Yum Yum island : Vol en rase-motte sur l’île de Yum yum
Yum Yum Island de Laurent Escoffier est le premier jeu de Space Cow, la division jeux enfants de Space Cowboy. Ce nouveau label (nous en avions dans cette news) dédié aux enfants est dirigé par Benoît Forget qui a un sacré pédigrée en matière de jeux familiaux avec toute la gamme des contes et jeux (Purple brain). À la direction des projets, on retrouve Wilfried Fort, un auteur que l’on apprécie beaucoup pour ses multiples co-créations avec sa femme Marie Fort. Yum Yum Island nous propose un petit jeu coopératif bien sympathique.
Ferdinand le géant
Un ogre glouton a débarqué sur l’île de Yum Yum. Légumes, viandes, il dévore tout ce qui passe à sa portée. Ce ne serait pas grave si les animaux qui peuplaient cette île ne mouraient de faim ! Mais heureusement, vous faites partie de l’escadrille des pélicans et vous allez survoler l’île embrumée pour larguer de la nourriture dans le gosier des animaux affamés.
Yum Yum Island est un coopératif où l’on va devoir sauver tous les animaux de la famine qui les guette en jetant dans leur gueule des morceaux de viandes ou de légumes (en fonction de leur régime alimentaire). Tout ce qui tombe à côté, le géant s’en empare, et quand il est plein, la partie est perdue. À l’inverse, elle est remportée si tous les animaux sont sauvés en les nourrissant suffisamment.
Seulement voilà, l’île est entourée d’un brouillard épais et il faudra vous équiper des lunettes pour la survoler. Autrement dit : vous jouerez en aveugle !
L’île est composée d’une tuile Géant au milieu qui prend toute la place et tout autour, 4 palmiers en 3D ainsi que les tuiles des divers animaux qui dépérissent attendant leur pitance. Les tuiles du jeu sont faites dans un carton double couche très épais. On en parle, car il fait partie intégrante du jeu. En effet il faudra larguer dans la gueule de ces animaux les petits cubes de viande et légumes, et la profondeur des tuiles permet de créer un petit rebord.
Escadron des pélicans, prêt à la manœuvre ?
Chaque animal a un régime alimentaire spécifique : par exemple le lion ne mange que de la viande (les cubes roses), l’éléphant mange des légumes (cubes verts) et le cochon mange de tout. Le joueur actif lance le gros dé, et c’est parti.
Selon le résultat du dé, parfois vous devrez voler dans le silence complet, parfois les autres joueurs pourront vous indiquer la direction (plus bas ! plus haut ! à droite !). Et oui n’oubliez pas que vous devrez larguer la nourriture les yeux masqués par des lunettes d’aviateur. Mais cette aide bienvenue des autres a un prix, il faudra jeter dans le gosier de notre bon géant deux petits jetons de nourriture pour l’occuper un peu…
La tortue est votre zone de décollage : elle contient toutes les réserves de nourriture, seulement elles sont un peu mélangées. Cela ne facilite pas le travail quand on a les yeux masqués ! Elle comporte aussi une flèche qui représente la zone de décollage. Vous pouvez la diriger dans la direction de votre choix pour vous aider.
Quand vous êtes prêts, vous équipez vos lunettes de vol et à tâtons et d’une seule main, prenez autant de jetons de nourriture que vous le souhaitez (vous devez les tenir en pile). À droite, à gauche, non plus bas. Larguez !
Si ça tombe dans la bouche d’un des animaux c’est gagné (ou presque), si c’est à côté, le géant se jette sur la nourriture pour l’engloutir. Quel gourmand celui-là ! Ne vous trompez pas de nourriture sans quoi l’animal le recrachait de dégoût et le géant qui n’est dégoûté par rien l’avalerait tout cru dans la foulée… beuuurrk.
Si le dé indiquait la face silence,pas de chance, vous ne devrez compter que sur vous-même pour vous guider dans le brouillard. Sachez que vous pouvez toujours vous aider des arbres en 3D pour vous orienter, vous pouvez les toucher, les tâter, mais sans les faire tomber ! Sans quoi c’est le crash, et ils seraient déracinés, c’est ballot (ils retournent dans la boîte). On ne peut plus s’en servir pour se repérer dans le noir. Attention aussi à ne pas voler trop bas, sans quoi c’est le crash et les ressources sont encore perdues (enfin pas pour tout le monde).
Une face du dé nous permet aussi de sauver un des animaux s’il a eu au moins une ration de nourriture.
