small is beautiful # 50 : Cyberion – Mino Dice – Sides – Story Box – Tanuki – Whale To Look – Wool Gang.

Le 50ème épisode de cette rubrique tombe pile au milieu de l’année. Voilà l’occasion d’un petit rattrapage. Chaque mois, il faut faire des choix, on ne peut pas parler de tout, on ne joue pas à tout non plus. Il y a des tas de jeux qu’on laisse sur le bord de la route car cette rubrique n’est pas extensible.

 

 

Fin avril Atom vous proposait l’interview d’un des membres du Festival Alchimie à Toulouse. Festival où j’ai officié (Danke Schmidt). Puisque j’ai la parole, j’en profite pour revenir sur cet événement organisé avec brio. D’ordinaire, je ne suis pas fan des festivals: trop de bruit, trop de monde, trop de gens qui se la pètent… Ici, une acoustique de qualité, des bénévoles impeccables, un public poli qui range le jeu après y avoir joué, une cantine qui allie bon repas, servi avec le sourire, et où l’on croise des auteurs en toute simplicité, le tout baigné dans une ambiance bienveillante. Tout cela malgré un flux de 23000 personnes. Félicitations. 

Une ambiance bienveillante… N’oubliez donc pas d’aller voter.

 

Mais revenons à nos petites boîtes….

 

 

STORY BOX – rêves et cauchemars

Très bonne idée que de sortir à nouveau ce Dream on et de le conditionner en petite boîte. La règle est bête comme chou mais permet toutes sortes d’envolées. On retourne une carte et on commence une histoire, une seconde carte et le récit continue, une troisième… durant deux minutes. Le temps écoulé, on reprend le paquet face cachée et on essaie de souvenir de l’histoire. On peut demander de l’aide. Cette fois le dos de certaines cartes affiche un symbole pour aider, on sait qu’il s’agit d’un animal, un objet… Ce jeu simple reste d’une grande efficacité pour ceux qui aiment raconter et… se souvenir. Une version plus aventureuse, avec les illustrations adaptées et une contrainte sur le nombre de cartes a jouer est également disponible.

Un jeu de Alexandre Droit, Julien Prothière/Illustré par Vidu, Stéphane Escapa/Edité par TIKI Editions

 

 

 

 

WHALE TO LOOK

Oink propose encore une petite boîte remplie jusqu’à la gueule : bateaux, canots, plaquettes touriste, cartes et deux mammifères marins (baleine et orque). Jeu de placement et de déduction, il faut se placer aux meilleurs endroits pour admirer les baleines. Mais pourquoi viendraient-elles juste là où vous êtes ? Chaque lieu est entouré de 4 cartes numérotées et placées face cachée. On retourne une carte, on se place, on se déplace, on tente le bluff jusqu’à la fin où baleine et orque vont rallier l’emplacement le plus et le moins valorisé. Un guessing familial, mignon, hasardeux puisqu’on ne verra pas toutes les cartes, mais un peu trop mer d’huile pour qu’on se passionne pour la faune marine.

Un jeu de Bruno Faidutti, Jun Sasaki/Illustré par Jun Sasaki, Rie Komatsuzaki/Edité par Oink Games

 

 

 

RINGO

Steffen Spiele est un éditeur spécialisé dans les jeux abstraits. On lui doit Passo, Tokan ou encore Kaito. C’est une bonne adresse si vous aimez le genre minimaliste et la texture bois. Cette fois, en plus, on sort le métal ! Huit anneaux (4 rouges / 4 bleus) sont posés en carré. Dix jetons colorés sont donnés à chaque joueur. Jeu à deux, il faut, comme au morpion, aligner 4 jetons ou anneaux. La particularité de ce jeu est que le plateau est mouvant. On pose un jeton dans un anneau et on déplace cet anneau. On joue donc avec les jetons et les anneaux, anticipant le déplacement de l’un et l’autre et agrandissant le terrain. Si la base est connue, le plateau mouvant et évolutif pimente le jeu d’une façon originale. Surprenant.

