Plus de détails sur New Angeles de FFG
En se promenant du côté du stand de FFG il y a quelques jours de cela dans une grande ville perdue des US, nous sommes tombés sur 4 joueurs en pleine partie de New Angeles, un jeu flambant neuf dans l’univers des mégacorpos d’Android. Le matos attire vraiment l’œil avec ses figurines et ses illustrations… On s’arrête donc quelques instants pour voir la bête en action. Sur Twitter, les amis qui nous suivent s’excitent : « Débrouillez vous, on veut absolument en savoir plus ! ». Oui, oui, j’arrive, j’arrive !
Les animateurs du stand présentaient New Angeles aux joueurs en assurant qu’il avait un peu d’ADN de Battlestar Galactica et de Dead of Winter. De l’héritage auto-proclamé qui a bien de quoi exciter la plèbe ludique. Voyons ce qu’il en est.
Débrouillez-vous, qu’ils disaient
Dans ce jeu, vous incarnerez l’une des mégacorpos de l’univers d’Android (Jinteki, NBN, Weyland Consortium, Haas-Bioroid, Globalsec, ou Melange Mining) et tenterez de devenir la plus puissante de toutes, en contractant des alliances temporaires, dans le but avoué de maintenir la bride sur la cité et de garder la criminalité à l’œil.
New Angeles, la plus grande métropole du monde, doit rester une ville sûre… pour que le business continue ! C’est même le but du jeu, maintenir une stabilité relative. ET faire du profit, mais cela n’est possible qu’en maintenant une stabilité relative.
En effet, si le niveau de menace et d’insécurité grimpe trop haut, l’Etat va s’en mêler, et vous ne pourrez plus exploiter économiquement tous vos ressors – autrement dit, game over. Fichu Etat-providence !
Si cela arrive, on compte ensuite les points de chacun via une piste de PV, et le plus fort l’emporte. As always. Nous avons donc bien là un jeu de l’espèce des « faux coopératifs », comme Battlestar et Dead of Winter. Un point.
Ça faisait plaisir de voir que FFG ne se contente pas uniquement d’étendre leurs gammes à succès ou de sortir des V2 dans tous les sens. Le truc, c’est que c’est ici un jeu qui se joue de 4 à 6 joueurs. Bon, c’est un peu niche (une autre façon de dire « pas pour moi ») mais il y a sûrement des groupes de joueurs qui n’attendent que ça.
Consortium et contestation
Il y a 6 mégacorpos (car on peut jouer jusqu’à 6, donc) avec chacune son petit background et ses petites caractéristiques spéciales, son truc en plume quoi. Chaque joueur reçoit d’abord un objectif secret depuis un deck comprenant autant de joueurs +1 de cartes. Votre objectif de partie pourrait être de battre une corpo adverse spécifique, ou d’en battre plusieurs.
Si vous tirez la carte Fédéraliste par contre, vous êtes un peu le cylon de l’affaire, votre objectif est de pousser le jeu dans son game over, tout en ayant un score (un « Capital ») minimum de 25. Car tout le monde veut faire un gros score, enfin, avoir un gros capital, pour gagner.
Il se peut qu’il n’y ait pas de fédéraliste dans la partie, on ne sait pas, c’est le suspens, la suspicion, l’espionnite, la paranoïa : chacun pour soi, et les androids seront bien gardés.
Deal with it
Concrètement, il y a 6 tours divisés en trois étapes distinctes : 2 séries de décisions prises par les joueurs, suivies d’une phase de résolution.
C’est parti. Au début, on tire une carte « demande » indiquant un certain nombre de ressources qui devront être produites par la cité. Il existe 5 ressources dans le jeu : les Crédits, la Tech, le Divertissement, les Consommables et l’Energie.
Les joueurs reçoivent également une carte secrète d’investissement qui leur offre à chacun un moyen de marquer des points (notre fameux « Capital ») mais sous certaines conditions. Si telles et telles ressources sont à tels ou tels niveaux.
Evidemment, ces objectifs personnels secrets peuvent contredire les demandes globales. C’est ainsi que l’on crée un climat de méfiance bien mauvais comme on les aime où chacun va tenter de tirer la couverture à soi, sans en avoir trop l’air.
