Participatif, la sélection naturelle N° 151 du lundi 12 octobre 2020
N° 151
Salutations ludico-participatives !
► Relative accalmie la semaine passée, pas tant en nombre de projets mais plutôt en importance. Pas de grosse pointure, ni de réussite tonitruante. Cette semaine devrait être, sauf surprise, à peu près équivalente. Mais cela va changer à partir de la semaine prochaine, du lourd va arriver, et pas qu’un peu !
Bonne lecture, à la semaine prochaine (ou celle d’après 😉 )
et surtout continuez à faire attention à vous !
► Celles qui se terminent cette semaine…
► Rythme immuable d’environ 110 soutiens quotidiens la semaine passée pour la campagne de Dinosaur World et Dinosaur Island: Rawr & Write par Pandasaurus Games. La même chose donc que les semaines précédentes. Les 7 500 contributeurs sont dépassés et à l’évidence le rappel des 48 heures devrait permettre d’améliorer singulièrement ce chiffre (actuellement 651 800/25 000 $ et 7 530 soutiens. Fin le 17 octobre).
► Et les autres…
Il reste deux grosses semaines de campagne, de quoi espérer franchir les 500 souscripteurs. Et pourquoi pas bien plus ? (actuellement 55 500/32 000 € et 415 soutiens. Fin le 27 octobre).
Pour trouver vraiment plus de variété, il va falloir se tourner vers le pledge appelé Explorer of the Planes qui ajoute à la boîte de base 3 packs de cartes, chacun avec les bloc de feuilles qui vont bien, leurs règles spécifiques et 3 cartes à ajouter au jeu.
Je passe rapidement sur la direction artistique et le matériel du jeu, c’est la même chose que pour le Cartographers originel, ni plus, ni moins. Quatre pledges sont proposés. Le premier est simplement Cartographers Heroes avec la mini extension pour 22 $. Pour 40 $ on y ajoute les 3 packs de maps, une rallonge de 10 $ vous apporte 20 crayons de couleur (doit y avoir une demande, je ne vois pas d’autres raisons de l’existence de ce pledge) et le all-in incluant le Cartographers originel et un playmat rouge (c’est bien précisé, et à juste titre puisqu’on n’a pas le droit de le voir) sera à vous pour la modique somme de 90 $. Bien sûr, tout cela exclusivement en anglais, mais je pense qu’on peut compter sur Intrafin pour une VF future.
Les frais de port sont une vaste blague puisque l’éditeur arrive à faire payer un français 50 % plus cher qu’un allemand ou un anglais et parvient même le tour de force de proposer des tarifs plus élevés pour l’Union Européenne que pour la Suisse ou la Norvège. Bref, les prix sont de 12 € pour le pledge de base et de 18 € pour les autres (actuellement 226 800/20 000 $ et 4 230 soutiens. Fin le 23 octobre).
Frostpunk est donc un jeu sorti en 2018 et issu du studio de développement 11 Bits Studios, qui a précédemment sorti This War Of Mine. Si vous connaissez ce dernier, sachez que Frostpunk dégage à peu près autant d’humour et de bonne humeur, c’est à dire zéro pointé. En effet, dans un monde post-apo dont la température a chuté drastiquement, vous allez diriger la dernière ville sur terre qui va tenter de survivre autour d’un unique générateur de chaleur. Il s’agit d’un jeu de gestion dans lequel chaque choix à faire est un terrible dilemme mettant en concurrence les notions de morale et de survie.
Le jeu de plateau qui nous occupe est un coopératif (donc jouable en solo) qui tente de recréer cette ambiance plutôt noire issue des choix cornéliens qui devront être faits. Chacun de ces choix aura immanquablement une ou des répercussions influant sur les choix futurs. Mécaniquement, on est dans de l’Euro et le jeu est entièrement soumis à un scénario qui va se dérouler par l’entremise de cartes. Ces cartes vont permettre de faire apparaître à chaque tour (un tour correspond à une journée) des évènements aléatoires auxquels il faudra s’adapter. Si au douzième tour la ville n’a pas disparu, la partie est gagnée.
Au gré des décisions prises par les joueurs, le moral des citoyens va varier, leurs demandes voire leurs exigences aussi. Et en fonction de la réponse reçue à ses attentes, leur réaction peut aller de l’apathie à la révolte. Autre élément variable dont il va falloir tenir compte : la météo. Dans ces futures contrées hostiles, la température peut chuter très rapidement et passer de glaciale à… encore plus froid.
