Massilia : Alain Epron parle
L‘affaire Massilia touche à sa fin. Nous vous en donnions quelques bonnes nouvelles il y a deux semaines (Quined Games a décidé d’éditer le jeu) mais il y a du nouveau.
Arno de Quined Games a fait un communiqué officiel pour nous expliquer comment récupérer Massilia. Mais ce n’est pas tout. Après deux ans de silence, Alain Epron s’explique. Pour ceux que ça intéresse, nous avons traduit tout ça. Pour trouver le post complet en anglais toquez là.
- Arno de Quined Games a déclaré :
« Récemment Alain m’a donné une liste de backers et plus de détails sur le crowdfunding. Les coûts liés au nombre total de ces jeux dépassent de loin les frais que je dois payer à Alain. J’ai l’intention de publier une nouvelle édition de Vanuatu en 2015 ce qui me donne plus de possibilités pour compenser mes frais, mais cela n’est probablement pas suffisant pour compenser les coûts et les efforts de Quined.
Bien que mes coûts ne seront pas entièrement compensées, je suis prêt à «donner» à chaque backer le nombre de copies qu’il a commandé (la plupart du temps une copie, mais certains ont commandé plus de jeux).
Je demande à chacun de bien vouloir m’envoyer un e-mail avec votre nom, surnom utilisé sur les forums, adresse et pays, ainsi que le nombre de copies de Massilia que vous avez commandé. Mon adresse e-mail est : arno.quispel@gmail.com.
Je vais vérifier vos informations avec ma liste et vous envoyer un e-mail avec une confirmation et un code spécial. Vous pourrez utiliser cette adresse e-mail et le code pour obtenir votre boite. [si vous allez sur les salons cités plus bas] Je pense que vous pourrez vous identifier sur le stand [de Quined Games] et je pense aussi que vous aurez à mettre une signature sur ma liste afin de confirmer que vous avez reçu votre copie (ou des copies) du jeu en bon état.
Voici des renseignements plus précis sur l’endroit où vous pouvez vous procurer votre copie (ou des copies) du jeu et plus d’informations pour ceux qui ne sont pas en mesure de prendre une (ou plusieurs) copies du jeu sur ces salons :
– Les Backers qui assisteront à l’un des salons mentionnés ci-après : vous pouvez vous procurer votre copie (ou des copies) du jeu gratuitement sur le stand Quined à Essen au Spiel 2014 (Hall 3 stand–R109), les backers peuvent également venir chercher leur exemplaire gratuit à Eindhoven (Pays-Bas) (Spellenspektakel) et au stand Quined à Anvers (Belgique) (Spel 2014).
– Les Backers qui n’assisteront pas à l’un des salons mentionnés peuvent également avoir leur exemplaire gratuit. J’ai discuté avec Alain, mais il affirme qu’il n’est pas en mesure de payer les frais d’expédition de cette partie-là. Je ne suis pas en mesure de payer ces frais puisque ceux-ci dépassent le budget comme je l’ai expliqué ci-dessus. Donc, si vous voulez le jeu chez vous, je vais devoir vous imputer les frais d’expédition à un tarif «normal».
Je sais que dans la campagne de crowdfunding il y avait d’autres goodies (comme un T-shirt). Je ne peux pas les envoyer, car ils n’ont jamais été produits. Il semble que d’autres copies d’un jeu produit plus tôt par Alain, Vanuatu, étaient impliqués également. Alain en possède encore quelques exemplaires de l’édition internationale. Il affirme que ces jeux présentent seulement les règles françaises.
Alain est prêt à donner ces copies à ceux qui ont soutenu Massilia et qui ont également commandé Vanuatu. Je ne sais pas si ces copies seront disponibles à Essen et je ne sais pas comment cela sera traité exactement. Je pense qu’il est préférable que ceux qui ont backé également Vanuatu me contactent pour en discuter.
Vanuatu sera probablement publié dans le cadre du Master Print Series de Quined Games en 2015. L’extension ‘La montée des eaux‘ sera également publiée par Quined. Les détails exacts ne sont pas encore connus. Donc je ne sais pas encore si l’extension sera dans la boîte ou si elle vous sera apportée séparément, comme l’extension et le goodie de Massilia.
