Illustré par Beth Sobel
Distribué par Morning
Langue et traductions : Anglais
Date de sortie : 2015-01
De 1 à 7 joueurs
A partir de 8 ans
Durée moyenne d'une partie : 20 minutes
Thèmes : Urbanisme, Ville
Mécanismes : Construction/développement, Draft, Placement, Tuiles
Types de jeu : Jeu de plateau
Complexité du jeu : Amateur, Familial
Ce test est un peu exceptionnel car je le réalisé après avoir joué une unique partie de ce jeu. Fait extrêmement rare, et ne laissant clairement pas de seconde chance au jeu, j’assume ce choix car je n’ai pas eu le courage de jouer une deuxième partie, tant le jeu m’a déçu.
Alors on peut arguer du fait que je ne suis peut-être pas le public cible, pourtant je suis joueur de jeux familial/familial + avant tout, et le jeu m’avait séduit par son concept plutôt grand public.
Néanmoins, ses mécaniques et sa réalisation ne sont clairement pas au niveau de mes attentes, ni des standard actuels à mon sens, ce qui lui vaut ce traitement un peu sec que je m’apprête à lui rendre.
Pour info, le jeu divise la teasting team du Vox, la preuve avec ce Pour ou Contre. Ici, comme vous vous en doutez, vous aurez plutôt la partie « Contre ». Charge à un des mes chers collègues qui veut défendre le jeu de répondre à ce test en composant le sien propre, puisque Ludovox donne la parole aux joueurs (au pluriel) ! 😉
La partie s'est déroulée à quatre joueurs, joueurs réguliers et plutôt exigeants (3 auteurs de jeux sur 4 joueurs), coutumiers des jeux familial + et experts.
Mes trois camarades de jeux n’avaient pas spécialement d'a priori sur Between Two cities, à ceci près que la direction artistique vieillotte n'était trouvée engageante pour personne. J’étais pour ma part bien motivé par cette mécanique de construction avec ses voisins, qui me semblait agréable et originale.
La partie a duré environ 20 minutes, et d'un commun accord, nous avons eu l'impression de jouer à un jeu sans aucune saveur, et nous avons entériné là le fait que nous n'y rejouerons plus jamais...
Voici les détails sur cet avis un peu (trop) tranché.
ACCESSIBILITE DES REGLES 15,5
La règle de jeu est assez étayée, complète. On y retrouve toutes les informations que l'on souhaite et ce, rapidement. Le jeu est simple à expliquer, mais l’éditeur s'est fendu de nombreux exemples, ce qui n'est pas superflu au vu de la complexité du scoring (il y a plein de façon de comptabiliser les points)
L'aide de jeu est très utile, même si elle est difficile à appréhender lors de la 1ere partie, à cause du scoring justement un peu tiré par les cheveux.
QUALITE DU MATERIEL 8,5
Hormis la qualité de la boîte en elle-même, le matériel à l'intérieur est catastrophique à mon goût.
Aucun thermoformage ni de cales en carton pour ranger les éléments du jeu (tuiles, cartes, pions...) en grand nombre pourtant. Aucun sachet ni même d’élastique pour au moins réunir tout ça. Le boîte se contente d’être un réceptacle qui devient un capharnaüm innommable où tout est en vrac. Comment peut-on livrer un produit dans cet état, à une époque où l'on valorise le jeu comme un produit culturel de qualité ? Sans prôner le "tout-thermoformage", il suffirait de deux cales en carton et de quelques sachets plastiques pour pallier ces lacunes.
Les tuiles sont épaisses et de qualité raisonnable, mais leurs illustrations sont très peu engageantes. Le côté illustré avec des bâtiments donne l'impression d'un jeu sorti il y a une trentaine d'années, et le verso est à mon humble avis de ceux qui vous rappelleront la tapisserie de la maison de votre arrière grand-mère.
Les éléments de scores et inconnues sont sobres et lisibles, mais sans aucune fantaisie.
