“This is madness? No, this is OMEN!”
« Omen (présage) : Signe grâce auquel on peut dire si l’avenir s’annonce favorable ou non. »
Omen: A Reign of War est un jeu de cartes américain conçu par John Clowdus de chez Smallboxgames. Le jeu connait plusieurs éditions, chacune apportant une mini-extension. Dans ce Just Played, je vous parlerai de l’édition 2015 soigneusement nommée Omega Edition.
Omen propose à 2 joueurs de s’affronter dans l’univers de la Grèce Antique à la conquête de trésors et de gloire dans des parties de 20 à 30 minutes. Les mécanismes abordés sont donc : de l’affrontement, de l’affrontement et encore de l’affrontement. Oh et un peu de capture. Vous l’aurez compris, Omen n’est pas fait pour les couards. Et pour les faibles, le jeu saura vous rendre fort car toutes les cartes sont dévastatrices ! En avant le sang et les explications…
Les décors de la Grèce Antique selon Omen
Voyons tout de suite le setup du jeu :
- 3 villes représentées par 3 pioches de 4 cartes au centre du jeu. Les joueurs se battront pour piller ces villes et à chaque pillage, le joueur gagnant la bataille piochera une carte. Ainsi une ville ne peut se faire assiéger que 4 fois. Ces cartes sont totalement surpuissantes, mais nous verrons cela plus tard.
- Une pioche Unité placée à côté des villes – elle contient 3 types d’Unités, chacune avec un coût, une force et un gain de sacrifice :
- Soldats – C’est l’équivalent de la classe « Normal » dans les RPG donc leurs stats sont modérées. A chaque fois qu’un Soldat rentre dans une ville (soit lorsque nous payons son coût depuis notre main, soit avec l’effet d’un autre Soldat), il active son pouvoir.
- Monstres – Ils ont un coût et une force élevés mais un faible gain de sacrifice. Lorsque nous payons le coût d’un Monstre, nous aurons le choix entre soit utiliser sa compétence (très puissante en général) et le défausser, soit le placer en ville et ignorer sa compétence.
- Oracles – Le contraire des Monstres en terme de stats. Les Oracles possèdent un pouvoir qui se déclenche à chaque tour, c’est donc un investissement long terme. Les oracles ont 2 pouvoirs : Le 1er s’applique obligatoirement et le 2nd s’applique uniquement si la prochaine carte de la pioche est un oracle.
- 6 cartes Objectif chacun.
- 1 carte Récap des phases du jeu chacun, pour ne plus jamais ouvrir le livret des règles \o/ !
La volonté des dieux grecs selon Omen
Nous avons été choisi par les dieux de l’Olympe pour 2 missions :
- Piller les villes. Pour cela, il faudra poser des unités sur n’importe quelle ville. Lorsqu’il y a 5 unités ou plus (la somme de nos unités et celles de l’adversaire) ou lorsque l’adversaire a 3 unités ou plus sur une même ville, une bataille se déclenche. Celui avec la plus grande force gagne bien évidemment, puis pioche un carte Trésor de la ville pillée. Cette carte correspond à 2 points de victoire (PV) en fin de jeu si elle reste en main. Cependant, nous pourrons la jouer pour son effet dévastateur, auquel cas la carte ne vaudra plus qu’un seul PV. Le jeu se termine lorsque 2 villes ont été entièrement vidées de leur tas de cartes.
- Accomplir nos cartes Objectif. Un objectif réalisé rapporte 2 PV et il en existe 6 par joueurs. Le jeu se termine aussi lorsqu’un joueur complète 5 de ses 6 objectifs.
L’art de la guerre selon Omen
La guerre c’est tout un art, il y a des règles à respecter et surtout des phases que les dieux nous forcent à suivre :
- « Deviens riche » Nous commençons par utiliser 3 actions de richesse (AR) à répartir entre piocher des cartes et obtenir des pièces (avec un bonus de 1 AR si l’on ne choisit qu’un type d’action).