                                                          Un jeu de Julien Griffon/Edité par Steffen Spiele

 

 

 

CAMEL UP  – Le jeu de cartes 

Gros succès en son temps (spiel 2014), ce jeu de course de chameaux et de paris revient en petite boîte sous format cartes. On crée le parcours et on parie. Sur le premier, le dernier, le troisième. On sélectionne trois cartes : une devant soi et deux dans la pile commune. On retourne et on fait avancer la couleur de la bêbête. Les chameaux sont taquins, ils peuvent s’empiler, se dépiler. Le chameau noir va même dans le sens inverse et peut donc emmener ses copains avec lui, les écartant de la ligne d’arrivée. Le jeu fonctionne bien et conserve  son esprit d’origine, ne bouleversant pas grand chose. Bizarrement, je le trouve moins drôle et j’ai moins de plaisir à y jouer que lorsqu’il était dans sa grosse boîte. Pourtant, ce n’est pas la taille qui compte ? 

Un jeu de Steffen Bogen/Illustré par Denis Lohausen/Edité par Eggertspiele, Pegasus Spiele

 

 

 

 

CABANGA

Jeu de cartes de chez Amigo qui, comme souvent, se retrouve chez Gigamic, sous un nouveau format de boîte biseautée. Cartes moches et colorées (joué en vo) pour ce jeu où il faut se débarrasser de sa main en posant des valeurs approchantes à côté de la bonne couleur témoin. Il y a un 5 de présent, vous posez un 6, c’est parfait, il ne se passe rien. Vous posez un 10, vos adversaires peuvent se défausser des cartes intermédiaires s’ils les possèdent. Un jeu hasardeux, où on serre les fesses mais qui parvient à créer la petite tension nécessaire pour des parties en famille.

un jeu de Michael Modler/illustré par Kreativbunker/Édité par Amigo

 

 

 

SARDINES DE MARSEILLE

Un jeu qui part d’une bonne idée, d’un super thème (les sardines en boîte) et est servi par un super visuel. Le but est de fermer sa boîte de sardines contenant 3 sardines disposées dans un ordre précis. Chaque carte possède, en plus de son sens de rangement, un pouvoir comme rejouer, voler, piocher. Car on ne repioche pas systématiquement. Des assaisonnements donnant des effets permanents aux joueurs peuvent remplacer les boîtes vides de départ. En théorie, tout est nickel. Quand on joue, moins. Le hasard est présent (il devient plus chaotique encore en mode assaisonnement), le fait de devoir perdre un tour pour remplacer des cartes peu intéressantes est plus souvent un frein qui casse la dynamique du jeu. On peut enchaîner la pose de cartes avec les bons logos ou pas, cela dépend vraiment du tirage. Reste un super thème et un super visuel de l’auteur qui est aussi l’illustrateur. Malgré toute cette huile, le jeu ne glisse pas comme on l’aurait aimé.

Un jeu de Maxime Laciancio/Edité par Faire Play Editions

 

 

SIDES

Avec ses lettres colorées et décorées de Monstre ou de Chatons, Sides peut se glisser dans la catégorie ambiance. Une ambiance qui peut s’avérer studieuse, car c’est aussi un vrai jeu de mots et de déduction. Deux joueurs tirent un mot qu’ils doivent faire découvrir aux autres (cabane, fantôme, huile….). Pour ce faire, les témoins ont une ligne de sept cartes lettre dont ils ne peuvent utiliser que la première et la dernière . Et ainsi donner un mot qui évoque celui qui doit être découvert. De l’autre côté, les enquêteurs vont discuter et faire une proposition. On peut également se servir des illustrations liées aux lettres pour se faire comprendre. Il faut donc trouver le bon mot qui donne la bonne direction sans gaspiller trop de lettres pour atteindre le bon score (mais le plaisir ne se situe pas là). Très agréable, même à deux, ce jeu de lettres, de mots et d’associations de mots est autant amusant que cérébral.