THEME 6,5
Le thème de Between two cities sent bon le plaqué. Clairement faiblement inspiré, il lorgne sur le city-building à la Sim City, sans en conserver la moindre saveur. On sait pourtant que c'est pourtant tout à fait possible, avec un jeu comme Quadropolis, qui a su le faire à merveille. Ici on est censé construire en étant un grand architecte qui structure deux villes en même temps. Les mécaniques du jeu sont tout juste crédibles, sans justifier le thème ni même le faire ressentir : On aurait partager un panier de fruits à la place des quartiers sans aucune différence.
DUREE DE VIE 7
Le jeu semble pouvoir être sorti en toutes occasions, puis qu'il annonce de 1 à 7 joueurs. Cependant le public ciblé est très vague : Les enjeux sont trop simplistes pour s'adresser à des joueurs réguliers, mais le système de score est trop complexe pour un jeu grand public. Sans compter le design qui ne séduira ni enfants, ni adultes.
La rejouabilité du jeu pour moi est terriblement faible vous vous en doutez, puisque je n'ai pas eu le courage d'en faire une deuxième partie. Les actions se ressemblent toutes durant la partie, et on imagine très bien à quel point une autre partie serait similaire. Là encore on a l'impression d'un jeu édité trop tôt, où il manque encore tout le sel : des cartes objectifs secrets, de réelles contraintes de pose...
Pire, on pourrait un peu avoir l'impression que l'on nous fait une blague, en incluant dans le jeu, 15 différentes possibilités de s'installer autour de la table ! Etant donné que notre capacité à gagner dépendra énormément des compétences de nos voisins, le jeu vous propose de vous placer en fonction de notre pointure de chaussure ou encore de l'ordre alphabétique...(?) Complètement dispensable (à la limite du ridicule), cela vous servira uniquement à justifier votre défaite car le tirage vous aura placé à côté du petit cousin pas très malin, qui vous aura inexorablement fait perdre la partie d'office.
On note néanmoins l'effort d'avoir adapté le jeu à 2 joueurs, et même d'un mode solo (des config non testées, car l’intérêt initial du jeu est quand même de jouer avec ses voisins, donc à plusieurs).
MECANISMES 11
Côté fluidité, c'est parfait. Chacun comprend ce qu'il doit faire à son tour, puisque son action est limpide : prendre 2 tuiles. Bon point.
Le draft en simultané, on le sait depuis 7 Wonders, est magique pour ça : tous les joueurs sont impliqués durant toute la partie sans temps mort. L'interaction ici n'est pourtant pas énorme, car la seule possible avec ses voisins consiste à négocier, du moins en théorie, sur quelle tuile vous mettrez dans la ville commune ou chez l'autre collaborateur. Je dis "en théorie", car les choix sont tellement évidents que c'est la sélection durant le draft - et non pas une délibération post-sélection - qui justifie nos choix.
On a l'impression que le jeu ne propose que peu de stratégies possibles puisque les bâtiments scorent presque tout le temps en majorité de la même couleur, ou bien avec une autre couleur en binôme. On s’oriente très rapidement dans un couple de couleurs, qu'on va accumuler au maximum toute la partie, et saupoudrer de quelques autres dans les derniers tours, ou lorsqu'il n'y a plus le choix.
Between Two Cities aura été une grosse déception pour moi. Un jeu prometteur qui annonce fièrement de 1 à 7 joueurs avec la volonté de jouer avec ses 2 voisins et jamais seul dans son coin. Une belle promesse, qui n'est finalement pas tenue, à cause d'une direction artistique clairement à côté des standards actuels, mais surtout d'une mécanique de prise d’éléments sans aucune contrainte, qui ne procure ni frustration, ni fun, ni plaisir. Le vide.
Un thème qui ne ressort pas, un matériel peu travaillé, un jeu donnant l'impression de manquer cruellement de développement : je suis définitivement passé à côté de ce Between Two Cities. Après essayez-le pour vous faire votre propre avis, car tous les goûts sont dans la nature (preuve avec le Pour ou contre).
- boite solide
- Mode solo
- jusqu'à 7 joueurs
- Aucun rangement dans la boite
- direction artistique critiquable
- quel public ?
- Mécanique sans saveur
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