Essen, le plus grand salon de jeu du monde a ouvert ses portes aujourd’hui. C’est la 40e édition du salon allemand, avec près de 1 000 exposants venant des quatre coins du globe.

Tandis que la répartition des stands par thème semble finalement bien se passer pour les visiteurs (l’application aidant bien), un autre élément a attiré l’attention et généré la controverse : l’utilisation de l’IA dans la création des visuels pour les billets, les affiches et l’application de l’événement.

Vous remarquerez la forme étrange des mains, en particulier celle avec le stylo qui passe au travers, ainsi que certaines zones de flou peu artistiques caractéristiques de l’utilisation de l’IA générative d’images.

Plus de 180 000 personnes sont attendues au centre d’exposition Messe Essen pour les quatre jours du salon. Pour Djib, illustrateur freelance, cela « envoie un signal négatif, aux illustratrices et illustrateurs en particulier, et à tout le secteur en général ». 

Depuis que FryxGames et Stronghold Games, et plus proche de nous, Captain Games, ont affirmé avoir utilisé l’IA dans leurs jeux, ce sujet controversé est au cœur du débat public de la communauté ludique. Concernant Essen, le porte-parole des organisateurs de l’événement (Friedhelm Merz Verlag, filiale de Spielwarenmesse eG) a précisé (itw BoardgameWire) qu’ils avaient fait appel à une agence partenaire pour la création de ce visuel.

Le porte-parole indique : « Comme pour toute nouvelle technologie, il existe un processus continu d’évaluation. La société et les lois doivent toujours s’adapter lorsque quelque chose de nouveau émerge et apporte des changements, et nous sommes également dans un processus continu pour voir comment aborder au mieux le sujet en général. Nous expérimentons l’IA pour en comprendre les avantages, mais aussi les limites. La protection des droits des artistes est une priorité pour nous. (…) L’art créé par une personne créative sera toujours spécial et se distinguera. Partout où l’art est au centre des préoccupations, nous pensons qu’il est préférable de faire appel à des artistes. » 

Une chose est certaine, l’arrivée de l’IA est « l’occasion à marche forcée d’installer un regard critique par rapport à ce qu’on voit sur le net, dans les jeux comme dans la presse et sur les réseaux sociaux. » nous dit Christine Alcouffe, illustratrice de nombreux jeux de société tels que Les toits de Paris, Yokai, Pharaon ou encore Paper Tales. 

Partagez cette publication