Essen 2024 : petit tour au salon avec Daitoshi, Mesos, Prey, Panda Spin

Cette année, nos reporters sur le salon d’Essen sont Novocaiin et Peckato qui officient sur la chaîne Youtube « Ludopathe Pogonophile ». Dans le premier article, ils nous parlaient de Civolution, Minos, Vampire Nights, mais aussi Explorers of Navoria ou Chandigarh, ainsi qu’une plongée dans Essen avec quantité de photos.

Voici plus de photos du salon et quelques retours à chaud dans ce deuxième reportage. Merci à eux pour cette couverture express et de qualité de ce Essen 2024 ! 

Enjoy !


 

Cette journée de vendredi est aussi sous le signe d’une affluence record. J’ai eu la sensation d’une foule encore plus dense, plus compacte que la veille. 

Difficile de se frayer un chemin vers une table d’un jeu euro aujourd’hui. Rien d’étonnant en fait. Les joueurs intéressés ont déjà réservé leur table pour une séance de présentation ou découverte. Deux points à noter, et ceci est vrai pour tous les festivals grand public : le peu de tables disponibles pour les jeux euro lourds, et des parties tronquées, c’est compréhensible, la place coûte cher, et il impératif que de nombreux joueurs puissent découvrir les mécaniques. Contrairement à tous les autres festivals ludiques, Essen s’accompagne pour moi de quelques rituels, habitudes, joies.

 

Déjà, faire la queue, surtout chez des éditeurs qui proposent une boîte qui a buzzée en ligne ou précédemment, au GenCon par exemple. Et cette queue peut s’avérer longue, très longue. Elle peut même sortir du hall, c’était le cas l’année dernière pour Lorcana. Cette année pas de longue file interminable, mais tout de même. Devir, Asmodee, Matagot pour en citer quelques-uns, ont eut l’honneur de couper les allées durant de nombreuses heures.  

Ensuite, nous glanons des accessoires sur les stands d’objets 3D ou en plexiglas, ces petits objets pour rendre notre expérience de jeu plus agréable. Fouiller ici et là, le sac en toile coloré et brodé pour Les charlatans de Belcastel, un insert pour Deep Sea Adventure, des stickers pour les meeples de Five Tribes. Facile de dépenser 5, 10, 15 € voire des sommes à 3 chiffres. 

 

Dans le même ordre d’idées, BGG et Dice Tower proposent des montagnes de cartes promos, tuile supplémentaires, et la note grimpe vite. 

Aussi, il est facile de s’amuser des objets de déco meeple, entre les tasses, les saladiers, les boucles d’oreilles… Il y en a pour tous les goûts. Et s’émerveiller sur les stands de créateurs et dessinateurs. Toujours tentant de leur acheter un petit objet, un bon moyen de les soutenir. Bon nombre de visiteurs, moi inclus, achèteront un jeu qui n’était pas prévu, soit sur un coup de tête, soit attiré par son prix, là c’est souvent avec un petit tour juste pour regarder chez les destockeurs. 

Dans ces petites joies, il y a aussi obtenir une dédicace sans l’avoir provoquée, car vous êtes là au bon moment ; cette année j’ai eut l’immense joie de croiser Cédric Lefebvre et Christine Alcouffe. Une conversation fort agréable en 3 minutonautes. 

Un autre moment délicieux est cet instant où mélanger les langues dans une même phrase est naturel, quand l’allemand l’anglais et le français se marient à la perfection et tous se comprennent. Il n’est pas rare d’entendre deux francophones parler en anglais sans même se rendre compte qu’ils sont francophones. Un bonheur à entendre. 

Mesos

 

Quand vous voyez un illustre auteur de jeux de société connu pour ses eurogames de 2h proposer un jeu qui tient en moins d’une heure, ça interpelle. On parle ici de Simone Luciani, l’auteur de Tzolkin accompagné de Yanniv Kahana. 

Ce qui est agréable dans Mesos, c’est de se retrouver dans en terrain connu. Qui ne rêverait pas d’un crossover entre Kingdomino et Nidavellir ? Cela serait un peu réducteur de le résumer ainsi, mais on n’en est pas si loin. Dans Mesos vous devez faire grandir votre tribu, et chaque carte vous permet notamment de  scorer des points de différentes façon, sur des majorités ou des multiplications d’icônes, d’où le petit coté Nidavellir. 

Là où Mesos va vous faire râler, c’est sur la gestion de l’ordre du tour : si vous choisissez l’action qui vous rapporte le plus de cartes, vous serez dernier au prochain tour, comme dans Kingdomino ! Sauf qu’ici l’ordre du tour est primordial. Mesos rajoute son petit twist, des événements à gérer comme nourrir sa tribu, si vous n’y arrivez pas cela peut vous faire perdre beaucoup des points. 

 

On se retrouve face à de vrais dilemmes : dois-je prendre seulement ce chasseur qui me permettra de nourrir ma tribu, ou vais-je plutôt prendre ces 2 cartes pour assurer le rituel chamanique du prochain tour ? Mesos propose des mécaniques éprouvées dans une combinaison agréable. Sera-t-il un titre qui marquera son époque ? Tiendra-t-il les joueurs en haleine pour de nombreuses parties ?

Un jeu de Simone Luciani,Yanniv Kahana
Illustré par Kerri Aitken
Edité par Cranio Creations, Pegasus Spiele

 

Panda spin

 

Au salon d’Essen, il arrive fréquemment d’acheter un jeu sur un pitch ou suite à une recommandation d’une connaissance croisée 15 minutes plus tôt. Et bien c’est le cas de Panda Spin, un jeu chinois où vous cherchez à défausser vos cartes avant les autres joueurs. Jusque-là, tout va bien.