En bref :
1. Tous ceux qui ont soutenu Massilia, s’il vous plaît contactez-moi sur arno.quispel@gmail.com;
2. Tous les backers qui assisteront au Spiel 2014 (Essen, Allemagne), au Spellenspektakel 2014 (Eindhoven, Pays-Bas) ou au Spel 2014 (Anvers, Belgique) peuvent venir chercher leur copie ou des copies gratuitement sur un de ces salons;
3. Tous les backers qui ne sont pas en mesure de venir chercher leur(s) jeu(x) à l’un de ces salons et aussi les backers qui ont commandé une ou plusieurs copies de Vanuatu doivent communiquer avec moi et je vais essayer de trouver un solution.
J’espère que tout est clair pour vous désormais. Je vous remercie de votre compréhension et j’espère que vous comprenez que j’essaie d’aider du mieux possible.
Je vais publier cette info aussi sur mon site: info@quined.com. »
Arno Quispel
Quined Games.
- Il fait également passer un message écrit par Alain Epron.
Nous pensons que ces mots vont permettre à la majorité des backers (nous y compris) de mieux comprendre ce qui s’est passé, c’est pourquoi nous les relayons.
« En ce qui concerne le problème de Massilia, cela a été causé par plusieurs facteurs. Le fabricant qui s’occupait du jeu m’a indiqué 2 mois avant le festival d’Essen 2012 qu’il ne ferait pas le jeu. Je n’ai pas pu trouver d’autre fabricant avant Essen ce qui m’a fait perdre beaucoup d’argent. Ensuite, et malgré mes recherches, je n’ai pu trouver un autre fabricant immédiatement.
A ce même moment, un de mes distributeurs ne m’avait pas réglé un certain nombre de factures impliquant des problèmes d’argent significatifs pour ma société, et le dépôt de bilan.
Cela a également conduit à une banqueroute personnelle, qui a conduit elle-même à une maladie sérieuse (dépression).
Cette affliction n’est malheureusement pas terminée et je ne sais pas si elle le sera un jour.
Si je n’avais pas eu mes enfants, je pense que je ne serais plus là.
Il n’y a pas eu de gain personnel et je regrette grandement ce qui s’est produit.
Quand Quined Gales m’a contacté pour Vanuatu, puis ensuite pour Massilia, je voulais tout d’abord refuser. Je ne voulais plus rien avoir à faire avec le monde du jeu.
Mais j’ai également pensé que cela pourrait permettre à quelques personnes qui ont supporté ce projet de finalement avoir leur boîte.
Pour le moment, la seule chose que je peux proposer à ceux qui ont supporté le jeu est de le récupérer directement sur le stand de Quined Games lors d’Essen 2014.
Je ne peux malheureusement prendre aucun engagement à ce jour et j’en suis désolé.
Je ne suis pas un voleur, comme j’ai pu parfois le lire. J’espère seulement que les gens pourront me comprendre, et si ce n’est pas le cas, j’en suis désolé. »
Pour ma part, cela est plus que suffisant, et je profite de cette tribune, en tant que backer, pour remercier Alain de s’être finalement expliqué auprès de la communauté qui l’a supporté.
Nous souhaitons lui transmettre également nos sincères voeux de prompts rétablissements.
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Hebus 03/09/2014
Putain, ils auraient pas pu renommer l’extension, sérieusement? 😀
Shanouillette 03/09/2014
ironie du sort…
yannibus 03/09/2014
Yo,
Merci d’avoir repris cet article en français pour que chaque personne qui a participé à ce projet puisse finalement obtenir au moins une boite du jeu.
L’attitude de Quined Games est honorable, et j’espère pour eux qu’ils rentreront finalement dans leur frais. Même si le jeu est bon, il y a de fortes chances pour qu’il ne bénéficie pas d’une com’ élogieuse (si ce n’est encore une fois pour l’éditeur). Par ailleurs, les master series sont connues pour des jeux qui ont « buzzé » et pour les afficionados qui veulent en avoir une belle boite (carson city, keyflower…). Je leur souhaite néanmoins le meilleur pour cette édition.
