Diamant est-il un joyau ?
Diamant est la réédition, chez Iello, d’un jeu de 2005. On retrouve Bruno Faidutti et Alan Moon (rien que ça !) aux commandes et, cette fois-ci, Paul Mafayon aux pinceaux. L’ancienne édition (photo ci-dessous) était devenue introuvable. La question est donc de savoir s’il méritait de retrouver sa place dans les ludothèques devant l’afflux de stop-ou-encore dix ans après la sortie initiale ?
Ancienne édition
À la poursuite du diamant vert
Bande d’explorateurs en mal de trésors, les joueurs s’unissent pour récupérer des diamants dans des mines dangereuses. Sauf que justement, si nous n’avons pas encore fait fortune, c’est peut-être parce que nous sommes des poules mouillées… ?
Le jeu se jouera en cinq manches pendant lesquelles nous visiterons autant de cavernes emplies de trésors ou de pièges.
À chaque salle que nous explorons, il faut tirer une carte d’un paquet ; on y trouvera donc des trésors… ou un piège. Lorsque nous rencontrons un piège, nous l’évitons de justesse et poursuivons nos tâtonnements dans les profondeurs. Et lorsque s’y trouve un trésor (un certains nombre de diamants), nous nous le partageons ! Si nous sommes quatre joueurs et que neuf gemmes se présentent à nous, nous en prenons deux chacun, et celle qui reste sera, par mesure d’égalité, laissée sur le sol de la caverne. Histoire de ne déclencher aucun conflit.
On continue d’avancer. Bien sûr, on est des vrais aventuriers ou quoi !? Allez, on retourne une nouvelle carte salle, et on découvre ce qui s’y cache… Oups ! Un deuxième piège. Cette fois-ci, ce sont des serpents. La pression monte. Certains peuvent se débiner avant chaque déplacement (avant la révélation de chaque carte). Cela revient à mettre les voiles pour retourner au camp histoire de mettre tous ses bijoux en sécurité. Et au passage, on ramasse toute la caillasse qui traîne sur le chemin (les diamants précédemment laissés sur le sol) ! Oui mais la manche s’arrête là pour nous. Plus on rentre tard au campement, plus on y gagne, mais plus on risque de tomber sur un piège… De plus, potentiellement, les autres joueurs auront envie de rentrer au même moment (quand ça devient trop tendu) et on risque de se retrouver à plein sur le chemin de retour, à se départager ce qui ne sera plus que des miettes de trésors. Il faut donc deviner ce que les autres vont faire pour jouer à contre-courant tout en remplissant son coffre.
À vrai dire, c’est au deuxième piège du même type que les choses se gâtent : tous les aventuriers prendront leurs jambes à leur cou… en laissant tomber leurs trésors ! Perdus, oui, car la caverne s’effondre derrière eux, la rendant impraticable.
On retirera alors un des pièges activés de la partie, rendant ce type-ci moins dangereux. Ainsi, sur les manches finales, on prend confiance et on s’enfonce plus loin dans les galeries… Si un joueur rafle la mise optimale à chaque coup, il sera bien difficile de le rattraper autrement qu’en prenant plus de risques que lui. Alors, avez-vous les tripes pour aller toujours plus loin ? Ou jouerez-vous la sécurité ?
L’écrin et le joyau
La décision de continuer ou de s’arrêter est simple (on sélectionne une carte – avancer ou sortir – et on la révèle tous en même temps), et ça fonctionne à merveille, comme à son habitude. On tâche de retenir ce que chaque joueur engrange autour de la table (car les trésors sont mis dans un petit coffre, secrètement) pour mesurer ses risques et ses périls. On peut bien sûr y aller au bluff, tenter d’influencer les autres pour les pousser à l’erreur. « Mais non, j’ai rien dans mon coffre, c’est pour ça que j’avance, mais toi avec tout ce que t’as amassé, tu ferais mieux de rentrer au chaud ! » Bref, on se marre bien. Cependant, les actions sont répétées sur cinq manches, ce qui pourrait s’avérer lassant à la longue, même si les proportions du paquet changent petit à petit. Étant donné le public familial que vise Diamant ainsi que sa durée d’une vingtaine de minutes, je ne pense pas qu’il s’agisse d’un problème d’envergure, mais le titre pourra rebuter les plus exigeants des joueurs qui lui préférerons peut-être l’excellent et plus exigeant Celestia.
Should I stay or Should I go ?
