flamecraft : flammes, je vous aime

Si ce titre ne figurait pas dans les listes de nos deux compères, Meeple cam et El Duderino, de retour d’Essen il y a quelques semaines, il  aura vite été en rupture sur le salon. Même si son prix était plus élevé que celui qu’il affiche dans les boutiques françaises actuellement, soit autour de 30 euros. Quoi ! Comment un jeu proposant un matériel aussi qualitatif avec un tapis en néoprène, des dizaines de cartes aux illustrations différentes, des échoppes, des jetons par poignées et de jolis dragons en bois peut-il valoir si peu cher ?  Si ce n’est pas son principal attrait, c’est quand même un bon point. Disons que noël est en avance.

 

 

Avec ses dehors mimis, ses couleurs chatoyantes, ses dragonets souriants aux noms amusants, travaillant en boulangerie ou faisant cuire des brochettes, ses textes bienveillants, on aurait vite fait de croire que Flamecraft est destiné aux minots. Ce qui déroute les joueurs à la première partie, trop confiants. À part jouer à la marchande avec les meeples, les bambins risquent fort de s’ennuyer. Ce jeu est un jeu de gestion et d’optimisation au sein d’échoppes situées le long d’une grande rue. Une sorte de Iki chez les dragons ? N’exagérons pas.

 

À l’ouverture, on circule tranquille

 

Gardiens des flammes

Pour dresser l’aire de jeu, rien de plus simple : il suffit de dérouler le plateau. Voilà la rue le long de laquelle vous allez vous balader, d’échoppe en échoppe, afin de vous procurer les denrées/ressources dont vous avez besoin : fiole, enclume, pain, viande, feuille ou diamant. Le centre du marché est l’emplacement des cartes dragon artisan (des dragons offrant ressources et effets, ceux avec lesquels vous allez interférer tout au long de la partie), les cartes enchantements (des contrats : x ressources contre Points de Victoire), les dragons fantaisies (objectif immédiat ou de fin de partie), les pièces d’or (ressource joker), tout ce dont vous avez besoin pour devenir le Maître des flammes et asseoir votre réputation.

 

Des illustrations uniques

 

Au début du jeu, tous les stands de la rue ne sont pas encore ouverts. La ville s’éveille avec six dragons et six échoppes de départ, proposant à chaque fois deux denrées identiques. C’est ce qui donne ce sentiment de simplicité au jeu. Mais déjà en posant un dragon artisan sur ce lieu, on modifie la donne, offrant une denrée supplémentaire à engranger, et un effet de plus à activer pour les prochains tours. Chaque stand peut accueillir trois clients, quand ce nombre est atteint, le lieu est complet. Une nouvelle échoppe se construit. Leur niveau de service augmente et elles proposent des pouvoirs annexes en plus des denrées (payer une pièce contre six ressources, gagner trois sous…). Une façon élégante de construire le décor tout en élevant le niveau du jeu. Le joueur aura accès à plus d’effets, il faudra donc anticiper sa venue si on ne veut pas faire un tour à blanc et baver devant la vitrine plutôt que d’avoir accès à la marchandise. Il y a 28 boutiques disponibles.

 

Qu’est ce qui vous ferait plaisir ?

 

Embrase-moi idiot !

Le marché est ouvert. À votre tour, rendez vous dans une boutique (phase de collecte) et prenez les denrées indiquées, plus si vous pouvez placer une carte dragon artisan possédant un symbole identique demandé par ce lieu. Et hop, vous gagnez un bonus : une pièce joker, des points de réputation ou un nouveau dragon artisan. Autre cadeau, le fait d’embraser un des dragons déjà présent dans la boutique : se servir de son pouvoir (prendre des ressources, une carte…). On amasse vite et beaucoup dans ce jeu, ce qui permet de maintenir un rythme dynamique.

