Elysium : une légende va-t-elle s’écrire ?
Le matériel
Les Space Cowboys ont au moins une marque de fabrique, celle de faire des éditions de qualité, et même de haute qualité. Et Elysium ne déroge pas à la règle. Le matériel est un sans-faute même si on peut toujours faire mieux (et plus cher !) comme par exemple reprendre les pièces en métal de Black Fleet plutôt que de simple jetons en carton. Je trouve pour ma part l’édition parfaite. Le carton est épais, les cartes de bonne qualité, le thermoformage bien pensé… On pourrait croire à un jeu Gameworks 😉
Mais au delà de la qualité du matériel, il y a aussi le souci du détail qui démarque une édition au matériel de qualité à une édition de grande qualité. Ainsi par exemple, des stickers avec des symboles pour les colonnes d’influence. Personnellement, je n’en ai pas besoin et je préfère les garder vierges. Mais ils devraient être très utiles pour ceux ayant du mal à distinguer les couleurs.
Le livret expliquant chaque carte est aussi un énorme plus. Alors oui, des cartes expliquées dans les règles, ce n’est pas nouveau, mais voir toutes les cartes expliquées, leurs backgrounds présentés et des précisions données est un énorme plus. Combien de fois avez-vous déjà enragé de ne pas trouver l’explication d’une carte alors que d’autres qui vous paraissant évidentes étaient expliquées…? Ici pas de souci, elles y sont toutes.
Enfin, on joue avec 5 familles sur 8 et chaque famille correspond à un dieu et un style de jeu. Ces styles sont décris dans la règle de jeu et plusieurs configurations types sont proposées en fonction du style de jeu que l’on recherche : détail très intéressant sur les premières parties et qui permet d’ajuster le style de jeu en fonction du public. On finit par se demander pourquoi n’est-ce pas toujours ainsi. Le plateau, ou plutôt la réglette personnelle avec les emplacements pour ses jetons et colonnes, et la découpe pour le pion ordre du tour, bien grand, bien visible. Tout est soigné dans les moindres détails et on ne pourra qu’être pleinement satisfait.
Le matériel est essentiellement constitué de cartes, 168 cartes exactement. Elles ne sont pas toutes différentes mais la variété est là. Les illustrations sont superbes et l’iconographie très claire. Rien à redire, si ce n’est qu’on regrette que les illustrations ne prennent pas plus de place. La priorité a clairement été donné à la jouabilité et le compromis final est finalement plutôt très bon. On trouvera un certain nombre de jetons en carton pour les points de victoire, les pièces d’or et différent bonus. Quelques éléments en carton pour former le temple, des tuiles quêtes et des colonnes d’influence en bois viennent compléter le tout.
Domaine et Elysium: vie et mort, ainsi naissent les légendes…
La partie se joue en 5 époques de 4 phases :
Phase 1 : L’éveil
Elle consiste simplement à renouveler les cartes de l’Agora, c’est-à-dire au centre de la table. Ce sont les cartes que pourront acquérir les joueurs au cours de cette époque.
Phase 2 : Actions
C’est la phase principale du jeu, celle où chaque joueur va acquérir les cartes, c’est-à-dire les héros et les artefacts avec lesquels il pourra écrire ses légendes, légendes qui lui rapporteront gloire et honneur, ou plus mercantilement, des points de victoire. Chacun à son tour va devoir choisir une carte ou une quête, et on recommence 4 fois. À la fin de la phase d’action, chacun aura donc acquis trois cartes et une quête car il est obligatoire de prendre une et une seule quête.
Ces quêtes sont les tuiles qui sont disposées dans le temple. Leur position dans le temps indique la condition d’acquisition, à savoir la couleur de la colonne d’influence qu’il faut posséder pour l’acquérir. Si l’on s’y prend trop tard et que les quêtes restantes ne correspondent pas aux colonnes d’influence qui nous restent, on sera quand même obligé de prendre une quête mais en la retournant, bénéficiant ainsi d’un bonus de fin manche bien moins intéressant.
Ces quêtes vont déterminer combien d’or et de points de victoire on gagnera à la phase d’écriture des légendes, et également, et surtout combien de cartes on pourra transférer de son domaine vers son Elysium afin d’écrire des légendes. Elles sont donc primordiales, et devoir prendre une quête inachevée (carte verso grise), est beaucoup plus pénalisant qu’on ne pourrait le penser à la lecture ou explication des règles.
