Tortuga 1667 : Ma vie de corsaire

Je m’appelle Yoran le Goff et je suis un pirate. Non. Le terme est inapproprié. Je suis un corsaire. Quelle différence ? C’est que je suis fier de mon pays et celui-ci m’autorise à attaquer les ennemis de la Nation ! Moi, je me bats pour ma patrie. Mais je garde l’or.

 

Tortuga 1667, la vraie vie de la flibuste.
 
Aparté : Tout ce qui va suivre relate la vie palpitante de Yoran Le Goff. Ses aventures se rapprochent grandement d’une vie à rôles cachés, deux équipes tenteront d’avoir un maximum de trésors pour leur camp, sans vraiment savoir qui est dans quelle équipe. La suspicion est de mise sur les navires. Mais tous devront collaborer, lors de votes à cartes cachées, pour réussir à piller les-dits trésors, se voler entre factions ou obtenir des options d’actions complémentaires. La partie sera rythmée par des cartes aventures, positives ou non, que les joueurs devront observer secrètement, les jouer, ou les faire jouer par un autre joueur.
 
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Le XVIIème siècle est une période troublée dans les Caraïbes. Il y a ces foutus mangeurs de tortillas, les « Spanishs ». Sous prétexte qu’ils ont une flotte de guerre, ils se permettent de nous narguer avec leurs galions remplis d’or. Les naïfs… Argh !
 
Nous, les corsaires, on ne se laisse pas impressionner aussi facilement. Nous aussi, on dispose de vaisseaux et ils sont tout à fait adaptés au pillage en haute mer. Ces foutus conquistadors croient que l’or leur est acquis. Ils vont comprendre qu’il ne faut pas sous-estimer les Frères de la côte.
 
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Pour mettre à mal ces rafiots espagnols, on dispose de deux navires prestigieux : le Jolly Roger et le Flying Duchman. Ces noms traverseront les siècles, j’en suis sûr. Savez-vous que Jolly Roger symbolise notre fier drapeau noir à tête de mort ? Notre port d’attache est la fameuse île de Tortuga, lieu de débauche, mais notre coin de paradis à nous.
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Nous, fiers corsaires, mettons les voiles pour piller l’or de ces damnés galions espagnols, et espérer s’en mettre plein les fouilles. Tout cela avant que l’armada espagnole se décide à se bouger la poupe.
  
 
Sur les navires, on est peut-être tous matelots, mais on a notre allégeance : Français ou Anglais. Et comme l’habit ne fait pas le corsaire, on ne sait pas qui est sujet du bon roi de France Louis XIV, ou de Charles II d’Angleterre. 
 
 
 
 
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Notre objectif est simple : piller le maximum de coffres pour en avoir plus que l’autre camp, et ce, avant l’arrivée de l’armada espagnole.
Plus de coffres côté français, et les Froggies pourront se saouler en fendant la gueule des Rosbifs. Plus de coffres coté anglais et les mangeurs de grenouilles iront pleurer dans leurs hamacs. Notre honneur patriotique est en jeu.
 
Il n’y a que le hollandais qui ne comprend rien à ce code. Pour lui, faut que Français et Anglais soient équilibrés. Autant de coffres pour chaque camp. Tout ça pour respecter « l’harmonie des Caraïbes », dit-il…
 
 
 
tortuga - bateauUne fois en mer, nous avons toute une organisation sur chaque bateau.
 
Le premier d’entre nous est capitaine.
 
Puis vient le premier lieutenant.
 
Et le p’tit dernier est le mousse. Chacun a un rôle et donc des actions qui lui sont spécifiques, en plus des communes. Mais ces postes ne sont pas gravés sur le mât. En mer, tout peut changer.
 
Chaque bateau est équipé de deux cales. Une pour chaque faction. Il faut bien différencier à qui appartient chaque coffre si on veut savoir à qui revient la victoire finale. 
 
 
 
 
 
tortuga-voteChaque corsaire part avec 3 cartes « Vote » dans sa besace.
Elles seront très utiles quand il faudra prendre des décisions conjointes :
 
  • Attaquer le galion espagnol
  • Organiser une bagarre à Tortuga
  • Provoquer une mutinerie sur un navire 
 
 
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Face à nous, un galion espagnol rempli d’or.
 
