Retour sur Concordia : un jeu pacifique ?

Concordia est un jeu de Mac Gerdts (Antike, Imperial, Hamburgum, The Princes of Machu Picchu, Imperial 2030, Navegador, Antike Duellum, Antike II), un illustre auteur de jeux allemands connu pour l’utilisation de la roue d’actions. Mais dans Concordia il a abandonné cette fameuse roue pour un système de cartes d’action en handbuilding. Je ne vais pas y aller par quatre chemins : ce jeu est une perle ludique (il a d’ailleurs été plusieurs fois nommé et primé notamment au Spiel et à l’International Gamers Award). Tentant de convaincre un ami de ce fait, je me fais le plaisir, que dis-je la joie, de vous en expliquer les tenants et les aboutissants dans ce « Just Played » par la même occasion.

 

Et maintenant, les grands de ce monde, instruisez-vous, vous qui décidez du sort de l’humanité !

Une mise en place aléatoire rapide que je vous montre en photo et quatre pages de règles avec pas mal d’exemples et d’illustrations – autant dire que celles-ci vont être vite ingurgitées. 

 

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La carte, avec les jetons ressources que l’on place semi-aléatoirement.

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L’entrepôt d’un joueur avec les ressources et les colons pas encore disponibles.

Pitch et fin de partie

Nous sommes à l’époque de la grandeur romaine : les joueurs vont construire un empire économique en rassemblant des ressources telles que blé, brique, acier, vin et tissu et prendre position sur les cités de la carte, elle-même divisées en grandes provinces, cela uniquement à l’aide des cartes d’action (incarnant des personnages).

La fin de partie se déclenche quand un joueur a placé toutes ses cités (15) ou bien a pris la dernière carte personnage. Dans les deux cas, il prend la carte Concordia qui rapporte 7 points, on conclut le tour et on fait le décompte.

« Concordia c’est un jeu ou on score avec les cartes »

Le décompte des points se fait avec toutes les cartes d’action de notre main qui deviennent pour l’essentiel des multiplicateurs de notre implantation sur les cités et provinces.

Ces personnages sur les cartes, sont tous liés à un Dieu également présent sur les cartes. Plus vous collectionnez d’un Dieu dans un domaine où vous excellez, plus ça vous rapporte gros. En détail ça donne :

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  • Vesta : 1 point de victoire pour 10 sesterces.
  • Jupiter : 1 point de victoire pour chacune de vos cités sur le plateau (sauf les cités en brique).
  • Saturne : 1 PV par province dans lesquelles on est présent.
  • Mercure : 2 PV par ressource que vous pouvez produire.
  • Mars : 2 PV pour chacun de vos colons présents sur le plateau.
  • Minerve : Ce sont les cartes spécialistes sur un seul type de ressources vous allez donc recevoir des PV en fonction du nombre de cités qui produisent la ressource exigée par Minerve.

 

Exemple : vous êtes présent dans 10 provinces et vous avez 3 cartes avec le dieu Saturne, ça vous fait 30 points.

Ce type de décompte est à la fois simple et plutôt clair sur la stratégie que l’on va mener, il nous oblige à composer notre main en choisissant des cartes en fonction des actions proposées mais aussi du Dieu à laquelle elle est affiliée, juste pour son côté « points de victoire ». Ce sera déjà le premier des nombreux dilemmes qui se poseront dans le jeu. On aimerait pouvoir tout faire mais on va devoir faire des choix, tout en surveillant du coin de l’œil ce que font les autres.

 

Après avoir réinventé la roue …

Comme je le disais en introduction, Mac Gerdts a abandonné ce qui a fait sa gloire, la roue d’action, pour un système bien plus classique, du card driven ou du handbuilding avec de la gestion de ressources. 

Chaque joueur commence avec les mêmes 7 cartes qui donnent droit a 6 actions, car on a deux préfets. Puisque l’on parle d’eux, le dernier joueur récupère la carte Préfectus Magnus qui va tourner dans le sens anti-horaire et qui est un bonus avec le préfet.

La mécanique est rapide et dépouillée : À chaque tour, un joueur joue une carte de sa main, effectue l’action correspondante, puis renvoie la carte dans sa défausse personnelle. Hop, joueur suivant.

