Participatif, la sélection naturelle du 17 avril 2018
N° 62
Salutations ludico-participatives !
► Je vais commencer par un petit « warning ». D’aucuns (et je ne doute pas qu’ils seront nombreux) trouveront que le nombre de projets chroniqués cette semaine est faible par rapport à celui des campagnes actuellement en cours, sur Kickstarter ou ailleurs. Je n’aurai qu’une seule réponse : c’est vrai.
Pour faire court et simple, en ce moment ma vraie vie à moi que j’ai est très prise par mon boulot, et ceci ajouté à des PMA (Petites Merdes Annexes en langage courant) m’interdit d’accorder à cette chronique le temps qui devrait lui être dévolu. Du coup, une seule alternative : soit je fais court, soit je ne fais pas du tout. J’ai préféré la première solution.
Dans le même ordre d’idée, il est évident, en conséquence de ce que j’ai écrit plus haut, que des campagnes plébiscitées par certains d’entre vous ne sont pas chroniquées. Je m’en excuse bien évidemment platement. Mais comme j’ai du faire des choix encore plus drastiques qu’à l’habitude, il y aura forcément des déçus.
Cette situation ne devant pas vraiment s’arranger avant la mi-mai, je vais tout de même essayer de recentrer mon travail autour des campagnes que j’estimerai viables, c’est-à-dire qui auront financé ou seront à même de le faire rapidement. Bien sûr, ce faisant je passerai certainement à côté de projets intéressants même si non financés, mais il faut parfois savoir faire des choix.
► Quitte à me saborder moi-même un peu plus ( 😉 ) je vous invite à aller jeter un œil sur la chronique hebdo de Thierry sur Cwowd. Il y a écrit un édito sur les jeux de société à licence sur KS de tout premier ordre.
Je vous souhaite une bonne lecture, et vous dis « À la semaine prochaine ! ».
Ça s’est passé la semaine dernière…
Les lancements de campagnes
Beneath par Dark Hands Games
Après avoir été repoussée à de multiple reprises au point d’en devenir une nouvelle arlésienne de Kickstarter, la campagne de Beneath par Dark Hands Games a été enfin lancée. Enfin… Faut le dire vite. Ce n’est pas comme si le jeu n’était attendu par personne, hein. Et au vu de la page de campagne, la seule chose qui me vient à l’esprit est : tout ça pour ça !?
Tous ces reports de lancement pour, au final, se retrouver avec la campagne d’un jeu moche (sauf les figurines, qui sont très bien. Mais le reste… 😯 ) au montant de financement ridiculement élevé. Hors ces considérations, peut-être le jeu est-il bon, mais il est difficile de s’en rendre compte au vu de la façon dont son gameplay est présenté.
Enfin bref, le lancement a été sans surprise, c’est-à-dire catastrophique. La suite est logiquement à l’avenant, un seul soutien ayant été gagné sur les 4 derniers jours. C’est dire si DHG peut tout de suite arrêter les frais et songer au reboot (actuellement 8 749 / 85 000 £ et 124 soutiens. Fin le lundi 14 mai à 17h56).
Tour Operator par Keep Exploring Games nous amène un peu de fraîcheur par l’originalité de son thème. Les joueurs sont les gérants d’une agence de voyage et doivent… la gérer.
L’éditeur est néerlandais, et il s’agit là de son troisième jeu sur Kickstarter, les deux premiers ayant jouis d’un succès que l’on qualifiera de… confidentiel.
La première chose qui frappe en ouvrant la page de la campagne de Tour Operator est la direction artistique. C’est gai, coloré, les illustrations sont tout à fait correctes et l’ensemble a un petit arrière-goût de vacances qui sied fort bien au jeu.
D’ailleurs, qu’en est-il du jeu justement ? Vous devez donc gérer des touristes et les satisfaire au maximum afin d’avoir l’agence de voyage avec la meilleur renommée.
