Kyoto No Neko : Le royaume des chats

Vous connaissez le pouvoir d’attraction des chats (non je ne parle pas de leur capacité à faire chuter tous les objets), mais plus cette attirance qu’ont les gens pour cet animal à poils et coussinets. À tel point qu’un jeu avec un chat a plus de chance de succès ; je reste stupéfait qu’un jeu comme L’île des chats soit 118e sur BGG alors qu’il est largement moins bon que tout un tas de titres sans doute moins ronronnants dans le même genre, et ce n’est pas un cas isolé.

Il faut dire que Kyoto no Neko de Cédric Millet cumule, puisque nous incarnons des chats, dans les quartiers de Kyoto, avec en plus des illustrations ultra kawaii de Jeremy Fleury. Tout le prédestine à un certain succès. Sera-t-il mérité ou surfe-t-il sur son cat appeal ?

 

 

Chat de gouttière

Dans Kyoto no Neko nous incarnons des chatons qui vont déambuler dans la ville, afin de chasser des proies, se faire des amis, se battre aussi avec les chats du quartier et éviter les dangers, comme ces papis et mamies cyclistes qui risquent de nous écraser quand on traverse la route. Pour l’emporter, il faudra avoir 5 clochettes que l’on va gagner en réalisant des objectifs. Ces objectifs peuvent être de plusieurs types, et le jeu nous propose plusieurs scénarios pour enrichir la rejouabilité et la variabilité.

 

Les missions à réaliser.

 

 

Un chat dans la ville

Kyoto no Neko ressemble à un Dungeon crawler où l’on aurait remplacé les donjons humides par les rues de Kyoto, et les aventuriers cradingues par de mignons petits chats. Et l’on va lancer une palanquée de dés  un seul dé pour réussir des jets de compétences.

Nous débutons notre aventure dans la peau d’un jeune chaton dans notre quartier, et allons courageusement découvrir le vaste monde. Au début nous avons un déplacement possible de quatre cases selon les règles classiques d’adjacence. Attention, on n’est qu’en petit chaton frêle et gracile, impossible pour le moment de passer par-dessus les buissons ou les toits. Quand on atteint une case, on retourne le jeton Patoune, s’il est blanc on peut continuer notre chemin, ou bien tenter de réaliser le défi. S’il est orangé, on est face à un danger, et l’on devra réagir.

 

 

Ce chien menaçant nous veut du mal, courage fuyons ! C’est notre compétence d’agilité que l’on a besoin dans ce cas présent. À la valeur sur notre plateau personnel, on ajoute la valeur du lancer de dés (de 1 à 3). Si l’on réussi, on continue le chemin, si l’on rate, on apprend tout simplement, et on augmente la valeur de la caractéristique. 

 

Je ne perds jamais, soit je gagne soit j’apprends

Le premier point fort du jeu : il n’est pas vraiment frustrant. Un échec n’est jamais pénalisant. On perdra juste un peu de temps et ça fait partie de l’apprentissage. Et les tours s’enchaînent rapidement, dès qu’un joueur a réussi un objectif, il place sa clochette sur son plateau, un second, cool il va pouvoir augmenter ses caractéristiques à sa guise. 

 

Plateau perso, avec les compétences qui grimpent à chaque échec.

 

Notre chaton grandit et devient un chat vigoureux. Désormais on va pouvoir se déplacer plus loin, on a pris de l’assurance. Mais les autres joueurs ne sont pas en reste, eux aussi vont bénéficier de cet avantage. En atteignant un niveau suffisant d’agilité, on pourra sauter par-dessus les buissons et même les toits, c’est que c’est tout de même plus pratique, la ligne droite reste le chemin le plus direct.

À part se prélasser au soleil, rester devant les portes, sortir, rentrer, sortir, rentrer, bouffer, sortir, rentrer, que fait un chat ? Et bien on va pouvoir chasser les pauvres proies, insectes ou oiseaux. Proies qui iront sur notre plateau et débloquer d’autres compétences et même une clochette au bout de la quatrième proie. Voilà une autre façon de gagner une précieuse clochette.