Et conséquemment l’élément primordial, tout simplement vital même, est bien entendu le générateur de chaleur. Plus vous lui demanderez de fournir de chaleur, plus vous risquerez de le détériorer. Jusqu’à atteindre potentiellement l’irrémédiable. Le fonctionnement et la sécurité de ce générateur seront certains des plus importants sujets de prise de décisions au cours de jeu. Devez-vous couper le chauffage dans une zone de la ville avec la certitude de laisser mourir de froid une partie des habitants ou alors maintenir pour tous une température salvatrice, mais au risque d’abîmer le générateur ?
La façon dont les dégâts potentiels sont matérialisés est particulièrement ingénieuse. Le générateur est une grande tour en plastique placée au centre du plateau. Cette tour fonctionne un peu comme une tour à dés, mais avec des cubes. À chaque fois que du charbon va être consommé, des cubes vont être jetés dans la tour. Ils vont y rester, ou en sortir. Les cubes éjectés de la tour représentent les dégâts qu’elle a subi du fait de son utilisation. Si trop de cubes sortent avant la fin de la partie, le générateur explose et la victoire s’envole : votre ville est perdue.
Le matériel est l’un des gros points forts du jeu. Bon, c’est simple si vous voulez mon avis : ça claque sévère ! Que ce soit la version de base avec les meeples ou la Deluxe avec figurines, on aura plaisir à le sortir et à le montrer. La première chose que l’on remarque quelle que soit la version, c’est cette fameuse tour à kubenbois symbolisant le générateur de chaleur et qui trône fièrement au centre du plateau de jeu. Plateau de jeu qui sera créé au fur et à mesure de la partie en juxtaposant des tuiles hexagonales. Le tout d’un blanc quasi immaculé. Cette tour donc, est aussi imposante qu’esthétique. Enfin esthétique… Dans la mesure où l’on considère que son look est parfaitement en phase avec le thème.
La version du jeu avec meeple est, comme je l’ai mentionné plus haut, fort sympathique. Les dits meeples sont tous custom et de différentes couleurs. La version Deluxe les remplace quasiment tous (seuls les arbres restent des meeples) par leur équivalent en plastique et surtout ajoute plus de 100 figurines de bâtiments (33 différents quand même). C’est clair, ces bâtiments 3D ne servent à rien d’autre que rendre le plateau de jeu plus joli, même si l’on peut espérer que cela permette une meilleure lisibilité du jeu.
Mais entre la version avec bâtiment et celle sans, pour la majorité des backers il n’y a pas photo (8 280 backers pour le plastique contre à peine 1 350 pour le bois). Il faut dire que ces bâtiments seront fournis déjà sous-couchés, ce qui représente un joli cadeau de la part de l’éditeur, mais seulement valable le temps de la campagne. Lors du pledge manager, ce sera payant.
Ce matériel soutient une direction artistique en parfaite adéquation avec le thème. Les illustrations sont magnifiques et superbement mises en valeur par le format tarot des cartes. Clairement, ce jeu sera un bel objet. Et pas excessivement cher qui plus est. 75 € la version standard avec meeples et 125 € la Deluxe full plastique, il n’y a rien à dire, l’affaire est plus qu’honnête. Les frais de port sont par contre à géométrie très variable, annoncés entre 15 et 30 €. Rien d’exagéré a priori, sauf qu’on parle quand même de tarifs allant du simple au double (actuellement 1 139 000/20 000 $ et 10 370 soutiens. Fin le 23 octobre).
L’idée maîtresse est aussi simple que géniale. Tout le matériel d’un dungeon crawler “normal”, sauf les cartes, est remplacé par des kubenbois (ou en plastique), du genre dont nous avons tous des pleines boîtes. On prend les cubes, on les laisse tomber sur une surface plane et zou ! c’est parti ! Mise en place du jeu, 35 secondes chrono en main. On cherche 4 cubes d’une certaine couleur (marron il me semble) qui définissent les limites de la salle et tout ce qui est à l’intérieur de cette surface est soit du loot, soit des monstres. Ensuite on tatanne classiquement les vilains-pas-beaux, on fait progresser son perso… Bref, la routine d’un aventurier en sous-sol hostile.
