Spark Riders 3000 : Livraison express pour Alpha du Centaure
Bonjour Riders,
Votre mission si vous l’acceptez, est de coopérer pour acheminer une précieuse cargaison à bord de votre vaisseau spatial, le Spark. Méfiez-vous des pirates de l’espace qui ne manqueront pas de vous attaquer pour s’emparer de votre cargaison. Nous sommes convaincus que vos talents exceptionnels vous permettront de vaincre ces pirates, de piloter tel Han Solo à travers les champs d’astéroïdes, d’améliorer le Spark avec des constructions et surtout de veiller que votre vaisseau n’explose pas tout en vous donnant des « coups de main » pour mener à bien votre mission.
Pour cela vous serez assistés par l’application IRIS, l’Intelligence Artificielle de votre vaisseau.
Prise de poste à bord du Spark
Journal de bord du capitaine, date stellaire du 27 février 2024 : « La construction du Spark est terminée. Je suis prêt à prendre mon premier commandement, mais avant cela, je dois me familiariser avec mon navire. Je constate que les espaces de rangement ont été parfaitement conçus et calibrés. Les différents accessoires du vaisseau sont de belle qualité et les illustrations des cartes sont superbes et amusantes. J’adhère moins à nos figurines, leur couleur orange atténue les détails, un avis que ne partagent pas plusieurs membres de mon équipage (Matelot Max, veuillez remettre le matériel de l’entreprise à sa place s’il vous plaît !)
En tout cas le tout met l’eau à la bouche. En particulier les tourelles qui s’emboitent avec leurs accessoires. Les couleurs, le design, nous sentons que nous partons pour une expédition pleine de fun (mais aussi de dangers peut être…..Max rend cette tourelle !)
Première Mission
Vaisseau prêt au départ check ! Equipage check ! IA activé check !
Au lancement de l’application, vous pouvez choisir quelle mission effectuée parmi les 6 proposées.
6, c’est tout !!! Sparkriders 3000 ne se joue pas en campagne. Chaque mission est indépendante et propose un contexte différent. Vous pouvez les rejouer à volonté. De plus 3 niveaux de difficulté sont proposés pour chaque mission et le challenge n’est pas du tout le même d’un niveau à l’autre.
L’application propose également un tutoriel. Attention il ne s’agit pas d’une mission d’introduction didactisée, mais d’une vidéo d’explication des règles à la fois claire et amusante. Le ton est donné, Sparkriders c’est avant tout du fun. La vidéo a été parfaite pour présenter les règles à notre spationaute de 8 ans.
Chaque joueur incarne un Rider, avec une capacité qui lui est propre. Certains personnages sont plus impactants que d’autres ; par exemple Alex, avec son bonus en bricolage, est toujours très utile tandis qu’Owen est plus situationnel avec ses bonus sur les cristaux. Cela ne nous a pas dérangés. Quel que soit le personnage choisi, vous allez agir autant que les autres, mais les bonus individuels rendent la tâche plus ou moins facile.
Tout est en place, lancement de la mission : chacune commence par une petite vidéo façon « Arche du Capitaine Blood » histoire de nous plonger dans l’ambiance. Et force est de constater qu’elles sont de belles qualités, avec des dialogues savoureux. Arkada studio a fait appel à des acteurs ainsi qu’à des sommités du monde du jeu pour doubler les différents PNJ, donnant à chacun une personnalité propre qui amène une belle plus-value en termes d’immersion.
Pendant la phase Alien l’IA nous indique quels vaisseaux pirates débarquent et les tirs que nous subissons. Elle nous rappelle que lorsqu’un vaisseau se positionne sur le côté de notre navire, nous pouvons effectuer un tir rapide pour diminuer son blindage si un Rider est en poste à une tourelle de ce côté-là. À chaque annonce de l’IA, un joueur valide sur l’application que l’étape a bien été traitée afin que nous puissions maîtriser la tempo du jeu. Certes cela peut être un peu rébarbatif, mais au moins nous n’oublions rien ^^. Parfois, un PNJ entre en contact avec nous et nous propose une alternative. Chaque choix aura ses conséquences. Petit regret pour le moment sur une même mission le même choix nous a toujours induit le même résultat alors qu’une petite part d’incertitude aurait été plus amusante. Cependant, depuis la réception du jeu, l’application a déjà bénéficié de quelques améliorations et les scénarios ont eu droit à de petits réajustements. Arkada studio suit son bébé, et devrait même intégrer gratuitement de nouveaux scénarios à l’avenir. Bien que je n’aie pas moi-même joué à leur précédent titre, Erune, j’ai lu qu’ils avaient assuré un beau suivi de leur œuvre.