Un jeu de Cédrick Caumont, François Romain/Edité par Captain Games

 

 

 

WOOL GANG

Des cartes moutons que l’on va placer ici et là pour créer des paquets selon l’objectif secret de ses chiens de berger. Pour certains, il faudra que les valeurs des cartes se suivent, soient supérieures à 4…  Quand tout le monde a joué 5 cartes, c’est la fin de la manche, on pose son/ses chien(s) (la plus petite valeur choisit en premier), ou on bluffe en posant des niches afin de ne pas participer. Si en théorie, ça a l’air malin, on fait surtout ce que l’on peut. Le fait de pouvoir garder son chien pour plus tard et doubler les effets avec un second animal ne redynamise pas un jeu qui manque cruellement… de chien.

Un jeu de Jérome Bodin/Illustré par Pauline Berdal/Edité par Gigamic

 

 

 

 

CYBERION 

Un jeu de Shadi Torbey/Illustré par Elise Plessis/Edité par InPatience

Shadi Torbey continue l’exploration de son Onivers en solo. Toujours ces illustrations colorées au trait particulier. L’auteur parvient à se renouveler et à surprendre avec cette réparation de machines demandant certaines ressources bien précises. Quelques pouvoirs comme piocher dans la défausse, stocker des cartes… permettent de palier à une fin certaine, mais à quel prix ? Encore faut-il avoir accès aux bonnes cartes (et avoir un peu de chance). Un jeu top avec des niveaux en attente, car ici la facilité n’a pas pignon sur rue. Seul bémol, des règles mal rédigées. Un casse-tête dont on se serait bien passé.

 

 

 

 

 

HUNGRY MONKEY

Entre le Skyjo et le Uno. Des cartes faces cachées devant soi, des cartes en mains avec des pouvoirs. On pioche, on joue et on applique le pouvoir (regarder une carte, échanger …), le but étant de se débarrasser de sa main. Très jolies illustrations pour un jeu qui sent le réchauffé et…singe ses collègues. Aye aye aye, monkey man, tu arrives un peu tard.

Un jeu de Erik Andersson Sundén/Illustré par Sushrita Bhattacharjee/Edité par HeidelBÄR Games

 

 

 

 

LES FIEFS DE NORBOIS

Petite boîte choupi avec des zolis zanimaux qu’on rangera intuitivement dans le rayon enfant. Sauf qu’il n’a rien à y faire. Un peu toujours la même histoire sur le fond/la forme, ce jeu de plis solo demande de gagner sur une série de fiefs en réussissant un nombre exact de plis, en se servant ou non des pouvoirs de vos 4 animaux alliés. Si le fief est conquis (en réalité parvenir à établir un dialogue par lequel vous gagnez un ami, pas de violence dans la trame), votre nouveau pote pourra vous aider pour la manche à venir. C’est ainsi qu’en activant la carte, vous pouvez piocher de nouvelles cartes, défausser la couleur d’atout, échanger des cartes avec le paquet… De nouveaux pouvoirs, plus évolués, apparaîtront quand vous serez rôdé et vous pourrez, par exemple, « redresser » un allié ou encore jouer avec des scénarios modifiant règles et capacités. Le parti pris mignon crée une ambiance apaisante dans un jeu qui peut être tendu si on se débrouille mal et si la chance n’est pas avec vous. Pas adepte des jeux solos, cette visite des fiefs de Norbois a réussi à me prendre par la main pour la balade. Comme quoi la politesse et la bienveillance…

un jeu de Wil Su/illustré par Wil Su/Édité par Bad Boom games

 

 

TANUKI

Étrange univers que celui de Tanuki où les chats « ont une famille mais pas d’amis », côtoient des yakuzas et sont jardiniers. Le but est de récupérer des bambous en les jardinant ou en les volant. Le samouraï vous protège des bandits, l’empereur arrive avec 6 bambous mais n’est pas intouchable etc. On subit pas mal le jeu en piochant les cartes et ce qu’on prenait pour un petit deck building, à la fois jeu d’attaque et de contre n’en est pas vraiment un. La faute au manque de variété dans les effets. Si vous avez 7/8 ans, ça passe. Au-delà, c’est plutôt linéaire On préférait quand Tanuki faisait son Market.