Grâce à cette idée de gameplay, la direction artistique choupinesque et colorée, et aussi certainement à son prix très contenu (16 $ pour la version standard, 22 pour la Deluxe), la campagne a fonctionné mieux que bien, avec 7 619 contributeurs. Vous connaissez la musique désormais, quand on tient un truc qui marche, on essaie de le rentabiliser au maximum. Voici donc arriver la campagne pour son extension, mais aussi pour un jeu dans le même univers : Dungeon Drop : Dropped Too Deep and Tavern Tales.
La modeste originalité il faut la chercher du côté du jeu Tavern Tales, qualifié de “compagnon” par l’éditeur, bien que je ne vois pas bien en quoi il l’est. Il s’agit d’un jeu dans le même univers, qui reprend les héros et monstres de Dungeon Drop mais avec son matériel propre. Les joueurs sont des aventuriers qui se retrouvent à la taverne après une descente dans les profondeurs et qui doivent se faire mousser auprès des villageois en racontant leurs exploits, forcément plus importants que ceux de la table d’à côté.
Les autres joueurs vont essayer de contrer celui qui se vante en prouvant qu’il ment, et récoltent les cartes contestées en récompense. Cartes qui vont générer les points de victoire de fin de partie. Il s’agit donc d’une sorte de concours à kikalaplugrosse sur base de bluff. Le jeu n’est composé que de cartes dont la direction artistique est bien évidemment un copié-collé de celle de Dungeon Drop.
Plusieurs pledges sont proposés. Le premier à 16 $ est l’extension Dropped Too Deep elle-même, le deuxième toujours à 16 $ est pour le jeu Tavern Tales, pour 29 $ nous avons le bundle des deux. Pour 44 $ à l’extension vient se joindre le pack superstructure composé d’une surface de jeu de deux playmats quadrillés et de murs pour éviter de semer des cubes dans tout l’appart’, pour 49 $ on vous propose le bundle précédemment cité et le pack superstructure (tarif intéressant donc), et enfin Dungeon Drop Deluxe vient s’y ajouter pour un all-in à 69 $.
Les frais de port sont assez originaux. 8 $ pour une boite, plus 2 $ par boîte supplémentaire et 3 $ par superstructure. Ce qui nous fait pour le all-in, et sauf erreur de ma part, 15 $ (actuellement 149 200/14 500 $ et 2 425 soutiens. Fin le 29 octobre).
Les habitués de cette chronique le savent, j’ai toujours fait preuve d’un amour immodéré pour les early birds temporels. Ou pas. J’aurais aimé vous dire que je craignais que ces early birds temporels plombent la campagne arrivés à leur terme, mais malheureusement cela n’arrivera pas, en tout cas pas comme d’habitude. Parce qu’ils n’ont servi à rien, la campagne n’étant toujours pas financée après 4 jours.
J’en profite pour placer là une petite piqûre de rappel concernant les early birds. C’est une mécanique marketing pour attirer le chaland qui est à double tranchant. Les EB (je vais les appeler par leurs initiales) temporels sont de loin la plus belle fausse bonne idée jamais inventée sur Kickstarter. Parce que l’histoire prouve que ça ne marche jamais, statistiquement parlant. Ou du moins, ça marche dans un premier temps avec un financement acquis généralement rapidement, et dès la fin de la période de grâce c’est la caca… c’est la tata… c’est la catastrophe ! L’un des plus gros mystère du moment pour moi tient au fait que des éditeurs utilisent encore cette roulette russe avec 5 balles dans le barillet.
Non, les seuls EB qu’une loi devrait autoriser sont ceux qui sont limités en nombre, nombre calculé pour qu’ils mènent au financement demandé. Une fois ces EB terminés, la campagne embraye ainsi sur une dynamique basée sur le financement atteint et le début du déblocage des stretch goals.
Bon, on discute, on discute, mais avec tout ça on a toujours pas parlé du jeu. Parce qu’il y a un jeu tout de même. Et un fort sympathique ma foi.
