[Les petits joueurs #12] : Caty Mini, Chaudron Magique, Les contes Emerveillés, Sheep Hop

Cette rubrique « enfant » vous est présentée aujourd’hui grâce au concours de Arthur, 5 ans, Sim Meeple 5 ans et Roxy 1 an et demi. Disons que ce sont nos petits cobayes (joyeux et consentants) toujours prêts à essayer de nouveaux jeux ! 

 

- Profil des petits joueurs -

Sim’Meeple est un petit joueur de 5 ans. Il ne joue pas (encore) à Agricola, mais il est tombé dans le chaudron ludique depuis ses 2 ans (bien aidé par son papa). Sortir une boîte de jeu est un vrai plaisir pour lui. Ne pas faire un jeu au retour de l’école ? Impensable. Par contre, autant comprendre des règles ne lui pose pas de difficultés, autant ne pas gagner est encore difficile à accepter.

Tutur, 5 ans, est biberonné aux jeux de société: ces deux parents sont fanas et il les voit jouer depuis toujours (dès la maternité). Du coup il a toujours très envie de jouer aux jeux de grands, d’avoir ces cartes et de manipuler le matériel. Bon public, il aime à peu près tout.

 

Roxy a un an et demi. Sa principale caractéristique est donc d’être trop petite pour jouer à des jeux, mais de vouloir jouer avec son frère et ses parents. Mais… Est elle vraiment trop petite ?

 

 

 
Avis aux petit(e)s sorcier(e)s en herbe. Il est temps de sortir le livre de popote et de préparer quelques potions magiques dont vous avez le secret : potion d’invisibilité, devenir fort comme un ours.
 
Et, tout le monde sait ça, il faut des ingrédients un peu spéciaux et souvent fort peu ragoûtants pour les préparer : poils de pattes d’araignée, langue de vipère… Il ne reste qu’à mélanger cette mixture dans un chaudron magique (et tourner avec une cuillère en sapin dans le sens inverse de la rotation de la lune).
 
C’est ce que nous propose Chaudron magique est une réédition, un jeu de Didier Jacobée édité par Multivers. 
Chaudron magique est un jeu de collection pour 2 à 4 joueurs. Dans un premier temps, chaque joueur disposera d’un grimoire, à garder secret, lui indiquant quatre potions magiques à constituer (parmi deux propositions). 
 
Cinq cartes de potions seront mises à disposition devant les joueurs, chacune nécessitant des ingrédients, identifiés par leur couleur (rouge, bleu …).
Chaque joueur dispose d’une main de cinq cartes ingrédient.
A son tour, un joueur pioche une carte de la pioche, ou la première carte visible de la défausse, puis peut constituer une ou deux potions. Il défausse alors les cartes utilisées et en pioche de manière à remettre sa main à cinq cartes.
Le joueur peut aussi échanger une de ces potions réalisées avec celle d’un autre joueur, pour peu que ce dernier soit d’accord.
 
Le premier à réaliser les quatre potions de son grimoire gagne la partie. Une Ludochrono pour voir les règles.
 

 

Soupe à la grenouille ?

La première étape qui a intéressé Sim’Meeple furent les cartes potions magiques. Il a fallu les lire toutes avant même l’explication des règles. En effet, elles sont toutes différentes, allant du « Philtre d’amour » au « Regard de l’aigle ». J’ai vu que certaines l’attiraient plus que d’autres, juste par leur titre. Cela allait jouer dans la partie car c’est celles-là qu’il voudra obtenir, plutôt que remplir ses objectifs personnels de potions.
 
La mécanique a été comprise assez rapidement. Même si la nuance jaune/marron a porté un peu à confusion, l’assemblage de cartes couleur pour avoir des potions est facile. en revanche, le thème et l’univers du jeu s’effacent au cours du jeu pour laisser place à la mécanique.
 
 
Il est encore dur à 5 ans d’appréhender des stratégies de récupération de potions. L’importance de réaliser une potion à chaque tour s’est révélée primordiale pour Sim’Meeple. La frustration s’est faite grandement ressentir en cas d’impossibilité de faire une potion, quelle qu’elle soit, à son tour de jeu. Cela fut vécu comme une perte de son tour un peu injuste.
Frustration accrue si la carte piochée ne débloque pas la situation au second tour, ou si la main de départ est vraiment mauvaise, ralentissant le joueur sur plusieurs tours, pendant que les autres avancent. Au même titre qu’appuyer sur un bouton d’ascenseur avant votre progéniture, cela peut ruiner le reste de votre journée.
 