Notre main va s’agrandir avec 7 cartes personnages / Dieux aléatoires qui alimentent le plateau, que les joueurs pourront acheter s’ils ont les ressources nécessaires.

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Je vous détaille ci dessous les cartes de départ :

Le préfet : récupérez la ressource liée à la province sélectionnée (doublé avec le préfectus Magnus). De plus il permets aussi de récupérer les ressources produites par les maisons posées dans les cités de cette province, pour vous mais aussi vos adversaires.

L’autre action du préfet c’est de récupérer le nombre de pièces qu’il y a sur le plateau à chaque fois que l’on retourne un jeton province (voir photo) et de retourner tous les jetons sur le côté ressources.

Le sénateur : engagez jusqu’à 2 nouveaux personnages disponibles si vous payez le coût, bien sûr. Vous les mettez dans votre main pour les jouer ce tour-ci si vous le souhaitez.

L’architecte : déplacez vos colons et construisez de nouvelles cités sur les routes terrestres ou maritimes où vos colons sont présents. Votre déplacement est fonction du nombre de colons que vous avez en jeu : si vous en avez 3 vous avez donc 3 mouvements de colons à répartir comme bon vous semble. Noter que les colons occupent non pas les cités elles-mêmes, mais les routes (terrestres ou maritimes) qui relient deux cités voisines, donc il sera plus intéressant d’optimiser l’architecte en construisant plusieurs maisons à la fois autour des routes où les colons terminent leur tour (si bien sûr vous avez les ressources et l’argent).

Le marchand : gagnez 3 pièces et vous pouvez faire deux achats/ventes de types ressources, ou panacher (par exemple je vends 3 vins et j’achète 4 briques).

Le diplomate : copiez une carte jouée ce tour-ci par un de vos adversaires.

Le tribun : reprenez toutes vos cartes en main. On peut aussi prendre un colon supplémentaire (terrestre ou maritime) en payant un blé et une enclume présent dans son stock. Cette action permet aussi de récupérer quelques pièces. (selon le nombre de cartes que l’on a joué.)

 

Chaque joueur a donc ces mêmes cartes et il va pouvoir, grâce notamment au sénateur, engager de nouveaux personnages qui vont lui permettre de construire son moteur de jeu, ainsi que son moteur de points de victoire à la fin.

Au fil de la partie, d’autres personnages arrivent sur le plateau, comme le Consul, ou un marchand plus rentable…

 

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► Zoom sur l’architecte
Grâce à lui, on va placer nos cités dans les provinces (voir photo des coûts ci-dessus). Il n’est pas impossible de placer une cité sur une province qu’un autre joueur possède mais cela va juste coûter le double (en argent seulement). Si un 3ème vient, cela coûtera le triple, etc. Cela permet de ne jamais bloquer un joueur. En théorie, car bien sûr vous n’avez jamais trop de sesterces ou c’est les ressources qui vont vous manquer, bref viendra le moment où vous allez peut-être décider d’abandonner cette action parce que Mr X s’y est placé et que ça vous coûte double… Et en même temps ça serait tellement bien….Voilà encore un exemple des nombreux dilemmes que le jeu pose.

 

À la conquête de l’empire Romain

Aléa jacta es : les dés sont jetés

Je ne sais pas quelle partie je pourrais vous raconter, tellement chacune d’entre elles fut intense. Je pourrais vous parler de celle où je me suis fait embarquer à l’insu de mon plein gré à 2 heures du matin. Pas bien frais, je me décide à faire une stratégie simpliste à base de spécialistes vignerons, un peu pour rigoler, en semi dilettante. Puis tout à coup dans la partie, mon cerveau retrouve de l’oxygénation et commence à voir des possibilités s’ouvrir. Et je me suis mis à y croire.

J’ai donc décidé de posséder toutes les cités où il y avait de la production viticole et avoir de bonnes stats globales. Sur une erreur d’un de mes adversaire – qui perd la partie sur cette action – je déclenche la fin de partie et récupère la carte Concordia et les 7 points de victoire. Je termine premier à quelques points d’avance. L’ami en question en parle encore (et puis on ne peut s’empêcher de le titiller en plus ^^). Mais je dois avouer que je pense que cette victoire n’était pas volée puisque je suis allé la chercher au forceps ! Elle m’a appris beaucoup de choses en regardant les autres joueurs et notamment cet ami à qui j’ai promptement coupé l’herbe sous le pied (j’ai saisi notamment l’importance du moment où jouer le Tribun).

