Tales of the Arabian Nights finalement traduit !
Mieux vaut tard que jamais me direz-vous et c’est sûrement vrai. D’autant qu’un jeu comme ça était difficile d’accès pour les non-anglophones, puisqu’il y a comme qui dirait pas mal de texte sur le matériel. C’est un peu un jeu qui raconte une histoire voyez. Et oui on n’est pas dans l’univers des 1001 Nuits pour rien tout de même. Du coup on est surpris et contents de voir la traduction arriver.
Sindbad, Ali Baba et les autres
C’est donc ce qu’on appelle un jeu narratif qui nous arrive là, directement inspiré du jeu de rôle.
Un gros jeu. Où il faudra un peu d’imagination et de role-play, vous l’aurez compris.
En effet, vous serez le héros ou l’héroïne d’une formidable histoire, enfin, elle sera formidable si vous y mettez du votre quand même, c’est un peu le principe.
Choisissez votre héros, et pesez ses actions si vous voulez être bien récompensé. Vous voulez devenir riche, aimé, puissant, sultan à la place du sultan ? Alors jouez-la fine. Vous pourriez finir mendiant, emprisonné, fou ou maudit… Vos personnages pourront acquérir des compétences au fur et à mesure de leur progression ou au contraire, sombrer dans la dépression et l’amertume. La bonne nouvelle, c’est que tout ce qu’il vous arrive vous donnera des points d’Histoire ou des points de Destin. Le but du jeu c’est de se raconter une grande et belle épopée après tout. Oui, pas de tactique, pas de stratégie. Juste une grande et belle épopée.
Concrètement !
C’est un livre jeu dont vous êtes le héros en mode multijoueurs, mais aussi en solo si vous le voulez. « Le livre de conte est divisé en multiples sections et à la fin de chaque section vous aurez un choix à faire comme par exemple « si vous faites ceci, allez à la page 23, si vous faites cela allez à la page 47″. Et avec plus de 2000 contes différents les combinaisons de parties sont presque infinies. » nous explique t-on. Un livre de plus de 300 pages a été conçus, pour que toutes sortes d’aventures puissent prendre vie. Enfin, presque toutes.
Vous aurez un plateau représentant l’Europe, l’Asie, l’Inde, les pays Arabes et l’Afrique, avec différents types de terrain (déserts, montagnes…). C’est là que vous allez vous déplacer avec vos stands-up. Vos capacité de déplacements dépendront de votre Santé.
Après avoir bougé, vous faites les Rencontres en tirant une carte éponyme. Cette carte vous montrera un personnage, une ville ou un terrain. Vous aurez aussi une référence pour le livre des contes, qui ajoutera un peu de spécificités à cette rencontre sur la base d’un jet de dé. Au lieu de rencontrer une sorcière, un artefact ou une tempête vous rencontrerez ainsi une sorcière édentée, un artefact étincelant ou une tempête de sable.
Pour chaque rencontre, vous vous référez à une matrice de réactions possibles. Admettons, vous rencontrez une jeune fille solitaire. Vous pourrez l’attaquer, l’aider, l’éviter, lui faire la cour, l’enlever, l’embaucher, etc… Selon votre choix, vous aurez une autre référence à aller regarder dans le livre des contes qui vous décrira ce qu’il se passe. Si vous avez des compétences associées à l’action, alors le résultat sera légèrement modifié, en bien ou en mal.
Et la conséquence de tout cela c’est que vous aurez des points de Destin et d’Histoire. Parfois aussi de nouvelles compétences ou des cartes d’états (respecté, bien-aimé, blessé, malade…).
Le jeu prend fin quand un joueur revient à Bagdad avec son objectif de 20 points (de Destin et/ou d’Histoire).
Sonnez trompettes !
Voilà donc une grande nouvelle ! Et oui car ce jeu date initialement de 1985, à peine si j’étais née, autant vous dire qu’il est resté un classique du jeu narratif (sorte de jeu de rôle) pendant longtemps.
Z-man avait sorti une version anglaise, qui s’est vue agrémentée d’un livre de Quêtes. De mineures modifications ont été apportées dans cette toute dernière version (petites coquilles corrigées notamment) traduite par Filo. Merci Filo !
Un jeu de Anthony J. Gallela, Eric Goldberg, Kevin Maroney, Zev Shlasinger
Illustré par Dan Harding, Peter Gifford
Edité par Filosofia
Langue et traductions : Français
Date de sortie : Q1/Q2 2015
De 1 à 6 joueurs , Optimisé à 3 joueurs
A partir de 12 ans
Durée moyenne d’une partie : 120 minutes
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Grovast 04/02/2015
Merci Filo,… mais merci surtout aux bénévoles français qui ont fait le gros oeuvre du boulot de trad.
Car cette histoire est belle et il est donc intéressant de préciser ceci : au départ, le projet de VF est à l’initiative d’un (puis plusieurs) fans qui se sont trouvés et organisés sur le forum de Tric-Trac. Voyant celà, Filo a (presque dès le départ) proposé de fournir les fichiers sources en anglais (dont Z-man disposait) et se charger de l’édition VF finale.
En tout, cette poignée de motivés aura trimé pendant quasiment 3 ans (d’octobre 2011 à juillet 2014) pour traduire les 2426 paragraphes du livre de jeu. On comprend mieux pourquoi la trad « pro » en interne aurait été prohibitive…
Pour les historiens que ça intéresse de remonter cette épopée, le fil de discussion est ici.