Mon avis est que Chaudron magique est un jeu assez facile à appréhender pour les enfants. Il est dans des sensations mécaniques proche d’un Âge de pierre junior (collecte de ressources et atteinte d’objectifs), avec un niveau de difficulté supplémentaire (gestion de sa main de cartes). Néanmoins, 5 ans semble encore un peu jeune pour pleinement profiter du titre, et les tours à vide provoquent de la contrariété, même aux adultes. Et il manque une possibilité de renouveler les cartes de sa main. Au final, Sim’Meeple a laissé de coté ce jeu … et moi aussi.
 
 
 
 
 

 
Sorcières, trolls, pirates, chevaliers, châteaux, ruines. Que d’éléments fabuleux pour construire une magnifique histoire enchantée. Pas de compétition, c’est ensemble que nous allons essayer d’assembler des éléments pour faire l’histoire la plus émerveillée possible.
 
Dans les contes émerveillés, un jeu de Christine Alcouffe et Ludovic Maublanc, les joueurs vont devoir raconter une histoire ensemble, pleine de magie et de surprises.
 
Le jeu se constitue d’une zone à histoire où se dérouleront nos aventures, de nombreuses tuiles personnages et lieux généralement féeriques, et enfin de jetons objet ou caractéristique. Des jetons nuage et étoile seront à coté du plateau pour évaluer l’histoire en fin de partie.
 
 
La partie va se dérouler en deux phases :
 
Dans une première phase, chaque joueur se verra attribuer un certain nombre de jetons, selon le nombre de joueurs. À tour de rôle, on devra choisir une tuile personnage/histoire parmi cinq disponibles, et l’associer à un de nos jetons, puis on les positionnera sur le plateau en proposant une situation. Par exemple, nous pourrions avoir un vampire qui adorait manger des pommes. Le jeton sera retourné face cachée sur sa tuile. Oui, vous avez bien compris, il va falloir mémoriser les jetons posés.
Il y a deux niveaux de difficulté pour les jetons : soit les jetons bleus qui représentent des objets, soit les jetons jaunes qui représentent des situations ou des objets plus complexes.
 
L’emplacement des tuiles sur le plateau n’a pas d’importance sur les premières parties, mais cela pourra évoluer en fonction de différents modes de jeu.
 
 
Dans la seconde phase, nous allons raconter une histoire, en commençant par l’inévitable « Il était une fois ». À tour de rôle, chaque conteur va choisir une tuile et proposer une situation pour faire avancer l’histoire, en tenant compte de la tuile et du jeton caché, qu’on révélera une fois la proposition faite. Si le conteur a juste, on passe au conteur suivant. S’il se trompe, on retourne une des deux tuiles nuage sur sa face orage. S’il a un doute ou un trou de mémoire, il peut demander de l’aide en retournant une des trois étoiles sur sa face sombre.
 
Une fois tous les jetons retournés, c’est la fin de l’histoire, et on passe à l’évaluation en fonction des nuages et étoiles retournés. 
 

S’il te plait, raconte moi une histoire

Il est à noter que c’est le premier jeu du genre « Raconte moi une histoire » que je fais découvrir à Sim’Meeple. 
 
Le fonctionnement du jeu en deux phases a été globalement bien compris, même si Sim’Meeple a tendance à vouloir commencer l’histoire et assembler les tuiles dès la première partie du jeu.
 
La création d’une histoire cohérente d’un bout à l’autre, sur la seconde partie, ne lui est pas forcément évidente, mais quelque chose se construit tout de même. Comme on le constate souvent, les enfants ont une meilleure mémoire que les adultes.
 
Les illustrations de Christine Alcouffe participe pleinement à l’immersion de ce monde enchantée. Avec sa patte graphique bien à elle, un vent frais nous emmène dans ces histoire féeriques. Cela permet aussi de faire découvrir des nouvelles créatures fantastiques et ouvrir l’imaginaire de notre petit conteur. La diversification des tuiles est suffisante pour ne pas tourner en rond dans nos histoires, mais on sentira tout de même une redondance si on enchaîne les parties (et les enfants aiment refaire la même chose).
 