Chaque joueur part avec un héros représenté par une plateau auquel on va accoler de chaque côté un autre petit plateau d’équipement. Six emplacements en tout pour du matos qui va bien entendu pouvoir monter en puissance au fil de la partie. Les héros (six de base, un dans l’extension et d’autres potentiellement en stretch goals) ont chacun des sorts qui leur sont propres. Le donjon est matérialisé par un deck de monstres. Si j’ai bien tout compris, le jeu consiste à choisir si on va latter du streumon ou un autre joueur. Les victoires rapportent du loot qui va permettre d’améliorer son héros. Les batailles se font par des dés et la mécanique principale en est la fine gestion.
Bien sûr, c’est un peu plus complet que cela. Je ne vous cache pas que je n’ai pas cherché à lire le livre de règle complet, mon anglais et plus encore mon espagnol me rendant la tâche pénible. En tout cas, nous sommes sur un jeu assez léger, du genre idéal pour initier des enfants ou des non joueurs aux joies du dungeon crawling. Cet aspect est renforcé par la direction artistique dont les illustrations ne dépareilleraient pas un livre pour enfants. Assez grands quand même, les enfants.
Je vous ai livré les tarifs des pledges en début d’article, ils sont corrects si on prend en compte le fait qu’il s’agit d’un jeu de près de 200 cartes (plus de 260 avec l’add-on) avec 80 dés et tout le reste. On est donc dans les prix du marché je dirais. Mais malheureusement, ce prix est psychologiquement trop élevé par rapport à la catégorie dans laquelle se classe le jeu, celle des jeux légers. Je pense que le tarif est d’environ une quinzaine d’Euros trop élevé, et à mon avis les 80 dés n’y sont pas pour rien.
Quoi qu’il en soit, la campagne ne décolle pas, et ce ne sont pas les frais de port qui aident. Ces derniers sont dans la moyenne haute de ce qui se pratique et de plus assez flous, de 18 à 23 € pour la boîte de base et de 20 à 25 € avec l’add-on en plus. Si le le financement venait à être atteint, ce dont je doute de plus en plus, une version française serait potentiellement disponible. Si le stretch goal adéquat est débloqué… (actuellement 15 200/25 000 € et 323 soutiens. Fin le 29 octobre).
Ils débarquent cette semaine
Reboot d’un jeu de stratégie et de mémoire pour deux joueurs. Un jeu abstrait qui bénéficie d’une belle réalisation.
Jeu d’aventure narratif à base de pose de tuiles, avec un thème totalement pompé sur librement inspiré de Stranger Things.
: Désigne les campagnes conseillées par Shanouillette. : Désigne les campagnes conseillées par Gougou69. : Désigne les campagnes dont tout ou partie des éléments sont en français. € : Désigne les campagnes particulièrement intéressantes sur le plan financier. : Désigne les campagnes que nous déconseillons fortement.Légende des symboles utilisés
Le lexique du participatif
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seb 12/10/2020
Hello !! Dommage que la campagne de Soulgivers soit passé sous vos radars. Ça reste peut être un projet sans grande prétention (on est loin du succès de certains jeux) mais la petite équipe italienne de chez Gravity Games a le mérite de proposer un jeu au design très alléchant et de gérer sa campagne en étant à l’écoute des contributeurs. Plus que quelques heures pour participer si ça intéresse : https://www.kickstarter.com/projects/1956968049/soulgivers/description
Gougou69 13/10/2020
Comme d’habitude, ce n’est pas tellement qu’elle est passée sous les radars mais plus que je dois faire des choix. Et elle n’a pas été choisie. Mais merci de la mettre en avant ici, cette section des commentaires est en partie là pour ça.
seb 13/10/2020
C’était pour la formule, au final il s’avère qu’il n’a pas été mention du jeu dans les derniers articles et c’est simplement ceci que je déplore. Mais après je comprend tout à fait vu la pléthore de projet en cours, il faut faire un choix. Dommage quand même, les illustrations notamment ont vraiment de la gueule, ça change de ce qu’on voit trop souvent. Bonne continuation !! ; )
Jahz 12/10/2020
coopératif (donc jouable en solo)
–> non, il faut arrêter avec ce raccourci 🙂
Ca peut être complètement le cas (Aeon’s end, Spirit Island par exemple), partiellement le cas avec adaptations (Gloomhaven), ou pas du tout le cas (Hanabi)
Gougou69 13/10/2020
Oui, c’est vrai mais enfin… Les jeux coop non jouables en solo ne sont pas légion. Donc c’est un raccourci qui ne me paraît pas aberrant.