Revenons au rôle des colonnes d’influence et à la manière dont on peut acquérir des cartes ou quêtes. Une carte comporte un à deux symbole de couleur en haut à gauche. Ces symboles indiquent la couleur des colonnes d’influence qu’il faut posséder pour pouvoir acquérir la carte, un symbole noir indiquant n’importe quelle couleur. Au début de la phase action, on peut donc choisir n’importe quelle carte puisqu’on dispose des 4 couleurs. Mais prendre une carte, ou une quête impose de rendre une colonne, de se priver de la couleur correspondante, et donc des cartes nécessitant cette couleur. Point important, on peut rendre n’importe quelle colonne, sa couleur n’a pas à correspondre à la couleur des symboles de la carte. On pourra donc acquérir plusieurs cartes nécessitant la même couleur.
C’est ce mécanisme original qui donne tout son intérêt au jeu. En effet, les colonnes de nos adversaires, bien visibles, vont nous permettre de déterminer quelles cartes il peuvent encore prendre et donc guider nos choix. Les quêtes nécessitant elle aussi de posséder une couleur, et de rendre une colonne, vont être à surveiller de près. De cruels dilemmes vont alors se poser à nous. Prends-je tout de suite la quête au risque de me voir soustraire la carte que je convoite, ou attends-je pour m’assurer la carte au risque de ne pas achever de quête ? La gestion de ses colonnes d’influence et de celles de ses adversaires crée l’interaction et la tension. On en vient à chercher à deviner ce que vont faire nos adversaires voire à tenter de les tromper, guessing et double guessing ne sont pas loin.
À noter que l’on n’est jamais bloqué puisque si nos colonnes ne nous permettent pas de prendre une carte, on prend alors un citoyen sans pouvoir (une carte de la pioche qu’on garde face verso et qu’on place donc devant nous, le dos de la carte visible) qui pourra servir de joker mais octroiera une pénalité de deux points.
Phase 3 : L’écriture des légendes
L’ordre du tour est déterminé par les légendes et s’applique dès cette phase (point très important pour la course au bonus). Ensuite on transfère certaines de ses cartes de son domaine vers son Elysium, écrivant ainsi nos propres légendes. Ces légendes ne sont en fait que des séries de cartes, 3 cartes d’un même dieu (de même couleur) mais de valeurs différentes (il n’y a que 3 valeurs différentes) ou 5 cartes de même valeur mais de dieux différents. À noter que pour les cartes de même valeur, on peut commencer une série à partir de deux cartes.
Une certaine course s’établit pour l’écriture des légendes : être le premier à écrire une légende permettra de s’octroyer le bonus correspondant, bonus non négligeable en terme de points. D’ailleurs sur mes deux parties, c’est la prise de bonus sur le dernier tour qui a fait basculer la victoire d’un camp à l’autre. Car, en effet, à la manière des chevaliers des Colons de Catanes, faire une série plus longue que l’autre pour la même valeur permet de lui ravir le bonus.
Phase 4 : Fin d’époque
La phase classique de préparation pour le tour suivant.
Point important que je n’ai pas mentionné, chaque carte comporte un pouvoir et on peut les appliquer pendant la phase d’action en fonction de ce qu’indique le symbole d’activation. Ainsi on trouvera des cartes qui s’activent une seule fois à leur acquisition, des cartes qui s’activent une seule fois mais au moment choisi (un jeton permet de noter que la carte n’a pas encore été activée), des cartes qui s’activent une fois par phase d’action et donc à chaque tour, et des cartes avec un pouvoir permanent. Évidemment on sera tenté de garder les cartes à activation multiples le plus longtemps possible dans son domaine, mais les possibilités de transfert étant limitées (jusqu’à 3 par quête, et donc par époque, hors pouvoir de certaines cartes), c’est prendre le risque de ne pas pouvoir les transférer dans son Elysium et donc de ne pouvoir compléter une série. Autre choix et autre stratégie qu’il faudra déterminer.