Un tour de jeu s’articule en 6 phases :
- Les touristes dont le séjour est terminé quittent votre hôtel (épuration du plateau de jeu individuel)
- De nouveaux touristes se présentent à votre agence (draft de cartes pour en garder 4 au final)
- Avant de prendre en charge les touristes, il faut tout préparer, comme nettoyer les chambres et les avions, faire en sorte que les avions puissent décoller, etc (lancés de dés et gestion des résultat + utilisation optionnelle de cartes employés)
- Il est temps d’emmener les touristes à destination (choix des avions en fonction de la classe de confort désirée par les touristes, choix d’une ville destination)
- Installation des touristes dans leurs chambres (là encore en fonction du confort exigé par ces derniers)
- Proposer des activités aux touristes tout en faisant diminuer l’impatience de ceux qui n’ont pas pu partir.
Les mécaniques du jeu sont donc à base de draft et surtout de gestion de ressources. C’est simple et de bon aloi.
Malgré ses qualités, Tour Operator peine à trouver un financement qui devrait être malgré tout effectif sous peu. En effet, il manque moins de 1 000 € pour ce faire à l’heure où j’écris et si la faible dynamique ne s’effondre pas (voire même s’améliore, ce que l’on peut souhaiter) cette somme devrait être gagnée en deux ou trois jours. Espérons alors que nous assisterons à un vrai démarrage (actuellement 9 100 / 10 000 $ et 200 soutiens. Fin le samedi 28 avril à 20h00).
C’est le printemps, les petits oiseaux gazouillent et sautillent de branche en branche, les journées rallongent malgré ce satané de changement d’heure… et le Zombicide nouveau de CMON arrive : Zombicide Invader de son petit nom. Une news Ludovoxienne est parue sur le sujet par ici.
Sixième itération de la licence, c’est cette fois dans l’espace que ça se passe, et ce sera certainement celle qui va faire le plus couler d’encre virtuelle. Car ce Zombicide là est une vraie rupture dans la gamme. Non pas par son gameplay, toujours aussi accessible mais qui propose quelques nouveautés (mold, possibilité de concentration des tirs, différence entre intérieur et extérieur avec impossibilité de sortir sans réserve d’oxygène, profils de protagonistes…) mais par son thème, qui est ce qui provoque les plus nombreux questionnements et remarques.
Un Zombicide sans vrais zombis (là, il s’agit de monstres de l’espace) a-t-il une raison d’exister en tant que tel ? Etait-il obligatoire de pomper autant le look des personnages de Warhammer 40K ? Hors considérations économiques évidentes, était-il judicieux de laisser les illustrations à Adrian Smith (qui montre du coup que, à l’instar de The Mico, il est plus à l’aise sur du medfan que sur de la SF) ? Tant de questions qui ne trouveront jamais de réponses définitives, tant elles sont dépendantes de la sensibilité de chacun.
En fait, le constat est simple. Soit on aime la SF et la direction artistique du jeu et on tient là un dungeon crawler dans l’espace accessible et fun, soit on aime pas la SF et il y a les précédents Zombicide pour éventuellement nous satisfaire. Mais qu’on l’aime ou pas, impossible de nier que ce Zombicide là bénéficie de tout le savoir-faire acquis par CMON.
Les illustrations, si elles font débat quant à leur qualité par rapport à leur auteur, sont tout de même réussies et si elles n’étaient pas signées par Adrian Smith, nul doute qu’il y aurait beaucoup moins de monde pour trouver à y redire. Idem pour les figurines. Certains vont trouver les sculptures pas assez fidèles aux illustrations, d’autres trop statiques, d’autres pas belles… On le sait, sur une campagne le nombre de mécontents est proportionnel au nombre de backers. C’est la rançon du succès. Quoi qu’il s’en dise, et comme toujours avec CMON, les figurines sont globalement de très bonne qualité. On n’est pas au niveau d’un Blood Rage ou d’un Rising Sun, mais ce sont plutôt ces deux jeux qui ont des figurines d’une qualité réellement exceptionnelle.
