Cette année, nous avons envoyé des reporters sur le salon d’Essen : voici venir le premier reportage de Novocaiin et Peckato qui officient sur la chaîne Youtube des Ludopathe Pogonophile, un premier article riche en photos du salon mais aussi quelques retours à chaud ! Merci à eux ! 

Enjoy !

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Le salon Essen Spiel est le plus grand salon public de jeux de société au monde. Voici quelques chiffres clés pour vous donner une idée de l’ampleur de cet événement :

• 200000 visiteurs participent cette année venant de 85 nations, 
• Plus de 930 exposants venant de plus de 55 pays
• 68000 m2 d’exposition 
• 1562 nouveautés dont 750 présentations de ces jeux aux professionnels
• L’application du salon téléchargée plus de 50000 fois 
• 150 kg de CurryWurst, en estimation personnelle !

Le salon est une véritable fête, ou plutôt un pèlerinage pour les amateurs de jeux de société, offrant la possibilité de découvrir de nouveaux titres, de rencontrer des auteurs et des éditeurs, et bien sûr, de jouer à volonté ; enfin selon la disponibilité d’une table vu l’affluence cette année. 

Car oui ce qui marque encore plus cette année, c’est bien sûr l’affluence ; tous les billets se sont écoulés pour les 3 premiers jours ouverts au public. Notez que le jeudi était jour de fête nationale en Allemagne. Ce premier jour, d’habitude plus calme, a été synonyme d’une foule intense cette année. Les stands des éditeurs qui proposent des jeux très attendus se sont vus doter d’un appendice d’attente, alors même que le salon n’était pas encore ouvert au public ; logique, les éditeurs, animateurs et autres journalistes sont avant tout des joueurs. Ce qui nous a aussi surpris est l’apparition en 5 min après le début du salon de mentions « sold out ». 

Essen est l’occasion pour de nombreux joueurs de remplir un coffre entier de nouveautés, goodies, accessoires et autres joyeusetés. Ces boîtes se vendent par centaines. Et nous sommes de ces gens là. Notre liste en poche, préparées depuis des semaines, des mois, nous vidons notre bourse. 

C’est aussi l’occasion de croiser des célébrités, auteures, illustratrices ou autres hommes-sandwichs, tout comme des cosplayers en nombre. 

Une table se libère ? Profitons d’un court moment pour obtenir des explications, tester quelques tours d’un jeu qui finira presqu’à coup sûr dans nos sacs pour se forger une critique plus tard. Ici, il s’agit plutôt d’impressions, de sensations. En voici quelques exemples …

Civolution

LE nouveau jeu de Stefan Feld et comme tous ses jeux, il s’agit d’une salade de points. 

Dans Civolution vous êtres des étudiants ! La faculté cosmique de l’Académie Technique de la Création organise votre Civolution, l’examen final de Civilization Design. Ici, chacun d’entre vous détient le rang d’une divinité locale étroitement liée à sa propre civilisation et doit la mener au succès sur les autres civilisations. Par exemple, qu’est-ce que vous considérez comme le plus bénéfique pour vos tribus : inventer la roue ou faire pousser des ailes ?

Lorsque l’examen se termine après quatre ères, celui qui a réussi à rassembler le plus de points de réussite aura non seulement son examen, mais deviendra également membre à part entière de l’Académie Technique de la Création et aura la possibilité d’être promu à l’instance suivante.

Le jeu prend une place folle sur la table, avec un matériel de qualité. Plus d’une vingtaine de ressources, autant d’actions. Ce j2S promet des heures de réflexion. Peut-être le Feld le plus exigent. Une seule ère nous a été offerte de jouer, et nous donne une très bonne première impression. L’explication de règles a bien pris une bonne heure. 

À la fin du jeu, vous serez jugé sur les neuf caractéristiques de votre civilisation, mais parmi celle-ci, quatre feront l’objet d’un scoring intermédiaire à la fin de chaque ère. Ces scorings intermédiaires vont déjà pas mal aiguiller votre stratégie, mais il ne faudra pas négliger les axes présents sur votre plateau personnel. En effet, l’action de recherche vous permet de jouer des cartes sur votre plateau personnel et ces cartes vous permettent d’améliorer vos actions, de prendre des bonus ou de marquer du scoring de fin de partie. Bref, on ne sait jamais trop par où commencer tellement il y a un foisonnement de scorings dans tous les sens, mais c’est généralement cela aussi qui nous attire dans les jeux de cet auteur. La VF sera assurée du côté de Matagot. 

