Après King & Assassins, voici Harald !
Rune éditions de Rémi Gruber nous avait séduit avec son premier titre asymétrique King & Assassins (Just played, test), un jeu de Łukasz Woźniak aussi simple que profond. Autant vous dire qu’on était très heureux d’en savoir plus son prochain titre qui est actuellement presque terminé et devrait sortir en Octobre. Vous avez pu le croiser en démo sur quelques festivals, il tournera d’ailleurs au prochain Brussels Game Festival les 15/16 août et à Orléans Joue les 12/13 septembre.
Rémi Gruber revient donc cette fois-ci en tant qu’auteur et éditeur, pour un jeu de cartes d’influence et de majorité nommé Harald. « Concernant l’illustrateur, il s’agit d’Emmanuel Civiello. C’est un inconnu dans le monde du jeu de société, contrairement au milieu de la bande dessinée dans lequel il officie depuis des années. Il est l’auteur, entre autre, de « Korrigans », « Graines de Folie », « la Dynastie du Dragon » ou plus récemment « Rayon pour Sidar » dont le second tome devrait bientôt paraître. Il a également illustré des ouvrages encyclopédiques comme « le Livre Secret des Elfes », « le Livre Secret des Nains »… » nous explique-t-il.
Je m’en vais vous présenter son fonctionnement (simple et malin) et vous verrez ensuite Rémi répondre à quelques questions sur sa genèse. Prêts ?
King Harald
Harald a unifié les différents royaumes et est devenu Roi de cette puissante nation. Dans cette paix nouvellement instaurée, les différents peuples vont se livrer une autre guerre, faite d’intrigue et de lutte d’influence. Envoyez des émissaires au conseil du Roi pour attirer ses faveurs, et faire rejaillir sur votre village le prestige acquis. Tel est le contexte. 2 à 4 joueurs vont prendre la tête d’un village et envoyer des émissaires au roi pour augmenter leur influence en essayant d’utiliser au mieux les compétences de chaque personnage.
Niveau matériel, vous aurez donc surtout des cartes (6 personnages en 11 exemplaires tout simplement). Au début, on va en distribuer 5 à chaque joueur, le reste constituera la pioche. À côté de cette pioche, on révélera 4 cartes pour former une réserve (faces visibles). Chaque joueur va ensuite choisir secrètement une carte de sa main et la poser dans son village (une zone devant lui). On révèle tout simultanément et on peut débuter les festivités.
Tour de jeu
Chaque joueur possède désormais 4 cartes en main. À son tour, un joueur doit effectuer trois actions, dans l’ordre :
- Jouer une carte au conseil du Roi (c’est ni plus ni moins qu’une zone au centre de la table) pour booster votre influence
- Jouer une carte dans son village (devant lui).
- Compléter sa main à 4 cartes en prenant des cartes de la réserve face visible ou de la pioche face cachée.
Au village sans prétention…
Chaque joueur possède son propre village. Lorsqu’un joueur pose une carte dans cette zone, il peut, s’il le souhaite, utiliser l’effet de la carte en question.
Mais quels sont les effets des cartes vous demanderez-vous bien logiquement ?
Vous pourrez retourner jusqu’à deux cartes dans deux zones de jeu différentes (avec le forgeron), échanger une carte de n’importe quel village avec une carte du Conseil (navigateur), utiliser le pouvoir de la carte que vous venez de jouer au Conseil (éclaireur), remettre une carte d’un village sous la pioche et la remplacer par une nouvelle carte de la pioche (guerrier), échanger une carte de votre village avec une carte d’un village adverse (commerçant) et enfin, échanger une carte de votre main avec une carte de votre village (barde).
Les cartes dans un village ou au Conseil du Roi sont classées par personnage. Elles sont empilées en les décalant légèrement pour savoir à tout moment combien de cartes il y a.
Le Conseil du Roi est toujours de bon conseil
Si vous envoyez des cartes au Conseil vous préparez le terrain pour le décompte final mais ne pourrez pas vous servir de l’effet de votre carte (sauf exception). Les cartes envoyées au Conseil augmentent l’influence de chacun des six personnages du jeu mais ce, pour tous les villages. Et vous scorerez en fin de partie de la façon suivante : chaque carte dans votre village rapportera autant de points de prestige que d’exemplaires de cette carte au Conseil du Roi.
