La Cigale et la Fourmi, un jeu Fourmidable ?
Quatrième volet de la série Contes et Jeux de Purple Brain, voici La Cigale & la Fourmi chapeauté par Benoit Forget et réalisé par Yoann Levet, le grand maitre ès fourmis puisque son premier jeu n’est autre que Myrmes chez Ystari (dont Ludovox vient de publier un gros guide stratégique à voir ici et le Just Played de l’ami Alstar par là).
Si Yoann reste dans le thème des fourmis, nous avons là un jeu plus léger que Myrmes, même si vous allez le voir, en fonction des modes choisis, tout le monde peut y trouver son compte.
Comme dans les autres jeux de la gamme, même packaging impeccable, même petit livret de règles accompagné d’un autre opuscule exposant la fable racontée par Esope, puis la reprise (plagiat ?) de La Fontaine et enfin une 3ème version signé Mr Forget himself. Tout cela plante bien notre décor d’autant que Naïade est aux illustrations et comme d’habitude, c’est magnifique.
On ouvre la boite et premier jeu dans le jeu : il faut sticker les autocollants sur les pièces ainsi que les jetons. Allez au boulot !
Vous chantiez ? j’en suis fort aise :
Et bien ! dansez maintenant.
La cigale ayant glandouillé tout l’été se trouva fort dépourvue quand la crise fut venue, pour subvenir a ses besoins alimentaires l’insecte perfide décida de suivre la colonie de fourmi et de voler son butin…
Place au jeu
Quel que soit le mode choisi, nous sommes dans un jeu asymétrique où chaque joueur va tour à tour jouer chacun des deux rôles.
Mode Automne
Également baptisé mode débutant, idéal pour jouer avec des jeunes enfants et les initier en douceur aux joies du bluff. J’y crois pas… On apprend aux enfants à mentir ! Mais où sont les valeurs de notre bon pays ?
Dans ce mode, vous commencez par faire un carré de 4×4 cartes chemin.
Un joueur joue la fourmi et fait une colonne continue avec 6 pions fourmi (en avançant horizontalement ou verticalement).
- La cigale a deviné le choix de la fourmi, elle va empocher toutes les cartes chemin correspondante à la zone en question. Bien joué !
- La fourmi a réussi son bluff. Elle va repartir avec toutes les cartes ainsi sélectionnées.
Et on joue comme cela jusqu’à ce que l’on ait:
- soit vidé la pioche de cartes chemin ;
- soit rempli deux étagères.
Ensuite on compte les points, celui qui a le plus de points a gagné. Avec un twist. J’ai omis les insectes qui sont là pour nous aider ! En effet, dans ce mode, récupérer des insectes via les cartes chemin nous donne des points supplémentaires. Quand on gagne une carte insecte, on la met de côté et à la fin, on compte les cartes insectes identiques comme l’indique l’image ci dessous:
Un peu à l’instar de Mange moi si tu peux (voir en fin d’article), quand on joue avec un enfant on peut rendre plus vivant son jeu, scénariser la pose de ses fourmis comme si on avait une vraie colonie de fourmis.
Quant à la cigale, elle peut se promener de case en case se lamentant, regardant le joueur, l’implorant même. N’hésitez pas à y mettre du votre, effet assuré !
Mode Hiver
On range l’étagère et les cubes, et on sort de la boîte les cartes provisions.
Selon le nombre de joueurs on sortira – ou pas – les cartes avec « 3+ » et « 4+ » (selon si vous êtes trois joueurs et plus, quatre joueurs et plus… ). Dans ce mode-là on peut déjà jouer entre adultes, les enfants ont un peu plus de mal à saisir les petites subtilités mais on peut tout à fait les laisser essayer. Parfois, ils vous surprendront !
Comme dans le mode automne, on place les cartes chemins en 4×4, et 3 cartes provisions bien en vue.
Chaque joueur pioche une carte chemin qu’il place face visible.
Dans ce mode, il va falloir gagner des cartes provisions pour cumuler 4 points. Mais attention, si en tant que joueur fourmi vous gagnez les cartes visées, en perdant c’est le joueur cigale qui va les empocher. Du coup il va falloir prendre un risque (ou pas). Le joueur qui gagne les cartes chemin peut les dépenser afin d’acquérir une carte provision.
Pour gagner une carte provision, il faut défausser les cartes chemin que vous avez sur la gauche comme dans cet exemple :
Il y a en plus une petite subtilité avec les cartes insectes : si en tant que joueur fourmi je prends une coccinelle par exemple, au lieu de prendre cette carte coccinelle je peux prendre celle que je souhaite sur le jeu même si je n’ai pas placé de fourmi dessus.
