C’est la suite de nos découvertes des jeux qui sortent en ce moment, dans les semaines et mois à venir, lors du salon pro de Vichy.

Nos premiers retours sont à lire dans la partie 1 concernant les jeux Amarok – Got Five – Comix Trip – Salamandra – Saï Saï – Map Master.

Dans la partie 2 on parlait de Butterfly Effect, The line, Moonshine, Phoenix, Sanctuary, Amanite, Carnuta, All-in Prediction.

Un premier reportage vidéo à visionner ici, avec Mat, Thomas et Alex qui vous parlent de Gwent, le chat et la tour, Good fortune, Cat days, Map Masters, Propolis, Tag team.

C’est le tour à présent de Kumata, Coloro, Rebirth, Mozaik, Fourmis, Echoes of time et Mozaik.

Mais avant les jeux, revenons sur un événement qui a lieu chaque année lors du salon de Vichy : la remise des prix du GBL, le Groupement des Boutiques Ludiques, qui récompense le travail auctorial, éditorial et d’illustration. On en parlait ici, les nommé.e.s étaient :

Et les personnes qui repartent avec le superbe trophée fabriqué par les éditions volumiques sont :

L’an prochain, l’affiche du festival devrait être réalisée par la personne qui a remporté le prix du travail d’illustration, à savoir Ben Renaut. Cette année l’affiche était signée Maëva Da Silva, n’est-ce pas ?

Les jeux !

Mozaik

Mozaik n’est pas Azul, vraiment rien à voir, car ici il s’agit de choisir une image parmi les trois que nous avons en main. Chacun révèle son image et on regarde les valeurs d’initiative de l’image. Le plus petit choisira en premier l’une des quatre cartes du tour qui est un qualificatif de l’image et permettra de scorer. Ça peut être violet ou lune ou image réaliste. Une fois la carte choisie, on la met sur une colonne ou une ligne afin qu’elle nous permette de scorer au mieux. Nous remplissons ainsi une grille de 3X3.

Chaque choix est impactant, autant l’image qui viendra compléter ma ligne “scène de nuit”, que son numéro d’initiative afin de choisir en premier pour pouvoir remporter la carte qui me permettra de placer une prochaine image avec ces attributs. Les cartes ont des niveaux de difficulté, rapportant plus ou moins de points.

Un jeu d’association d’idées pas coopératif, très malin, assez stratégique. Une belle découverte.

Sortie autour de Cannes

-Natosaurus

Un jeu de Léo Baynaud
Edité par BLAM !

Coloro

Un Steffen Spiele c’est toujours un plaisir à découvrir. Depuis que l’éditeur est distribué par Wilson jeu, ces petites pépites de jeu stratégie abstrait pour deux nous parviennent facilement en France. (Passo, Linja..).

Nous allons collecter des jetons en bois colorés qui représentent en creux des origamis. La joueuse choisit le jeton de la ligne, donnant ainsi l’orientation de la colonne dans lequel son adversaire pourra prendre un jeton, ainsi à chaque tour jusqu’à ce que quelqu’un ne puisse plus jouer. On regarde alors la plus grosse pile de jetons d’une même couleur collectée pour déterminer le vainqueur.

Règle ultra simple qui cache comme toujours une stratégie à développer. Se ruer sur le bleu ne sera pas la voie royale, il faudra aussi réfléchir à ce que l’on donne à l’adversaire comme choix. La contrainte imposée à l’autre joueur est au cœur du jeu, il faudra l’apprivoiser.

En boutique

-Natosaurus

Un jeu de Ralf zur Linde
Edité par Helvetiq

Rebirth

Encore un Reiner Knizia serait-on tenté de dire, tant le bonhomme est prolifique, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire (on en parle de Lama ?).

Ici le jeu est extrêmement simple et m’a rappelé Samurai. On pioche une tuile que l’on place sur le plateau, cela pour entourer des châteaux et en prendre le contrôle, ou près des cathédrales pour piocher des cartes objectifs, ou construire des cités pour là aussi d’autres majorités.

