Karvi : pillards de la mer d’huile…bouillante

Si l’univers viking n’est pas le thème le plus utilisé dans les jeux, il surgit régulièrement depuis toutes ces années, pour les petits (La vallée des vikings/ Redoutables vikings) et les grands (Vikings/Raids/Lindisfarne/Lofoten…). L’imagerie est ancrée dans l’inconscient collectif et fleure bon l’aventure. Karvi plonge à nouveau dans ce décor pour s’intéresser à ces marins, commerçants (et pillards) sillonnant les océans à la recherche de la gloire.

 

Torgeir Tjong, auteur norvégien et passionné de vikings

 

La mise en place, malgré des coffres de rangement dédiés aux différents éléments, prend un peu de temps. La première fois, il faut construire son bateau (un karve, utilisé à la fois comme petit navire de guerre, transport de marchandises et… bateau de croisière), c’est le premier défi du marin. On s’en sort aisément. Le matériel est conséquent avec cartes, plateaux, ressources, meeples…. Le jeu présente bien sans en faire trop avec un bon visuel qui colle au thème.

 

 

Un jeu qui a du coffre !

 

Kebab tomate oignon ?

Le karve prêt, votre équipage sur le pont, il est temps de se lancer. Trois zones, via trois plateaux, sont votre terrain d’aventure.

La carte des mers : En déplaçant votre karve (grâce aux provisions empilées sur le mât (on dirait des kebabs mais en fait, non), vous allez parcourir les courants marins pour récupérer dans les rades, les étendards Raid ou Commerce. Certains lieux nécessitent des pré-requis pour accoster. Vous pourrez aussi poser des tours ou maisons sur certaines cases, vous octroyant ainsi des points de gloire et poussant les bateaux à la course puisque, premier arrivé, premier servi. Lorsque l’on fait escale dans une rade on choisit un étendard dans la pile. Pour l’ activer, il faudra, suivant son type, avoir les ressources nécessaires ou la force suffisante (s’il n’y a pas de combats à proprement parlé, un raid occasionne des blessures qu’il faut pouvoir encaisser).

 

le kebab norvégien ?

 

Le karve étant un des éléments principaux du jeu, on le retrouve sur son plateau personnel : Ce plateau représente des emplacements pour les pierres runiques/objectifs (posséder 5 cartes karve, 4 étendards commerce…) et les pistes où placer ses étendards commerce et raid, qui, une fois construits, débloquent des bonus (une tour, accès aux lieux interdits, ressources supplémentaires…). Le must est l’illustration du navire où placer ses jetons vikings (force) et les améliorations qui s’intègrent sur des emplacements symboliques. On peut ajouter une voile, une proue et une poupe, chacune avec des effets (chaque construction vous rapporte des PV, les actions coûtent moins…). Cela donne également une direction de jeu et un sacré coup de pouce pour le déroulement de la partie.

 

Tout est à bâtir, des pistes étendards aux améliorations de son navire et des pierres runiques.

 

 

Le dernier plateau sera le village : une piste avec les actions du jeu (récupérer des ressources, construire, prendre des cartes, des vikings, régénérer ses dés…). Ces points d’actions sont symbolisés par des dés de…bière ! La bière ça se boit et quand il n’y en a plus, on ne peut plus faire d’actions, c’est aussi basique que cela. Alors, buvons avec modération. Cette piste fonctionne de la façon d’un Patchwork ou bien Glenmore si on veut rester dans le thème de la boisson : le viking place son dé où il le désire, mais tant que les autres dés ne le dépassent pas, il ne joue plus. Le marin actif est toujours celui dont le dé est en dernière position. Les différentes actions du village permettent de recruter des guerriers/ guerrières, faire le plein de bière ou de provisions, piocher/placer une amélioration ou ses étendards et soigner ses vikings blessés. Les actions peuvent avoir un coût.

 

un tour de village ? Enfin trois…

 

Les cartes améliorations sont de plusieurs types et liées à la navigation, les vikings et la bière. Elles permettent de se soigner, récupérer une tour, revenir en arrière avec un dé, faire le plein de provisions… c’est très large.

 

Commerce, raid, bière ou navigation… le choix est vaste.

 

Cela peut paraître touffu et s’il ne faut pas oublier certains détails, c’est plutôt clair. On avance donc son dé pour réaliser l’action disponible en payant le coût. En dehors de cela, on peut, gratuitement, déplacer son karve, jouer une carte amélioration et faire des échanges de ressources.