Il faut souligner l’important travail d’édition que propose Iello sur cette réédition. Non content d’habiller le jeu sous de nouveaux atours (et Paul Mafayon s’y connaît), l’aspect matériel n’est pas négligeable. Avec de jolis coffres en 3D, des meeples explorateurs pas dégueus non plus, on s’immerge dans ce jeu rapidement, et c’est tant mieux. L’expérience est forte, compte tenu de sa durée, et cela tient à tout ce petit montage de détails, matériels ou non.
Si vous avez déjà Celestia, Can’t stop, Cap’taine Carcasse, Zombie dice, ou Dungeon Roll, pas sûr que Diamant soit vraiment incontournable pour votre ludothèque, excepté pour la collection. Mais pour répondre à notre question, oui ce petit jeu méritait bien qu’on le réédite, car il n’a pas pris une ride. Il va parfaitement bien s’assortir à vos apéros, même si la voisine, celle qui croit que vous ne jouez qu’au Monopoly, est présente, et elle changera peut-être même d’avis sur les jeux de société au passage.
Un jeu de Alan R. Moon, Bruno Faidutti
Illustré par Paul Mafayon
Edité par iello
Distribué par iello
Langue et traductions : Français
Date de sortie : 07-2016
De 3 à 8 joueurs
A partir de 8 ans
Durée moyenne d’une partie : 30 minutes
EDIT 18-8-16, suite au commentaire de V-Mazuka
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V-Mazuka 18/08/2016
Je n’ai plus l’année exacte en tête, mais j’ai sans doute acheté Diamant peu de temps après sa sortie. Sans doute en 2006.
Je ne l’ai jamais revendu, et j’y joue encore régulièrement. Depuis 9 ans.
Si il y a une règle de jeu que je connais c’est bien celle-ci.
Donc désolé mon cher Umberling, mais ton résumé des règles est en partie faux :
Ce n’est pas au troisième danger qu’on meurt dans une manche. On meurt quand on retourne le deuxième danger d’une couleur déjà présente sur la table.
Il peut y avoir un danger vert, un rouge, un jaune et un bleu sur la table, on ne meurt pas.
Ce n’est que quand le bleu (par exemple) sera retourné pour la deuxième fois que les joueurs encore présents subiront la catastrophe et perdront les diamants devant eux.
En résumé : 5 couleurs de danger dans le paquet, chacun des dangers présent en trois exemplaires.
Cette précision étant faite, passons au jeu en lui même.
Lorsque tous les étés j’anime auprès de gamins (10-15 ans) des sessions d’initiation aux jeux de société « modernes » dans le cadre de mon association, je prends systématiquement Diamant. Et ce n’est pas par hasard. Quand je dois jouer en famille ou avec des débutants, je prends très souvent Diamant et ce n’est pas par hasard. Si en 9 ans, malgré ma ludothèque qui déborde, je n’ai jamais revendu Diamant, ce n’est pas un hasard : Le matériel est très attirant (les caisses, les diamants…), l’explication hyper rapide, le thème des plus accessibles, et surtout, surtout, il peut se jouer à 8 joueurs, sans que le temps de partie en souffre. Car on joue tous en simultané. Et ça c’est un détail super important pour conserver l’attention des joueurs (surtout en familial ou avec des débutants).
Diamant est à mon sens supérieur à la plupart des autres jeux cités dans l’article, qui n’ont pas toutes ces qualités réunies (je ne connais pas Dungeon Roll).
Je n’ai pas d’actions chez Iello, je ne suis pas le cousin de Bruno Faidutti ni le beau frère d’Alan Moon mais croyez moi, Diamant a vraiment sa place dans toute bonne ludothèque.
Un classique indémodable.
Umberling 18/08/2016
Pardon, deuxième, oui ! Je vais modifier ça dans l’article de ce pas. Merci du signalement.
Il faut dire que je n’ai pas la boîte à la maison, et qu’on l’a testée au bureau il y a un petit moment !
atom 18/08/2016
J’aime bien les stop ou encore, faudrait que j’essaie celui la. Pour le moment celui qui a ma préférence c’est Celestia.(parmi ceux que j’ai essayé).
TheGoodTheBadAndTheMeeple 18/08/2016
Diamant c’est un classique de notre ludothèque. Un jeu qui n’a pas pris une ride et qui nous fait rigoler à chaque fois qu’on y joue, que demander de plus ?
Une bonne réédition.