Le jeu s’explique en quelques minutes. Les tuiles blés ou centrales énergétiques vont vous donner de plus en plus de points si vous arrivez à faire une chaîne continue. 

Rebirth est extrêmement malin, car il sait nous détourner de nos objectifs premiers, je voulais prendre le contrôle de ce château, mais je viens de prendre une carte objectif qui me demande autre chose, ou bien un joueur se gave avec sa longue chaîne de jetons adjacents identiques, je vais devoir casser sa ligne. 

Au début, le terrain est vide et on n’a que l’embarras du choix. Cependant, plus la partie avance, plus la tension s’intensifie et l’interaction devient plus forte. On se pique alors les majorités ou bien on va grappiller quelques points en mode opportuniste. L’auteur est au maximum de l’épure, avec juste une action (et un jeton à placer) par tour, ça force le respect. Un très bon Knizia.

Sortie prévue en novembre

– Atom

Un jeu de Reiner Knizia
Illustré par Anna « Mikado » Przybylska, Katarzyna Redesiuk
Edité par Lucky Duck Games, Mighty Boards

Yami

Yami est un jeu de plis coopératif avec des polyominos. Oui c’est étrange ce mix improbable. Le jeu se joue en campagne avec de la narration et dans une sorte de monde ouvert. Original et attirant tout cela non ?

Le but du jeu est de placer des polyominos autour de jetons de lichens qu’il faudra entourer complètement, parfois avec une tuile d’une couleur requise. (Mission 1 du jeu).

C’est ici que le jeu de plis est important, un joueur lance à une couleur et les autres doivent suivre (Must follow). Le gagnant du pli devra placer la tuile qui correspond à la carte, il faut donc jouer les bonnes tuiles, ne pas se bloquer, ni perdre de temps, car il est compté. Oh j’allais oublier, la dernière carte jouée définit l’atout. Oui, il change à chaque tour.

C’est original, plutôt subtil et plein de charme, un peu à l’instar d’un Eternal Decks. On a hâte d’ouvrir les enveloppes, pour voir ce que nous réservent les autres niveaux. Le jeu va sortir pour Cannes 2026, l’éditeur annonce de nouvelles missions disponibles sous forme d’extension ou disponibles en téléchargement régulièrement. On en reparlera très vite, puisque l’éditeur nous a prêté une boite de préprod. À suivre, et ça sent plutôt bon 🙂

Sortie autour de Cannes

-Atom

Un jeu de Anthony Perone, Hiraku Tezuka, Hiroki Ohba, Ryoji Suzuki, 青山奨 (Shou Aoyama)
Illustré par たかみまこと (Makoto Takami)
Edité par Musoka Studio

Fourmis

Fourmis (Ants en anglais) à un air de famille avec les Rats de Wistar (on en parlait dans cette news et pour cause, on retrouve les deux illustratrices). Pour autant, le jeu est signé par Renato Ciervo & Andrea Robbiani. Si le deuxième à déjà signé Timeless Journeys, pour Renato c’est son tout premier jeu édité.

On ne peut s’empêcher de voir la patte de Simone Luciani, game designer chez Cranio Créations. Dans Fourmis, on va développer sa colonie, explorer le jardin, trouver de la nourriture et creuser notre fourmilière, combattre des ennemis, etc.

On retrouve tout de même la mécanique de force d’actions de Rats of Wistar, à son tour on peut jouer plusieurs actions, dont trois présentes sur notre plateau, plus l’on a de jetons sur l’action et plus celle-ci est forte. On peut aussi jouer des cartes afin de construire notre moteur de jeu, et là aussi la ressemblance avec Rats est évidente, car on retrouve la mécanique de badge. 

Au début notre colonie est faible, mais plus on se développe et plus nos actions sont fortes, oui, mais dans quelle direction va-t-on construire notre jeu. Notre plateau est divisé en trois étages. Les fourmis se trouvent au niveau supérieur, les larves au niveau intermédiaire, et les œufs au niveau inférieur.

Une des actions consiste à réinitialiser son plateau, ce qui peut déclencher divers bonus, mais surtout, on retrouve une mécanique d’ascenseur qui transforme nos œufs en larve et nos larves en fourmis. C’est thématique et ça demande une planification fine.