À nous d’agir ! Lorsque les Riders entrent en action, ils peuvent chacun effectuer 1 mouvement, 1 action et donner 1 coup de main. Le tout se fait sans ordre du tour : Alex peut se déplacer, Owen faire son action, puis Alex fait la sienne. Il y a donc généralement une phase de concertation entre les joueurs avant de commencer à agir. Le jeu est suffisamment accessible pour que cette phase « réflexion » ne dure pas très longtemps. Le jeu se veut simple, mais pas simpliste. Il faudra tout de même faire les bons choix pour mener à bien notre mission. Les coups de main sont d’ailleurs un élément clé de la réussite. Chaque joueur peut déposer lors de son mouvement un jeton « coup de main » qui va permettre à un autre joueur de bénéficier d’un bonus lors d’une action dans cette pièce. Chaque personnage a un coup de main de base identique (relancer le dé), un coup de main spécifique au personnage et un troisième coup de main plus puissant, mais débloquer uniquement si le personnage possède un objet de la bonne couleur d’équipement.
Toutes les actions se résolvent de la même manière : en lançant un dé de la couleur appropriée (vert pour le pilotage, rouge pour l’attaque et bleu pour le bricolage). Ensuite nous observons le nombre de succès obtenus sur la face du dé, auquel nous ajoutons les éventuels bonus (capacité du personnage, coup de main, équipement). Cela détermine notre niveau de réussite.
Dans le cockpit nous allons pouvoir effectuer un pilotage de vitesse ou un pilotage offensif. Dans le premier cas nous allons rejoindre plus rapidement la destination finale, synonyme de victoire (une jauge dans l’application indique notre vitesse, la distance parcourue et le chemin restant). Avec un pilotage offensif, nous allons faire basculer les ennemis de l’autre côté du vaisseau offrant l’opportunité d’un tir rapide si l’un de nos équipiers est en poste sur une tourelle.
Depuis une tourelle, nous pouvons tirer sur les pirates. Chaque vaisseau éliminé va nous fournir des composants indispensables pour construire ou améliorer notre vaisseau.
En bricolant, nous allons pouvoir augmenter le blindage, reconstruire une pièce détruite du vaisseau, construire des tourelles, les améliorer, réparer les propulseurs ou une pièce endommagée…
Comme tous les jets se font sur le même modèle avec le lancer d’un dé (2 max avec des bonus), c’est simple à assimiler, facile à mettre en place, et il y a une bonne gestion de l’aléatoire : suffisante pour apporter de la tension au jet de dés sans être trop impactant voire frustrante (notamment grâce à la bonne gestion des coups de main et capacité des Riders). D’ailleurs la plupart des jets ne sont pas « ratés » mais plus ou moins réussis en fonction du nombre de succès.
Le tout se fait en collaboration avec l’IA. Un petit appui sur l’écran suivi d’une commande vocale (indiqué sur l’aide de jeu) permet de fournir l’information à l’application qui nous donne le résultat. Par exemple la commande « pilotage de vitesse niveau 3 terminé » signifie que j’ai obtenu 3 succès et l’IA recalcule la vitesse du vaisseau. L’application est également utilisable via un menu (sans la fonction vocale) si besoin.
Certes les allées retours sur l’application sont nombreux et les rappels des règles peuvent être répétitifs, mais cela ne nuit que très peu au dynamisme de la partie. Parmi les jeux avec application auxquels j’ai joué, je trouve que c’est celui où l’association smartphone / plateau est la plus complémentaire.
Durant vos parties, vous recevrez des cristaux (via des évènements, des succès excédentaires lors de jets, etc…). Quand X cristaux sont récupérés (X dépendant du nombre de joueurs) nous gagnons chacun une carte Prospérity. Tout le monde gagne une carte, pas de jalousie, pas de conflit ^^. Les cartes sont souvent très drôles et accompagnées d’excellents visuels
Pour pimenter le tout nous allons voyager à travers divers environnements qui modifient quelque peu nos jets de dés voire les rendent impossible (mention spéciale aux champs d’astéroïdes qui nécessitent des jets de pilotage sous peine de subir gros dégâts, Han prend les commandes ^^)
Skynet ne passera pas par moi
Je lis et entends bon nombre de joueurs qui n’achètent pas de jeux nécessitant une application. Vous aurez compris que je ne suis pas dans cette mouvance. Pour moi l’application, lorsqu’elle est utilisée avec parcimonie dans un jeu, amène un plus immersif via des musiques, des évènements, une vivacité dans les parties appréciables tout en simplifiant les règles. Je regrette qu’un gros éditeur comme Awaken Realms, avec des campagnes à plusieurs millions, ne traduise pas ses « application compagnons » en français car malgré mes talents d’acteur ^^, j’avoue que jouer à ISS Vanguard avec la musique d’ambiance et les textes lus par des acteurs me plairait encore plus.