Ulule vient de m’envoyer un mail pour me dire :
– Que Ludovox expliquait comment récupérer le jeu
– Que Quined avait repris contact
– Que la seule chose qu’on pouvait reprocher à l’auteur était son silence
Et bien, non, pas tout à fait…on peut surtout reprocher à l’auteur/éditeur (si ce qu’il raconte dans sa lettre d’excuse est vrai) d’avoir fait preuve d’une certaine « légèreté » professionnelle (du fait du financement participatif justement).
D’après les arguments de cette lettre, si la boite a coulé, c’est de la faute :
Des fournisseurs qui n’ont pas livré ou pas à temps
Des distributeurs qui n’ont pas payé
Et entre les 2 ? Quelle entreprise passe des contrats sans clause de délais de livraison, sans sécuriser un minimum les paiements attendus ? Aucun moyen n’existe pour attaquer un mauvais payeur ? Aucune clause sur son contrat de fabrication des boites ?
Si il avait s’agit d’un prêt bancaire ou de fonds en propre pour financer la production, je ne suis pas sûr que le contrat de fabrication n’aurait pas été blindé (et donc peut-être mieux respecté)…c’est une hypothèse, mais finalement le nœud du pb est là à mon avis.
L’argent qui a financé ce jeu n’était pas l’argent de l’éditeur et il n’avait pas à le rembourser à un organisme, il a donc été utilisé avec moins d’égard/sérieux.
Que cette situation professionnelle ai impacté la situation personnelle du gérant est regrettable et je lui souhaite sincèrement de se remettre. Ne mélangeons néanmoins pas tout…cette situation est une CONSEQUENCE, certes douloureuse et déplorable, de la situation décrite plus tôt et pas une EXPLICATION au fait qu’actuellement les participants n’aient pas reçu leur jeu.
J’ai également été « séduit » par l’argument autour de la communication de l’éditeur a posteriori, finalement, avec du recul…ce n’est pas le pb, ça permet surtout à la plateforme participative et à ce modèle vicié de se défausser sur une personne.
Au final, ce que je retiens de ma mésaventure :
Le financement participatif, c’est sans moi désormais, au mieux tu reçois un bon jeu que tu peux trouver partout ailleurs parce qu’il est bon…au pire tu te fais enfler, et entre les deux tu reçois un jeu avec du retard et/ou pas assez développé…
PS : Vous pourrez me dire, que tous les jours des boites coulent du fait de factures impayées, de délai non respectés…entraînant là encore des situations perso très compliquées. Je n’en disconviens pas. Mais dans notre cas, la boite n’a pas coulé après Mamuht, Regents ou Vanuatu, financé sur fond propre/prêt…mais après le financement participatif de Massilia…CQFD…
Kevin Civy 03/09/2014
Hallelujah je peux lire Ludovox depuis le boulot !
Sha-Man 04/09/2014
Salut Yannibus,
Avant toute chose, je respecte ton avis et je comprend parfaitement ta déception quant au financement participatif.
Pour te dire on est passé par la même chose de notre côté, car notre premier pledge a été sur Massilia et on a pris la formule « la totale » avec d’autres jeux dont j’ai oublié le nom à part Vanuatu. ça faisait genre 75-80€ je crois, je sais plus bien.
Le temps a passé, la colère et la déception ont passées, on a pris du recul.
Maintenant je vais te donner mon avis qui n’est qu’une opinion basée sur mon analyse perso et donc ce que j’affirme n’engagent que certains neurones de mon cerveau.
Le disclaimer étant lu on peut y aller 😉
1. 3615 raconte moi ta vie
J’ai commencé dans la vie professionnelle en me mettant à mon compte un peu par obligation, sortie d’école prématurée avec une embauche, dépôt de bilan de mon employeur, pas de diplôme papier, peu d’expérience professionnelle à un moment ou c’était le creux de la vague pour l’embauche des informaticiens.
J’ai monté donc ma boîte, je me suis payé un maximum de 500€ / mois, j’ai bossé pour des instituts nationaux publics qui m’ont enflé des contrats annuels entiers sans me payer malgré les garanties contractuelles, j’ai fait une dépression, j’ai déposé le bilan.
