Point City : Mise au point !

Depuis Sim City sur ordinateur et probablement depuis que le monde du jeu existe, les joueurs adorent construire des villes, que ce soit sur terre, en l’air, sous l’eau (Underwaters Cities), ou dans l’espace. Si bien qu’il existe un terme pour cela : les city builders. Point City de Robert Melvin, Molly Johnson, Shawn Stankewich est l’un des leurs, il sort en français chez Gigamic.

Ce sont les auteurs de Point Salad qui fut habilement renommé Salade 2 points en français. Les deux titres ont quelques similitudes (cartes étant double-face), mais ce sont bien deux jeux différents dans leur conception et sensations, Salade 2 points nous demande de trouver un équilibre entre les cartes légumes et les cartes à points, tandis que Point City lorgne plus sur le jeu à moteur (Engine building), qui fut popularisé par Splendor, mais on pourrait aussi citer pèle mêles : Century et Gizmo ou encore Happy City dont il partage l’esthétique un peu « naïve ».

 

Avec ma truelle et mes moellons

Dans sa mécanique, Point City nous propose un choix unique : à notre tour nous allons pouvoir prendre deux cartes dans un marché de seize cartes. Les cartes proposent d’un côté une ressource (écologie, énergie, économie), et au verso des bâtiments. Les cartes ressource que l’on prend sont placées dans notre zone de jeu et ensuite dépensées pour acheter des bâtiments qui vont nous donner des points de victoire, mais aussi et surtout des ressources permanentes qui vont construire un moteur.

 

 

Si en apparence on n’a qu’un seul choix, il faut tout de même que les deux cartes que l’on ramasse soient adjacentes, contrairement à Salade 2 points où l’on pouvait prendre des cartes sans restrictions. C’est là que ça devient intéressant, car quand on récupère une carte ressource, on rechargera en plaçant une carte bâtiment et inversement. Nous avons même deux jetons qui servent à la maintenance des cartes pour savoir de quel côté on va placer les cartes, car pris dans le feu de l’action, on peut vite se tromper.

Cela crée un marché dynamique, si lors des premiers tours on prendra principalement des ressources, rapidement on aura accès à des bâtiments. Il est également possible de prendre une carte ressource et une carte bâtiment, et payer ledit bâtiment avec la ressource que l’on vient de gagner. Mieux encore, on peut acheter deux cartes bâtiment pour peu que l’on ait les ressources.

Comme dans Splendor, on va rapidement construire son moteur de jeu pour acheter des cartes de plus en plus chères mais plus généreuses en points. Une fois que la pile de cartes de niveau 1 est terminée, on passe au niveau 2, puis au niveau 3 avec une inévitable montée en puissance. Le jeu se terminant non pas quand on atteint un seuil de points, mais quand on arrive au bout de l’offre de cartes. Viendra le moment du décompte et du sacre du vainqueur.

 

mi ressource mi bâtiment.

 

Certains bâtiments « communautaires » nous permettent de prendre un jeton du même nom qui nous donnera des points en fin de partie selon une condition, ce qui permet de construire une stratégie. Sauf qu’établir une stratégie me semble difficile, finalement il faut jouer au fil de l’eau et plutôt sauter sur les opportunités. Au début on cherche à construire des bâtiments qui donnent des ressources permanentes, puis quand la fin approche, on tente de construire les bâtiments les plus gratifiants en points de victoire.

Il est compliqué de contrer un joueur. Dans l’une de nos parties une joueuse a pris l’ascendant, rapidement son avance a été irrattrapable, elle avait deux ou trois bâtiments de production en plus qui lui permettait de prendre d’autres bâtiments et cela agrandissait l’écart. À la fin, elle pouvait se payer deux bâtiments d’un coup tandis que l’on peinait à en édifier un seul. Impossible de la bloquer puisque l’on ne pouvait pas acheter les bâtiments en question. Dans Splendor, on peut toujours réserver une carte, ce qui peut ralentir un joueur.

 

Un point final ?

Point City est bien édité et très lisible. Je regrette les cartes un peu fines hélas. Nous avons une aide de jeu qui résume parfaitement ce que l’on doit faire, et sur son recto, le nombre de cartes que l’on doit enlever dans chaque pile en fonction du nombre de joueurs. 

Salade 2 points avait pour lui sa fraîcheur et pouvait être présenté assez facilement à tout type de public, tout en restant assez tactique pour que le joueur confirmé ne s’ennuie pas. J’ai fini par me lasser du jeu, à cause de la mise en place qui exigeait de refaire le paquet de cartes à chaque partie et en fonction du nombre de joueurs, et vu la durée des parties, le jeu n’en valait pas la chandelle selon moi.

Point City démarre lentement, mais deux tours plus tard on est déjà en capacité de construire son premier bâtiment, puis un autre et un autre, c’est très satisfaisant, le moteur démarre rapidement. Le jeu se joue tambour battant et la conclusion arrive bien plus vite qu’on ne le pensait. Presque trop vite.

En conclusion, je dirais que si vous cherchez un remplaçant à Splendor, vous risquez d’être déçu, le jeu de Marc André est plus technique et moins soumis à la chance, même si, jeu de carte oblige, elle reste présente. Point City est beaucoup plus accessible, beaucoup plus opportuniste aussi avec une courbe d’apprentissage moins raide, plus immédiat aussi. Il est plus comparable avec un Happy City, même s’il a des accents plus gamer.

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1 Commentaire

  1. morlockbob 31/01/2024
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    LE jeu de ce début d’année. Un petit côté « prime au gagnant » mais on peut contrer avec les bonus de fin et la victoire s’emporte parfois a un point près.

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