Comment s’est passé ce séjour dans la Grèce antique…
Pour être honnête, j’écris ce Just Played après deux parties et non pas une seule : une partie à deux et une partie à 4. Point commun aux deux parties : les explications de règles sont courtes et il n’est pas besoin d’y revenir pendant la partie. La partie à deux a été assez courte : moins de 30 minutes alors que la partie à 4 a été plutôt longue pour un tel jeu, une bonne heure trente.
Sur notre partie à deux, deux stratégies se sont dégagées, une agressive à base de Poséidon et une autre plus basée sur l’utilisation des pouvoirs des cartes pour aider à transférer le maximum de cartes vers son Elysium. Les deux stratégies se sont avérées payantes et alors que j’étais en tête, mon adversaire va me ravir un bonus de légende sur le dernier tour qui lui permettra de l’emporter.
La partie à 4 joueurs a vu également plusieurs stratégies se mettre en place. Un joueur a commencé agressif (devinez lequel) et il s’est ensuite concentré sur un mix de points marqués par l’action des cartes et par la chasse au bonus de légende, un autre a tenté de maximiser les pouvoirs permanents, activant plusieurs cartes par tour histoire de gêner ses adversaires et essayer de transférer plus facilement des cartes sans être dépendant des quêtes, le troisième a maximisé le nombre de points marqués au cours de la partie en se concentrant sur les cartes dont les actions permettaient de scorer, tout en réalisant quelques belles quêtes, quant à moi j’ai essayé de jouer sur les bonus de fin de partie octroyés par certaines cartes qui viennent glorifier héros et artefacts dans les légendes.
À part le joueur s’étant concentré sur les actions et oubliant un peu de faire des séries, les scores ont été serrés. Je l’emporte de très peu alors que j’avais 0 points avant le décompte des légendes contre une bonne grosse dizaine à celui qui avait essayé de maximiser ses points en cours de partie. Mais si je l’emporte c’est parce que le second se fait subtiliser au dernier tour un bonus de légende par un autre joueur. De même, j’aurais pu m’assurer la victoire en ravissant un bonus à un autre joueur si je n’avais pas oublié que les légendes s’écrivent dans l’ordre donné par les quêtes, et non pas dans l’ordre du tour actuel. J’aurais pu, en prenant en premier la bonne quête, finir avant lui la légende qu’il avait commencé à écrire, et lui ravir définitivement son bonus.
Ces deux parties se sont donc finies sur des scores serrés où l’on a pu se rendre compte que les choix que l’on devait faire quant à l’ordre d’acquisition des cartes et des quêtes n’étaient vraiment pas anodins. Et s’il n’est pas forcément évident de surveiller ses adversaires lors de sa première partie, on se rend compte que c’est primordial car, contrairement aux apparences, la bataille pour les cartes et les quêtes est rude et donc l’interaction est présente et importante.
Finalement, une légende est-elle en train de naître ? …ou pas ?
Rien à redire, le jeu est bon, même très bon. La mécanique est huilée et on sent un potentiel certain grâce, notamment, à ce choix permanent des colonnes d’influence à sacrifier à chaque achat de carte ou de quête. Cet élément de la mécanique est ce qui fait sa richesse, sa subtilité et son originalité, car pour le reste, on est dans du classique avec des cartes à pouvoirs et des séries à réaliser. Les parties se renouvelleront certainement en combinant différentes familles et l’opportunisme né de l’ordre de tirage des cartes.
Et pourtant, je ne saurais dire pourquoi, je ne suis pas emballé. Je n’ai pas eu le coup de cœur qui m’incite à y rejouer immédiatement. Est-ce l’effet Space Cowboy ? On attend tellement de cette équipe qu’on très bon jeu finit par être décevant ? Est-ce parce que c’est un énième jeu de cartes et que je commence à être lassé de cette mécanique acquisition de cartes/pouvoirs/combo/scoring ? Même si l’idée des colonnes d’influence est très bonne et donne un sel particulier à ce jeu.
Est-ce aussi parce que j’ai trouvé la partie à 4 un peu longue, et plus chaotique qu’opportuniste ? Est-ce parce qu’à deux, il y a déjà tellement de jeu que ce n’est pas une config que je recherche pour un tel jeu ? Bizarrement, et c’est la première fois que cela me fait cet effet, je suis obligé de conclure qu’il est très bien édité avec du matériel de qualité, que c’est un très bon jeu, avec un aspect de sa mécanique original, et pourtant je ne suis pas conquis… la légende des Space cowboys passera donc plus probablement par Time Stories que par Elysium en ce qui me concerne.