Plusieurs bonnes idées accompagnent ce jeu : 
  • Un mode de jeu par jour, modifiant la difficulté du jeu. Par exemple, si on joue un mercredi, on devra construire l’histoire en prenant les tuiles de gauche à droite, ce qui impose de les poser de façon cohérente lors de la première phase du jeu. Cela a plu à Sim’Meeple car c’était une promesse de rejouer le lendemain. Une manière aussi de lui dire « on a fait la partie pour aujourd’hui, la suite demain ».
  • Un set de feuilles permettant de donner un titre à son histoire, une fois celle-ci terminée, puis de l’illustrer par un dessin, afin de s’en souvenir. Ce petit feuillet est la cerise sur le gâteau car Sim’Meeple s’est vraiment pris au jeu, et remplir la feuille devint une condition attendue de fin de partie.

 

Le moins qu’on puisse dire est que ce jeu à histoire fut une réussite pour Sim’Meeple, qui appelle à en essayer d’autres. L’aspect coopératif a été particulièrement apprécié, tant coté adulte qu’enfant. Depuis son arrivée dans sa ludothèque, c’est celui-là que Sim’Meeple installe de lui-même, pour raconter des histoires. Voire il anticipe l’histoire du lendemain en préparant la feuille à histoire. Il faudrait juste qu’il arrête de vouloir mettre un chevalier dans chaque aventure, mais c’est autre chose…

 

 

 

Pas facile de trouver des jeux qui marchent à partir de un an et demi. Trop de difficultés pour cela, et même deux ans c’est souvent trop tôt. C’est pourtant le défi que se lance Loki avec sa gamme pour tout petits petits joueurs. J’ai donc essayé Comme des petits Singes avec Roxy, qui n’a pourtant pas encore l’âge. Il s’agit d‘un jeu de motricité : on pioche une carte qui nous donne une action simple à réaliser (tourner en se tenant les mains, faire tenir la banane en peluche sur sa tête, se faire des passes avec la banane). Une fois que c’est fait, l’enfant doit aller poser la carte sur l’arbre, dans un des emplacements disponibles. Quand ils sont tous pleins, c’est terminé.

 

 

Bon, on est presque plus sur une activité que sur un jeu. Mais l’important c’est qu’on passe un super moment. Tous les défis ne sont pas à la portée de ma poupette, et il faut bien les choisir, mais elle est tellement fière lorsqu’elle y arrive ! Et puis, on apprend petit à petit la notion de tour de jeu, et le fait que la partie s’arrête quand on en a joué un certain nombre. Souvent son grand frère se joindra à nous pour lui montrer quoi faire.

On est donc sur une super réussite qui nous assure à chaque fois de bien nous amuser. Franchement ce n’était pas gagné, bravo !

 

 

Nous sommes ici sur un jeu coopératif, dans lequel on devra aider des moutons à traverser un plateau, en évitant de se faire manger par des loups, qui patrouillent sur le chemin. Les moutons se déplacent soit orthogonalement, soit en faisant du saute-mouton (c’est thématique). Les loups eux ont un parcours, et à chaque tour on lancera un dé pour savoir qui des loups ou des moutons se déplacent. Pour plus de détails, il y a un ludochrono.

 

Dans l’idée, j’étais assez intéressé par la proposition d’un jeu un peu malin où il faut penser comment déplacer nos moutons pour que les saute-moutons soient efficaces. Et puis l’édition fait assez envie, et j’aime beaucoup la pâte graphique choisie. Finalement, le jeu ne me plaît pas trop : il est très hasardeux, et on aura pas tant de choix que cela. Le dé empêche un peu de prévoir à l’avance, et les coups vraiment sympas ne sont pas légions. Bref c’est assez frustrant et j’ai l’impression d’uniquement lancer un dé pendant toute la partie.

Sauf que Tutur, lui, adore. Il enchaîne les parties sans problème, et comme on a du mal à gagner, il a bien sûr envie d’essayer de faire mieux la fois d’après. L’aléatoire ne lui pose aucun problème, il passe donc un bon moment. Pour sa cible, le jeu tape donc juste. Le seul souci, c’est que mon enfant a un peu de mal à me convaincre de jouer avec lui. Mais comme c’est coopératif, finalement il joue parfois tout seul, parce que ça lui plaît.

Difficile donc de donner un avis tranché sur Sheep Hop. Il dépend, selon moi, de votre critère pour choisir un jeu pour vos enfants : voulez-vous un jeu qui leur plaise à eux, ou bien auquel vous aurez plaisir à jouer avec eux. Je n’ai pas la réponse.