Chaque emplacement sur le plateau (qui dépeint la city de New-Angeles) montre un ensemble différent des 5 ressources qu’il peut potentiellement produire ce tour. Certains lieux produisent plus d’une ressource, mais dans un tel cas, il y a toujours une ressource principale.
Pour produire, il doit y avoir un certain nombre d’unités de travail placés, par les joueurs. Problème : ces derniers n’en ont pas de façon illimitée (ils en ont moins qu’il y a d’emplacements), ils devront donc les déplacer en fonction des demandes.
Par ailleurs, chaque lieu dispose de plusieurs espaces pour certains jetons, selon :
1) S’il y a une unité de travail présente ou non,
2) La situation sociale : ça va du calme plat à la grève en passant par les protestations ;
3) Si la production est stimulée d’une manière ou d’une autre ;
4) S’il y a une panne : l’infrastructure physique et le réseau peuvent tomber en rade et ne plus produire ;
5) En cas de maladie, ce qui augmentera la menace globale à chaque fois.
Nos petites figurines vont donc aller travailler, façon pose d’ouvriers. Vous avez différents ouvriers : des PriSec, sorte de CRS du futur en armure anti-émeute, des hommes du crime organisé avec leur pistolet (nommés OrgCrime), et les premiers activistes humains en salopette. Choupi.
Chacun interagit avec les lieux de façon particulière.
L’OrgCrime fait dans la production tombée du camion, les activistes peuvent mettre un lieu directement en grève, les PriSec servent à contrer les deux premiers pour empêcher ceux-ci d’entrer ou de rester sur un lieu.
Les lieux, justement parlons-en, ils sont organisés d’une façon spécifique, reliés entre eux suivant un schéma d’arbre, des racines aux branches. Chaque emplacement indique le nombre d’unités nécessaires pour l’activer et les connexions indiquent comment les unités se déplacent via les effets de jeu.
Ils vont forcément avancer, et tout emplacement est connecté aux racines : si certaines unités atteignent les racines, elles sont retirées, et la menace générale augmente. Pas glop !
Au départ, chaque mégacorpo est livrée avec un set de trois cartes compétences, qui sont de 5 couleurs différentes, sachant que chaque couleur permet de manipuler un certain type d’activités dans la city. Les cartes construction permettent de réparer les pannes, les cartes sécurité permettent de réduire les forces d’Orgcrime, les cartes travail permettent de déplacer des activistes humains.
Toutes les cartes de compétence fournissent un levier pour jouer sur l’état du jeu que soit par la réduction des dangers ou par la facilitation de la production de ressources à des degrés divers.
Business is business
Mais nous n’avons pas abordé le plus important. Le cœur du jeu se situe dans les deals que vous allez devoir proposer aux autres. Le joueur actif va piocher ses cartes compétences puis proposer ensuite l’une d’entre elles aux autres. C’est son « offre ». On fait le tour de la table : les autres ont la possibilité de faire une contre-offre. Les joueurs qui ne font pas de contre-offre peuvent ensuite voter en défaussant des cartes pour l’action qu’ils préfèrent.
Le joueur qui a vu sa carte choisie gagne une carte « avantage » connue à l’avance et son « offre » est appliquée. L’avantage obtenu est toujours quelque chose de suffisamment consistant pour donner envie de parlementer dur.
Ce qu’il faut savoir, c’est que tout est négociable. Tout.
Même les points de victoire, ou un futur coup de main, ou votre chien, ou l’ombre de votre chien, des mots insensés, que tu comprendras, mais ne me quitte pas, toussa toussa. Ce qui laisse le champ libre aux tractations et aux promesses non tenues. « Manipuler les autres quand il le faut. Gardez vos ambitions secrètes. Rendez public vos contributions positives et les arrangements commerciaux mutuellement bénéfiques. » nous dit la preview de FFG. Ha bha bravo. L’opportunisme et le pragmatisme sont de mise.
Ensuite, on évalue la production, et c’est le tour de l’événement (de ce côté, c’est plutôt des choses qui piquent, déplaçant généralement les unités vers la racine). L’événement dicte aussi le nombre de cartes avantages disponibles pour le tour à venir.
