Participatif, la sélection naturelle N° 155 du lundi 23 novembre 2020
N° 155
Salutations ludico-participatives !
► Ainsi que Shanouillette vous l’a expliqué dans la dernière chronique (réalisée de main de maîtresse par elle-même herself), quelques évènements d’ordre privé m’ont éloigné du clavier quelques temps. Je ne vous cacherai pas qu’à l’heure actuelle, et comme depuis un certain temps, le nerf de la guerre n’est pas pour moi l’argent (encore que…) mais bien plutôt le temps, dont je manque cruellement !
J’ai quand même réussi à en rassembler assez pour vous pondre une chronique, même si je suis bien conscient qu’elle est très loin d’être ce que j’ai proposé de plus exhaustif. À ma décharge, outre le problème du manque de temps, il faut avouer qu’il n’y a pas beaucoup de projets qui me fassent vibrer ces jours-ci !
Je sais que vous êtes de plus en plus nombreux (et je vous en remercie du fond du cœur, sincèrement) à attendre ma prose chaque semaine, aussi je vous présente par avance mes excuses pour cette chronique réalisée a minima. Je vous promets de faire mieux à l’avenir (tout en vous mettant en garde car c’est bien connu, les promesses n’engagent que ceux qui y croient).
Bonne lecture, à la semaine prochaine (ou celle d’après 😉 )
et surtout continuez à faire attention à vous !
► Il est des jeux dont les esprits chafouins pourraient a priori se demander s’ils ne sont pas le résultat d’un opportunisme déplacé de la part de leur auteur et éditeur. Virus Wars par Unfriendly Game (un nouvel éditeur français, ainsi que son nom ne l’indique pas) est sans conteste le client idéal et on pourrait ergoter sans fin sur le bien-fondé de la présentation d’un tel titre en de telles circonstances. Sauf que ce serait oublier un peu vite que développer un jeu ne se fait pas en 15 jours, et en présenter un avec une direction artistique aboutie encore moins.
Et de fait, Virus War était sur les rails bien avant le COVID (désolé, j’arrive pas à dire « la » [Ndlr – pas de soucis, nous non plus]) et au lieu de le vouer aux gémonies on pourrait même à l’inverse louer son aspect potentiellement cathartique puisque, vous l’aurez deviné, il va s’agir entre autres de bousiller des virus. Sauf qu’on est soi-même un virus !
Jouable en pur compétitif ou en équipe, le but du jeu est de rester le dernier virus en vie. Pour cela il faudra chercher à ennuyer le plus possible les autres virus, soit les autres joueurs, et bien évidemment les éliminer tous.
L’ensemble fonctionne avec des cartes de différentes natures. Nous avons des cartes Chiffre (de 1 à 5) qui vont permettre de jouer, en les associant en fonction de leur valeur respective, certaines des cartes d’Attaque, de Soin, d’Action, de Piège et enfin de Chance. Chaque joueur commence avec une main aléatoire de 6 cartes et 50 points de vie. À chaque tour, il est possible d’effectuer une seule action entre piocher une carte et passer son tour ou jouer certaines de ses cartes en main.
Les cartes d’Attaque font perdre des points de vie, et certaines d’entre elles d’une façon un peu originale. Combinées à une ou plusieurs cartes Chiffre pour arriver à la même valeur (une carte Attaque de valeur 5 jouée avec une carte Chiffre également de valeur 5, ou deux de valeurs 3 et 2 par exemple) elle provoquent la perte à chaque tour, si non soignées par des cartes Soin entre temps, d’un nombre de points de vie équivalent à leur valeur.
Les cartes Soin fonctionnent de la même façon, mais il faut réunir en un ou plusieurs tours la valeur de l’attaque pour en éliminer les effets.
Les cartes Action ont des effets qui vont mettre un peu de chaos dans la partie, les cartes Piège vous font perdre des points de vie et a contrario, les cartes Chance vous permettent d’en gagner.
Je vous ai globalement décrit tout le jeu. Vous l’aurez compris, il s’agit d’un gameplay léger, limite jeu d’ambiance. Son indiscutable point fort s’avère pour moi sa direction artistique de toute beauté, avec de superbes illustrations parfaitement adaptées au thème décalé et qui en dédramatisent complètement le propos, aspect non négligeable en ces temps troublés.
