisamment, allez voir par là !
Tiny Epic Quest à 3 joueurs : très sympa, pas mal de règles à digérer mais après, les phases jour (de déplacement) et nuit (d’aventure) s’enchaînent bien. On s’amuse bien à explorer ce petit monde tout en réalisant des quêtes, tuant des gobelins, apprenant des sorts, équipant ses meeples…. Par contre, il faut une bonne vue de près et des petits doigts car tout est minuscule ! Bon, normal me direz-vous, y ‘a “Tiny” dans le titre du jeu… L’idée d’équiper ses meeples est une bonne trouvaille et rend le jeu très plaisant. Petit bémol dû à la config à 3 : la difficulté est supérieure pour le 3ième joueur pour contrôler la position de ses meeples durant la phase « jour » (car le dernier joueur du 1er round ne sera 1er joueur qu’une seule fois alors que les 2 autres le seront 2 fois) alors que c’est primordial pour les quêtes de placement et la phase nuit, étrange qu’aucune compensation ne soit prévue. En tout cas, le jeu est une bonne surprise. J’ai effectué une seconde partie en mode solo qui propose un défi intéressant mais entaché d’un effet répétitif moins ressenti à plusieurs, et générant moins d’interaction et de fun aussi. Les config à 2 ou 4 avec des joueurs rapides semblent les meilleures.
Aeon’s End: War Eternal est la version stand-alone du premier jeu nommé Aeon’s End qui vient d’arriver du KS associé : super jeu de cartes coopératif basé sur du deckbuilding plus d’autres bonnes trouvailles comme l’ordre de tour de jeu variable, la préparation de sa défausse non mélangée, les portails de chaque héros à débloquer permettant de placer puis jouer des sorts au début du prochain tour ou les charges permettant d’activer le gros pouvoir de son personnage, le tout dans un univers bien immersif avec de belles illustrations et un thème fort. Le but est de tuer un gros boss à 70 points de vie, et qui fait apparaître divers événements négatifs 2 fois par manche, le tout en préservant la santé de la ville.
On a échappé de justesse à une défaite prématurée à cause d’un monstre enlevant des jetons au démon mais on a fini par vaincre la Nemesis (boss à tuer) notamment avec une combo finale chanceuse bien collaborative et réalisable grâce à un tirage ordre du tour favorable : le premier joueur déclenche un sort puissant me permettant de préparer mon gros sort « crystallized » occupant 2 portails (même s’ils sont fermés : très très fort) qui est à mon tour activé et entraînant une grosse attaque de la main parfaite du 3e joueur (2 dégâts par carte gemme en main) : et ping… 10 points de dégâts sur le gros vilain poulpe achevé par le dernier tour du premier joueur ! Quand je vous dit qu’il faut bien se coordonner… On est tombé sur un monstre qui est resté toute la partie à nous faire retirer une charge ou un sort préparé, un événement gérable puisqu’on a préféré se concentrer sur le boss. Le jeu est dur et devient vite tendu.
Les 3 joueurs de cette partie découverte sont conquis ! Hâte d’y rejouer et ça tombe bien : le jeu possède une grande rejouabilité avec les différents démons, héros et nombreuses cartes du marché qui vont nécessiter d’adapter sa stratégie à chaque nouvelle configuration..
Automobiles (de chez AEG, pas le Wallace). Je l’avais récemment racheté à un ami, sur conseil d’un autre ami, et je ne suis pas déçu.
Autant le système du « bag building » à Hyperborea ne m’avait pas convaincu, autant ici je trouve que c’est excellent.
Même si ce n’est pas réaliste (on peut réparer sa voiture en roulant sans arrêt spécifique au stand) ni ce à quoi on s’attendrait d’un jeu de course, ça fonctionne très bien et on se prend au jeu à poser ses petits cubes l’un devant l’autre pour faire avancer sa voiture et essayer de rattraper/distancer ses adversaires.
Rajoutez à cela les mécaniques d’aspiration et d’usure, et le jeu prend évidemment toute sa saveur. Plus de joueurs on est, mieux c’est (5 max).
Il y a également des sets de cartes donnant des effets différents à chaque type de cube pour une grande rejouabilité. Une extension sort cette année, je ne la manquerai pas.
