Space Gate Odyssey : Course à la colonisation
Cédric Lefebvre est l’une des deux têtes pensantes et fondatrices des Ludonautes avec Anne Cécile, mais saviez-vous qu’il s’est d’abord lancé comme auteur de jeux auto-édité avec Offrandes, Shitenno et surtout Yggdrasil, sortis dans les années 2010/2011, des titres qui ont donc vu naître la maison d’édition. Avec Space Gate Odyssey il revient enfin à la création et nous propose un jeu d’exploration, gestion, placement, déplacement et optimisation… tout un programme !
Ouvrons la porte des étoiles
L’humanité a fait un bond technologique, elle est aujourd’hui en capacité de quitter la planète Terre dans le but d’explorer et de coloniser des exoplanètes grâce à la technologie des portails spatiaux afin d’en prendre le contrôle et de gagner de l’influence. Mais n’allons pas trop vite en besogne, il faudra déjà construire sa base spatiale et la rendre efficiente ! Nous allons jouer un certain nombre de tours jusqu’à ce que toutes les exoplanètes soient colonisées.
“Hawking” représente la planète gouvernante, autrement dit c’est ici que nous enverrons nos colons et nos ingénieurs afin de gagner de l’influence et devenir le nouveau gouverneur. Chaque exoplanète a un système de comptage de points différents.
Open the Space Gate Odyssey
Laissez-moi vous présenter notre station, le lieu d’où nous allons tout diriger, le Space Gate Odyssey (photo ci-dessous) ! Il est composé de 5 salles de contrôle : une salle de contrôle de l’eau, de l’énergie de la végétation, un contrôle des sas, mais aussi une salle des nouveaux modules pour construire justement notre station.
À notre tour, nous déplaçons un de nos pions ingénieurs sur une salle et nous pouvons réaliser l’action correspondante. Important à noter : Pour chaque meeple présent dans la salle nous gagnons un point d’action, deux pour les ingénieurs en chef.
Quand nous avons réalisé nos actions, c’est au tour des joueurs qui ont des pions dans la salle activée de réaliser leurs actions. Oui, ils vont pouvoir suivre l’action, un peu comme dans un Tiny Epic Galaxies. Vous l’avez compris, il va donc falloir être malin (si, si) et optimiser son placement pour réaliser un maximum d’actions pendant le tour des autres. Sortez le nez de votre réflexion et tâchez de comprendre un peu ce que veulent les autres !
La salle des modules permet de construire de nouveaux… modules. Logique. C’est que l’on a une station à bâtir nous ! Avec 3 points d’action je peux aller chercher 3 tuiles différentes dans le chantier spatial. Tout en haut du chantier spatial (image ci-dessus), vous avez les tuiles de Portail, celles qui vous permettront d’envoyer des colons sur les exoplanètes. Au milieu, vous aurez les Odyssey qui vous apporteront de nouveaux ingénieurs, des robots, etc. Et sur l’étage du bas, les tuiles de sas pour faire venir de nouveaux colons.
Ensuite, vous pouvez placer les tuiles sur leur face cachée dans votre installation spatiale comme bon vous semble, mais c’est là qu’il va falloir être subtil, car il vous faut optimiser de manière intelligente votre station.
La salle de contrôle des sas vous permet de remplir autant de sas que vous avez de points d’action.
Les salles de contrôle d’eau, énergie, et de végétation vont vous permettre d’effectuer des déplacements de colons dans votre station. D’abord, quand un colon rentre dans une nouvelle salle, il la place sur sa face visible, et si d’aventure il s’y trouve un bonus, il le gagne immédiatement. C’est comme cela que nous gagnons de nouveaux ingénieurs et que nous plaçons des robots dans des salles (ceux-ci sont dédiés à la salle).
Si j’ai activé la salle de végétation et que j’ai 3 points d’action, je vais pouvoir faire 3 déplacements vers des salles végétations (vertes). Autant dire que construire de manière désordonnée va vous mettre une belle épine dans le pied. L’auteur en est conscient puisque pour votre session découverte, vous aurez droit à un jeton qui vous permettra de réorganiser les salles de votre station une fois dans la partie. Et croyez-moi, sur ma partie d’essai j’ai bien compris son intérêt. Ne vous moquez pas ça pourrait vous arriver !