Faire son marché a un but : celui de réaliser des contrats et/ou des objectifs. Échangez les ressources de votre stock contre un contrat et placez ce dernier sur la boutique correspondante à son symbole, cela améliore le lieu en offrant une denrée supplémentaire à celui qui s’y placera plus tard. Avancez sur la piste de réputation de x cases. Voilà, vous venez de réaliser votre premier enchantement ! Vous pouvez maintenant embraser tous les dragons de la boutique et récupérer effets et ressources. Combo et Bingo ! Ici encore le jeu se montre souple, puisque la réserve de ressources est limitée à 7 denrées  de chaque type. Autant dire qu’on a de la marge. À tout moment, vous pouvez également valider un objectif immédiat et récupérer pièces et P.V.

 

Plus de place ici pour les petits dragons

 

Quand une des piles dragon artisan ou enchantement est vide, c’est la fin de la partie. Explications complètes en Ludochrono.

Notons que le jeu fournit un paquet d’enchantement alternatif, rapportant un peu plus et des compagnons : module optionnel avec une capacité unique (aller dans une boutique que vous venez de révéler, rejouer…) ainsi qu’un mode solo où le but sera de cocher des succès en validant des pré-requis (12 boutiques en ville/4 boutiques avec 3 enchantements chacune…) en gérant des non joueurs.

 

Un compagnon pour la journée, c’est possible

 

Flammes fatales ?

Flamecraft est donc un beau jeu qui soigne son image dans les moindres recoins. Je ne résiste pas à vous citer le descriptif des dragons fantaisie : « ces dragons sont attirés par les activités des gardiens des flammes et utilisent leurs capacités pour saupoudrer leur magie et leur flamboyance sur les vies de ceux qu’ils assistent ». Certes la beauté est une chose, qu’on (re)met en avant puisqu’elle ne se fait pas au détriment du déroulement de la partie. Et c’est ce qui nous intéresse (sinon on achète un livre d’illustrations). L’illustratrice Sandara Tang est une spécialiste de la fantaisy.

Flamecraft se sert des mécaniques existantes et connues du monde merveilleux de l’optimisation : placement, blocage (pas vraiment, on peut toujours aller ailleurs ou payer une ressource pour être présent), amélioration (des stands), réalisation de contrats et course de vitesse (prendre le contrat avant l’autre/avancer sur la piste des scores). Il faut faire attention aux symboles des cartes pour se placer sur les stands libres afin de récupérer le bonus ou avoir en réserve les bonnes denrées pour activer un pouvoir (Ex 2 potions pour tripler sa prise de ressources). Ces cartes il faudra aller les chercher sur un marché dédié (le parc), on ne les pioche pas systématiquement. La poésie de l’ensemble, la qualité du livret de règles, le nom des dragons et ses visuels ajoutent au charme du jeu, cassant en même temps son sérieux, mais il ne faut pas se leurrer, même si l’ambiance est joyeuse, il faudra faire attention à ce que l’on fait. Voilà un jeu de gestion simple, d’optimisation, où, malgré tout, un bon enchaînement de pose et d’action peut faire la différence.

 

Attention, on va fermer !

 

Prise de ressources, de contrats, activation des effets, présence au stand, il y a une légère interaction car ce jeu est une course et la partie se termine assez vite, quand une pioche dragon ou enchantement est vide. Il faut donc continuellement regarder les stocks voisins pour ne pas se faire chiper la carte convoitée. La fin peut être rapide, et il faut s’y préparer et marquer les derniers points pour ne pas se retrouver bêtement à prendre des ressources qui ne serviront pas.

Flamecraft est un produit complet à l’univers coloré qui n’aura aucun mal à enflammer le cœur des joueurs qui veulent un peu de challenge, mais pas trop. Une bonne porte d’entrée sucrée pour passer du familial à l’initié.

 

 

 

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2 Commentaires

  1. Flemeth 19/12/2022
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    Ce titre 😀 il met au placard la flamme au foyer !

    Un jeu sympathique, mignon, pas inoubliable non plus. Merci pour l’article 🙂

  2. morlockbob 19/12/2022
    Répondre

    Merci. De la à dire que la flamme couche…. (blague alsacienne)

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