Le jeu se déroule sur trois manches, c’est à dire trois tours de village. À chaque manche, la plaquette « round » est remplacée. La dernière offrant, non plus des ressources, mais des points de victoire.

Pas de mode solo mais des variantes avec des plaquettes différentes pour le plateau village, un draft de runes ou, palme du titre,  « En fait si tu perds tout le temps, c’est que tu as la poisse ! », qui donne plus de choix dans la prise de cartes. Qui a dit que les vikings manquent d’humour ?

 

La bière qu’est ce qu’elle a fait de moi, la bière…

Karvi est un jeu attirant, de par son visuel et ses multiples plateaux où se développer. C’est un jeu très interactif. Si on parle force et raid dans ce jeu, il n’y aura pas de sang, pas d’affrontement entre Jarl et un karve en rencontrant un autre poussera son adversaire gentiment vers un lieu voisin. Si la guerre des mers n’a pas lieu entre joueurs (on est seulement blessé en récupérant des étendards), la véritable bataille se déroule sur la piste du village. On a envie de bénéficier d’un maximum d’actions. On veut temporiser, avancer lentement mais au risque de se faire voler la place convoitée. La gourmandise se paie cher et ne pas pouvoir se recharger en bière, alors qu’il reste encore des actions, est une catastrophe. On n’est, par contre, jamais bloqué, on rentre au bercail mais on perd à la fois des actions et on laisse les autres continuer. Cela peut être long par moment. Un principe éprouvé mais terriblement efficace. Attendez-vous à entendre ces terribles pillards des mers couiner. Pour éviter trop d’attente, on préfère y jouer à 3. À 2, on fait ce que l’on veut et on perd en course et le placement sur le village est plus souple.

 

Arrêt au bar et ça repart.

 

Dans Karvi, on vous donne d’entrée des améliorations à construire et des pierres runiques. Ces éléments sont à étudier (parfois ils ne se combinent pas, dommage). Ils vont vous donner une direction et surtout, plus vite ils sont en place, plus vite vous bénéficiez de bonus. Ensuite, il faut trouver un équilibre, tout en privilégiant une stratégie. Les deux pistes étendard débloquent des bonus, mais raid et commerce ne demandent pas la même chose et ne vont pas dans la même direction. Il faut donc des ressources mais également une certaine force viking pour réaliser des actions ou simplement remplir un objectif.

 

Des ressources en nombre.

 

Karvi navigue en terrain connu avec de la gestion de ressources/force, des améliorations à bien choisir et une stratégie à la fois sur le court et long terme. Sans dire que l’on va créer un moteur, on va tout de même mettre en place des petits chaînages pour bénéficier de bonus lors de certaines actions. Karvi, même s’il fait réfléchir, est très fluide et récompense son marin. Il peut être long sur la piste village mais pour le reste, on ne voit pas le temps passer puisqu’on est aux aguets de ce que peut faire l’autre, où il va se placer (pourquoi ne pas lui voler la place si on peut ?). Comme dit, les combats sont inexistants. Un peu étrange vu l’univers, mais au final c’est tant mieux, le jeu ne se déroulant pas sur cet axe. Une couche qui aurait été pesante ? Le jeu est fluide mais on peut aussi tiquer parfois sur un certain déséquilibre des cartes ou améliorations.

 

On approche de la fin.

 

Karvi n’est pas un jeu évident mais il n’est pas expert au sens où on l’entend aujourd’hui. On ne le glissera pas aux côtés des explorations de Darwin (Darwin’s journey) par exemple. Il reste classique dans sa proposition mais on aurait tort de l’évincer d’un revers de la main de sa liste. L’univers est respecté, les mécaniques s’assemblent, le visuel colle au thème et des trouvailles comme les améliorations à construire directement sur son bateau sont appréciables. La piste du village crée l’interaction qui manque souvent dans ce genre de titre. Pas vraiment original, manquant de profondeur pour des gros joueurs, n’étant pas équilibré au poil de…Oui. Mais quand un jeu nous emporte, qu’on ne voit pas le temps passer et qu’on sort satisfait de sa partie, alors le pari est réussi. On peut dire que Karvi nous a ravis.

 

 

 

 

 

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2 Commentaires

  1. Salmanazar il y a 1 jour
    Répondre

    Bière, kebab : vous étiez boucher, garçon ?

  2. Morlockbob il y a 1 jour
    Répondre

    Mr a de la ref…salut a toi…!!!

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