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Veni vidi pas vici : Je suis venu, j’ai vu, et j’ai pris ma branlée

Mais beaucoup moins glorieusement je pourrais aussi vous parler de cette partie jouée un soir avec ma doudou. Elle m’a laissé des boulevards qui m’ont permis de récupérer le personnage du tisserand que j’ai combiné en ayant construit toutes les fabriques de tissus. Ces mêmes fabriques m’ont permis d’avoir un bon moteur de production et donc plein de sesterces que j’ai transformés avec mes marchands en d’autres ressources qui m’ont permis de m’installer sur la carte partout où je le souhaitais. De son côté, elle avait récupéré le personnage du Forgeron et eu tout le loisir de s’installer dans toutes les cités avec du métal.

Là où la partie se joue c’est quand elle a décidé d’utiliser son Tribun : c’est à ce moment que je vois qu’il ne lui reste que 4 maisons à placer et qu’elle a ce qu’il faut pour en placer 3. À partir de là, j’ai un tour de retard, je me retrouve à craindre la fin de partie chaque tour, et dois préparer mes coups comme si ça devait être le dernier. De fait, je tente d’assurer le minimum et de faire une dernière construction. Elle ne finira pas ce tour-ci, mais je rame contre le courant, j’en profite tout de même pour prendre deux nouveaux personnages que j’estime les plus lucratifs en PV. Mais ce ne sera pas suffisant, je ne l’ai pas vu venir et je cède la victoire à deux points… Deux malheureux petits points…

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Je dois dire que j’ai adoré cette partie parce qu’elle mérite amplement sa victoire, là aussi elle est allée la chercher. Et moi je me suis laissé entrainer dans un ronron et je me suis fait avoir. On n’en a parlé pendant une bonne demi-heure, à refaire la partie, à chercher où ça s’est joué. Voilà ce qu’est une partie de Concordia et j’avoue que j’adore ce sentiment de tension permanente. Je préfère perdre une partie qui se joue à très peu que d’avoir le sentiment que je roule sur le jeu et sur tout le monde (l’inverse est vrai aussi). Une victoire est d’autant plus agréable que l’on est allé puiser dans ses ressources. Mais globalement mes défaites m’apprennent plus que mes victoires.

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Alors Concordia un jeu pacifique ?

Le jeu est simple mais pas simpliste, profond, et j’aime à dire qu’un débutant peut très bien tirer son épingle du jeu, là où dans d’autres eurogames celui qui a de l’expérience part avec un bon avantage. Concordia demande à élaborer une stratégie, mais aussi à s’adapter constamment. On a tout intérêt à surveiller ce que font les adversaires, car même si ce n’est pas un jeu de guerre, ce n’est pas un jeu pacifiste pour autant : il faudra choisir quand bloquer votre adversaire pour lui mettre des bâtons dans les roues.

C’est aussi un jeu de timing, chaque carte jouée est importante mais il faut aussi savoir quand bien la jouer pour profiter au mieux de ses effets, bien l’optimiser. Chaque carte donne droit à une action, mais c’est aussi elle qui va donner les points de victoire à la fin.

Le fait d’avoir ce système de cartes plutôt que la roue d’action donne ine fine un jeu fluide et plus libre, puisque on peut jouer ses cartes dans l’ordre que l’on souhaite, sans préjudice.

Le petit défaut que l’on pourrait y trouver, c’est la faible interaction puisque l’on ne peut rien voler ou détruire à l’adversaire, on ne peut pas le bloquer non plus, la seule chose que l’on peut faire pour lui mettre des bâtons dans les roues c’est de s’installer là où il souhaitait le faire, mais il pourra toujours s’y mettre, ça lui coûtera juste plus cher (et c’est déjà bien bloquant).

Il faut surveiller ce que vont faire les autres, mais si on voit où ils se sont installés, on ne va pas forcément mémoriser les cartes des autres joueurs (à moins d’avoir la mémoire de Rain man) et on ne peut pas tout calculer, ça devient du coup difficile d’avoir des certitudes sur l’avancement des joueurs, et par la même, ça évite le king making. On a souvent eu des surprises à la fin.