La campagne, également, est du CMON tout craché. On regrettera en premier lieu le retour du pledge d’appel à 100$ et du « vrai » à 150$. Nous, on aimait bien le pledge unique à 120$ de Hate et Zombicide Green Horde, et encore plus celui à 100 $ de Rising Sun 😉 ! Et bien entendu, avec le succès viennent les stretch goals : des figurines, des figurines, voire même… des figurines. Des figurines de nouveaux héros, de monstres supplémentaires, de monstres aux sculptures alternatives, en très grande partie « KS Exclusives » (23 sur 26 !) et surtout, surtout, pleines de clins d’œil qui caressent le geek dans le sens du poil : Alien, Matrix, Retour Vers Le Futur, Star Wars, Battlestar Galactica, et j’en oublie sûrement.
Même le déroulé de la campagne est du CMON pur jus : financé en 15 minutes, le million de dollars au bout de 21 heures de campagne, les 10 000 soutiens en moins de 6 jours et une dynamique stabilisée à largement plus de 300 soutiens quotidiens. Dans ces conditions, on aura beau faire le parallèle avec les résultats des campagnes des précédents Zombicide et quels que soient les enseignements de cette comparaison, Invader va une nouvelle fois être un gros carton. Moins que les autres ? Possible, mais qu’importe au final. La seule chose à retenir, c’est que le backer va largement s’y retrouver, en tout cas s’il reste sur un pledge sec, sans add-on (actuellement 1 350 500 / 250 000 $ et 10 255 soutiens. Fin le vendredi 4 mai à 02h00).
Alakazoo est le quatrième jeu des polonais de Creativemaker LLC après Galaxy of Trian, son extension New Order et The Valley of Alchemists, chacun d’entre eux ayant eu leur petit succès sur Kickstarter.
On reste dans le même trip que The Valley of Alchemists avec un thème tournant autour de la confrontation entre sorciers dans un tournoi de magie.
Le but de chaque participant à ce concours est de faire apparaître le premier une créature fantastique en réunissant 18 runes sur les 9 parties du portail magique qui lui a été attribué.
Le jeu est clairement estampillé « familial » et il ne faut pas s’attendre à un gameplay brise-neurones. Il s’agit, grâce à des jets de dés, de gérer les cartes représentant les parties de la créature que l’on veut invoquer, de chercher à acquérir les runes nécessaires à l’activation de chaque partie de son portail, puis de les activer grâce à des jetons de puissance magique. Le jeu est annoncé à partir de 10 ans, et cela se voit.
Cela se voit d’autant plus que la direction artistique est elle-aussi axée sur cette frange de la population. Les illustrations sont enfantines, mais toutefois très jolies. Mentions spéciales aux créatures à invoquer qui sont aussi originales que bien dessinées.
Au regard du positionnement du jeu, je vous aurais bien dit que le tarif de la version Deluxe est peut-être un peu élevé, quoique tout à fait justifié par le matériel proposé, mais comme la version de base a été choisie par seulement une petite poignée de soutiens, je vais prudemment me taire.
La campagne peine à financer. Certainement la faute au type de jeu familial mais aussi à l’énorme choix disponible en ce moment sur Kickstarter qui oblige forcément à des arbitrages de la part des soutiens. Cela devrait le faire sur la longueur si la dynamique, loin d’être mauvaise avec environ 25 soutiens quotidiens, se maintient voire, pourquoi pas, s’améliore (actuellement 6 800 / 11 111 $ et 127 soutiens. Fin le vendredi 27 mai à 06h00).
Helios Expanse par Greenbrier Games est un 4X spatial, œuvre de Shawn MacLeod, annoncé pour des parties rapides d’environ 1 heure pour 2 à 5 joueurs.
Comme dans tous les jeux du genre, il va vous falloir aller explorer la galaxie pour y découvrir les planètes qui vont bien, les conquérir, les exploiter pour en tirer des ressources que vous utiliserez à bon escient, à savoir pour aller mettre sur le museau des autres joueurs afin de leur faire voir « c’est qui le patron ». Tout cela à travers des mécaniques de gestion de main, contrôle de zones et de programmation pour les actions et les déplacements.