Shanouillette 04/02/2015
incroyable ! merci pour ces précisions. cela m’étonne toujours de voir que les traductions soient si souvent assurées par des bénévoles .. c’est un peu comme les animations aux tables des festivals, il y a de gros éditeurs qui ne jugent pas nécessaire de rémunérer dignement leur travail parce qu’ils le font de bon coeur…le monde ludique se professionnalise à deux vitesses…
TheGoodTheBadAndTheMeeple 04/02/2015
Ce n’est pas une question de professionnalisation. Mais le prix d’une trad de 300 pages par un traducteur pro couterait au bas mot au moins 20k euros (compter 70 euros la page mini)
Ce que ne peut se permettre le jeu de société. Mais utiliser les fans pour faire la trad est encore plus nulle hélas, c’est monnaie courante.
Shanouillette 04/02/2015
je ne connais pas les tarifs mais mon cher adjoint Umberling qui est traducteur pro pourra nous éclairer quand il aura fini sa partie de shadows.. une chose de sure, ça n’aurait pas mis des années avec un pro, mais quelques semaines…
Umberling 06/02/2015
La trad se chiffre au mot en technique, ou un feuillet de 1500 signes (même volume que la pige). « Une page » ne veut pas dire grand chose car elle peut être pleine ou vide. Mais un volume suggéré de 300 pages, ça fait effectivement dans les 12-15K€. C’est valable si les tarifs du marché sont appliqués. Sinon, ça peut dégringoler assez vite et les gens se retrouvent à proposer des prix symboliques, comme un long roman pour 3000€, des trads de jeu pour gratuit, et autres.
atom 04/02/2015
Ah les bénévoles, si on y réfléchit sans bénévolat beaucoup de choses n’avancerait pas, la plupart de nos logiciels libres fonctionnent parce que des gens ont dépensés leur temps sans jamais en être rémunérés, dans les salons ou les festivals (celui de Toulouse ou de Colomiers la ville voisine) sans bénévolat la aussi ça ne pourrait pas fonctionner ça couterait trop cher de rémunérer des jeux pour surveiller les gosses, pour s’occuper du conseil d’expliquer des règles de jeux, mais aussi de tenir la buvette. a quand un revenu de base au lieu de notre mille feuille administratif surtout que ça permettrait de réduire les couts des charges.
aprés ce petit hors sujet, je dois dire que je ne suis pas choqué si Filo utilise le travail des fans, souvent (ou parfois mais j’ai souvenir dans certaines séries tv ou quelques sous titrages de série japonaise) il est de meilleure qualité que celui des pros, parce qu’ils n’ont pas d’impératif de temps.. En revanche j’espère que Filo saura les récompenser d’une façon ou d’une autre. cadeau ou remise importante, leurs noms dans les crédits etc etc …
diez 04/02/2015
Ce qu’il y a intéressant c’est que c’est peut être le début de quelque chose de neuf. Après le financement participatif on peut imaginer la création participative, on en est pas loin avec ce travail de titan.
Grovast 05/02/2015
Mon but n’était pas de critiquer Filo, au contraire, car je ne sais pas si le projet serait allé au bout sans son appui. Ne faisant pas partie de ces traducteurs, je ne veux pas trop m’avancer mais je pense que :
– psychologiquement, savoir que le résultat sera édité, c’est autre chose que traduire sur un bout de papier dans son coin… ça a du bien motiver les troupes pour venir à bout de cette montagne
– la fourniture des fichiers originaux a évité bien du travail de numérisation
Au niveau de la « récompense », à ma connaissance, une simple boite a été promise à 10 des traducteurs (c’est ce qu’on peut lire dans le fil que j’ai indiqué). Autant dire que c’est purement symbolique. Ces personnes ont de toute évidence surtout fait ça par passion, par envie de promouvoir ce jeu qu’ils aiment. Et effectivement on peut supposer que leurs noms apparaitront en bonne place dans les remerciements du rulebook.
Whisper 18/02/2015
J’imagine que le travail de Filo a largement dépassé le simple Ctrl+V / Ctrl+P. C’est bien d’avoir tout un tas de traducteurs bénévoles qui ont abattu un travail de titans mais pour transformer cela en produit fini et commercialisable, j’imagine qu’il y a eu un gros travail de relecture, de mise en page, de vérification, d’uniformisation, d’optimisation, de débogage, … qu’il ne faut pas oublier.
La question de la place de la traduction dans le petit monde du jeu de société est vaste (et les choses bougent doucement mais favorablement d’ailleurs), mais pour ce projet précis, c’est une belle rencontre et une très bonne chose pour ce jeu atypique. L’analogie avec le financement participatif est excellente : sans cette communauté de traducteurs, jamais un tel projet n’aurait vu le jour, et cela aurait été dommage.
Vivement qu’il sorte celui-là !
Angie 07/06/2015
En tout cas, c’est excellent… Génial, superbe découverte
atom 07/06/2015
@angie Le just played de Jiba sur le sujet : http://ludovox.fr/tales-of-the-arabian-nights-la-caverne-des-merveilles/
Je le félicite pas, encore une dépense a prévoir a cause de lui. 🙂