De quoi attirer notre convoitise. Mais ne croyez pas que, parce que nous sommes sur un même bateau, on va faire copain-copain avec n’importe qui. On va essayer de déterminer qui est Français et qui est Anglais. Et si on peut faire une crasse à un corsaire de l’autre bord, on ne va pas s’gêner.
 
Pour ça, des événements peuvent avoir lieu tout au long de l’expédition.
Ces événements peuvent être bénéfiques pour son propre camp (une lettre de marque pour être recommandé sur un bateau, par exemple), ou carrément néfastes (comme des cas de scorbuts qui immobiliseront des corsaires le temps qu’il se remettent sur pied).
 
Problème, on ne sait pas trop ce qui est bon, et ce qui ne l’est pas. Il ne faut donc pas se précipiter sur les événements les deux yeux bandés.
 
Et surtout, l’armada espagnole arrivera à terme de la résolution des événements, ce qui signifiera la fin de l’expédition. 
 
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Ainsi, chaque corsaire a plusieurs possibilités quand c’est à lui de se mettre en avant. Il ne pourra en faire qu’une seule par tour :

Etre prévoyant et regarder secrètement 2 des 5 événements disponibles. Ainsi, il saura ce qui est bon, et ce qu’il faut éviter ou donner au camp adverse ;

Dévoiler un événement et en appliquer l’effet.

Montrer deux événements et imposer à n’importe quel autre corsaire d’en révéler un et appliquer son effet. On va éviter ici de faire répudier un potentiel allié.

Se déplacer de Tortuga vers un des deux navires et inversement, en s’arrêtant en cours de chemin sur une barque. Et oui, on ne rentre pas sur un bateau comme dans un moulin !

 
 
En plus de cela, ceux d’entre nous qui ont un rôle spécifique sur un des bateaux disposent de possibilités complémentaires :
 
tortuga-game Le capitaine peut répudier un matelot de son bateau. Il est seul maître à bord après Dieu. Sa décision est incontestable et l’infortuné retourne sur Tortuga. 
Il est aussi le seul à pouvoir provoquer une attaque sur le galion espagnol. Dans ce cas, tous les corsaires présents sur le bateau participent à la réussite de l’attaque et doivent, lors d’un vote, réunir un canon et une torche pour l’activer. Attention aux seaux d’eau qui éteignent une flamme (Un corsaire souhaiterait-il l’échec de l’attaque lancée par son capitaine ?)
 
En cas de réussite, le capitaine pille un des coffres du galion et le place sur la cale de son choix : Français ou Anglais. Est-ce que cela détermine son allégeance ? You know nothing, Black Snow.
 
 
Le premier lieutenant est toujours jaloux de son capitaine. Pourquoi ne serait-ce pas capitaine à la place du capitaine ? Il peut alors déclencher une mutinerie où tous les corsaires sur le bateau participent, sauf le capitaine, évidemment. S’ensuit un vote où il faudra une majorité de crânes sur les roues de navigation pour destituer cet incapable de capitaine, et le renvoyer sur Tortuga. Le trône étant libre, le premier lieutenant prend sa place, laissant lui-même sa place à celui qui était derrière lui. Et ainsi de suite.
 
 
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Le mousse est le p’tit dernier de la file sur le bateau. Celui qui décrasse le pont. On pourrait le croire insignifiant mais il a accès aux cales. Il peut donc faire transiter un coffre d’une cale à une autre. Par les roubignoles de Neptune, faut toujours se méfier du mousse ! D’autant qu’un corsaire seul sur un bateau est capitaine (car premier dans la chaîne de commandement) ET mousse (car dernier dans la chaîne de commandement). 
 
 
Tripes et boyaux, j’ai oublié de vous parler de Tortuga, notre foyer. Même si c’est un peu l’anarchie sur l’île, nous avons toujours un chef. Il a le rôle de gouverneur. Il veille sur deux coffres qui peuvent passer d’un bord ou de l’autre.
 
Le gouverneur est le seul à pouvoir déclencher une bagarre.
 
Dans ce cas, tous les corsaires présents sur l’île sortent les poings, chacun pour leur faction. Il s’en sort un vote où la majorité de drapeau d’une faction remporte les deux coffres. En cas de statu quo, chaque faction garde un seul des deux coffres.
 