La direction artistiques est, comme souvent pour un jeu se déroulant dans l’espace, à forte tendance bleutée, sur une palette de tons assez large. Je trouve le plateau de jeu (recto-verso) très réussi, mais je n’en dirais pas autant des cartes qui sont par trop sobres et d’une seule couleur dominante à mon goût. Mais mon avis à cet égard est, par nature, subjectif.
Greenbrier a pris le pari de proposer un jeu « fini », à savoir qui n’évoluera qu’à la marge, au cours d’une campagne de 8 jours seulement et qui ne propose aucun add-on ni stretch goal.
Si, en agissant de la sorte, le but était de provoquer chez le backer une sorte de sentiment d’urgence propice au pledge compulsif, c’est un peu raté. Un peu beaucoup complètement même. En effet, on ne peut pas dire que les clients se bousculent au portillon. Au moment où nous mettons cette chronique sous presse, il manque encore un quart du financement, mais qui devrait facilement être trouvé d’ici la fin des trois jours de campagne qui restent (actuellement 3 800 / 5 000 $ et 89 soutiens. Fin le vendredi 20 avril à 20h55).
L’originalité est de plus en plus rare dans les mécaniques des jeux de plateau. Aussi, lorsqu’un titre en fait preuve plus qu’à l’accoutumée, on a tendance à se pencher sur son cas, quel que soit le thème. Quand celui-ci est également original c’est avec encore plus d’attention que l’on s’en préoccupe. The Faceless par Alter Ego Games, un nouvel éditeur italien, est un jeu coopératif qui aura, quoi qu’il arrive, réussi le petit exploit de présenter à la fois un thème et des mécaniques rarement vues.
Le thème tout d’abord :
Une entité ténébreuse, Billygoat, capture les enfants depuis des siècles et efface leurs souvenirs pour se nourrir de leur âme. Les joueurs incarnent des enfants qui, grâce à une boussole, vont devoir essayer de retrouver leur ami Ethan. Ils vont descendre dans le Duskworld, le monde de Billygoat, y trouver et rassembler les souvenirs éparts d’Ethan et le ramener dans notre monde.
Si la mécanique principale du jeu est assez simple, elle est peu aisée à expliquer. Chaque joueur est représenté par une figurine dont le socle est aimanté. Les déplacements sont fonction d’une boussole dont la direction qu’elle indique varie en fonction de la position des figurines. Les mouvements de ces dernières étant gérés par des cartes, il faut donc une bonne dos de concertation entre les joueurs pour arriver à aller là où il est nécessaire d’aller. Pour de plus amples explications, je vous renvoie à l’article d’Umberling qui a pu tester le jeu en avant-première (sur une version proto, précisons-le).
Tout cela paraît bel et bon, mais qu’en est-il du matériel ? Et bien, il semble qu’il ait bénéficié lui-aussi de tous les égards. Je vais faire court : tout, du plateau de jeu en passant par les illustrations et les figurines, tout est à mon goût magnifique. Peut-être un peu trop vert pour moi (je hais le vert), mais tout de même magnifique. Alter Ego a pris le parti de mettre d’entrée dans la boîte le matériel avec une qualité maximum et de ne pas la « découper » en stretch goals.
Du coup, ces derniers sont certes peu nombreux, mais sont tous orientés vers de la rejouabilité ou de la variation de gameplay. Position tout à fait honorable à mon sens. Une extension offerte est même en train d’être débloquée, qui ajoute visiblement encore de la rejouabilité puisque Billygoat se voit doté de minions, sortes de lapins en l’occurrence plus méchants que crétins, dont on se doute qu’ils ne sont pas là pour faciliter le travail des joueurs.
On le sait, l’originalité ne paye pas toujours, même associée à un beau jeu. Mais dans le cas qui nous occupe, elle a payé, et bien même. Largement financé au premier jour par plus de 500 soutiens, la campagne se dirige tranquillement vers un financement à trois fois, et ce à peine quatre jours après le lancement. La dynamique à suivre est excellente avec plus de 300 soutiens au deuxième jour, surtout si l’on considère que la campagne a été bêtement lancée à l’orée du week-end, qui est loin d’être la période idéale pour ce faire, et c’est un euphémisme. Les 1 000 soutiens viennent même d’être franchis. La règle sera en plusieurs langues, dont le français. Le matériel est totalement sans texte (actuellement 61 500 / 20 000 € et 1 050 soutiens. Fin le vendredi 20 avril à 20h55).