- « Envoies ton armée » Nous posons nos soldats, oracles et monstres en ville. L’effet des soldats s’applique immédiatement, ainsi que celui des monstres défaussés et non posés en ville.
- « Ecoute l’oracle » Nous exécutons le pouvoir de nos oracles dans n’importe quel ordre.
- « Accomplie ta destinée » Nous vérifions si nos cartes Objectif ont été accomplies.
- « Déclare la guerre » Si l’une des villes est assiégée par plus de 5 unités au total (ou alors par 3 unités adverses), elle se fait piller. Le gagnant pioche une carte Trésor de la ville et retire ses unités de la ville.
- « Sacrifie tes enfants » Nous pouvons offrir aux dieux l’une de nos unités en main. C’est ici qu’intervient la valeur « gain en sacrifice » représentée dans un rond bleu sur les cartes. Si un 3 est marqué, nous pouvons choisir entre piocher jusqu’à 3 cartes et obtenir jusqu’à 3 pièces ou faire un mix.
Analyse d’un cas selon Om… moi !
Maintenant vous savez tout du jeu, il est grand temps de voir la puissance des combos dans Omen en 1 seul tour de joueur.
Tout d’abord, regardons l’état du jeu actuel :
Sur cet exemple, j’incarne le joueur de droite avec 2 oracles et 1 soldat repartis sur les 3 villes. Mon adversaire possède le double de cartes en ville (et aussi le double voire le triple en terme de force). Il possède l’avantage sur les 3 villes.
Regardons maintenant ma main :
Je n’ai que 2 pièces et une carte Récompense que j’ai pu gagner lors d’un pillage. En voilà une main de misère ! La carte Récompense me permet de payer 1 pièce en moins les cartes Soldat.
Commence alors mon tour. Et pour cela, nous allons suivre les étapes décrites dans le paragraphe « L’art de la guerre selon Omen »
- Phase 1 (gain de pièces/cartes)
Ici, pas de mystères, je vais devoir piocher des cartes. Je décide donc de piocher 3 cartes + 1 cartes bonus. Ma nouvelle main ressemble à ça :
- Phase 2 (pose des unités)
Pas de mystère ici non plus, je joue ma carte Récompense Athena’s Glory (je ne gagnerai qu’un seul VP et non 2 en fin de partie) : Tous mes soldats me coûtent 1 de moins.
Je pose donc le Battlesmith qui me coûte 0 et me donne 1 pièce + 1 nouvelle carte.
Ensuite, je pose le Grizzled Veteran au même coût et me permet de déplacer le Battlesmith que j’ai posé précédemment dans une nouvelle ville, déclenchant à nouveau son pouvoir : J’obtiens à nouveau 1 pièce et 1 nouvelle carte.
Avec Lady of Glory, je recommence le même coup et je déplace mon Battlesmith dans une autre ville : +1 pièce, +1 carte.
Observons ma nouvelle main :
Je possède actuellement la Fervent Seductress qui me permet de défausser les cartes Oracle de la main de mon adversaire mais je n’ai aucune idée sur ce qu’il peut avoir.
Je décide donc de jouer ma Masked Surrogate pour 1 pièce et d’imiter ainsi le pouvoir du soldat ennemi Detaining Sentry. Cela me permet de regarder la main de l’ennemi et de prendre une carte. L’adversaire a 2 oracles en main et je lui pique une carte Monstre pour plus tard.
Je finis par jouer la Fervent Seductress pour 1 pièce, forçant mon adversaire a se défausser de ses 2 oracles. Et je pose un monstre en ville avec mes dernières pièces.
Voici l’état du jeu :
- Phase 3 (activation des oracles)
Dans le cadre de cette analyse, je vais ignorer la phase des oracles.
- Phase 4 (objectifs atteints?)
J’ai 1 soldat dans chaque ville et j’ai pioché plus de 5 cartes, j’ai donc accompli 2 cartes Objectif pour un total de 4 PV.
- Phase 5 (pillage des villes)
Les 3 villes sont attaquées par au moins 5 unités, la bataille est donc déclenchée et dans les 3 villes, ma force est supérieure à celle de l’enemi.