Je crois que tu crois que je crois que…
Vous avez compris que cette variante résulte en de multiples stratégies, et il devient difficile de deviner ce qu’a réellement prévu le joueur fourmi. Comme tout est visible, les cartes chemin et les cartes provisions, on peut deviner ce que va logiquement intenter le joueur fourmi... à moins qu’il ne vous mène en bateau. Et ça donne des situations comme :
Le joueur Fourmi place ses fourmis et manipule ses jetons – Si je me place là, je récupère cette carte provision, mais il ne va pas me laisser faire, c’est trop gros. Oh c’est tellement gros qu’il ne peut pas croire que je vais oser faire ça. Allez je tente. Plus c’est gros, mieux ça passe. C’est au tour de la cigale – Toi mon coco je vois ce que tu veux faire, tu me prends pour qui, je vois clair dans ton jeu. À moins que ? Non, en fait tu essaies de me faire croire que tu veux faire ça. Je ne vais pas me laisser endormir comme ça. |
Parfois on va jouer petit bras, d’autres fois, au contraire, on va oser. Comme on dit, tantôt ça passe tantôt ça casse. C’est marrant de constater que l’on joue sans trop regarder l’adversaire au cas où il lirait à travers vos pupilles, comme dans un livre ouvert… Je ne suis pas joueur de Poker mais je suppose que ce sont les sensations que l’on peut ressentir !
Petite précision utile : Chaque carte provision rapporte 1 point, mais si vous avez les deux mêmes cartes (même illustration) vous empochez un point bonus et cela peut mettre fin à la partie prématurément, il va falloir être bien attentif.
Et si j’ai des amis ?
Pas de problème, on peut jouer jusqu’à quatre, histoire que tout le monde participe. Les deux autres joueurs vont jouer les fourmis rouges et vont devoir deviner ce que la fourmi noire a joué. S’ils ont raison et que la cigale s’est trompée, ils gagnent une carte chemin tirée du paquet de cartes. Ça permet d’intégrer deux autres joueurs et c’est bien d’y avoir pensé, même si ce ne sont pas les rôles les plus passionnants. Ceci dit, ce n’est pas un problème puisque les rôles vont tourner.
Mode hiver +
Ce mode rajoute encore un peu de piquant, puisqu’en acquérant un insecte on prend son pouvoir.
Par exemple, la coccinelle vous donne un point de victoire, d’autres vous permettent de piocher des cartes chemin sous certaines conditions, vous pourrez aussi consulter l’un des 3 jetons Choix que la Fourmi n’a pas choisi, etc. De quoi ajouter des effets avec des petits tricks sympas.
Alors, est ce un jeu fourmidable ?
Replaçons le contexte, on est dans une gamme enfant : le premier mode est absolument parfait pour les jeunes enfants, mais vite limité pour des adultes. Ceux-ci pourront se rabattre sur les modes Hiver et Hiver + et là, il y a de quoi faire. En grandissant, l’enfant pourra s’initier aux versions plus complexes, et c’est finalement tout à fait ce que j’attends de cette gamme, un jeu très accessible certes, mais où les adultes peuvent aussi s’amuser. Un jeu qui ne finit pas dans un vide-grenier une fois que l’enfant a pris un an de plus, quoi !
Les cartes rondes et les illustrations de Naïade donnent un univers coloré très agréable et très vivant. Elles sont plutôt fines mais intissées (gage de solidité).
Puisque l’on est sur le matériel, un petit bémol tout de même : les autocollants sur les jetons commençaient à s’effacer après quelques parties, pourtant on est est plutôt soigneux… Dommage !
Osons la comparaison avec les autres jeux de la gamme :
>> La fiche de jeu La cigale et la fourmi
Un jeu de Yoann Levet
Illustré par Naïade
Edité par Purple Brain Creations
Distribué par iello
Pays d’origine : France
Langue et traductions : Francais
Date de sortie : 06/03/2015
De 2 à 4 joueurs
A partir de 8 ans
Durée moyenne d’une partie : 25 minutes
Je l’ai évoqué plus haut, quand on a découvert La cigale et la fourmi on n’a pas pu s’empêcher de penser à ce petit jeu, toujours chez Purple Brain.
Cliquez pour voir le bonus sur Mange-moi si tu peux
De Jun’ichi Sato et illustré par Mathieu Leyssenne
Mange moi si tu peux, de Jun’ichi Sato illustré par le talentueux Mathieu Leysenne est un petit jeu pour initier les enfants au bluff. il se joue de 3 à 6 joueurs. À chaque tour on tire une carte rôle. On peut être un des trois petit cochons, le chaperon rouge, les sept chevreaux ou, bien entendu, le loup. Une fois que chaque joueur a fait son choix, le loup va désigner une malheureuse victime. Et les autres joueurs ? Et bien c’est simple, ils gagnent des points que s’ils sont partis dormir tranquillement. On rebat les cartes et les rôles changent, et on fait cela jusqu’à ce qu’un joueur ait atteint 10 points. Avec des enfants, tout l’attrait du jeu c’est de les voir se tortiller sur leur chaise quand le loup s’approche de leur maison ! N’hésitez pas à « promener » le loup autour des chaumières avant de faire votre choix en vous projetant (enfin, votre « figurine ») sur la maison choisie. Effet garanti ! Bref, du tout bon quand vous avez une ribambelle d’enfants à gérer (un gouter d’anniversaire par exemple). |
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