Suivi des campagnes précédemment lancées
Les campagnes de Kartoffelkrieg par Corey Wright et Rice Dice par APE Gamer n’ont toujours pas réussi à trouver leur financement. Tout n’est pas perdu, les deux sont aux environs des 3/4 de leur objectif.
La campagne de HEXplore It : The Forests of Adrimon par Mariucci J. Design est entrée dans le ventre mou, avec une petite vingtaine de soutiens par jour en moyenne. Ceci dit, ce sont tout de même plus de 1 500 contributeurs qui ont, à une semaine de la fin, financé la campagne à plus de 65 fois, excusez du peu ! Des extensions ont été débloquées, des figurines également, rendant le choix des pledges un tantinet complexe. Du coup, si l’anglais ne vous fait pas défaut (il y a des kilomètres de texte sur le matériel) un seul choix raisonnable : le all-in à 172 $ 😉 ! (actuellement 185 800 / 28 000 $ et 1 530 soutiens. Fin le mardi 24 avril à 01h00).
Unbroken par Artem Safarov continue sur le chemin de son insolent succès ! La dynamique a commencé à baisser, mais on reste tout de même à plus de 250 soutiens quotidiens. Je connais une paire de porteurs qui aimeraient baisser dans ces conditions là, d’autant plus que les 10 000 soutiens viennent d’être franchis.
Mais Artem ne se laisse pas entraîner et pond des stretch goals tout à fait raisonnables, ce qui laisse à penser qu’il maîtrise ses coûts et ne met pas bêtement en péril son après-campagne en promettant « monts et merveilles ». Ce sont donc de nouveaux monstres, héros, des aides de jeux diverses, de l’amélioration de matériel en veux-tu en voilà, en bref, de quoi rendre le jeu encore plus désirable. Et toujours pour moins de 25 € FdPIn. Règle et PnP en français (actuellement 362 600 / 14 000 $ et 10 100 soutiens. Fin le mercredi 25 avril à 16h00).
Maximum Apocalypse : Gothic Horrors par Rock Manor Games devrait finir par faire aussi bien, voire mieux, que la campagne de la boîte de base dont cette extension est issue, ce qui est assez remarquable. La dynamique continue de se maintenir autour d’une trentaine de soutiens quotidiens, ce qui est plutôt pas mal, surtout en cette période surchargée en projets de qualité sur Kickstarter. La campagne est désormais financée à 10 fois, à un peu plus d’une semaine de la fin. À noter que Biskotte, un fan du jeu, a décidé de réaliser une traduction en français fanmade de la règle du jeu et de son extension, disponible dans sa version 1 sur le forum de Cwowd, plus précisément ICI (actuellement 147 200 / 14 000 $ et 2 600 soutiens. Fin le jeudi 26 avril à 17h00).
40 Thieves par Jackbro Playful Creation a enfin obtenu son financement la semaine dernière. Mieux vaut tard que jamais. Si cela ne lui a pas procuré de coup de boost, au moins la campagne est-elle restée stable, autour de la quinzaine de soutiens par jour. Ce n’est certes guère mirobolant, surtout que je pense que le potentiel du jeu est bien supérieur, mais c’est Kickstarter, qui mène au sommets des projets dont on se demande bien ce qu’on peut leur trouver et en laisse d’autres à la traîne qu’on aurait encensés à titre personnel. Le jeu est disponible intégralement en français (actuellement 24 300 / 20 000 CA$ et 380 soutiens. Fin le jeudi 26 avril à 17h58).