 

 

 

Vous le savez, pour qu’un jeu m’attire, je vais beaucoup regarder son originalité. Et ça, on peut dire que Caty Mini n’en manque pas. On va jouer des chats qui sautent de meubles en meubles, en tirant sur une pelote de laine qui va matérialiser leur parcours dans un appartement représenté par un grand carré en carton. Sur chaque bord, une pièce est représentée, avec plusieurs meubles, chaque meuble étant entouré par des encoches. À l’intérieur, des ronds qui figurent des jouets. Les joueurs auront chacun une pelote de laine. À chaque tour, un des joueurs va jouer une des cartes “meubles” en sa possession. Cela indique le prochain meuble sur lequel on va sauter. Les joueurs vont alors dérouler leur pelote, tendre le fil de là où il se trouve et faire le tour du meuble par un côté ou un autre, en passant par les encoches. Chaque fois que le fil passe par-dessus un objet, on prend un jeton de cet objet qui nous donne des points, et c’est celui qui en a le plus à la fin qui gagne. Bon, c’est assez difficile d’imaginer par écrit, alors vous me connaissez, je vous invite à jeter un œil au ludochrono.

 

 

J’avoue qu’au premier abord, passé le côté original, le jeu me laissait un peu froid : le look global ne m’attirait pas beaucoup, et la mise en place était assez fastidieuse (il s’avère que le rangement aussi). Mais cela reste une bonne surprise. Lorsque ce n’est pas notre tour de jouer, le choix n’est pas crucial, car on n’a que le choix du côté du meuble où il est le plus intéressant de passer. C’est plutôt quand c’est à nous de choisir la carte qu’il est le plus amusant, car il faudra imaginer par dessus quel jouet le chat va pouvoir passer et choisir au mieux le meuble qui va l’y conduire.

Finalement, ce qui va séduire les enfants, c’est surtout le matériel très sympa. Le comptage des points a peu d’importance, mais on s’est bien amusé à dérouler notre pelote un peu partout. Dommage que parfois celle-ci soit trop courte pour finir la partie, ou que tous les objets aient été récupérés bien avant la fin. Sans vouloir en faire des milliers de parties, c’est tout de même agréable de jouer à Caty Mimi, et Tutur en redemande. Que demander de plus?

LUDOVOX est un site indépendant !

Vous pouvez nous soutenir en faisant un don sur :

Et également en cliquant sur le lien de nos partenaires pour faire vos achats :

acheter caty mini sur espritjeu

3 Commentaires

  1. Skyvince 20/04/2022
    Répondre

    Hello Meeple_Cam,

    Merci pour ce review. Je fais souvent jouer Chaudron Magique à la ludothèque (l’ancienne version). Vu les visuels, la nouvelle édition paraît plus moderne, c’est un bon point. Par contre tu soulèves toute la difficulté que je rencontre en le mettant en jeu.. Souvent, 5 ans, c’est un peu juste car il y a pas mal de tours à vide. Par ailleurs, pour un public un peu moins joueur, ça donne une étape intermédiaire qui complexifie : collecter les ingrédients, pour collecter des potions pour remplir un objectif … parmi 2 possibles. Avec tout ça, je trouve qu’il se situe un peu trop entre 2 chaises … soit le simplifier soit permettre un plus gros renouvellement de sa main.

    Même symptôme vécu à Piou-Piou de chez Djéco (si tu connais) avec des combinaison de cartes, mais tu ne renouvelles qu’une par une en cas de blocage… et pour le coût d’un tour entier… bref … dommage que cette nouvelle édition de Chaudron magique ne gomme pas ces défauts…

    • Meeple_Cam 20/04/2022
      Répondre

      Merci pour ce retour. Oui, il manque vraiment une possibilité de renouvellement de main. je pense que je vais le mettre de coté quelque mois, te temps de Sim’meeple gagne un peu en maturité ludique (5 ans, c’est trop tôt), et j’appliquerai une règle du genre pouvoir remplacer x cartes de sa main contre x cartes de la pioche.

      • skyvince 21/04/2022
        Répondre

        Exactement, j’avoue déjà le faire pour Piou-Piou et chaudron magique (tout en laissant la possibilité à Chaudron magique de prendre la dernière carte de la défausse parmi les nouvelles cartes) 🙂

Laisser un commentaire