LES PETITS JOUEURS #28 : des souvenirs plein le ciel – super miaou – skyjo junior – mon puzzle aventure

Chaque mois, notre chronique Petits joueurs vous propose plusieurs jeux pour différents âges de l’enfance. Joués entre parents chroniqueurs et enfants.

Maxiloutre : 7 ans, nourri aux cubes en bois par son papa voxien & auteur de jeu, Maxiloutre a commencé à baigner dans les jeux de société dès 2 ans. Jouant principalement à deux avec papa ou maman, il refuse rarement une partie.

Axelosaurus : 4 ans, suit activement son grand frère Maxiloutre dans la découverte des jeux modernes, n’hésite pas à essayer des jeux pour bien plus grand, pour faire comme le frangin.
 
Sim’Meeple est un petit joueur de 7 ans. Il ne joue pas (encore) à Agricola, mais il est tombé dans le chaudron ludique depuis ses 2 ans (bien aidé par son papa). Sortir une boîte de jeu est un vrai plaisir pour lui. Ne pas faire un jeu au retour de l’école ? Impensable. Par contre, si comprendre des règles ne lui pose pas de difficultés, ne pas gagner est encore difficile à accepter.

 

Des souvenirs plein le ciel

Il s’agit d’un jeu de mémoire et de parcours, à partir de 5 ans, crée par le célèbre auteur Reiner Knizia.
Dans ce jeu, vous devrez vous déplacer à travers une grille de cases pour rejoindre les bords du plateau. Pour cela vous aurez le droit de bouger orthogonalement d’une case par une case autant que vous le souhaitez, tant que vous ne restez pas collé sur votre case d’arrivée. En effet, près de 30% des cases sont aimantées et mettront fin au déplacement. Ainsi, à force de tâtonnements, on va mémoriser où se trouvent les tuiles aimantées afin de les éviter et de rejoindre nos objectifs le plus rapidement possible, et surtout avant les autres joueurs et joueuses.
 
Les illustrations sont très réussies, le thème d’évoquer des souvenirs avec nos aïeuls pour les aider à se rappeler de bons moments de notre vie avec eux est touchant.
Mécaniquement, le jeu est très plaisant et efficace. Le mécanisme des jetons aimantés laisse perplexe au moment de l’installation, puisqu’on se rend bien compte que certains pions collent entre eux et sont donc aimantés, mais leur épaisseur ne les trahit pas une fois sur le plateau, et on se fait avoir comme prévu. On essaye de mémoriser les mauvaises cases, mais au bout de plusieurs tours, notre mémoire nous joue rapidement des tours.
 
J’ai aimé également le système de catch up : en effet si on galère au début, enchaînant les enlisements sur les cases aimantées juste par manque de chance, on peut en profiter pour surveiller les déplacements des adversaires, et ainsi pouvoir prévoir nos futurs trajets.
 
Joué avec Axelosaurus et Maxiloutre, respectivement de 4,5 ans et 7 ans, les parties se sont bien déroulées, et ils ont régulièrement demandé à rejouer, même si le thème leur est un peu passé au dessus.
 
L’âge de 5 ans annoncé sur la boite me parait complètement adapté. Axelosaurus a en effet pris beaucoup de plaisir à jouer, mais s’est régulièrement heurté à la contrainte de déplacement orthogonal sur le plateau de jeu, et même après deux parties, il continuait à tenter des déplacements interdits en diagonale. Ça semble peu de choses , pourtant cela fausse le jeu, car l’enfant va de fait découvrir une information impossible à effacer de la mémoire.
 
Au final un jeu très réussi à mon goût, qui n’innove pas tant que ça mécaniquement, mais dont l’édition avec ses jetons aimantés le rend particulièrement efficace et plaisant à jouer.
 
Un jeu de Reiner Knizia
Illustré par Seppyo
Edité par Space Cow
À partir de 5 ans
 

Super Miaou

 
Pour sensibiliser nos p’tits meeples à la mécanique de deckbuilding, il va falloir trouver un petit jeu plus facile que Dominion ou Star Realms (quoi que … Star Realms à 7 ans, ça commence à devenir envisageable). Bref, pour commencer, voici Super Miaou ! Parce ce que Super Miaou, il assure ! (Un point à celui qui a la référence…).
 
Dans Super Miaou, nous avons tout ce qu’il faut pour appréhender la manipulation de cartes à la Deckbuilding. On veut gagner super miaou, qui est la combinaison de 2 cartes : un chat, et sa super cape. Pour cela, on va appliquer les principes de base du deckbuilding : poser des cartes de sa main et en effectuer les effets, acheter des cartes d’achats plus fortes que celle de notre main de départ, gérer sa pioche.
La boîte de jeu est partie prenante du matériel : une partie servira de plateau visuel pour les cartes à acquérir, l’autre servira de poubelle pour les cartes dont on se débarrasse définitivement. Il y a peu de cartes différentes à acquérir, et le tout ne comporte pas de texte.
 
La particularité du jeu est que sa main en début de tour est limitée à 2 cartes, et pour gagner, il faudra avoir un chat et une cape en main lors de sa pioche, et ce sera une victoire immédiate. Cela signifie qu’il va falloir dans un premier temps acquérir des cartes capes et chat, puis, dans un second temps, épurer son deck pour maximiser les chances d’avoir les 2 cartes de la victoire en main. Ceci est un mode de réflexion qui n’est pas forcément trivial pour nos p’tits meeples. En effet, s’ils comprennent bien le concept d’avoir des cartes plus fortes, ils appréhendent moins l’idée de s’en débarrasser après pour avoir plus de probabilité de piocher au même tour les 2 cartes Graal. 
Dans l’ensemble, Super Miaou est sympathique à jouer, mignon, mais un peu limité et répétitif. On est vraiment sur de l’initiation, et il nous tardera vite d’aller sur du plus profond. Mais il faut bien débuter.
 