Le joli succès continue pour Arena : The Contest par Dragori Games. La campagne approche du financement à 10 fois, malgré un montant de financement assez élevé (même si justifié). Les 35 stretch goals débloqués ont considérablement enrichi et amélioré le jeu (d’autres sont encore à venir) et les 189 $ demandés pour le all-in ne semblent en rien exagérés. Si ce style de jeu est le votre, jetez-y un œil. Seule l’absence de français pourra vous faire hésiter (actuellement 491 000 / 50 000 $ et 3 130 soutiens. Fin le vendredi 27 avril à 02h00).
Après l’engouement des deux premières semaine, la campagne de Lifeform par Hall or Nothing commence à très sérieusement marquer le pas. On a même vu un jour en négatif. Tout n’est pas noir, elle est tout de même financée à plus de deux fois, mais la dynamique au point mort risque fort de plomber les résultats si une reprise n’a pas lieu très rapidement (actuellement 47 600 / 20 000 £ et 980 soutiens. Fin le mardi 1er mai à 00h59).
Crypt par Road To Infamy est l’autre petit projet du moment, avec Unbroken, qui fait la nique aux gros en matière de résultat. Sa dynamique est restée largement au-dessus des 200 soutiens quotidiens et la campagne est désormais financée à rien moins que 36 fois.
Ce qui fait plaisir à voir, c’est que là aussi les porteurs ne se laissent pas griser par le succès et restent plus que raisonnables dans ce qu’ils offrent en stretch goals. Le seul « délire » qu’ils s’offrent est un pledge exclusif à la campagne lorsque les 88 000 $ seront atteints (ce qui ne saurait tarder) qui apportera des cartes dorées et une couverture de boîte alternative. Reste à voir à combien ce pledge exclusif sera proposé. Livret de règles disponible en français en PDF après la campagne (actuellement 53 800 / 250 000 $ et 3 200 soutiens. Fin le mercredi 2 mai à 06h59).
La campagne de Fireball Island : The Curse of Vul-Kar ne veut pas faiblir et se maintient toujours autour des 350 soutiens quotidiens en moyenne. La tripotée de stretch goals débloqués a apporté une extension complète gratuite, une application (absolument pas indispensable) avec plusieurs utilisations et quelques améliorations matérielles. Si vous êtes tentés par le jeu, et sauf à être peintre, ne passez pas à côté de l’add-on des figurines prépeintes a à peine 10 $. À ce prix, même si le résultat n’est pas terrible (ce dont on ne sait rien), ce sera toujours mieux et plus immersif que des figurines multicolores (actuellement 1 560 000 / 250 000 $ et 12 900 soutiens. Fin le vendredi 4 mai à 05h59).
Street Fighter : The Miniatures Game par Jasco Games est aussi un beau succès qui surf sur la nostalgie. Le rythme de plus de 150 soutiens par jour ne faiblit pas, la campagne approche des 5 000 contributeurs et est désormais financée à plus de deux fois (n’oublions pas que le montant de financement est très élevé). Tout va bien dans le meilleur des mondes donc. Reste à savoir ce qui va être réellement livré, la meilleure qualité en prépeint actuellement étant loin de ce que les renders de la campagne nous laissent espérer (actuellement 959 000 / 400 000 $ et 4 860 soutiens. Fin le samedi 5 mai à 06h59).
Vous trouverez une sélection plus importante de projets en cours sur la page dédiée de Cwowd.
Ils se terminent cette semaine
À quelques heures de la fin, la campagne de Dreamscape par Sylex se porte bien. Les stretch goals débloqués ont rendu le jeu encore plus beau et désirable qu’il ne l’était, et cela se sent car le rythme n’a pas réellement faibli avec toujours une bonne trentaine de soutiens par jour en moyenne. Espérons que le rappel des 48 heures permettra de passer le cap des 1 500 soutiens. Le jeu est disponible entièrement en français (actuellement 65 660 / 8 000 € et 1 310 soutiens. Fin le jeudi 19 avril à 23h00).
Sweet Mess par Big Kid Games a passé une semaine un peu bizarre, passant d’une vingtaine à une cinquantaine de soutiens d’un jour sur l’autre, et inversement. La campagne se porte toujours aussi bien, les 1 000 soutiens viennent d’être atteints et les 100 000 $ ne devraient être qu’une formalité avec le rappel des 48 heures (actuellement 96 900 / 30 000 CA$ et 1 070 soutiens. Fin le vendredi 20 avril à 18h17).