Un jeu de Stefan Feld
Illustré par Dennis Lohausen
Edité par Deep Print Games, Matagot

Minos: l’aube de l’âge de bronze 

Dans l’ancien royaume de Crète, au milieu des rivages baignés de soleil et des couloirs labyrinthiques de Knossos, le destin de la civilisation minoenne reste à déterminer. En tant que membre de l’un des quatre illustres clans minoens, votre destin vous appelle à vous battre pour le titre prestigieux de Minos, le chef ultime de votre peuple. Les joueurs sont à la tête de la première civilisation européenne. Vous allez construire des villes, des monuments et d’autres structures. 

Minos se joue en quatre tours. Les quatre actions principales du jeu sont : gagner de nouvelles cartes, jouer des cartes, construire des bâtiments et se déplacer sur une région. Sachant que dans ce jeu, il n’y a pas de conflit, il s’agit juste d’une majorité ou de présence à avoir dans les régions. Le matériel est d’une très bonne qualité comme souvent chez Board & Dice : plateau double couche, pions bien épais et bien dessinés, pas de déception de ce côté là. 

Tout le sel du jeu est dans le draft des dés. La couleur et la valeur de ceux-ci joue un rôle primordial. Les petits dés vous permettent de prendre les meilleurs emplacements sur les différentes actions mais les gros dés de la même couleur vous permettent d’augmenter sur les pistes du jeu. Au fil de la partie vous gagnez de plus en plus de bonus et les Actions deviennent de plus en plus longues. Plus le jeu avance, moins la contrainte au niveau des ressources se fait ressentir. Toutefois, difficile de jouer sur tous les tableaux, la fin du jeu arrive généralement avant. 

Il semble donc y avoir plusieurs stratégies possibles. Difficile de dire si une se détache plus que les autres, il faudra plusieurs parties pour peut-être s’en rendre compte. Attention toutefois aux temps morts entre les joueurs il peut y avoir beaucoup de combos déclenchés pendant le tour d’un joueur et il est donc difficile de planifier son tour à l’avance. Pour une première partie, la meilleure configuration sera donc à 3 joueurs. En tout cas, Minos fait partie des Euros solides de cet Essen 2024 (Pixie assure sa localisation), mais arrivera-t-il à surpasser Nucleum ? Pas si sur…

Un jeu de Stan Kordonskiy
Illustré par Hazem Ameen, Kristina Gehrmann
Edité par Board&Dice

Explorers of Navoria

Dans le pays magique de Navoria, de nouveaux et étranges continents ont émergé de la mer. Le Conseil de Navoria a décrété que les nouveaux continents devaient être explorés, et vous et une poignée d’autres aventuriers intrépides avez répondu à l’appel… Le décor est planté pour l’aventure d’une vie dans Explorers of Navoria ! Dans ce titre (qui a déjà une extension), vous prendrez des jetons d’action dans le sac et les utiliserez pour piocher des cartes Aventure dans votre tableau. 

Les cartes Aventure vous aident à explorer Navoria, à construire des colonies dans les continents nouvellement émergés, à fabriquer des fournitures et des objets, et à collaborer avec les différentes peuplades de Navoria. Vous aimez construire un tableau ? Vous aimez la pose d’ouvriers ? Vous aimez avancer sur des pistes ? Réaliser des contrats ? Alors ce Navoria a été pensé pour vous. 

Le jeu est super fluide, vous piochez deux jetons dans un sac et vous en choisissez un pour acheter une carte qui vous permettra de réaliser une action. Une fois que chaque joueur a acheté quatre cartes, vous allez pouvoir récupérer des ressources, mais cela se fait dans l’ordre inverse du tour, donc celui qui a récupérer les cartes les « moins intéressantes » va pouvoir se rattraper sur les ressources. 