À l’instar de l’excellent Scout, on doit jouer une ou plusieurs cartes formant une combinaison. Attention ici les combinaisons ne sont pas forcement des mains de poker, certaines combinaisons peuvent être plus « exotiques », mais passons ce détail. Le prochain joueur doit enchérir sur la même combinaison que le précédent avec des cartes plus hautes. Sauf que dans Panda Spin, il pourrait être favorable de ne pas surenchérir, car cela va vous permettre de récupérer la carte que vous avez jouée plus tôt et de la retourner.

 

Et oui, car ce que je me suis bien gardé de vous dire, c’est que les cartes de Panda Spin sont en 2 parties :

  • une partie haute avec des as, des figures, et des cartes numérotées… bref du classique.
  • Et une partie basse avec parfois des paires ou des brelans déjà formés !

 

Sous ses airs de petit jeu de défausse se cache un jeu assez exigeant qui pourrait vous rappeler un certain Tichu. Après 2 parties, nous n’avons pas encore utilisé toutes les cartes du jeu. Il vous faudra plusieurs parties pour vraiment commencer à le cerner. Par exemple, au début il est particulièrement difficile d’évaluer la vraie force de certaines cartes. 

Ne vous laissez pas berner par sa couverture panda qu’on a déjà vu partout ailleurs, il est plein de surprises : vous ai-je dis que la meilleure carte de chaque couleur est le 2 ! 🙂

Un jeu de Carl Chudyk
Illustré par CMYM, Wenjue Zhuang
Edité par 4 Games, Matagot, Moon Gate Design

 

Prey

Encore un jeu de plis ! Cette année à Essen on a l’impression qu’il y en a partout, et chacun essaye de se distinguer avec son twist de gameplay. Prey n’échappe pas à la règle : à l’instar de Panda Spin, les cartes sont « bi-gouts », une partie sombre et une partie colorée, chacun avec un numéro différent.

Le jeu va vous demander de réaliser un certain nombre de plis. Pour savoir cela, vous allez lancer vos 2 dés, tant que vous n’avez pas de paire. À la fin de la manche, il faudra avoir réalisé le nombre de plis indiqué sur l’un des 2 dés. Sachant qu’avec vos 12 cartes, vous allez jouer 6 plis avec la partie sombre, et ensuite retourner vos cartes et faire 6 plis avec la partie colorée.

Au début tout va bien, mais après la sixième main, vous retournez vos cartes, et là c’est le drame. Après une longue journée à crapahuter dans le salon, vous réalisez que vous n’avez pas du tout anticipé la partie colorée des cartes et que vous allez rater complètement votre contrat. Tant pis, vous ferez mieux à la prochaine manche.

 

 

Il suffit de réaliser 2 fois ses contrats pour remporter la partie, mais cela ne semble pas si simple que cela, il arrive que personne n’y arrive. En plus on est assez tributaire du lancer de dés et de sa main évidemment. Heureusement, si l’un vos dés est un 6, vous pouvez aussi réaliser zéro pli ! Plutôt bien vu comme point de règles surtout quand on a lancé un 6 et un 5, vous pourrez donc faire six ou cinq ou zéro pli ! Ouf ! Donc on rejouera à Prey dès que possible, mais on évitera de le faire quand on n’a pas les yeux en face des trous.

Un jeu de Toru II
Illustré par Sai Beppu
Edité par Allplay

 

Daitoshi

En voilà un thème étonnant, qui veut rassembler les fans de Steampunk et de culture japonaise. Dans ce jeu, les machines steampunks vont côtoyer des esprits Yokais de la nature environnante. En effet, en développant la ville de Daitoshi, vous allez saccager la nature environnante, et vous devrez envoyer vos moines pour calmer les différents Yokais que vous avez agacés.

Les personnes ayant déjà joué a Château Blanc vont reconnaître la patte « graphique » de l’éditeur. On comprend assez rapidement toute l’iconographie, toutefois il y en a partout, dans les moindres recoins du plateau central et de votre plateau joueur. Le matériel est de très bonne qualité et les plateaux individuels sont 100% double couche, rien à dire.

Le jeu s’explique en 40 minutes, il y a au final très peu d’actions à expliquer, mais il faut bien suivre le cheminement de chacune d’entre elles. Nous n’avons pu faire que quelques tours, mais déjà les cerveaux fumaient autour de la table.

Avoir de la « vapeur » est très important dans Daitoshi, elle vous permet d’alimenter vos machines de production et aussi de déplacer votre pion plus facilement dans la ville. Quand un joueur décide de produire, tout le monde produit avec lui, mais si vous n’avez pas de vapeur à ce moment-là, vous n’avez plus que vos yeux pour pleurer. Si vos adversaires se rendent compte que vous êtes à court (de vapeur), ça pourrait vous coûter très cher.

 

 

Il y a vraiment beaucoup de choses à prendre en compte à son tour, on est sans cesse en train de tout considérer. Par exemple : cette action serait très bénéfique, mais va fortement mettre en colère les yokais, et me pénaliser sur le moyen terme, cette action serait parfaite, mais je n’ai pas les bons ouvriers dans ma réserve, il faudrait d’abord récupérer ces ouvriers dans cet autre quartier, mais je ne peux pas l’atteindre. Bref, il y a des choix a arbitrer et on aime bien çà.

On est clairement sur un jeu plus exigeant que Château Blanc. Nous avons hâte de pouvoir faire plusieurs parties et ainsi voir dans quelle configuration il se défend le mieux.

Un jeu de Dani Garcia
Illustré par Marina Vidal
Edité par Devir

 

Avant de nous quitter, faisons un petit tour du salon en photos …

 

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