Je me suis remis sur pieds, j’ai trouvé un boulot et quand je me suis senti assez fort et plus mature, j’ai remonté ma boîte, mais pas tout seul cette fois, parce que j’aime construire, fabriquer, créer des trucs et avoir une certaine « liberté ».
Quand on gère une petite boîte et qu’on essaie d’en vivre, on en chie pas mal quand même. Ta liberté sans patron, c’est la prison de tes exigences personnelles. Les merdes c’est pour ta tronche, on a tendance à se sentir solitaire dans la responsabilité, dans l’échec et cela même quand les gens autour de toi veulent t’aider.
Des merdes dans les boîtes y en a tous les jours, fautes de gestion, clients qui paient pas (parfois parce qu’ils ne peuvent même pas), retards, délais, pas de clients, pas de trésorerie, des ennuis avec les charges sociales (ceux qui sont à leur compte savent de quoi je parle)…etc. Et pas mal ne s’en relèvent pas.
Et puis l’erreur est humaine, si je me suis planté quand j’étais à mon compte, j’en porte quand même la responsabilité personnelle. Les clients mauvais payeurs par exemple sont une explication, pas une excuse à quoi que ce soit d’autre.
Quand j’ai craqué, j’ai eu des clients qui ont pas compris, qui ont été en colère et ils avaient bien raison, d’autant que ma situation personnelle m’a mis dans le même genre d’état que ce que j’ai pu lire dans le message d’Alain Epron, l’incapacité à faire face, à répondre aux gens.
Et en fait la clef est là selon moi, la communication. Aujourd’hui je travaille dans la relation client, plutôt sur les aspects techniques, je ne suis pas un commercial.
Néanmoins j’y ai appris beaucoup de choses, parce que je suis un peu un « crisis manager », mon boulot revient souvent à désamorcer des projets qui partent en sucette. Et quand j’appelle un client qui n’a pas de réponse depuis 3 semaines de l’équipe technique et qui fait face à un chef de projet qui ne sait plus quoi dire, je reprend l’état, j’essaie de comprendre le problème, j’essaie de formuler des hypothèses, de trouver des compromis et je communique sans langue de bois sur les merdes que les équipes rencontrent, souvent je m’excuse au nom de tout le monde.
Après je maintiens le contact pour donner l’avancement qu’il soit bon ou mauvais.
C’est con, mais quand je leur explique que nos équipes ont mal compris, zappé ou merdé un truc, qu’on allait travailler ensemble pour recadrer/avancer et que je les appelle régulièrement pour les tenir au courant et bah à la fin ils me disent « c’était bien de bosser ensemble » parce que le projet se fait à la fin et bon gré mal gré ils se sont sentis rassurés par le fait que je ne les oubliais pas.
Parce qu’ils sont plus dans le noir et qu’il y a rien de pire que d’être dans le noir tout seul dans sa pièce à se faire ses idées sur les salopards qui viennent pas allumer la lumière, qu’ils ont surement coupé l’électricité, voire pire détourné le réseau pour se mettre toute la lumière à fond dans leur pièce à eux…
Si Alain avait écrit publiquement au moment des problèmes : « j’ai eu des soucis, je suis dans la merde, je ne sais pas comment solutionner la situation et je suis au bout du rouleau », Il y aurait probablement eu plus de mouvement de sympathie à son égard, les gens aujourd’hui auraient moins accumulé de colère et ça aurait été la chose à faire… Dans un monde idéal… Où les gens qui se retrouvent la tête dans la boue lèvent la tête et disent « pas de problème, je vais assumer tout ça publiquement ».
Tout ça pour nuancer un peu son ressenti personnel sur la question, après chacun est libre de se faire son idée.
2. 3615 Crowdfunding
ça mérite un article c’est sur. Mais ça prend du temps, ça demande de l’investigation et des éléments factuels, ce que je n’ai pas sous la main ce soir pour donner seulement mon humble avis.
Avant le crowdfunding il existait 4 solutions pour financer ses projets et sa société :
mettre des fonds propres, taper sa famille et ses amis.
lever des fonds avec des investisseurs.