Quant à Seafall… Je ne sais plus à combien de sessions de jeu on en est depuis qu’on a commencé cette campagne. Je ne dirais pas que je suis passionné par le jeu, mais j’ai vraiment envie de voir où cela va nous mener.
Le jeu a quand même le mérite d’être le premier vrai Legacy (qui ne s’appuie pas sur une licence comme Risk ou Pandémie) et est très ambitieux.
Mécaniques originales, et on part totalement à l’inconnu. Grande liberté en ce qui concerne l’orientation qu’on prend (commerce, piraterie, exploration), cela vaut bien Merchants & Marauders. De nouveaux objectifs se révèlent petit à petit, la compréhension du monde du jeu se dévoile au fur et à mesure des découvertes, c’est bien dosé, et là, en approchant de la fin de la campagne, on s’étonne encore des nouveautés.
Il est aussi appréciable que le dernier au score après chaque partie soit avantagé du point de vue de ses ressources au début de la suivante, ainsi personne n’est largué (je dis ça car je suis souvent dernier 😉 ).
Ce n’est pas le jeu du siècle, mais c’est une bonne expérience ludique, rafraîchissante car originale, et je ne regretterai pas d’y avoir participé. Après cela, on s’embarquera vers Charterstone. [NDLR : on a pas mal de contenus sur Seafall si vous voulez approfondir. Direction la fiche !]
51e État, seconde édition. Réédition de ce jeu de 2010 qui après changement de règles (New Era), adaptation (Settlers) revient dans sa forme “post atomique”. Jeu à combos, il reste assez « dans son coin » malgré la possibilité de détruire des cartes adverses. On y pioche des cartes auxquelles on peut donner plusieurs directions : les poser pour produire à chaque tour, ou faire une action, les stocker pour devenir des ressources perpétuelles ou les piller pour prendre immédiatement le butin.
Il faut une bonne gestion des ses ressources (elles sont perdues à chaque fin de tour), une vision des combos possibles et de la direction à prendre, malgré un certain aléatoire (vous misez sur « la brique » et la bonne carte qui boosterait toutes vos briques ne vient jamais), une certaine adaptabilité au draft de départ. Beaucoup de choses à prendre en compte pour tenter de construire son petit moteur qui générera tout ce dont vous avez besoin pour engranger ce qu’il vous faut pour récupérer des points de victoire.
Le matériel est plaisant avec ses meeples en forme de guns ou de bidons d’essence et toute ces cartes bien illustrées. Un jeu très solitaire, mais plaisant, à creuser avant de parvenir à une maîtrise de ses parties. Par contre, c’est clairement un jeu à deux. Au delà, c’est le chaos.
Onitama, sorti en 2014, débarque en VF avec une boite et un design, tout aussi épuré, mais plus beau que l’original. Plateau en néoprène, cartes plus grandes et, à la place des simples pions, des personnages taillés à la serpe (un design un peu austère et en plastique. Oui, hélas, le bois est cher). Malgré tout, un bon point pour la présentation.
le jeu est expliqué en 3 secondes. Sorte de Stratégo / Xou Dou Qi (Jungle en VF), il faut tuer le roi ou parvenir dans le camp adverse. Ce jeu à 2 se sert de 5 cartes de déplacements (il y en a plus, et on en tire 5 au hasard).
Le twist : il y a toujours une carte au pot commun. Quand vous utilisez un déplacement vous faites l’échange avec le pot. Votre adversaire aura donc accès à cette carte le tour suivant. C’est tout ?
Oui. Mais c’est impeccable.
Harry Potter: Hogwarts Battle. Suite à un voyage aux États-Unis, ma compagne m’a ramené ce deck-building teinté de legacy. Le jeu propose 7 scénarios, et chaque scénario ajoute un mécanisme supplémentaire. Pour le moment, (j’en suis au 3e scénario) je ne suis pas vraiment convaincu, pour le moment je trouve que ça ressemble à du deckbuilding pour les nuls. Il s’agit sûrement d’un excellent jeu pour mettre le pied à l’étrier si l’on ne connaît pas ce mécanisme, mais pour un joueur confirmé, tout ça reste un peu trop basique. La réalisation est correcte. Il est sûrement dommage d’utiliser des photos du film comme illustration, cela donne toujours un effet cheap, mais les licences, que voulez-vous…
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taru 02/11/2017
Bonjour, y’a-t-il une vf de prévu pour Aeon’s end?