Au final, on obtient un jeu parfaitement équilibré, très fluide puisqu’à chaque tour on ne va faire qu’une action, mais le temps de jeu peut être conséquent puisqu’il va falloir bien réfléchir… Qui dit réflexion longue dit probable paralysis analysis.

Chaque partie sur Concordia que ça soit à 2, 3, ou 4 joueurs laisse les joueurs exsangues. On apprécie la partie et quand le jeu a rendu son verdict, on fait le bilan, on refait la partie autour d’un verre, on débriefe. Mais après deux heures et demi de tension, on va faire autre chose, ou on se pose. C’est un peu comme quand on voit un grand film, on va digérer, on ne va pas consommer autre chose.

Si on veut lui chercher des poux, je dirais que c’est classique et froid, mais c’est tellement efficace. Visuellement au premier abord, la boite de Concordia est un vrai repoussoir, mais son charme finit par agir, et on trouve le plateau agréable. Pour ma part, je suis carrément hypnotisé.

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Quid novi ?  

Concordia est sorti à Essen en 2013, en 2014 pour une petite quinzaine d’euros vous pouviez acquérir un nouveau plateau avec deux nouvelles cartes : Britannia et Germania, ce que j’ai fait surtout pour avoir une carte spéciale deux joueurs (bien que la version 3 joueurs reste intéressante).

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Après avoir testé Britannia, on a constaté que son développement ne se faisait pas dans tous les sens mais plutôt du nord au sud, les déplacements des colons maritimes sont intéressants, puisque l’Angleterre est une île. L’autre version je n’ai pas eu la chance de l’essayer, mais j’ai une drôle de sensation, car je trouve qu’elle ne ressemble pas à un pays connu, de quand date cette Germania ?

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Enfin Concordia Salsa, peut-être que je reviendrais dessus plus tard dans un autre Just played. Passons sur la boite vraiment hideuse, le plateau est lui bien plus agréable. Elle propose 3 nouveautés. On peut en intégrer une partie ou la totale.

 

Dans Salsa Mac Gerdts a en effet rajouté le sel qui est une ressource bonus, on peut s’en servir à la place d’une autre ressource. On ne peut pas la vendre par contre. On peut aussi s’en servir dans le décompte final (par ex : j’ai une cité sel que je considère comme une cité vin pour scorer avec mon spécialiste vigneron.)

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Elle propose aussi des tuiles avec des bonus. Au début, chaque joueur va piocher deux tuiles, il va en choisir une parmi les deux. Cette phase peut orienter et changer votre jeu. Pour les plus fous, on peut faire cette phase aux enchères (en payant des points de victoire).

Nous avons ensuite des tuiles que l’on va placer au hasard sur le Forum.

 

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Quand on joue le Tribun on peut aussi récupérer une tuile Forum, mais c’est fonction du nombre de cartes dans la défausse. Plus j’en défausse, plus j’ai de choix.

Ce petit changement amène un grand bouleversement, car on ne sait plus quand jouer son Tribun, en fonction de la tuile présente on aura peut-être envie de jouer plus rapidement celui-ci.

Les tuiles amènent aussi beaucoup de variétés, elles sont de deux types : les bleues sont permanentes, les vertes sont des one shots, une fois utilisées je les défausse. Certaines modifient une règle du jeu. Je ne saurais dire si c’est un bien ou un mal pour l’instant.

Deux nouvelles maps : Byzantium et Hispania.

On a fait une partie un soir tard (décidément) sur Hispania, elle a duré longtemps peut-être à cause de tergiversations, ce que je peux dire c’est que la nouvelle carte qui représente l’Espagne nous a donné du fil à retordre dans le déplacement de nos colons. Ce changement a priori anodin nous a bien déstabilisé pour savoir s’il était intéressant d’aller ou non chercher une tuile facilitatrice.

La partie encore une fois se termine de manière très serrée et, probablement à cause de la méconnaissance de cette carte, on avait encore moins à l’esprit l’avancée des joueurs. Je termine premier à 2 points alors que je me pensais complètement largué… Il faudra en refaire une pour donner un verdict plus juste.

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Remerciements :

Mik pour ses critiques constructives.

Zuton pour les idées sur les titres des paragraphes.