être dans un milieu ou il y a des mécènes.
lancer un projet qui demande peu d’argent et qui en fait gagner un max rapidement.
La solution qui est la plus classique est clairement les fonds propres avec ce que ça représente de limitations en terme de trésorerie et capacité de développement (perso j’ai encore jamais touché d’héritage et n’ai pas de fortune personnelle donc je sais ce que c’est) et les investisseurs.
Les investisseurs sont des gens qui alimentent le système généralisé capitaliste mondial dans un objectif de rentabilité des entreprises, jusqu’à l’extrême des modèles « profitable » et de la bourse.
ça suppose de devoir présenter à des gens des projets qui semblent intéressants d’un point de vue bénéfice, et ça suppose aussi de devoir concéder une part de sa société / son projet.
Les investisseurs sont des personnes globalement minoritaires qui ont de l’argent à investir, qui ne leur fera pas défaut justement, pour en gagner plus tard un peu ou beaucoup plus.
Le crowdfunding, dans la définition même du terme, est une initiative pour redonner le pouvoir au « peuple », à la majorité, d’investir dans des projets qui les intéressent avec une contrepartie (attention il existe plusieurs types de CrowdFunding, je parle du modèle qui nous intéresse ici seulement) et également de donner une meilleure capacité à des entreprises de développer un projet pour lequel elles n’ont pas la trésorerie ou pas forcément la certitude qu’il va intéresser le public (bien que ce dernier cas ne soit pas vraiment la meilleure méthode à mon avis).
Malheureusement il ne faut pas oublier que tout investissement représente un risque (les investisseurs le savent), nous on est en train de le découvrir avec ce premier (Est-ce bien le cas ?) échec dans notre milieu.
En ce qui concerne la responsabilité de la plateforme de CrowdFunding impliquée, on peut ne pas être d’accord avec les conditions, mais au final elles ont été énoncées au départ. C’est comme si t’achètes un truc sur leboncoin et qu’en fait c’est un truc moisi, n’espère pas avoir une implication plus que de bannir le vendeur si le litige est avéré.
En quoi la plateforme a-t-elle mal fait son boulot et pris ses responsabilités tel qu’elle l’avait annoncé ? J’ai plutôt l’impression qu’elle a tenté de réparer certains dégâts à sa mesure.
Autre question que je laisserai ouverte parce que je n’ai pas la réponse : « est ce que le fonctionnement des plateformes de CrowdFunding au niveau du suivi des projets et des garanties est suffisant à l’heure actuelle ? ». Autre débat bien sur…
3. 3615 ma conclusion (du coup j’ai gardé l’idée du 3615 jusqu’au bout, mais je SAIS que le minitel est mort depuis longtemps…)
Bref pour moi, il n’y a pas de rapport entre l’échec du projet et l’utilisation du CrowdFunding, il y a surtout un impact dans l’ampleur des conséquences : Tu finances tout seul, tu te plantes tout seul. Tu finances à plusieurs, tout le monde se plante.
Tout le monde n’est pas prêt à la prise de risque et c’est bien compréhensible.
Mais je pense que tout le monde devrait bien mesurer ce qu’est le CrowdFunding et que ce n’est pas juste un truc miraculeux qui permet d’acheter des jeux dont on rêve qui n’existent pas encore.
Vous êtes encore là ? Vous êtes courageux alors, je me suis presque endormi en écrivant cette réponse 😉
yannibus 04/09/2014
J’ai tout lu ! Effectivement, pour moi, tant qu’il n’y aura pas plus de garde-fou permettant de mitiger le risque pris par les financeurs, se sera sans moi.
Si « l’idéal » du financement participatif est de redonner le pouvoir au « peuple », ce qui est une très bonne chose, l’application qui en est faite sur les plateformes est à 90° de cet idéal. En gros les PF n’ont fait qu’ajouter un intermédiaire privé qui se rémunère indépendamment de la « prise de risque » des financeurs.
Si j’avais pris le temps d’évaluer froidement le système avant de participer à Massilia, cela m’aurait évité de perdre de l’argent, mais je te rassure, je ne suis plus en colère
yannibus 07/09/2014
Yo,
Mail envoyé à Arno de Quined Games. Je vous tiendrai informé de la suite des aventure sur ce fil de commentaires.
poules_75 26/10/2014
Un petit mot pour signaler le sérieux de Quined Games.
