Ziggurat : l’aventure qui prend de la hauteur

Ziggurat c’est la nouvelle création Matt Leacock, le papa de Pandemic, et de Rob Daviau que l’on connaît pour Risk Legacy et tous les jeux de type Legacy d’ailleurs (ou presque). Ensemble, ils ont créé Pandemic Legacy qui a longtemps trusté la première place sur le site américain BGG. Aujourd’hui, l’opus se trouve juste deuxième derrière BrassBirmingham hélas, alors que tout le monde sait que le meilleur c’est Lancashire, mais je m’égare. Tout ça pour dire : le binôme aux manettes est ce qu’on appelle un duo de choc. 

Les deux auteurs proposent ici un coopératif Legacy taillé pour la famille. Dans Ziggurat nous allons partir à l’aventure et découvrir ce que cache cette pyramide étrange que nos héros pointent du doigt sur la cover du jeu. Dans sa news, Shan nous apprend que le titre est directement inspiré d’un autre opus de Matt Leacock  Mole Rats in Space, paru en 2017 chez Peaceable Kingdom. Mais avouons-le, c’est un jeu dont nous avions jamais entendu parler. 

Alors partons gravir cette pyramide, et posons-nous quelques questions comme nous en avons l’habitude : que propose Ziggurat ? Est-ce que le jeu est intéressant ? Peut-on y rejouer malgré sa nature Legacy ? Vous saurez tout et plus encore dans ce Just Played :).

Attention, cet article contient des spoils mineurs pour le bien de votre compréhension. Si toutefois vous ne souhaitez pas être divulgaché d’aucune manière, filez à la conclusion :). 

 

La ziggurat est abandonnée depuis des siècles, les traces de la végétation en attestent, pourtant selon la légende, un dragon sommeille à l’intérieur et des esprits de feu ont été aperçus sur les différents niveaux. Les anciens cherchent des volontaires et c’est ainsi que votre groupe part enquêter. Chaque joueur crée sa fiche de personnage avec un nom et un autocollant ainsi que le standee correspondant. Le but du jeu ? Simplement de monter tout en haut de la pyramide ! Ziggurat semble s’inspire de Snake and ladders (Serpents et échelles), un antique jeu où l’on déplace son pion sur des cases pour arriver au sommet ; parfois on peut emprunter des échelles ce qui nous permet de progresser plus vite et d’autre fois on tombe sur un serpent et chute plus bas.

 

 

J’admets que j’avais une petite appréhension en ouvrant la boite, j’avais peur de devoir monter une structure géante et surtout la démonter pour la ranger ensuite, et bien point du tout : la structure est déjà réalisée et il suffit de la placer sur le plateau centrale, étage par étage et l’opération est identique pour le rangement, le tout bien calé dans un thermoformage en pâte à papier recyclée.

 

 

Le jeu, dis nous en plus.. ?

Chaque joueur démarre sur une des cases Maison tout en bas du plateau, le but du jeu étant d’amener tous les personnages en haut de la pyramide, sans se bruler aux esprits de feu qui rodent et sans tomber dans les trous. Mais que va-t-on trouver tout au sommet ? Pour le savoir, il va falloir aller voir.

À notre tour, on doit jouer notre carte et en re-piocher une. Simple ! Les cartes nous indiquent le nombre de déplacements que l’on DOIT réaliser, parfois nous, parfois le pion d’un autre joueur. Ensuite, on va devoir déplacer des jetons flammèches présents sur le plateau, ou en ajouter un.

 

 

Si jamais un de ces jetons nous traverse ou atterrit sur notre case, on est brûlé, et bim, on perd immédiatement la partie. On perd aussi si on tombe dans un des ravins autour de la pyramide (par contre, on peut y envoyer ces fameuses flammèches afin de s’en débarrasser).

La structure en trois dimensions est bien exploitée par les auteurs. Avec cette ascension et ces chutes, on pense un peu à L’ile Infernale, que Rob Daviau a d’ailleurs remis au gout du jour en 2018. Dans Ziggurat, nous avons des échelles qui nous permettent de monter à l’étage suivant (mais les flammes aussi !) et des pentes qui vont nous faire glisser à l’étage en dessous (mais les flammes aussi…). On peut perdre la partie si une flamme arrive tout en haut avant nous. En avançant dans l’histoire, on découvrira de nouvelles applications à cette structure, mais je n’en dis pas plus ! 🙂 

 

 

Bon an mal an, on atteint le sommet de la pyramide, ce qui nous donne le droit d’ouvrir l’enveloppe de fin du chapitre.