Je pioche ensuite 1 carte Récompense dans chacune des villes et je défausse mes unités en ville (une sorte de règle « mort au combat » pour permettre à l’adversaire de se relever plus facilement). Ca me fait donc 3×2 PV en plus !
- Phase 6 (sacrifice des unités)
Puis j’offre aux dieux l’une de mes cartes en main pour ainsi recevoir des pièces à nouveau !
Fin de la simulation !
- Conclusion de l’analyse après 1 tour
Au début, j’avais : Une carte Récompense et 2 pièces.
A la fin, j’ai : 2 objectifs atteints, 3 cartes Récompense gagnées, 1 carte en main et 2 pièces. Que demander de plus ?!
Il se passe énormément de choses en 1 seul tour et j’ai pu voir de cette même manière de nombreux retournements de situation. Vous pensez gagner ? Vous risquez de perdre. Et inversement bien entendu ! Vous avez planifié quelque chose au prochain tour ? Pas de chance, l’adversaire vous a volé toutes vos pièces !
La rejouabilité selon Omen
Le jeu de base est riche ! Comptez 2-3 parties pour saisir correctement ses fondements. Je suis actuellement à environ 25 parties jouées, je ne vois toujours pas de micro signe de fatigue ni de déjà-vu.
Les plus avides seront heureux d’apprendre qu’il existe dans la boite de base 5 mini-extensions dont :
- Nouvelles unités surpuissantes « Héros » qui apportent des PV si elles restent en main.
- Nouveaux objectifs communs créant une sorte de course à l’objectif (vu qu’ils sont communs et qu’un seul joueur peut les atteindre).
La leçon grecque selon Omen
« Oh non pas un jeu violent… Je vais finir par pleurer… »
Voilà mes propos avant d’avoir goûté au jeu… Et je ne pouvais pas avoir autant tort : le jeu est fait de sorte à ce qu’il soit très simple de mettre des bâtons dans les roues adverses (horreur diront certains). Et encore plus simple de se relever et rendre la pareille (bonheur diront les mêmes) ! C’est là toute la magie d’Omen.
Actuellement disponible qu’en anglais (et principalement sur Kickstarter, lors de n’importe quel projet smallboxgames), le jeu ne risque pas de voir une édition française avant un certain temps.
J’aime bien comparer ce jeu aux cartes de Deus : Dans ce dernier, nous n’avons en main que des cartes faibles qui ne donnent pas envie d’être jouées. Alors qu’ici, c’est tout le contraire, nous n’avons que des cartes surpuissantes qui ne demandent qu’à être jouées aussi vite que possible !
Pour une comparaison moins boiteuse, Omen se rapproche de Magic à la différence qu’ici, il ne s’agit de cibler l’adversaire ni son armée, mais les 3 villes au centre.
Un vrai point négatif est la qualité de fabrication : La boite ne tient pas, il me faut un élastique pour éviter qu’elle ne s’ouvre et les jetons pièces sont fragiles (2 aspects récurrents chez smallboxgames). Il m’a d’ailleurs fallu un certain temps pour me rendre compte que les pièces représentent des casques d’hoplites. Cependant les cartes sont d’excellente facture en terme de qualité physique et de design !
A noter que smallboxgames peut parfois proposer des éditions « Deluxe/Premium » de leurs jeux, notamment via Kickstarter, où les pièces de mauvaise qualité sont remplacées par des pièces en métal et la boite s’agrandit et se renforce avec un meilleur carton.
Enfin un dernier point que j’aimerai partager : J’ai essayé plusieurs fois de jouer sans taper l’adversaire (sans lui voler son or ni lui faire défausser sa main), c’est pratiquement impossible. Vous êtes prévenus 🙂
Un jeu de John Clowdus
Illustré par John Ariosa, Justin Hernandez, Michael « Riiven » Ng, Sandro Rybak
Edité par Small Box Games
Langue et traductions : Anglais
Date de sortie : 03/2011
De 2 à 2 joueurs
A partir de 12 ans
Durée moyenne d’une partie : 30 minutes
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