Une dynamique particulièrement chaotique depuis plus de deux semaines pour The Awfull Orphanage par Workhouse Games, ce qui n’empêche pas la campagne d’approcher la barre des 1 000 soutiens. Le double du financement ne sera certainement pas atteint, mais le jeu est largement financé et c’est bien ce qui compte pour un premier projet. Le jeu est disponible en français (livraison 3 mois après la version française) (actuellement 44 800 / 30 000 £ et 950 soutiens. Fin le samedi 21 avril à 14h00).
La campagne du seul jeu connu pour lequel être daltonien est un avantage, Dinosaur Island : Back From Extinction par Pandasaurus Games, a continué à bien se porter, et même à très bien se porter ! On est même à la limite du grand portnawak tellement les résultats sont en inéquation avec les qualités intrinsèques du jeu. Sur une campagne de 40 jours, le résultat quotidien le plus faible est de 134 backers et la moyenne depuis le lancement est de plus de 370 soutiens.
Tout cela pour un jeu, certes fort sympathique ludiquement mais sans plus (disons que ce n’est pas la tuerie du siècle) et surtout avec une direction artistique… heu… décalée, dirons-nous. J’ose à peine imaginer le carton intersidéral si Pandasaurus avait obtenu la licence officielle de Jurassik Park !!
En tout cas, la campagne est financée à plus de 58 fois et le rappel des 48 heures s’annonce comme homérique (actuellement 1 468 000 / 25 000 $ et 13 500 soutiens. Fin le samedi 21 avril à 06h59).
À venir cette semaine
Lundi 16 avril
Dungeon Boss, The Board Game par Petersen Games
Un jeu de plateau sans Chtulhu, basé sur une licence de jeu mobile chez Petersen Games ? Intrigué je suis…
Village Pillage (reboot) par Jellybean Games
Un jeu où les joueurs collectionnent les navets peut-il être mauvais ?
Petit jeu de type Action Selection, chaque joueur jouant face cachées deux cartes, une vers chacun de ses voisins. On résout tout en simultané : les fermiers produisent des navets, les armées volent les navets, les murs bloquent les armées et les marchands vous font gagner des cartes ou acheter des navets. On résout donc et on recommence jusqu’à ce qu’un joueur ait trois navets.
Le pledge de base inclut une extension rendant le jeu jouable à 6 joueurs.
Mardi 17 avril
Dual Power : Revolution 1917 par Thunderworks Games
Jeu pour 2 (ou solo), lutte de pouvoir dans la Russie au lendemain de l’abdication de Nicolas II.
Samsara par Oka Luda Editions
Deckbuilder sur fond de karma/réincarnation avec choix entre bien et mal qui se répercute sur les actions futures. Objectif : arriver le premier au nirvana.
The City of Kings (reprint) + Vadoran Gardens par The City of Games
Cette semaine on attendait Vadoran Gardens et son placement de « tuiles » (des cartes carrées en l’occurrence) dans l’univers de The City of Kings, du même éditeur. C’est finalement la semaine prochaine que le reprint de The City of Kings aura l’honneur du Kickstarter avec la possibilité de prendre en addon Vedoran Gardens.
Mercredi 18 avril
Growl par Vigour
Une variation des Loups-Garous à base de cartes en deux phases : chaque joueur prend la carte au-dessus de la pioche et la donne à un autre joueur ; puis à la nuit, déclenchée par la pioche d’une carte spéciale, les joueurs échangent en secret des cartes. Trois cartes morsures et on devient un loup-garou, trois blessures et on meurt. À la fin des trois tours de jeu, les humains gagnent… s’il en reste.
Simple et malin pour un petit jeu d’un quart d’heure jouable à 7 (ou 12 avec deux boîtes).