Plusieurs pledges sont proposés, et c’est peut-être avec eux que le bât blesse. Le premier, à 35 € pour la boîte de base pourrait n’appeler aucune critique si ce n’est qu’il n’est nulle part pas indiqué qu’il intègre les stretch goals (alors que c’est bien précisé sur la page de campagne dans la partie qui détaille les pledges). Combien de backers potentiels n’auront pas cliqué à cause de cette imprécision ? On ne le saura jamais.
Si avec le deuxième pledge on est bien certain d’avoir les stretch goals, les 14 € demandés en supplément sont assez discutables puisqu’ils concernent concrètement 5 cartes, un dé spécial et un jeton premier joueur plus des bricoles comme un marque-page et une planche d’autocollants.
Le troisième pledge justifie lui parfaitement son tarif de 89 € avec un matériel luxueux tels les magnifiques standees en acrylique, les tapis néoprènes individuels et la tour à dés et de quoi jouer à 10 (!!). Si un tel prix peut paraître un tantinet disproportionné pour un jeu de ce calibre, qui pourrait parfaitement n’être qu’un jeu composé de cartes et de quelques jetons sans aucunement détériorer l’expérience de jeu, il n’empêche que ce pledge Deluxe est tout autant choisi que celui de base. Alors…
Est-ce le thème qui ne passe pas en cette période de pandémie, mais force est de constater que la campagne rame et a du mal à trouver son financement. Mais cela devrait le faire sur la longueur, reste à savoir dans combien de temps.
À noter qu’un effort conséquent a été fait sur les frais de port, limités à 6 € pour la France, quel que soit le pledge (actuellement 8 900/10 000 € et 120 soutiens. Fin le 05 décembre).
► Encore un jeu français ? OK ! Voici The Specialists par Explor8, un autre petit éditeur français (composé du couple Anne-Catherine et Dimitri Perrier, par ailleurs co-auteurs du jeu avec Marco Canetta et Stefania Niccolini) dont il s’agit là du deuxième projet après Big Monster, correctement financé par 440 soutiens au printemps 2018.
Qu’est-ce donc que ce The Specialists ? Vous allez endosser les atours d’un chef de gang spécialisé dans les casses qui va devoir embaucher des spécialistes ou simplement les payer en “one shot” pour qu’ils exercent leurs talents en votre faveur et dévalisent des lieux propices à de gros gains, et ce dans plusieurs régions du monde.
Concrètement, il s’agit d’un jeu de gestion de dés. Du pool de dés dont le nombre dépend de celui des joueurs, il va falloir à son tour en choisir un pour potentiellement recruter un spécialiste (et bénéficier ainsi désormais à chaque tour de ses capacités, lesquelles peuvent être augmentées en recrutant d’autres spécialistes) ou en activer les capacités afin de réaliser un casse.
Le jeu s’arrête au bout de 12 tours ou lorsqu’un joueur réalise son septième casse, le joueur le plus riche remportant la partie. Bien entendu, le bref résumé des mécaniques que je viens de vous faire est fort incomplet, le jeu est un peu plus subtil que cela et je vous invite donc à visionner le Ludochrono de Mathieu qui résume tout très bien, encore mieux mais plus long, le Tutovox de Fanny grâce auquel vous saurez absolument tout.
Au-delà de son gameplay malin, le point fort du jeu est aussi sa direction artistique. Les illustrations de la très talentueuse et très lyonnaise (ceci expliquant certainement cela ;-p ) Christine Alcouffe sont juste superbes et surtout collent parfaitement à l’ambiance décalée qui dédramatise parfaitement le thème (oui je sais, j’ai dit la même chose pour Virus War un peu plus haut, mais je n’y peux rien si c’est bien ainsi dans les deux cas). La petite extension de 6 cartes offerte dans le “gros” pledge est elle aussi dans la même veine, mais cela se comprend aisément quand on ajoute qu’elles sont l’œuvre de Pierô. C’est qu’on aime le beau chez Explor8, et qu’on se donne les moyens de ses ambitions.