Un jeu de Guillaume Desportes
Illustré par Olivier Derouetteau
Edité par Space Cow
À partir de 6 ans
 

Skyjo junior

Skyjo junior, c’est la déclinaison enfants du désormais célèbre Skyjo, l’un des jeux ayant le plus gros succès boutique de ces deux dernières années. Je ne suis pas forcément très client de Skyjo, même si j’y ai déjà pas mal joué et que je reconnais sa qualité de jeu accessible à tous et qui sort les gens des Monopoly et consorts. Je n’étais en revanche pas trop pressé de tester cette version junior, mais soit, essayons le.

Coté design pas de surprises, c’est presque aussi laid que sa version originale (on ne remercie pas l’auteur d’être aussi l’illustrateur…). Quelques fruits à signaler tout de même, qui suffisent à satisfaire les enfants, mais ça reste terriblement vilain.

Coté gameplay, on retrouve le cœur du système de Skyjo, le système de jeu du golf et ses actions de piocher/prendre dans la défausse/refuser pour révéler une carte. Ce système simple marche très bien à 5-6 ans, mais le jeu est annoncé 4 ans. Pour mon plus jeune de 4 ans et demi, le système est un peu complexe, il aura tendance à oublier des options de jeu, même après plusieurs parties.

Là où cette version enfants « surprend », en tout cas prend quelques libertés, c’est dans la finalité du gameplay, puisqu’au lieu de chercher à réduire les valeurs de son tableau et à éliminer des colonnes, on cherche à réaliser des colonnes de chiffres identiques, du plus gros chiffre possible. On s’éloigne un peu trop de l’essence de Skyjo, et du plaisir de faire disparaître des colonnes entières.

Quoi qu’il en soit, les enfants ont plutôt aimé. Mon grand de 7 ans lui préfère cependant la version adulte à laquelle il joue déjà. Le plus petit lui le demande régulièrement, car le gameplay étant essentiellement basé sur la chance au tirage, comme la version classique d’ailleurs, ce qui lui permet de gagner régulièrement contre son frère et moi-même.

Skyjo junior fonctionne pas mal, il sait satisfaire les enfants, même si la limite d’âge a été clairement trop réduite pour ratisser large les afficionados du jeu original. Le graphisme reste honteux.

Un jeu de Alexander Bernhardt
Illustré par Alexander Bernhardt
Edité par Magilano
À partir de 4 ans

 

Ludochono

Mon puzzle aventure

Mon puzzle aventure est une nouvelle gamme de puzzle qui « suit » la gamme ma première aventure (Fouilloux vous a fait un guide des livres à consulter ici). En effet, la gamme va reprendre les univers des livres en proposant des puzzles-jeux (Les puzzles reviennent vraiment en force en ce moment).

La première étape est donc de faire le puzzle. Jusque là rien de nouveaux. Le puzzle va ensuite vous permettre de vivre une aventure, à travers un cherche et trouve. On commence par choisir un des trois personnages de l’histoire originelle, et le retrouver sur la grande illustration. On va alors enlever la pièce correspondante, la retourner et lire le début de l’histoire, qui nous indiquera le prochain élément à chercher. On procédera de même avec le suivant élément à rechercher, et ainsi de suite. On va donc parcourir l’illustration de pièce de puzzle en pièce de puzzle pour vivre notre aventure. Ce faisant, on range le jeu au fur et à mesure.

Nous voilà donc face à un concept malin car il mêle astucieusement deux grand classiques du jeux pour enfant. Et sans surprise, cela marche bien : le puzzle est joli, l’aventure pleine de rebondissement, et on est content de la vivre. Le jeu propose également quelques détails à retrouver dans l’illustration, distincts de l’aventure.

Une question peut se poser néanmoins sur la rejouablité du titre, qui va dépendre de ce que l’on en attend. D’abord, si on le voit comme un puzzle amélioré, la question n’a pas de sens, un puzzle ça se fait et défait à l’infini. Si en revanche, c’est l’aventure qui nous intéresse, il faut savoir où l’on met les pieds : le jeu propose trois personnages avec trois aventures qui se différencient… à certains moment. La trame générale et la majorité des étapes seront donc les mêmes à chaque fois. Il y aura en réalité, pour cette première boite, une différence au début et une péripétie propre à chaque personnage, mais c’est tout. Est ce que ce sera suffisant pour que vos enfants veuillent le ressortir ? À la rédac’ on a eu les deux cas de figure : ceux qui ne voulait pas revenir au jeu, et ceux qui n’ont aucun problème à revivre la même aventure et pour qui même un seul personnage aurait suffit. C’est un peu comme avec ce livre qu’il faut relire tous les soirs parfois pour certains enfants. Cela dépendra de vos enfants.

La proposition est sympathique, et j’ai plus envie de voir ce jeu comme une alternative aux puzzles que comme un autre jeu. Un peu comme la gamme originelle proposait une amélioration de l’activité de la lecture du soir, on a ici un « upgrade » de l’activité puzzle.

Un jeu de Antonin BoccaraRomaric Galonnier
Illustré par Arnaud Boutle
Edité par Game Flow
À partir de 5 ans

Ludochrono

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1 Commentaire

  1. Doc.Fusion 29/11/2023
    Répondre

    Merci pour ces retours.

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