Samsara : C’est l’histoire de la vie
Les Oka Luda étaient ce week-end au salon de l’Alchimie de Toulouse avec leur jeu Samsara (le premier jeu de Sylas).
Nous vous avions déjà parlé de ce nouveau jeu de deck-building dans cette news, et Gougou analyse la campagne en cours dans son article.
Amateur de deck-building, et la thématique m’attirant, j’avais pour objectif d’aller l’essayer pour me faire une idée et voir si je gardais mon pledge…
Le cycle éternel
Samsara nous propose une expérience “transcendantale” : vivre notre vie et nous réincarner encore et encore jusqu’a atteindre le Nirvana.
Le plan de l’existence
Chaque joueur commence avec son plateau, et ses cartes de bons et mauvais karmas. Que voulez-vous, nous sommes des personnes de basse condition, nous avons accompli de bonnes et de moins bonnes actions durant notre vie sur terre…! Le but du jeu est d’être le premier à obtenir 5 amulettes de l’éternité. Oui, c’est une course, et en cas d’égalité, le gagnant est celui qui a le moins de mauvais karma (ce qui vous en conviendrez est logique).
Mécaniquement nous sommes donc dans du deck-building, ainsi, si vous avez déjà joué par exemple à Dominion, vous ne serez pas perdu. À son tour, on déplace son pion sur le samsara représenté par le plateau rond et on se saisit de la carte liée au lieu où l’on est, puis on peut soit acheter une des amulettes présentes à gauche et à droite, soit réaliser une action avec la carte prise en main, ou avec une carte déjà en main.
Le premier twist, c’est que l’on peut aller sur un lieu où est présent un adversaire, mais il faudra lui donner une carte de notre main (et une bonne carte). De plus quand on a réalisé le cycle complet et que l’on se réincarne, on doit défausser deux bonnes cartes. Dur de se construire un jeu efficient et de devoir le détruire de tour en tour, mais c’est tout ce qui fait le sel du gameplay.
Chaque zone est liée à une période de la vie : la Naissance me permet de piocher deux cartes et refaire une action, la Connaissance nous offre la possibilité de placer une carte en réserve (pour acheter des amulettes ça peut vraiment aider au moment opportun !). L’enfance peut se placer en évanescence (un effet permanent) : on pourra par ce biais augmenter sa main à 5 cartes (et plus). Autre option, grâce à la Carrière : se déplacer sur la roue et prendre la carte de gauche ou de droite de là où est présent notre pion, laissant plus de maîtrise sur notre construction de deck. La Spiritualité nous permet de gagner deux cartes bons karmas, et la Mort de nous défausser d’un mauvais karma.
Comment obtenir une amulette ? Il faut rassembler un certain nombre de symboles présents sur nos cartes. Pour s’aider, on peut utiliser les bons karmas comme des jokers. Mais avec une nuance : sur une carte bon karma vous avez toujours deux symboles (un clair et un sombre) et vous pouvez utiliser les deux mais si vous vous servez aussi du sombre, vous devrez prendre un mauvais karma, qui n’est rien autre qu’une carte noire ne servant qu’à pourrir votre deck.
De plus, l’achat d’une amulette nous permet de déclencher une des actions de notre personnage, mais nous perdons aussi les cartes placées en évanescence et les cartes en réserve (elles retournent dans la défausse). Par conséquent, il va falloir reconstruire son moteur en amont pour ne pas se retrouver désarmé.
Partie
Parlons rapidement de notre partie à 5 joueurs. J’ai vite compris comment le jeu fonctionnait et très rapidement, prenant le risque de salir ma main, j’ai acheté une des amulettes, enclenchant le pouvoir de mon personnage qui était de détruire une carte mauvais karma réduisant de fait l’impact des mauvais karmas que j’avais acquis en achetant cette amulette.
Après quoi j’ai pris l’ascendant en acquérant une deuxième puis une troisième. Mais c’est la que mon jeu s’est enrayé, et j’ai rapidement payé mes mauvaises actions passées. Très vite, deux joueurs m’ont rattrapé, puis un troisième. Il fallait m’amender, quelques prières m’ont permis de m’enrichir de bons karmas, et en expérimentant et acceptant ma propre finitude, je me suis nettoyé de mon mauvais karma.
La grande difficulté du jeu, c’est de gérer le moment de la réincarnation où l’on doit se défausser de deux bonnes cartes. Mais en avançant on comprend que c’est aussi un moyen de sortir de son jeu des cartes qui ne nous sont plus utiles parce qu’il n’y a plus d’amulettes avec ses symboles par exemple.
Pendant mes moments d’errements où j’essayais de rediriger ma vie dans des directions plus vertueuses, mes adversaire acquéraient leur quatrième amulette. Je les suivais de peu, restant dans la partie.
Toutefois, la dernière amulette ne peut être gagnée en utilisant du mauvais karma (vous croyez quoi, que vous allez atteindre le nirvana en faisant vos basses besognes ?!). C’est donc une toute autre paire de manches ! Je n’avais pas dit mon dernier mot ! Je commençais donc à préparer des cartes en réserve pour aller chercher ma dernière amulette.