Space Gate Shuffle !
Les salles de portail permettent d’envoyer des colons sur l’exoplanète où est présent le portail, tout simplement.
Chaque exoplanète a une condition bien spécifique de scoring et de placement pour l’accueil des colons. Quand une exoplanète est entièrement colonisée par les joueurs, chaque joueur va gagner de l’influence pour ses colons + la condition spécifique. Par exemple, la planète Bose donne des points d’influence supplémentaires pour chaque ligne où vous êtes majoritaire, sachant qu’il faudra commencer par la base. Je ne vais pas toutes vous les décrire ici, mais sachez que chaque planète a son propre mode de colonisation, avec des conditions de placement et de majorité spécifiques.
Le gain d’influence est répercuté sur Hawking : quand notre marqueur fait le tour complet de la roue d’influence, on place un colon sur la zone à gauche (voir image ci-dessous), en montant on devra aussi y placer un de nos ingénieurs. Pendant que ce planqué montera au gouvernement, il ne sera plus dans les salles pour nous faire profiter de ses compétences (points d’action) !
Quand les 5 exoplanètes sont intégralement colonisées, on regardera les joueurs majoritaires pour chaque type de modules, et il gagneront des points d’influence supplémentaires selon où est présent le marqueur (de 0 à 7 points d’influence). Bien sûr il y a moyen d’intervertir ses marqueurs pendant la partie… sinon ça ne serait pas drôle !
Vous serez aussi sanctionné pour chaque tunnel de votre station qui n’est pas relié. Comprenez, ça fait négligé quand même pour un futur gouverneur. Pour chaque couloir ouvert, une perte d’influence.
Retour sur terre.
Pour cette preview, nous avons essayé la version courte proposée par les règles pour nous faire une idée du jeu.
Comme je le disais, le placement des tuiles dans sa station est primordial. Il faut vraiment optimiser son placement pour profiter des actions des autres. Il y a une belle montée en puissance pendant la partie, une tension qui va se calmer ensuite quand on va perdre un de nos ingénieurs, puis éventuellement l’autre.
Chaque exoplanète a son mode de comptage particulier, en pyramide, en ligne, etc. Cela oblige les joueurs à appréhender chacune d’elle de manière différente. Sur certaines d’entres elles on doit bien faire l’action idoine au bon moment pour en profiter un maximum. Par exemple avec Bose, je gagne des points supplémentaires si je suis majoritaire sur une ligne (pour donner un exemple simple). Certains emplacements rapportent plus de points, d’autres déclenchent des actions permettant de permuter deux marqueurs de prédominance, ce qui est essentiel pour la fin de partie.
Le hasard est très limité et l’interaction est forte puisqu’à chaque tour vous offrez inévitablement des points d’action aux autres joueurs (cela dit, en étant malins, en jouant avec le timing, ils ne pourront peut-être pas en profiter tant que ça). De plus, nous sommes dans une course, attention de ne pas trop traîner car le but est tout de même d’envoyer nos colons sur les exoplanètes !
L’univers spatial est très bien rendu et chaque exoplanète est un hommage à des grands scientifiques, à commencer par Hawking, mais aussi Turing, Planck, Bose, Russel et tant d’autres.
La règle du jeu, en plus d’être bien construite, est un plaisir à parcourir notamment grâce au sublime travail de Mr Dutrait qui sait donner vie au jeu. Sur le matériel, les illustrations s’effacent pour ne pas perdre en ergonomie.
See You Space Cowboys !
Bien envie de retenter l’expérience si l’occasion m’est donnée, d’autant que les petites erreurs de débutants ne se reproduiront probablement pas. Au final, nous avons trouvé le jeu bien construit et assez original, la mécanique n’est pas très compliquée une fois que l’on a saisi le fonctionnement.
Bref, Space Gate Odyssey signe le grand retour de Cédric Lefebvre, magnifié par les illustrations de Mr Vincent Dutrait qui donnent envie de tenter l’aventure spatiale. Il devrait être présent sur le stand des Ludonautes au Festival de Cannes, et en boutique début mars, pour un prix conseillé de 50 €
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