J’ai reçu Massilia + goodies bacchus + extension le voleur sans aucun problème…. J’en ai même profité pour commander Keyflower + extension The Farmers… histoire d’avoir les frais de livraison gratuits… 🙂
Revenons à Massilia : matériel de qualité, plateau de jeu épais, pions et pièces idem, pas de soucis de dépunchage, et illustrations très plaisantes…
bref beaucoup d’attente, mais content d’avoir mon jeu !! y’a plus qu’à…
en tout cas un bon rétablissement à alain
TheGoodTheBadAndTheMeeple 27/10/2014
J’avais raté cette discussion fort intéressante 🙂
Aujourd’hui, je comparerais à Alien Frontier qui a accusé beaucoup de retard et dont les boites arrivent enfin petit à petit.
Locwork a, de son coté, eu la présence d’esprit, dans ses erreurs, de nous tenir relativement au courant tous les 1 ou 2 mois dans le but de démontrer l’avancement du projet malgré les retards,
Il y a eu moins de raleries, et finalement le jeu est là. Sans intervention extérieur ce que je tiens à saluer.
Par ailleurs, Locwork a eu la sympathie de venir à Essen distribuer une pelle de boites gratuites, et s’excuser platement pour le retard à toutes les personnes qui avaient backé et venaient cherché leur boite.
En conclusion je dirais comme Sha-Man que tout est finalement question de communication, et suivi et de gestion. C’est la clef du succès lorsque la technique pêche…
Et chapeau à Quined Games pour avoir débloqué la sus dite situation.
Sha-Man 27/10/2014
Des boites gratuites ? Tu veux dire pour les backers ? Parce que j’ai payé ma boite plein pot moi.
yannibus 27/10/2014
Mince, j’ai manqué à mon devoir de vous tenir au jus de la suite des évènements…dsl.
Ce ne fût pour mon cas, pas si simple, en effet, Ulule n’ayant pas fourni à Quined une liste « officielle » des backer, je n’étais hélas pas dans la liste fourni par kk’un d’autre (?) à Quined.
Après avoir copie d’écran de la transaction Ulule à l’appui prouvé ma bonne foi, j’ai pu récupérer mon exemplaire à Essen. J’en ai profité pour prendre The Golden Ages qui sent le potentiel « sous le buzz »…
Epilogue : finalement les 1ers retours, l’attente, la frustration, m’ont un peu découragé de tenter l’expérience ludique et j’ai revendu ma boite aujourd’hui. Tout ça pour ça me direz-vous…
Ed 27/10/2014
Ah oui quand même, l’épilogue est radical là
Je suis surpris des retours très négatifs malgré tout. J’ai rarement vu un enthousiasme aussi débordant (avant l’Affaire) se transformer en une déception ludique aussi grande. Je ne sais rien du jeu, je parle juste de ce que je vois ci et là. Le jeu n’a pas été modifié entretemps, si ?
Sha-Man 28/10/2014
Je vais donner un avis qui n’engage que moi, sachant que je n’ai pas la science infuse et que je n’ai testé qu’à 2 joueurs.
J’ai backé il y a longtemps emballé par le principe, sans être « transporté » , par le mécanisme de gestion / assignation de dés, motivé par le plaisir que j’avais pris à Kingsburg dans un genre proche mais pas non plus identique.
Depuis j’ai joué à un certain nombre de jeux avec ce mécanisme donc alien frontiers qui est excellent et que j’ai récupéré en Français au passage cet Essen.
J’ai récupéré mon exemplaire de Massilia, j’ai dépunché, j’ai lu les règles, j’ai joué à 2, j’ai été déçu.
De mon point de vue, il y a un manque d’équilibrage, l’argent est difficile à obtenir, pour en obtenir plus, il faut acheter des ressources et les revendre. Mais si on achète des ressources (sachant qu’on est obligé d’acheter au max de la valeur de son dé, donc généralement on est poussé à acheter bcp), on a plus de sous et là, on est le plus vulnérable au passage du consul qui va demander 1 taxe d’1 or / ressource dans le stand sur lequel il passe.
