Comme à son habitude Monsieur Forget nous gratifie de sa version personnelle de la célèbre fable, mais on peut aussi lire les versions de La Fontaine ou d'Esope. Ce petit plus pour remettre dans le bain est très appréciable.

Les pions sont en bois avec des autocollants qui représentent les différents protagonistes en mouvement. La tortue avance quoi qu'il arrive, doucement mais sûrement, le lièvre n'avance que s'il n'est pas le premier (arrogance oblige), l'agneau s'arrête à la rivière... Bravo pour ce bel effort de thématisation dans les règles, tout est raccord.

Le travail de Mathieu Leysenne donne vie à cette course, les pions en mouvement aident à y croire, les illustrations sur les cartes aussi.

C'est une course où l'on va faire avancer les protagoniste à l'aide de cartes. On peut jouer une ou plusieurs cartes d'un animal et on pioche le nombre de cartes jouées. Comme dans la maxi course de tortue de Reiner Knizia (excusez la référence) on va tirer une carte au hasard, et ça va être l'animal que l'on va devoir faire gagner. Ici on en tire une deuxième, et il faudra placer au mieux nos animaux sur le podium. Bien sûr il est plus utile de ne pas dévoiler nos intentions, aussi on aura intérêt à faire avancer d'autres personnages que les nôtres. Il faudra aussi réfléchir à quelles cartes on garde en main pour clôturer.

L'originalité du jeu tient surtout dans ce système central où l'on déplace les pions que lorsqu'on aura tous posé 8 cartes au total, ou 4 cartes du même animal. C'est un système que je n'avais pas vu jusqu'ici, qui s'éloigne du classique "je défausse, j'avance". Il va falloir gérer nos chances ou imposer le déclenchement des déplacements. Bien sûr, on reste toujours un peu tributaire de la pioche. 

Il y a une petite interaction via le loup car sur certaines cartes loup est dessinée une icône hurlement : quand un joueur pose une telle carte, seul le loup avance, les autres sont pétrifiés.