Mon adversaire manqua de peu la dernière amulette, à un karma près, me laissant une chance si l’amulette convoitée ne m’était pas enlevée ce tour-ci. Oui grâce à la Naissance, je piochais une dernière carte et pouvait acquérir la dernière amulette m’ouvrant les portes du Nirvana… Enfin, pas tout à fait, étant premier joueur, on allait finir le tour en cours et il y avait de grandes chances pour que je ne sois pas le seul à réussir ce coup de force… Cerise sur le gâteau : j’enclenche mon pouvoir pour nettoyer un mauvais karma de ma main. C’est toujours ça de gagné.
Un autre joueur réussit, nous serons donc départagés par le mauvais karma. On égrène donc lentement nos piles de cartes. Mon adversaire compte : 1, 2, 3 ah… et 4 ! Ben non désolé, moi je n’en ai que 3 ! ^^
Partie superbe, épique même je dirais. Mon adversaire de droite n’a pas réussi à avoir la 5e amulette mais son plaisir de jeu fut ailleurs : il aura terminé la partie sans aucun mauvais karma, autant dire que s’il avait réussi à prendre la dernière amulette, c’était largement lui le vainqueur.
Alors ton avis Atom ?
J’ai dit que je suis rentré rapidement dans le jeu mais je ne le dois pas à l’iconographie qui n’a pas vraiment aidé. Si les pouvoirs sont très lisibles (de plus on a une aide de jeu pour se les rappeler), les icônes présentes sur le dessus des cartes sont trop petites et parfois un peu trop ressemblantes (dans la partie je me suis rendu compte que j’en avais confondu et que j’essayais quelque chose que je ne pouvais pas faire). Je suppose que je ne suis pas le seul à qui cela est arrivé. C’est un point qui a été entendu par l’éditeur et qui devrait être modifié.
Visuellement, l’ensemble est très attrayant à mes yeux. L’illustrateur, Nicolas Sauge, vient du monde de la bande dessinée et ça se voit, il a un sens du mouvement très sémillant.
Thématiquement, ils sont allés jusqu’à chercher des pouvoirs qui soient cohérents avec le thème (ex : l’éléphante a de la mémoire, le tigre moine à des actions liées au bon karma, etc).
Le seul point qui reste vraiment en forme d’interrogation concerne la rejouabilité, même si sitôt la partie terminée, j’en aurais bien refait une pour essayer un autre personnage. Les pouvoirs sont vraiment intéressants. L’éléphante peut par exemple garder les cartes qu’elle a en évanescence (effet permanent) : joué au bon moment ça peut vraiment filer un bon coup de boost !
Est-ce que ça sera suffisant pour avoir envie de rejouer sur le long terme ? Difficile à dire. La mécanique semble se suffire à elle-même. Pouvoir décider de pourrir et nettoyer sa main ainsi donne cette sensation de contrôler sa construction de deck. Tout de même, je dirais que j’apprécierais un nouveau set de cartes pour assurer la variété des parties.
Voilà un jeu où il faut toujours s’adapter en fonction des amulettes présentes. Au début, on pense que donner une carte arrangera un joueur et c’est souvent vrai, mais un cadeau peut parfois avoir un goût amer. Il suffit de se débarrasser d’une carte qui va l’encombrer ! Idem pour la réincarnation, où se débarrasser de bonnes cartes peut paradoxalement épurer votre main pour la rendre plus efficiente. Comme c’est une course, il faut aussi jauger si cela vaut le coup de prendre du mauvais karma pour gagner une carte (c’est parfois une bonne idée surtout si l’adversaire direct la convoite).
Verdict : Très agréable surprise que ce Samsara, plus fin qu’il n’y paraît, tactique et un peu stratégique. L’interaction est au rendez-vous, même si elle n’est pas agressive. Et mon pledge ? me demanderez-vous peut-être. Je crois bien que je vais le garder ! Samsara est vraiment enthousiasmant. Le Kickstarter se termine le 15 mai 2018.
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Grumf 07/05/2018
A noter, un Pledge Groupé est en cours pour ce jeu sur Cwowd
ICI
atom 07/05/2018
Merci de l’information. Pour ma part je l’ai pris en EB et j’irais le chercher dans une boutique partenaire ce qui annule mes frais de port. D’ailleurs j’en profite pour dire que c’est une super initiative, ça fait un coup moindre pour tout le monde, ça permet de garder le lien social en allant à sa boutique. Et niveau empreinte écologique je pense que c’est positif.
TSR 07/05/2018
Merci Atom, très bel article qui donne réellement envie de tenter l’aventure !
ERIC PANAYE 14/05/2018
http://Le pledge groupe fonctionne encore?
atom 14/05/2018
Il faudrait poser la question sur la sélection naturelle ou t’inscrire sur le formulaire d’inscription : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScNrzPO5AaoglXE8L1hZb77Y-FgjhQ8DqLLwzLj8exYlqOHrg/viewform. Je peux pas t’en dire plus.