Illustré par Vincent Joassin
Edité par Geek attitude games
Distribué par Novalis
Pays d'origine : Belgique
Langue et traductions : Anglais
Date de sortie : 2019-10-10
De 2 à 4 joueurs
A partir de 13 ans
Durée moyenne d'une partie : 60 minutes
Thèmes : Art
Mécanismes : Enchères, Majorité, Pose d'ouvriers
Types de jeu : Jeu de cartes
Complexité du jeu : Expert
Bruxelles 1893 est un jeu de plateau de Etienne Espreman sorti chez Pearl Games en 2013. Il a été très remarqué et reconnu par les joueurs à l’époque grâce à sa mécanique originale, mais aussi son esthétisme particulier s’inspirant de l’art nouveau, avec arabesques moulures et fioritures classieuse… Les illustrations de Alexandre Roche étaient renversantes dans un style clivant comme souvent chez cet éditeur. La mécanique était un mélange de pose d’ouvriers, d’enchères, de construction…
Bruxelles 1897 sorti dernièrement chez Geek Attitude Games n’est pas vraiment une suite, il reprend les mécaniques de son aîné en les transformant pour en faire une version cartes plus dynamique et rapide. C’est pourquoi ceux qui connaissent le jeu de plateau ne seront pas dépaysés avec cette nouvelle version. En effet on retrouve beaucoup de similitudes dans les deux titres. Les zones Art Nouveau et Bruxelles qui sont similaires et le système d’enchères… mais dans un jeu plus dynamique ?
Il est à noter que GAG a changé d’illustrateur : Bruxelles 1897 est cette fois illustré par Vincent Joassin.
Pour ce test, Bruxelles 1897 est surtout sorti en duo, mais aussi à 3 et 4 joueurs. Des joueurs qui ne connaissaient pas la version d'origine, mais qui ont déjà de la bouteille dans ce genre de jeux qu'on dit "expert".
ACCESSIBILITE DES REGLES 11,5
Les règles nous ont posé quelques soucis de compréhension. Si toutes les infos sont bien là, elles auraient pu être présentées autrement. Il manque une vue d'ensemble après le matériel. On comprend que l'on va construire des bâtiments, monter des pistes : architecture, noblesse et prestige, mais on a du mal à saisir l’intérêt, l'importance, l'aboutissant. C'est en toute fin du manuel que l'on réalise que les monuments vont nous rapporter des points en fonction de cette piste de prestige.
En revanche le gameplay est bien imbriqué, et une fois que la règle est comprise on n'aura plus besoin d'y revenir.
QUALITE DU MATERIEL 15
Bruxelles 1897 se présente sous forme de cartes dans une petite boite avec un insert pour y glisser cartes et jetons. Nous avons aussi un plateau que l'on place sur la table et qui comprend les diverses pistes, les tours de jeu et le compte points.
Le matériel est sobre, mais de bonne qualité. Les cartes sont tissées. L'ergonomie est simple, on ne peut pas la prendre en défaut une fois explicitée.
Bruxelles 1893 était illustré par Alexandre Roche et donnait au jeu sa patine, cette identité qui le rend unique, cette nouvelle version est illustrée par Vincent Joassin et il a su garder cette identité, tout en ayant son style. C'est sobre et efficace, question de goût, personnellement j'aime beaucoup.
THEME 12
Quand on ouvre la boîte de Bruxelles 1897 on est accueillis par un prospectus de l’office de Tourisme de Bruxelles sur l’art nouveau ! Pourquoi pas ! Une belle entrée en matière (bon ça reste un peu loin pour moi géographiquement, mais sait-on jamais !). Tout fait sens, si l'on fait un petit effort, il n'est pas évident de se figurer que nos cartes représentent des architectes et que l'on va les utiliser pour acheter des œuvres, des matériaux, ou construire des bâtiments. Les personnages que l'on va pouvoir engager ont existé, là aussi cela ouvre à la curiosité si on le souhaite. Les monuments existent de même que les lieux (on connait bien le Parc du Cinquantenaire). Tout le travail d'illustration aide à rentrer dans le jeu et son thème.
DUREE DE VIE 13
Une fois la compréhension des règles bien intégrée, on pourra le sortir assez facilement avec le public adéquat, c'est à dire les ludistes amateurs et les joueurs experts. Cette version plus épurée pourra aussi être proposée à des joueurs plus occasionnels s'ils savent où ils mettent les pieds, car la mécanique est relativement simple même si la marche peut sembler haute.