Puisque je parle des pledges, allons-y gaiement. Deux sont disponibles, la boîte de base pour 40 € et la version Deluxe pour 60 €. 50% de plus certes, mais justifiés par le remplacement des 28 marqueurs de gang par des jetons de poker et par l’ajout d’un vrai-faux diamant en plastique en guise de jeton premier joueur ainsi que, comme mentionné plus haut, d’une mini extension de 6 cartes ajoutant astucieusement une asymétrie de départ en donnant à chaque joueur un bras-droit aux capacités uniques. On pourra cependant regretter que cette mini extension ne soit pas disponible en add-on à un prix modéré et que du gameplay a priori ma foi fort intéressant soit ainsi réservé au pledge le plus cher.
On remarquera toutefois que là encore un effort sensible a été consenti sur les frais de port, limités à 7 € quel que soit le pledge. Ha ! Et bien sûr, c’est en français (actuellement 43 700/10 000 € et 665 soutiens. Fin le 12 décembre).
► Rulebenders par Game Brewer a fait beaucoup parler de lui avant même le début de la campagne par son thème, pour le moins original et prometteur.
En effet, il propose aux joueurs de voyager dans le temps et de vivre une aventure au sein de six univers bien différents (mille et une nuit, pirates, zombies, préhistoire, SF et med-fan) mais surtout choisis par eux en début de partie (on en choisit quatre sur les six). De plus, les règles du jeu peuvent être modifiées par les joueurs au fur et à mesure de l’avancée de la partie, chacun essayant bien évidemment de les influer dans le sens qui l’arrange.
Cette mécanique se traduit par, au tour de chacun des joueurs, des cubes posés sur certaines zones du plateau pour y obtenir des majorités ou par des cartes jouées pour en déclencher les effets (avantages temporaires ou permanents, blocage d’attaques, etc). Il est assez difficile de se rendre compte de ce que peuvent apporter ces mécaniques en termes de plaisir de jeu, et je pense que ce fait explique le succès relatif de cette campagne.
Le talent de Naïade, l’auteur talentueux des illustrations, permet à la direction artistique d’être des plus agréables visuellement, là où le thème général (la manipulation d’une machine bizarre) aurait pu la faire tomber dans la SF facile.
Deux pledges sont proposés : le premier à 65 $ et le second, qui ajoute des pièces métal et 6 figurines correspondant aux six univers du jeu, est à 95 $. Tarifs auxquels il faut ajouter 15 $ de frais de port pour la France.
À noter tout de même que le jeu est disponible en français (actuellement 77 000/60 000 € et 800 soutiens. Fin le 11 décembre).
Jeu de simulation historique de lutte sociale où vous incarnez des travailleurs migrants à New York en 1910 qui tentent de survivre dans des conditions très dures, que ce soit chez eux ou au travail. Prêts à faire face au patronat qui en veut toujours plus ?
MARC THIBOUT 23/11/2020
a priori carnegie c’est le 25
Gougou69 23/11/2020
Il est fort possible que ce soit le cas, les dates de lancement des campagnes sont souvent fluctuantes.
Chips 23/11/2020
Merci pour ta chronique hebdomadaire Gougou, on ne le dit pas assez. J’ai beau traîner régulièrement sur Kickstarter pour voir se qui se fait par pure curiosité, je guette toujours tes articles le lundi/mardi !
Gougou69 23/11/2020
Merci surtout à toi pour ta fidélité !
Finkel 23/11/2020
Merci pour l’article !
Gougou69 23/11/2020
Tout le plaisir est pour moi !
Unfriendly Games 23/11/2020
Un grand merci pour cet article, qui résume très bien Virus War.
Gougou69 23/11/2020
Merci, content que tu sois satisfait.
Dim 23/11/2020
Merci pour l’article et la belle présentation de The Specialists ! 🙂
Gougou69 23/11/2020
Merci bien !
Kyojin 23/11/2020
je continue à pledger La Sélection Naturelle. Merci Gougou
Catartyk 24/11/2020
Merci Gougou, je viens peu ici mais merci pour le petit mot sur chat pardeurs