Maintenant lorsqu’on est premier joueur la pioche dans le sac peut être frustrante lorsqu’on vise une carte bien précise. Toutefois toutes les cartes semblent homogènes, il n’y en a pas de particulièrement forte ou complètement inutile, tout vous fait avancer. Il y a des points à récupérer partout, sur les pistes, sur les cartes, sur votre plateau, et surtout sur les quatre tuiles de fin de partie. Bref, il ravira les amateurs de salade de points ! 

Un jeu qui pourrait tout à fait devenir le nouveau jeu-passerelle pour amener vos camarades ludiques vers des jeux plus touffus, surtout avec l’extension qui semble complexifier un peu plus le tout. VF prévue chez Sylex.  

Un jeu de Meng Chunlin
Illustré par Meng Chunlin
Edité par Qiling board game, Sylex édition

Chandigarh

Dans Chandigarh, chez Ludonova, vous allez contribuer à construire la nouvelle capitale du Pendjab et tout cela en fonction des cartes Projets qui vous seront proposées. Le jeu est extrêmement efficace : il s’explique en 10 minutes. À 4 joueurs, la partie aura duré moins de 1h. Malgré une illustration de boite particulièrement réussie et qui vous plonge dans le thème, cela reste un jeu finalement bien abstrait où l’on vous demande principalement de réaliser des patterns entre différents bâtiments. Là dessus, le matériel du jeu remplit sa fonction, cela reste bien lisible et fonctionnel. 

Nous avons joué à la version « simple » du jeu (sans les Spécialistes) et pour autant le jeu ne manque pas de réflexion. Au début, on se focalise beaucoup sur ses propres cartes, mais plus vous arrivez vers la fin du jeu plus vous faites attention aux opportunités ou aux cartes vous pourriez laisser aux autres joueurs. Avec l’ajout des Spécialistes, il pourrait s’avérer plus profond qu’il n’en a l’air. Par ailleurs, la variété qu’ils apportent à chaque partie promet une bonne rejouabilité. Bref, il a conquis tous les joueurs autour de la table. Probable qu’il va intégrer quelques ludothèques (distribution VF par Novalis). [Ndlr : nous en avons aussi parlé dans ce reportage et ce débrief]. 

Un jeu de Toni Lopez
Illustré par Edu Valls
Edité par Ludonova
Distribué par Novalis

Vampire Nights

Dans Vampire Nights vous allez devoir explorer un manoir pendant trois nuits (manches) et essayer de récolter du butin ou de ramener sain et sauf des villageois qui se seraient égarés dans la maison. Mais attention des vampires rodent aussi dans le coin, et si ils arrivent à vous mordre deux fois, vous deviendrez vous aussi un vampire…  

Ici pas le temps de réfléchir, à votre tour vous devez entrer dans la maison et explorer le manoir le plus profondément possible. Pas de retour en arrière possible, il faut toujours avancer. Si vous arrivez jusqu’à la zone des jardins en premier, vous aurez la possibilité à la fin de chaque nuit de récupérer une carte que vous auriez laissé derrière vous, plutôt intéressant. 

On est presque dans un jeu d’ambiance, on essaye de récupérer la famille qui s’est égarée, ou si on est bien équipé on essaye même de tuer quelques vampires. Dans les deux cas, vous serez encore plus récompensé si vous arrivez à récupérer la famille en entier ou tout le clan de vampire en entier.  

Le plus drôle est évidemment de deviner quand un chasseur est devenu vampire ! Mais cela dépendra de la pioche dans le deck des morsures avec un peu de chance, cela peut venir plus tard que prévu… Dans tous les cas, cela ne va pas changer radicalement la donne, si vous devenez un vampire, certains butins/victimes deviennent juste plus valeureuses mais le gameplay ne change pas, vous pouvez même continuer à tuer vos congénères pour éviter les véritables chasseurs de gagner des points. 

À jouer avec des joueurs qui aiment mettre l’ambiance autour de la table ou qui sont juste fan de la thématique vampire, ces joueurs là devraient largement y trouver leurs comptes. Et attention dans ce jeu que vous soyez vampire ou chasseur, les chats ne sont pas vos amis 🙂

Un jeu de David Ausloos
Illustré par David Ausloos
Edité par Ludolux

Avant de nous quitter, faisons un petit tour du salon en photos …

À très vite pour d’autres aventures ludiques des Ludopathes Pogonophiles ! 

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