Hors il est extrêmement facile d’envoyer le consul éclater les adversaires, du coup, on se retrouve à sacrifier toutes ses ressources et on a plus une thune… Ni les ressources donc…
Donc on ne peut plus acheter (pas d’argent), plus vendre (plus de ressources) et on est… coincé.
Toutes les actions sauf le déplacement du consul et des clients demandent de l’or et des ressources (qui je vous le rappelle nous font désormais défaut).
Il nous reste donc l’option d’essayer de mettre nos adversaires dans la même situation que nous à coup de consul (action gratuite comme je le disais), donc on essaie de tirer tout le monde vers le bas, tout en privant les autres des dés de déplacement utiles pour permettre de vendre aux clients.
La seule action pour récupérer de l’or « gratuitement », c’est de passer son tour pour une petite somme (2 pièces à 2 joueurs) très peu utile à l’achat.
Bref, en tout cas à 2 joueurs : Win2Win / Lose2Lose.
Là me sont venues un certain nombre de questions :
1. Au vu de son histoire tumultueuse, et sachant que le crowdfunding en était encore plus aux débuts qu’il l’est maintenant pour les j2s, est ce que le jeu était vraiment totalement fini d’être testé dans l’état où il était présenté quand le projet a capoté ? On sait qu’un jeu a encore du développement et du testing après son financement.
2. Est-ce que le jeu était réellement voulu tel qu’il est actuellement et ne prévoyant pas de système pour se refaire à la manière de certains jeux bcp plus anciens que ceux sortant à l’époque du projet ?
3. La sensation de jeu est-elle moins violente à + de 2 joueurs ? Ce qui, dans tous les cas, l’élimine pour ma ludo, jouant souvent dans cette config.
4. Le jeu est-il prévu pour ne pas pardonne la moindre prise de risque ? Parce que j’imagine qu’une technique de jeu bcp bcp plus parcimonieuse, en ne prenant que des dés petits d’achat, permet de moins se dégarnir et donc en jouant « petit », on devrait survivr au passage du consul.
Bref, pas pour moi. Un de nos testeurs a reçu la boîte, j’attends de voir s’il partage mon avis sur le jeu et nous devrions avoir un « just played » dans quelques temps sur le site. Affaire à suivre.
Shanouillette 27/10/2014
je ne crois pas que le jeu ait connu des changements entretemps.
J’ai récupéré ma boite et nous avons fait une partie. Il y a de très bonnes idées dedans (la manipulation des dés) mais aussi des points trop violents à mon goût (le fait qu’on puisse moduler nos dés que dans la limite dans points de pénalités disponible et pas au dela, et globalement, le consul est très trash) nous avons eu une impression une win2win (si tu es en bankroute, tu ne peux faire que passer pour récupérer 2 pauvres pièces et c’est quand même très punitif surtout quand tu vois l’autre qui du coup peut s’en donner à coeur joie et l’écart se creuse irrémédiablement).
atom 06/05/2015
Je suis tombé sur le sujet par hasard, et je dois dire que c’est plutôt un bon hasard, tant cela m’a appris des choses.
je ne savais pas que l’on pouvait investir sur un jeux en kickstarter et se faire complètement avoir. n’avoir jamais le produit.
je pensais que la marge de la plate forme (10 % quand même il me semble) permettait de couvrir une partie du risque.
Sur le kickstarter en lui même je me sens pas prêt a en faire un, l’inquiétude d’avoir un jeu pas fini ou complètement déséquilibré existe et dans ce cas la c’est un jeu pas fini. Je crois que le boulot d’éditeur a encore de beaux jours devant lui. a la limite je reste tenté par Hope mais parce que derrière il y a une boite professionnelle.
@Shaman Les soucis et aléas de la création d’entreprise devrait être plus pris en charge, avec une contrepartie quand la boite est lancée, et pas des batons dans les roues comme le RSI, ou tu dois déjà payer alors que tu n’a pas d’argent. Ce genre de choses ça favorise les comportements égoïstes une fois sorti de l’orniére.