: Désigne les campagnes conseillées par Shanouillette. : Désigne les campagnes conseillées par Gougou69. : Désigne les campagnes dont tout ou partie des éléments sont en français. € : Désigne les campagnes particulièrement intéressantes sur le plan financier. : Désigne les campagnes que nous déconseillons fortement.Les pledges groupés en cours !
Rappel des pledges groupés en cours sur le forum de Cwowd
On les attend de pied ferme
On les attend de pied ferme
Légende des symboles utilisés
Le lexique du participatif
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FX 17/04/2018
Y’a le lancement de confrontation (classic) sur KS aujourd’hui.
TheGoodTheBadAndTheMeeple 17/04/2018
les fig en plomb de notre enfance ?
TheGoodTheBadAndTheMeeple 17/04/2018
je ne craquerai pas sur Dinosaur Island, malgre le materiel incroyable. Sauf si j’ai l’occasion d’y jouer en late pledge, mais je n’ai pas decelle l’étincelle de mécanique non plus de loin…
Dans ce genre projet il y a un effet revente. Si le jeu fait buzz a sa sortie, la revente sera lucrative… pas mal de monde le sait.
Neanir 18/04/2018
Il a aussi un KS pour une extension de Kitchen Rush avec reprint pour moins cher qu’en boutique… Mais en anglais uniquement. À ce qu’ils disent dans les commentaires, ils ont changé de fournisseur pour les sabliers, qui étaient le principal point de critique.
J’en profite pour complimenter la rubrique, d’autant que j’ai remarqué que ces derniers mois, une bonne touche d’humour s’y est fort bien intégrée et c’est très agréable! (Il y avait quelques pointes déjà mais pas autant.) Peut être es tu de meilleure humeur cette année.
Si vous voulez rendre les rubriques plus complémentaires avec cwowd, vous pouvez choisir des jeux où il n’y a qu’une référence à l’autre chronique. Ca réduirait aussi le travail de chacun (sauf des lecteurs, certes).
Shanouillette 18/04/2018
J’avoue que le reprint de city of kings me fait de l’oeil…
Gougou69 18/04/2018
Merci pour les compliments ! Pour ce qui est de l’humour, je pense avoir trouvé le bon « équilibre » entre ce que j’aimerais mettre et le seuil de tolérance de Shanouillette ;-). Comme je n’ai pas de grands talents d’écrivains, j’en met un peu pour que le texte soit un peu moins barbant. Et puis parce que c’est un peu ma façon d’être. Je sais que certains aiment, d’autre moins, mais je n’ai encore jamais eu de retours vraiment négatifs, alors je continue.
Concernant Cwowd, cette rubrique n’a pas vraiment vocation à être complémentaire de celle de Thierry. Elle l’est de fait, je suis même jaloux toutes les semaines de ce qu’il écrit. Moi je suis plus dans les chiffres, lui sur des infos globales. Chaque semaine je me dis que le mélange des deux pourrait faire un truc vraiment terrible, mais c’est malheureusement impossible pour plein de raisons très valables.
Thierry 18/04/2018
C’est qu’ils connaissent pas bien le Gougou^^. L’animal a accès à mon texte, au moins partiellement, avant publication mais refuse de s’en servir. Et il a bien raison, vu que cela donne deux tons bien différents. Du coup, même pour moi qui suit pourtant bien imprégné des projets, ça donne une lecture intéressante par laquelle je découvre souvent des choses ; l’avantage d’un regard différent.
On pourrait certainement se simplifier la vie en mixant tout ou partie des deux chroniques. Mais ce serait dommage. Et, pour le lecteur, faire la navette de l’un à l’autre n’aurait rien de simple. Sans compter qu’on peut apprécier l’une ou l’autre des « actus » et pas forcément les deux…
Fredovox 18/04/2018
La couv de city of kings est vraiment sympa !
Umberling 18/04/2018
Ouais, j’ai flashé dessus moi aussi.
Oka luda 20/04/2018
Hello. Puisque gougou69 le mentionne dans son article (chouette !), j’en profite pour glisser le lien vers la page KS de Samsara. La campagne démarre bien (finance en 2 heures, 3 SG débloqués), mais tout reste à faire.
Bon karma sur vous 😉