Le jeu se termine après un certain nombre de tours (nombre variant de 10/8/6 selon si vous êtes 2/3/4 joueurs). Il y a alors un dernier tour où tout le monde peut poser qu’une carte dans son village pour en effectuer éventuellement l’effet. Après ça, chaque joueur aura dans son village autant de cartes que de tours de jeu +1 (et oui, on n’oublie pas le personnage de départ). Attention, vous compterez vos points dès que vous aurez fini votre dernier tour, avant que le joueur suivant ne débute son dernier tour. Des attaques pourront vous tomber dessus, mais cela n’influera pas votre prestige du coup.
L’art du décompte des points de Prestige
Comme je vous le disais ci-dessus, chaque carte dans le village d’un joueur rapporte autant de points de prestige que d’exemplaires de cette carte au Conseil. Mais en plus de ça, chaque personnage possède également une condition pour marquer des points de prestige bonus, associée généralement à un autre personnage (+1 point par navigateur dans votre village, 4 points s’il y a plus de bardes que de commerçants dans votre village, +2 points par carte face cachée dans votre village….). Les points de prestige précédés d’un « + » indiquent que ce bonus est cumulatif selon le nombre de cartes.
Au terme de ce décompte, le joueur avec le plus de prestige remporte la partie. « Son village gagne en influence, et le Roi demande les conseils d’un jarl aussi avisé… » nous dit Rémi.
DarladiHarlada
Les règles offrent aussi deux petites variantes, une pour simplifier le jeu et une pour jouer en équipe. Bref, voici un petit jeu simple, facile d’accès, rapide, mais plutôt retors et assez interactif, le tout saupoudré d’une once de chaos. Les points se gagnent au Conseil qui va se bâtir au fur et à mesure de la partie. Il faudra donc toujours surveiller ce que font les autres et s’adapter aux circonstances, puisqu’on ne sait pas au départ comment on va scorer. Pour les majorités fluctuantes, on pense un peu à Koryo, mais avec un comptage des points bien à lui. Comme je suis curieuse, j’ai posé trois questions à Rémi…
► Alors comme ça tu es devenu auteur de jeu ? Comment est-ce arrivé ?
« Et bien à la base, je ne suis pas auteur de jeu c’est vrai. Je trouve cette activité extrêmement intéressante dans la réflexion, mais je n’ai pas envie de la développer actuellement. Je n’ai pas créé Runes Editions pour m’auto-éditer. Mais par rapport aux protos que j’avais reçu, lors des tests avec des amis, c’est le jeu qui est ressorti comme le plus intéressant pour tout le monde. L’idée m’est venue « comme ça », et entre les tests pour valider la mécanique, les effets, l’équilibrage, l’édition… Il s’est passé presque un an. »
► Tu as eu des inspirations spécifiques pour Harald ?
« Je ne saurais dire. J’aimais bien l’idée que la base de calcul des points de victoire soit commune à tous les joueurs et se construise au fur et à mesure. C’est le lien conseil du roi/village. De là se sont greffés les effets pour pouvoir agir sur son jeu, mais comme je voulais que ça reste un jeu de réflexion, j’ai essayé que les effets ne soient pas punitifs. Il s’agit toujours d’échanges, un joueur est rarement très affaibli avec l’action d’un adversaire. Ensuite ont été ajouté les conditions de points de prestige bonus pour augmenter ces interactions et les interdépendance entre chaque action. »
► Harald s’adresse à qui selon toi ?
« Au final, je pense qu’on a un jeu extrêment simple dans sa mécanique, mais aussi assez exigent dans sa réflexion, si on veut essayer de tout calculer. Il peut être joué en « casual » et on verra qui gagne à la fin, ou en calculateur. »
Un jeu de Rémi Gruber
Illustré par Emmanuel Civiello
Edité par Runes Éditions
Langue et traductions : Français
Date de sortie : 10/2015
De 2 à 4 joueurs
A partir de 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 30 minutes
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Grovast 10/08/2015
A juger le gameplay sur pièce, mais en tous cas l’univers graphique de Civiello est juste magnifique. On connait ses BDs faut dire, donc ça me parle. La couv’ semble un peu terne par contre par rapport aux cartes plus lumineuses, c’est bizarre.
Umberling 10/08/2015
Ouiiiii ! (Voilà, c’était mon commentaire monosyllabique enthousiaste du lundi matin.)