Au travers de la pyramide nos héros aperçoivent une immense créature… on dirait un dragon. L’enveloppe contient une figurine à assembler. Un dragon sommeille donc à l’intérieur, mais quelles sont ses intentions ? (dormir ?) Nous le saurons en ouvrant l’enveloppe du chapitre deux. Le jeu propose ainsi six chapitres, vous aurez donc six grandes enveloppes à ouvrir avec de nouvelles règles, du nouveau matériel plus une petite enveloppe quand vous remportez le chapitre.

Selon nos actions, on va pouvoir ajouter des titres purement honorifiques sur notre fiche de personnage, ainsi, le premier à atteindre le sommet sera “le preste” ; vous serez “brave” si vous terminez votre tour à côté d’un esprit de feu, ou “carbonisé” si vous êtes le premier à vous faire lécher par les flammes. Cela ne sert à rien, mais l’effet est garanti sur les mômes qui enchainent les titres, et chaque scénario en ajoutera de nouveaux 🙂 

– Je suis un chasseur de secrets féroce et brave

 

Chapitre deux

Celui-ci contient de nouveaux autocollants que l’on va placer sur la pyramide et quelques jetons, symbolisant des ressources. Pour calmer le dragon, quelques offrandes seront utiles (il faut récolter un jeton Offrande par joueur et le glisser dans la fente tout en haut), en plus de continuer l’ascension et survivre aux terribles dangers. 

 

 

Concernant le reste, je vais vous laisser la surprise, mais on peut dire que le jeu va d’un côté gagner en complexité et de l’autre nous donner des aides pour parvenir au résultat espéré. Ziggurat exploite aussi très bien sa structure en trois dimensions comme je le mentionnais plus tôt mais difficile d’en dire plus sans spoiler.

Si les premiers niveaux peuvent être adaptés pour de jeunes enfants, en avançant les ajouts rendent donc le jeu plus riche et complexe. Optimiser ses déplacements est nécessaire, et pour cela il faut simplement tenir compte des cartes visibles des autres joueurs et se coordonner. Avec des enfants plus jeunes que l’âge préconisé, il existe un risque que ce soit l’adulte qui fasse tout. 

Le fait que l’on n’ait qu’une seule carte rend le tour de jeu dynamique. Les parties sont courtes (30 – 45 minutes), mais ne manquent pas d’espaces de décisions : aller à gauche ou à droite, monter ou descendre, et faire la même chose avec les jetons de flammes. Toutefois il arrive que l’on fasse un peu de surplace, surtout à deux joueurs.

 

Rejouable ? 

Cerise sur le gâteau, une fois terminé, le jeu propose de découvrir au cœur de la boite un fond secret avec de nouvelles fiches personnages et de nouveaux autocollants pour recommencer la partie – on peut même demander un nouveau set à Asmodee si on le souhaite, intention louable et appréciable qui permet de donner une sorte de seconde vie à sa boîte. Si vous pouvez plus ou moins “remettre à zéro” le jeu en replaçant tout ce qu’il faut dans les enveloppes, tout ce que vous avez collé sur le matériel de jeu est définitif. La personne à qui vous transmettez la boite perdra un peu de l’effet surprise, mais cela conviendra très bien à une maman ou un papa qui va faire jouer ses enfants et prendre en charge la règle.

Ce qu’il faut retenir (sans spoil).

J’avoue qu’au début, malgré ma curiosité, j’y suis allé sans grandes attentes. J’avais même quelques appréhensions. Cependant, nous avons été agréablement surpris par la variété du gameplay et les petites surprises bienvenues. Le plateau en trois dimensions est bien exploité, les ajouts mécaniques plutôt bien trouvés et si l’histoire demeure classique et un peu attendue, elle reste plaisante. Les titres honorifiques que l’on ajoute à sa fiche personnage en fonction de nos hauts faits crée un petit supplément d’âme pour les mômes ou les plus compétiteurs d’entre vous.

Ziggurat propose une campagne Legacy solide et légère pour la famille, les parties durent en moyenne 30 à 45 minutes. Du coopératif simple, mais pas dénué de défis et de choix, puisqu’il faut se coordonner finement pour l’emporter. Le jeu monte en complexité au fur et à mesure des niveaux, mais de manière graduelle – attention toutefois à respecter la cible, au dessous de huit ans, le risque existe que l’enfant se désengage ou que le parent prenne trop de décisions. De l’autre côté du spectre, joueurs experts ou initiés : la pyramide n’est pas pensée pour vous !

Bref, une bonne surprise que je conseille aux familles. On apprécie particulièrement que le jeu soit rejouable à quelques conditions près (cf chapitre « rejouable ? »). 

 

 

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