Certains animaux ont un pouvoir quand ils sont sauvés (complètement nourris). Grâce à l’araignée vous allez pouvoir séparer les jetons viandes et légumes dans la réserve : beaucoup plus facile pour éviter les erreurs de livraison ! L’auguste roi des animaux, le lion, croque les fesses du géant et ça les enfants adorent ! On place le lion sous le géant que l’on lâche dessus, tout ce qui tombe de son estomac est replacé dans la tortue. Les castors gobent tout cru les arbres. C’est comme ça qu’ils nous remercient de les sauver !
bilan
Les illustrations de Julien Lois donnent vie à cette belle île, ce géant gargantuesque au bidon tellement rebondi que sa chemise est prête à exploser, les animaux pleins d’expressions qui réclament leur pitance la gueule ouverte, les arbres en 3 dimensions… Tout le matériel bénéficie d’un soin très particulier qui donne envie de jouer. Et ces lunettes qui, il faut le dire, nous donne un look d’enfer ! Essayez ça aux soirées de l’ambassadeur :).
Le thème est original et bien trouvé et se prête à un peu de théâtralisation (les enfants font une moue de dégoût quand le géant ou les animaux recrachent la nourriture). Le pélican nous fait bien entendu penser à Orville, l’albatros de Bernard et Bianca. Petit bonus : les pouvoirs des animaux sont très thématiques.
Yum Yum Island nous propose un challenge coopératif pour jouer avec les enfants avec un petit côté party game régressif. Il m’a fait penser à Cacophony de Jean-Philippe Mars chez Djeco où on devait s’égosiller avec toutes sortes de cris d’animaux pour diriger le joueur, ou encore Rhino Super Héros Super Battle où l’amusement, les cris, les rires viennent quand on se vautre royalement. Mention spéciale au lion qui mord les fesses de Ferdinand.
La stratégie n’est pas en reste : qui nourrir en premier, quels pouvoirs viser ? L’araignée pour séparer les jetons et éviter les erreurs ? À quel moment utiliser sa majesté le lion ? Il vaudra mieux nourrir les castors en dernier vu qu’ils boulottent les arbres, ces sagouins. Pour varier les plaisirs, on peut ajouter ou enlever des animaux (au nombre de 12). Certains comme le castor ou le gorille, les boas nous donnent un peu de fil à retordre et permettront de configurer le niveau de difficulté souhaité.
L’iconographie est top, elle a très vite été intégrée par les enfants. Par contre on s’est posé quelques questions de règles. Il n’est pas précisé si on peut parler au joueur actif quand il se trompe de jetons. Pour le fun du jeu, on a décrété que non, on ne pouvait donner que des directions. Autre souci, dans la règle avant le décollage on doit cibler un animal et les joueurs vont nous indiquer la direction, mais s’il se trompe de jetons nourriture est-ce que l’on peut lui indiquer un tout autre animal que celui qu’il avait prévu ? Comme c’est un jeu à destination des enfants, ce n’est pas trop gênant car c’est à l’appréciation des parents.
Le jeu demande quelques petits aménagements en fonction des enfants pour éviter la frustration des débuts. Il n’est pas rare qu’ils s’adonnent à un peu de coopératriche quand vous avez le dos tourné. Qu’importe s’ils s’amusent. On imagine qu’avec le temps et la maîtrise grandissante on pourra même pimenter le jeu en ajoutant un sablier par exemple.
Sans avoir l’air, Yum Yum Island nous délivrerait-il pas aussi un message ? Le géant qui dévore tout n’est pas une métaphore subtile de la prédation humaine, son impact sur l’environnement ? Cela n’a pas échappé aux enfants.
Yum Yum Island est un jeu qui plaira aux petits comme aux grands, à jouer avec ses enfants. Étonnamment il fonctionne très bien entre adultes comme un quand on veut se laisser aller à un petit plaisir régressif. Je crois qu’on nous appelle, on a des animaux à sauver ! Escadron des Pélicans en avant !
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Groule 24/10/2019
Merci pour cet article. Je ne m’attendais pas à voir un Just Played sur ce jeu ^^
Hop, je le mets direct dans le ventre de ma wishlist !
atom 25/10/2019
Il est super bien édité, et marrant pour les adultes. J’aime bien les jeux pour enfants qui ne perdent pas de leur intérêt pour les adultes. Comme Ice Cool, Super Rhino Heros Battle et d’autres encore.
Groule 06/11/2019
Idem, j’aime les jeux pensés intelligemment : par principe, il manque souvent 1 ou 2 joueurs quand des enfants jouent et c’est un adulte qui s’y colle. Je ne connaissais pas Rhino Hero: Super Battle, ça a l’air d’envoyer du lourd. Il part dans le ventre de ma whishlist également. Merci 😉
atom 06/11/2019
Rhino Héro Super Battle, j’en ai parlé sur la rubrique des petits joueurs : http://ludovox.fr/les-petits-joueurs-farmini-monza-niwa-pyramid-of-pengqueen-rhinohero-splash/. Un jeu qui sort souvent car on peut y jouer même avec des adultes. Dernièrement on s’est fait une journée gros jeu avec un ami (coucou M3th^^) et on a sorti ces deux la (Yum Yum Island et Rhino Héro) avec les enfants et on s’est bien marrer.
TheGoodTheBadAndTheMeeple 24/10/2019
mais oui c’est un tres bon jeu 🙂
Ma fille de presque 4 ans a meme pu y jouer.