Bien sûr plus on est nombreux et plus la partie risque de durer, surtout qu'il y a ici matière à se faire quelques nœuds au cerveau et un peu de paralysie d'analyse.
Peu de choses changent dans la mise en place si ce n'est l'ordre des cartes mais la rejouabilité dépend surtout du facteur humain.
MECANISMES 13,5
S’il n’y a pas vraiment de plateau, nous allons pouvoir placer nos architectes sur deux zones bien distinctes : la zone d’art nouveau et la zone Bruxelles.
Dans la zone Bruxelles nous allons flirter avec la loi. Un petit saut à la bourse pour récupérer 5 francs belges, un détour par l'hôtel de ville pour activer les effets de un ou plusieurs notables et enfin le parc du Cinquantenaire pour réaliser une action de notre choix parmi les suivantes : construction, achat, vente, etc.
La zone Art nouveau est composée d’un tableau de cartes. On va y envoyer nos architectes pour acheter des œuvres d’art, et les vendre, acquérir des matériaux, construire des bâtiments, engager des notables pour profiter de leurs influences. On paye avec nos cartes architectes, plus ou moins cher selon notre volonté, mais l'objectif est de gagner des majorités à la fin de la manche (celui qui a le plus flambé remporte la majorité et le bonus).
Cela engendre une tension indubitable car on ne peut pas tout faire même si on le voudrait ! Il faudra donc parfois lâcher sur une colonne pour se renforcer sur une autre et ce sans faciliter la vie des adversaires.
La zone Bruxelles est intéressante, mais malheur à celui qui enverra le plus de ses architectes, l'un d'eux ira croupir en prison. Là encore la tension est forte car il faut le prévoir.
Les bonus des colonnes sont bien pensés, en fonction de notre stratégie : augmenter sur la piste d’architecture, de noblesse et prestige ou bien libérer un de nos architectes emprisonné. Une forme d'enchères intéressante. Tout est bien imbriqué. Par exemple, la piste de noblesse me permettra d'engager plus de notables, la piste de prestige me permettra de gagner des points en complétant des blasons, celle de l'architecture de marquer des points pour chacun de mes monuments en fin de partie, etc.
Par conséquent, notre jeu dépendra directement de notre stratégie surtout qu'en fin de partie on va pouvoir se battre sur plusieurs enchères pour gagner des points sur le nombre de notables, les œuvres d'arts, les monuments, etc. Il faudra dès le milieu de partie avoir une idée de là où l'on souhaite aller.
Vous comprenez bien que les dilemmes sont importants. Combien dois-je dépenser pour faire cette action, que reste-t-il à mes adversaires pour me voler la majorité, sur quelle majorité dois-je me battre ? J’engage ce notable pour son effet, mais est-ce que je le garde ? car à la fin je vais devoir les payer (ou perdre des points de victoire). Le placement n’est pas anodin.
Bruxelles 1897 mélange de l'opportunisme (on devra s'adapter aux cartes présentes) avec de la planification. On aimerait se concentrer sur les bâtiments et pour cela aller chercher des matériaux, monter la piste de bâtiments, etc, mais on sera soumis à la concurrence des autres joueurs et on devra sans cesse s'adapter. Si l'on n'y prend pas garde on prend le bouillon et le joueur qui prend bien en compte les différents éléments va remporter la partie haut la main ! Il ne faut pas se relâcher, pour autant rien n'est joué, on peut revenir dans la partie principalement via le dernier décompte.
Toutes les configurations fonctionnent, mais cela reste mieux à 3 joueurs. À 4 joueurs il peut y avoir des longueurs. À noter qu'à 2 joueurs le jeu propose un système de joueur neutre très transparent et qui ne demande pas de manipulation, ce qui en fait une excellente configuration très rapide à jouer.
Bruxelles 1897 est une version "allégée" de 1893.
On retrouve ce système d’enchères si malin et original à l'époque, qui permet une forte interaction entre les participants. On va parfois couiner légèrement quand un joueur pique une majorité. Un mélange fin d'opportunisme et de tactique avec un soupçon de planification. Malgré son ascendance, il a une identité qui lui confère un charme bien à lui. En d'autres termes, les deux Bruxelles ne doublonnent pas, et ce petit dernier sortira sans doute plus facilement.
Préférable à 2 ou 3 joueurs, surtout si vous avez des joueurs souffrant d'analysis paralysis.
Une petite boîte et un petit prix pour un jeu qui n'est pas light pour autant.
- courbe de progression
- Configuration à 2 joueurs tout à fait efficiente
- illustrations
- Prend un peu de place sur la table
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