Umberling 02/11/2017
Bonjour @taru ! Je ne pense pas qu’une VF soit prévue : il y a une certaine quantité de texte sur les cartes et pas mal de cartes. Dur de vendre un jeu de cartes plus de 70€ quand on n’est pas le 7e Continent…
Dr. Jacoby 02/11/2017
il m’avait semblé que Matagot (ou Gigamic, désolé j’ai toujours tendance à confondre les 2) était sur le coup pour une trad de Aeons’s End, je suis quasi certain d’avoir vu passer cette info sur le net
TheGoodTheBadAndTheMeeple 08/11/2017
le texte est abordable en lecture mais il y en a pas mal. Nous on y joue sans soucis en anglais.
atom 08/11/2017
Disons qu’il faut au moins un joueur « fluent in english », les autres peuvent se laisser guider sans souci. Mais oui il y a beaucoup de texte. J’ai de gros doutes sur une vf, mais sais t’on jamais.
morlockbob 02/11/2017
j’avais fait un JP de Nobody explodes l’an dernier, mais le Vox n ‘était pas prêt 🙂
et arrêter de m’aguicher avec ce monster island !!!
diez 02/11/2017
Harry Potter c’est super pour les débutants. J ai fait tous les scénarios de la boite avec les enfants de – de 10 ans et ils ont compris le concept de deckbuilding, aprés c’est bien trop facile ( de mémoire 1 défaite sur les 10 scénarios) . Les scénarios ne sont pas de plus en plus difficiles ils sont surtout de plus en plus long. Je ne le conseille vraiment pas pour les gamers, mais pour des enfants fans de HP les illustrations tirées des film, l’aspect coopératif et le coté legacy avec l’introduction progressive de matériel scellé viennent titiller leur fibre ludique de façon très efficace.
bibi 05/11/2017
Ca m’étonne toujours cette défiance systématique d’une majorité de joueurs pour les illustrations photo…
atom 06/11/2017
Systématique peut être pas … Ici je trouve que ce n’est pas super bien intégré ça fait cheap. Mais il y a des cas ou ça passe bien. Ici on a l’impression que l’éditeur ne s’est pas trop embêté.
LTH 08/11/2017
Pour Harry Potter le jeu est remarquable.
c’est un cooperatif en deckbuilding, avec des packs contenant cartes et autres en avançant dans les scenarios.
les 3 premiers sont un apprentissage par le jeu des mechanisme, une introduction, et ne permettent pas une review. à partir du 4eme ça se corse. d’ailleurs si on lit la regle qui est tres claire et courte il y a des niveaux de difficultées pour permettre d’ajouter de l’enjeu. comme précisé sans une adaptation (qui prend 5 secondes) c’est pour débutant en jds.
le materiel est de grande qualité, beaucoup d’editeurs devraient prendre exemple dans la gamme familial.
les critiques réeles qu’on peu faire au jeu :
– quelques combinaisons d’opposants qui peuvent rendre le jeu plus dur lié au hasard
– la zone d’achat de carte qui peut être pleine de moins bonne cartes et bloque un peu le jeu
– quelques cartes presque obligatoires, si elles arrivent à la fin, c’est dur
– on recommence à rebuild son deck à chaque chapitre, parfois un peu repetitif
l’anglais est simple, pas besoin d’être fluent du tout, les regles aussi, c’est clair et precis.
jeu familial à jouer pour ce qu’il est, rejouable, de bonne facture.
une extension est sortie qui ajoute encore un peu plus.
Don Lopertuis 16/11/2017
Merci pour cet article. Petit bémol toutefois au sujet de 51st State : il est tout à fait jouable à 4, je ne comprends pas pourquoi vous parlez de « chaos ». A part la longueur accrue de la partie – comme pour Imperial Settlers – cela ne pose aucun problème, il est tout aussi fluide.