On peut aussi attaquer les chats du voisinage, à moins d’avoir un tempérament plutôt pacifique et que l’on souhaite s’en faire des amis, là aussi cela peut être un moyen de gagner une clochette. Si on aime la bagarre, on pourra attaquer un chat adverse, chacun lancera son dé, et malheur au perdant.

 

Le chat orange a marqué le territoire d’un autre chat.

 

Un jeu évolutif

La première partie est assez rapide, à cause (ou grâce, je vous en laisse juge) aux objectifs, par exemple on remporte un objectif juste en traversant la route, on en remporte un autre en montant à un arbre, etc. Tout va très, trop vite, et c’est presque frustrant (ce qui veut dire que l’on s’amuse, et c’est déjà pas si mal !).

Mais le jeu se révèle avec ses scénarios. Ils sont au nombre de sept. Dès le premier, on va pouvoir faire ami ami avec un Chiba, on va le chercher dans les rues et avec un jet d’amitié réussi (cela nécessite une valeur de 7,  son amitié ça se mérite) on réussit l’objectif. Devoir chasser un oiseau sera aussi bien plus compliqué qu’un simple grillon, etc. On doit donc s’y reprendre à plusieurs reprises avant d’y arriver.

Tous les scénarios et le matériel sont compris dans des boîtes que l’on aura assemblées, et des enveloppes qui contiennent les jetons adéquats.

 

Les autres scénarios nous mettent aux prises avec une petite fille tyrannique qui nous terrorise en nous attrapant par la queue pour nous faire tournoyer avant de nous jeter comme une vieille chaussette cinq cases plus loin. On va pouvoir fouiller des poubelles, nous rendre chez les chats adverses afin de manger dans leur gamelle, etc.

On apprécie particulièrement le quatrième scénario qui nous propose de vivre une guerre de territoire, que l’on va devoir marquer de notre urine (un jeton Splash, mais d’abord faudra aller boire à la fontaine). Cela offre une interaction plus directe où l’on va se recouvrir nos traces de phéromones.

L’auteur s’en est donné à cœur joie et tout le jeu transpire son thème, que ça soit des bagarres de chats, les cadeaux (proie) que l’on va ramener chez soi, et même se lover amoureusement dans une boite de jeu qui n’est autre que celle de Meeple Circus, une autre création de l’auteur. Monter sur les cerisiers en fleurs vous permet d’observer les environs et de regarder secrètement 3 jetons Patoune sur le plateau. Il dégage aussi une légère pointe d’humour dans les règles.

 

 

Le chat dans la boîte

Kyoto no Neko est simple à jouer. Je vais de suite nuancer, car c’est vrai qu’il propose quelques règles, mais rien d’insurmontable. Pour ma part, je l’explique en jouant, en accompagnant. Les scénarios sont un moyen de varier les sessions et de choisir comment on veut diriger l’expérience, si on aime le Pvp (joueur contre joueur), on peut choisir celui qui nécessite de remporter deux combats contre des chats adverses par exemple. On peut même se créer ses scénarios.

Le jeu fait naturellement mouche à la maison, grâce à ces chats si mignons, mais pas seulement. Surtout grâce à ses qualités intrinsèques, Kyoto no Neko est simple à prendre en main et à expliquer, mais il est surtout fun à jouer. Il mélange le plaisir de l’exploration, du développement avec ce chat que l’on fait évoluer comme bon nous semble. Sera-t-il la terreur des quartiers, un chasseur impitoyable ou plutôt une petite boule de poils toute douce et caressante, c’est vous qui allez choisir cela.
Kyoto no Neko est une bonne surprise, le genre de jeu familial que j’aurais aimé découvrir enfant, et je fais le pari qu’il s’installera rapidement comme une valeur sûre du jeu familial.

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