> La fiche du jeu 

Un jeu de Mac Gerdts
Illustré par Marina Fahrenbach
Edité par Ystari Games
Langue et traductions : Allemand, Espagnol, Français
Date de sortie : 04-2014
De 2 à 5 joueurs
A partir de 12 ans
Durée moyenne d’une partie : 100 minutes

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5 Commentaires

  1. SleuthGames 07/12/2015
    Répondre

    Petit oubli sur la règle pourtant cruciale pour le Timing qui fait que plus tu joues toute tes cartes avant de récupérer ta main, plus tu gagnes de l’argent.
    J’aime bcp ce jeu, on y joue pas assez.

    • atom 07/12/2015
      Répondre

      Merci pour ton commentaire, tu as raison, au début je l’avais même « trop » détaillé et puis je l’ai enlevé, je n’aurais pas du car c’est vrai que c’est important. En revanche dans les faits cette action, au début j’avais tendance a jouer toutes mes cartes avant de jouer le tribun considérant les sesterces comme très important. Alors que pour moi le plus important c’est de couper l’herbe sous le pied en récupérant ses cartes et tant pis si on perds un tour et quelques sesterces. Je gagne plus de sesterces avec le préfet, ou bien le marchand.

      C’est un de mes jeux préférés et on doit en avoir fait peut être une dizaine (mais beaucoup a 2 joueurs). Et c’est aussi ce jeu qui m’a fait un peu changer ma façon de « consommer » du jeu de société et je suis devenu plus sélectif.

    • atom 07/12/2015
      Répondre

      Modification effectuée encore merci.

  2. TheGoodTheBadAndTheMeeple 07/12/2015
    Répondre

    Chez nous… on joue tout le temps à Concordia, certainement le jeu le plus joué de ce calibre cette année avec des dizaines de parties au compteur pour moi.

    Le jeu au delà de 2-3-4 tourne bien aussi à 5, et donne une saveur différente dans cette configuration très concurrentielle. Il est aussi de longueur fort bien maitrisée et TOUJOURS différent, ce qui est signe que le jeu des joueurs importe beaucoup.

    On a beau dire une faible interaction je dirais plutot une forte intéraction indirecte. Dans Concordia, si tu ne suis pas le jeu de tes adversaires, tu peux les laisser partir en tête pour un achat de carte mal anticipé, pour une position stratégique dominante sur le plateau, etc. Et tu prends la branlée susdite.

    Bref, c’est une tuerie.

    Au sujet du prefectus Magnus, c’est une reprise de Navegador, une mécanique juste… incroyable je trouve, de simplicité et d’intéret qui donne un réel contre avantage aux derniers joueurs.

    Quant à la roue… le fait de reprendre ses cartes, est une espèce de roue en moins contraignante, mais il y a une rotation de nos actions, et elles ne sont pas toujours toutes jouées. On retrouve la difficulté à jouer la même action d’affilé…

    Bref, ruez-vous dessus

  3. Zuton 07/12/2015
    Répondre

    Merci Atom de me rafraichir la mémoire car ton article rappelle ô combien ce jeu est intéressant (et qu’il sort trop peu souvent de ma ludo).

    Le manque de décompte intermédiaire peut s’avérer déstabilisant en cours de partie à plus de 2 joueurs s’il on veut ralentir la progression du joueur en tête car en fait, on ne sait pas du tout qui mène ! Après, les choix de blocage ne sont pas légions et souvent aussi en notre défaveur, sans compter qu’on pense plus à se développer soi-même qu’ à ralentir ses adversaires.

    Même dilemme pour mettre fin ou non à la partie mais les 7 PV alléchants accordés par la carte Concordia évite de trop se poser la question !

    J’avoue que j’ai moi non plus pas bien compris la géographie exacte de la carte Germania, même en retournant le plateau dans tous les sens…ils auraient mieux fait de lui attribuer un nom neutre. Par contre cette carte apporte quelques petites nouveautés intéressantes comme les forts romains (bonus d’une ressource lors de l’action Tribun : très pratique s’il s’agit d’un blé ou d’un outil manquant pour recruter un nouveau colon) et les déplacements ‘bateau’ sur les fleuves.  Une carte avec de nouveaux effets course et donc encore plus tactique.

    Pour info, le jeu est disponible en ligne au coup par coup sur le site de Boite à Jeux.

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