Un jeu de Cole Smith/Illustré par Catalyst Labs/Edité par Synapses Games

 

ROMI RAMI

Un jeu de Antoine Lefebvre/Illustré par Fanny Saulnier/Edité par Randolph

Comme son titre l’indique, ce jeu est une digression du Rami. Un marché duquel on prendra maximum 3 cartes de la même valeur ou de la même couleur. Et ce afin de réaliser des contrats (un brelan + une paire/une suite de 5 et une paire/un carré etc.). On espère que l’adversaire ne vise pas le même contrat ou que la pioche nous livrera les cartes dont on a besoin. Des objectifs de fin (majorité de brelan, de carré…) ajoutent une couche (complexe) pas forcément utile vu le niveau du jeu. Dans l’esprit d’un Skyjo ou d’un Papayoo, ce Rami remplit son office en tant que familial léger.

 

 

 

 

 

MINO DICE

Un jeu de Manfred Reindl/Illustré par Eckhard Freytag, Wanjin Gill/Edité par Iello

Pour je ne sais plus quelle raison, Skull king dice ne peut s’appeler Skull King. Bref, les cartes sont remplacées par des dés mais le reste est identique. On parie sur le nombre de plis qu’on va faire et on applique les pouvoirs. Ici c’est kiff, il y a un dé marron (minotaure) plus fort que les dés bleus, plus forts que les rouges, jaunes…jusqu’au gris. Plus fort sauf s’il tombe sur sa face drapeau, là, marron ou gris c’est la même sentence, ça vaut zéro. Le jeu de cartes était un peu subit, que dire des dés. Hasardeux à souhait et, même si on parle de stats, ces dernières volent en éclats au moindre lancer. C’est ce qui est drôle, mais peut également devenir agaçant (euh…comme dans un jeu de dés). Si vous êtes nombreux et que vous prenez ce Mino dice pour ce qu’il est : un jeu apéro méga chaotique, vous allez vous marrer, pester et jubiler. Si le hasard vous chagrine, fuyez ce labyrinthe !

 
 
 

 

 

CHEESENAPPING

Après Loup-Garou pour une nuit, voici Hamster pour un soir. Prenez votre gobelet et regardez secrètement la valeur du dé dissimulé dessous. C’est l’heure de votre réveil. Tout le monde ferme les yeux. Le(s) 1 ouvre les yeux. Puis les 2 etc. Parmi vous se trouve un voleur de fromage (désigné par une carte). Si vous ouvrez les yeux en même temps que lui, vous voilà complice. Une fois tout le monde réveillé, il va falloir répondre à cette question : vers quelle heure le fromage a-t-il disparu ? Je vous assure qu’à 3 heures il était encore là….Hmmm. Jeu de blabla de bluff, de mensonge qu’on devra jouer (très) nombreux. Même à 5 ça coince par moment, et surtout on ne bénéficie pas de La Souris Émissaire qui fausse la donne en essayant qu’un maximum de rongeurs votent pour elle. Un peu surproduit avec ses gobelets, mais marrant comme tout.

                                                                      Un jeu de Dongxu Li/illustré par Moyo/Édité par Don’t panic games

 

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2 Commentaires

  1. Doc.Fusion 05/07/2024
    Répondre

    Finalement, je vais peut-être me laisser tenter par les Fiefs de Norbois…

    • atom 05/07/2024
      Répondre

      Je l’ai commandé aussi, malheureusement il arrivera en même temps que Dune Uprising donc pas avant début aout si je ne me trompe pas.

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