 
 
 
Bilan d’une expédition réussie
 
Voilà, vous avez un aperçu de notre vie, à nous, les écumeurs des mers du sud. Une vie palpitante. Une ambiance sur le pont comme on l’aime en mode « On ne peut faire confiance à personne ».
 
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Je suis sûr qu’on reproduira ces situations de rôles cachés en jeux de société, dans quelques siècles. J’imagine déjà le titre, faisant référence à mon village natal : « Corsaires de Thiercelleux » ou « Résistance aux Caraïbes », ou quelque chose comme ça.
 
On pourrait même imaginer plus simple : « Tortuga 1667« . J’y vois déjà une édition de toute beauté qu’il me plairait de sortir à la taverne du pendu. Un format ressemblant à un livre qui irait parfaitement sur l’étagère en bois au-dessus de mon hamac. Avec des cartes représentants mes compagnons corsaires. Les plus connus comme Bertrand d’Oregon ou Anne Dieu-Le-Veut. Avec même une petite bibliographie dans un carnet qui rappellerait à nos descendants que nous n’étions pas n’importe qui, nous, les corsaires.
 
De belles illustrations comme j’aime les voir dans les livres. Un plateau qui ferait plaisir à tenir entre nos mains. 
 
 
 
 
 
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En tout cas, moi, j’aime ma vie.
J’aime partir en expédition.
J’ai tout de même remarqué qu’il y a plus de piquant quand le hollandais se cache parmi l’équipage. On donne de la suspicion en plus : « Tiens, ce corsaire a mis un coffre dans la cale française au lieu de l’anglaise. Est-il Français ? Est-il Hollandais ? Ou il bluffe… ». Sinon, il est assez rapide d’identifier la nationalité de chacun.
 
Les situations peuvent aussi être compliquées pour une faction si l’autre bord est à la tête des deux bateaux.
Quoi que le gouverneur de Tortuga peut faire pencher la balance… Ou un événement qui arrive au moment opportun, genre une petite tempête qui vient secouer un des bateaux…
 
Plein de situations sont possibles. Cela rend chaque expédition fort plaisante. Même si, selon l’alignement des astres, la partie peut être plus en faveur d’une nation et difficile à rattraper pour l’autre.
 
 
 
 
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Ah, voiles à l’Horizon ! Ces espagnols remettent ça ! Hardi moussaillons ! L’abordage nous attend !
 
 
Attention, dans les caraïbes, on parle dans la langue de Shakespeare. Si certains corsaires sont réfractaires aux écrits en anglais, cela peut nuire à l’expédition. Heureusement, un code traduit en français est disponible sur BouletGalionGrog.
 
 
 
 Un jeu de Travis Hancock
Illustré par Sarah Keele
Edité par Facade Games
Langue et traductions : Anglais
Date de sortie : 04-2017
De 2 à 9 joueurs
A partir de 12 ans
Durée d’une partie entre 20 et 40 minutes
 
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5 Commentaires

  1. MeepleRumble 11/11/2017
    Répondre

    Mais mais… ça a l’air trop bien ! L’édition est superbe ! Je cours chercher ça 🙂 Merci !

    • Meeple_Cam 12/11/2017
      Répondre

      Il faut reconnaître que l’éditeur à réussi à en faire un beau jeu.

  2. morlockbob 11/11/2017
    Répondre

    l’édition était attirante…. maintenant il semble que le jeu soit réussi… on va tâcher de voir ça de plus près

  3. Malbec 12/11/2017
    Répondre

    Il est marqué de 2 à 9 joueurs, mais à 2 ou 3 il n’a aucun intérêt, il y a très peu d’interaction, on s’ennuie ferme, et que de la chance dans les votes (mutineries, bagarres et attaques). En fait, il devient intéressant à 5, car même à 4 on se retrouve vite seul sur son bateau ou sur l’île et c’est là qu’on s’ennuie.

    A mon avis c’est donc un jeu pour 5 à 9 joueurs pour l’apprécier à sa juste valeur.

    • Meeple_Cam 12/11/2017
      Répondre

      C’est vrai et assez propre à ce genre de jeux. Plus on est nombreux, mieux c’est. Quoi que ma préférence va clairement à 5 à 7 joueurs.

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