Un autre point concernant les applications est la nécessité de s’y connecter via internet. C’est sûr qu’avoir une application jouable hors ligne serait idéal, mais cela nécessiterait un espace de stockage conséquent, peu compatible avec un smartphone. D’ailleurs IRIS est clairement optimisée pour les smartphones. Sur tablette, j’ai rencontré quelques soucis d’affichage notamment lors des choix de dialogues avec les PNJs. Sur mon téléphone tout fonctionnait impeccablement, sans souci de lecture. Reste l’option du laptop, mais poser un ordinateur sur la table de jeu deviendrait trop intrusif.
La préoccupation quant à la fermeture potentielle de l’éditeur et à l’obsolescence de l’application associée est un argument qui s’entend. Alors que de nouveaux jeux affluent sur le marché, nous notons que notre loisir fétiche devient de plus en plus un loisir de « consommation ». Un jeu devient un « vieux » jeu en quelques mois et seuls quelques rares élus ne tombent pas dans l’oubli. Il n’empêche qu’un jeu de quelques années, même s’il ne côte plus rien sur le marché de l’occasion, peut faire la joie d’une école, d’une ludothèque ou d’une association… Mais sans des serveurs pour supporter le fonctionnement de l’application, la seule solution est de compter sur la bonne volonté de l’éditeur pour fournir le programme et qu’un fan expert soit disposé à l’héberger sur un serveur public.
Un peu d’éthique dans ce monde capitaliste
Je ne suis pas un grand adepte des plateformes de Crowdfunding. Si elles offrent une chance aux « petits » éditeurs de concrétiser des projets qu’ils ne pourraient pas financer autrement, elles hébergent aussi des géants qui pourraient s’en passer et continuer à travailler de concert avec nos boutiques préférées. Car oui, j’aime aller dans un magasin, croiser un vendeur ou un patron passionné, discuter jeux, recevoir des conseils, échanger sur des sensations. C’est pour cela que je n’apprécie guère les campagnes de financement qui proposent moultes contenus exclusifs pour attirer le chaland, quitte à laisser sur le carreau nos boutiques.
Dans ce domaine la campagne de Sparkriders 3000 a été un modèle de clarté. Arkada studio a parfaitement exposé que les 2 versions du jeu (avec jetons ou avec figurines) seraient disponibles en magasin, et que l’exclu Kickstarter concernerait 2 personnages supplémentaires, quelques cartes et des ajouts esthétiques (les propulseurs du vaisseau en 3D). Un bonus sympathique, sans que la version magasin ne se retrouve tronquée d’éléments clés du gameplay. Car oui un jeu devrait toujours offrir une expérience de jeu optimal, que nous l’achetions en boutique ou via une campagne de Crowdfunding.
Livraison réussie ?
Je cherchais un jeu coopératif offrant des moments de convivialité et sans campagne. Mission accomplie. Via ses vidéos réussis et ses règles vite assimilées, Sparkriders 3000 propose des parties funs, qui sauront vous détendre, avec du challenge, mais sans vous faire vriller les neurones. Attention toutefois : un joueur trop timide risque de se faire « dicter »ses actions par un joueur trop directif. En effet vu que les tours des joueurs se résolvent en simultanée, il est important de bien se concerter en amont pour déterminer qui va faire quoi où.
Étant plutôt adepte de gros jeux experts (La Famiglia, On Mars, Iki,…), je fréquente des joueurs peu habitués aux jeux coopératifs. Ils ont fait un excellent accueil à Sparkriders 3000 qui offre un agréable moment ludique.
Pour ma part je vous laisse, j’ai un paquet à livrer à Turinon 4 dans le secteur Galafa.
LUDOVOX est un site indépendant !
Vous pouvez nous soutenir en faisant un don sur :
Et également en cliquant sur le lien de nos partenaires pour faire vos achats :