Bref !
Alors pour en revenir aux références à Battlestar (BSG) et Dead of Winter, oui bien sûr, on voit qu’ici le groupe de joueurs devra rassembler un certain nombre de ressources pour complaire à la carte « demande » du tour, cela en activant certains lieux qui pourront être affectés par la présence de troubles divers (émeute, maladie, etc). On joue avec des cartes compétences de plusieurs types, pouvant influer soit sur l’amas des ressources, soit sur la prévention des crises, comme dans BSG.
Les unités des androids vont imparablement progresser sur l’arbre des lieux, jusqu’à arriver aux racines, ce qui fera augmenter le niveau de menace. On pense ici plutôt à du tower defense (Castle Panic…). Et évidemment, il y a les objectifs secrets, avec le fédéraliste qui peut vouloir accélérer l’intervention de l’Etat. Cet aspect-là est fondamentalement présent chez ses deux grands aïeuls pré-cités.
Autrement dit, James Kniffen connait ses classiques (en même temps il a fait ses classes sur l’extension BGS Daybreak dont il est co-auteur) et son premier jeu conçu seul a l’air solide – j’ajouterais que comme son nom est également crédité sur Forbidden stars (JP à lire) ma curiosité, telle la menace dans New Angeles, monte d’un cran.
Malheureusement, à titre personnel, le fait de devoir rassembler 4 à 6 joueurs pour sortir une boîte n’en fait pas vraiment un jeu idéal pour ma ludothèque. C’est une configuration qui nous échoit trop irrégulièrement pour que j’envisage d’avoir une boîte uniquement pour ça (je crois que globalement quand on est 4-6, c’est des jeux un peu plus légers qui sortent… ou du jeu de rôle ^^).
Une date pour la VF sera très probablement annoncée par Edge un jour ou l’autre. To be continued.
Un jeu de James Kniffen
Edité par Fantasy Flight Games
Distribué par Asmodee
Langue et traductions : Anglais
De 4 à 6 joueurs
Durée d’une partie entre 120 et 240 minutes
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TheGoodTheBadAndTheMeeple 02/09/2016
belle cover, mais difficile de se faire une idée sans y jouer je pense.
juge richard 04/09/2016
A force de bosser sur cet univers, il nous feront peut-être une nouvelle édition d’Androïd qui passera la frontière… Espoir quand tu nous tiens.
Fritz the Cat 04/09/2016
A force de bosser sur cet univers, il nous feront peut-être une nouvelle édition d’Androïd qui passera la frontière… Espoir quand tu nous tiens.
Cormyr 05/09/2016
En tout cas, l’article ne fait que renforcer ma curiosité. Le fait que ce type de jeu ne soit pas très courant m’intéresse pour compléter ma ludothèque. La config 4 à 6 est clairement un frein pour le jeu en général, mais de par chez moi, c’est une config assez facile à avoir. En revanche, les 4h de jeu risquent d’être plus rédhibitoires.
Je continue de le guetter du coin de l’oeil…
Faboo 13/12/2016
Hello Shanouillette! A-t-on des news pour une VF? J’hésite à l’offrir à Noel à un ami. Il y a quand même beaucoup de texte, mais en même temps, si aucune version en français n’est annoncée, je suis prêt à me jeter à l’eau (ou à jeter mon ami à l’eau avec ce jeu! 🙂 )
Shanouillette 13/12/2016
J’ai pas vu d’annonce, mais j’ai demandé du côté de Edge. À suivre !
Shanouillette 14/12/2016
Quelques bonnes nouvelles ! La traduction est terminée. Reste encore le maquettage mais bref, ça va pas tarder normalement à être annoncé 🙂
Faboo 16/12/2016
Super Shanouillette! Merci pour l’info, je vais un peu attendre pour l’acheter ou l’offrir alors! 🙂
Bonnes fêtes!! 😉
Cormyr 14/12/2016
Ah enfin ! Comme dit plus haut, je l’attends depuis un moment. Curieux de pouvoir l’essayer
morlockbob 24/02/2017
Avant tout c est un jeu de négociation, si c est pas votre truc, vous risquez de vous ennuyez, surtout vu le temps d une partie