Le moteur de jeu prend de l’ampleur, l’interaction est plutôt forte, sur des mécaniques de courses, le premier à terminer une zone peut placer ses phéromones, et gagner un bonus, les autres ne l’auront pas, une petite concurrence sur les ressources ou les créatures à rosser. Le jeu est vraiment riche, presque un peu trop, car ça fourmille d’icônes et lors de la première partie, on a le nez dans le livret, risque d’erreurs potentielles aussi. J’avais beaucoup aimé Rats of Wistar (qui était mon coup de cœur perso l’an dernier) et bien j’aime encore plus Fourmis qui propose pleins de petites évolutions mécaniques malines, c’est tellement riche avec toutes les cartes que le jeu offre. C’est dit, c’est mon coup de cœur du salon.

Sortie prévue en novembre

-Atom

Un jeu de Andrea Robbiani, Renato Ciervo
Illustré par Candida Corsi, Sara Valentino
Edité par Cranio Creations, Intrafin Games

Echoes of Time

Encore un jeu de chez Cranio Creations édité en France via Intrafin aussi. Cette fois nous avons une mécanique de cartes à combos avec un tapis roulant qui nous évoque Ancient Knowledge (notre article).

En effet les cartes que l’on joue vont sur notre plateau découpé en 5 zones, vous payez ladite carte en défaussant des cartes et vous la placez sur la zone indiquée. Le tapis roulant évolue à chaque tour et quand une carte sort elle est placée dans notre jeu et nous pouvons bénéficier de ses effets. 

Au milieu, des lieux qui ne demandent qu’à être contrôlés, afin de déclencher leurs effets, un peu à la Res Arcana, mais ici un lieu peut être disputé si vous avez plus de force, ou gagner définitivement si vous atteignez un seuil. La partie se termine quand tous les lieux sont contrôlés, ou quand la réserve de points de victoire est épuisée, ou encore quand vous avez 12 cartes devant vous. 

Puisque l’on est dans les références, indubitablement on ressent l’influence d’un Race for The Galaxy. Difficile de se faire une idée dans le cadre d’un salon qui plus est, mais Echoes of Time semble riche en possibilités et en combo. À rejouer, mais ça semble prometteur.

Sortie prévue en novembre

-Atom

Un jeu de Roberto Pellei, Simone Luciani
Illustré par Giovanni Calore
Edité par Cranio Creations, Intrafin Games

Kumata

Un nouveau jeu chez Cosmoludo, c’est toujours attirant. D’autant plus quand il s’agit d’un nouveau jeu de Claude Leroy, auteur de nombreux jeux de stratégie abstraits édités d’abord en cuir chez Jactalea puis repris par Cosmoludo dans des boîtes élégantes. Ceci étant dit, ce nouveau Claude Leroy introduit une notion peu familière de l’auteur : le hasard. Kumata est un jeu de recouvrement de tuiles dominos. En fin de partie on compte les points visibles de sa couleur. La hasard c’est l’ordre d’apparition de nos tuiles, qui sont mélangées en deux piles. Si mes plus fortes tuiles sortent au début de partie, il faudra bien les protéger pour qu’elles ne se fassent pas recouvrir par mes adversaires. Si au contraire elles arrivent en fin de pile, j’aurais plus de chance de les scorer, voir d’en protéger une avec mon unique protection de la partie, qui rapporte en plus les points de sa hauteur. Mais je pourrais également garder cette tuile dans ma pile, ses points étant également comptabilisés.

Ce jeu est étonnant, à plusieurs titres. Cette introduction du hasard, un 2-4 joueurs, un format différent. Cosmoludo élargit son public, colore ses boîtes, en proposant toutefois un jeu simple et malin, qu’il faudra apprendre à maîtriser.

Sortie autour de Cannes

-Natosaurus

Un jeu de Claude Leroy
Edité par Cosmoludo

Et ce n’est pas encore fini, nous avons avons d’autres jeux à vous raconter (dont des coups de cœur !)

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