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TheGoodTheBadAndTheMeeple 20/02/2015
Intéressant retour, c’est un peu ce que je sentais à la lecture des règles. Nous verrons en jeu ! Perso je n’ai pas d’attente innovante quand même. Les Space Cowboys ne font pas de jeux très innovants. Ils forment une terrible mécanique.
Quand je reviens sur un Saint Petersbourg a la mécanique extraordinairement bonne, c’est plutot à cela que j’attend une production Space Cowboys !
Grovast 20/02/2015
Merci pour ce point de vue, également proche de mes premières impressions.
A priori pas « legendary » pour moi, mais j’espère me détromper en le pratiquant.
DoM 20/02/2015
« Une carte comporte un à deux symbole de couleur en haut à gauche. » En haut à droite non ?
Cormyr 20/02/2015
Oui exact en haut à droite tel que montré sur les images. Merci pour la remarque. Comme quoi les couleurs ne me gênent pas mais apparement droite/gauche si 😉
Jiba 20/02/2015
En lisant l’article, j’ai l’impression que le thème du jeu est très « plaqué »… peut-être est-ce le problème ?
Cormyr 20/02/2015
Beaucoup d’efforts ont été fait pour bien intégrer le thème au jeu. Le vocabulaire, les illustrations, la description de chaque carte dans un livret collent parfaitement au thème. On peut noter également un effort certain pour que les pouvoirs des cartes correspondent autant que faire se peut au thème. Néanmoins, il est vrai qu’en jeu, on réfléchit plus en terme de pouvoirs des cartes et de séries à réaliser et que le thème s’efface au profit de la mécanique. Mais c’est un peu souvent le cas de ce style de jeu. Et si celui-ci ne déroge pas à cette « règle », le thème est moins plaqué que dans un jeu comme Dominion, mais bien moins présent que dans un jeu comme Thunderstone par exemple (note que je cite ces jeux en tant que jeu de cartes pas en tant que deckbuilding car Elysium n’est pas un deck building).
TSR 20/02/2015
Non mais les légendes c’est à Tash Kalar et puis c’est tout !
Merci pour l’article Cormyr, haut qualité as usual :).
Djinn42 21/02/2015
Elysium frappe fort. J’avoue craquer systématiquement sur les thèmes antiques. Mais point de vue mécanique c’est plein de petites contraintes et de stratégie, vraiment sympa.
eolean 21/02/2015
J’ai vraiment hâte de l’essayer celui-ci (demain j’espère !), mais pour être honnête, on en attend peut-être un peu trop des space cowboys. En tout cas pour moi c’est le cas. Mais au final, ils sortent des jeux de bonne qualité mais aussi très « grand public ». C’est pas que je suis réfractaire à ce genre de jeux, mais si j’attend toujours un jeu pour « » »expert » » », je risque d’être déçu à chaque fois… Je vais essayé de le voir avec un oeil neutre…Si j’y arrive ! ^^
Shanouillette 21/02/2015
oui il faut tenter de le voir d’un oeil absolu (ce jeu seul en tant que tel), et d’un oeil relativiste (ce jeu par rapport aux autres, au contexte éditorial..) c’est vrai d’ailleurs pour n’importe quel titre. C’est une gymnastique un peu schizophrénique mais nécessaire je pense. 🙂
Cormyr 21/02/2015
Difficile d’être totalement schizophrène surtout quand celui-ci a souvent été annoncé, pas forcément par les Space Cowboy d’ailleurs, comme leur premier gros jeu. D’ailleurd aime beaucoup Splendor qui est bien plus léger et c’est l’un des jeux auquel j’ai le plus joué l’année dernière.
Elysium a presque tout pour me plaire : un très bon jeu à la mécanique impeccable, au matériel splendide. Il ne lui manque qu’un thème vraiment parfaitement intégré au jeu même si je le répète tout est fait pour dans cette édition.
Mais au final la magie ne prend pas et je ne sais pas pourquoi.
croustibar 21/02/2015
Marrant ! J’aurais pu écrire la même conclusion à propos de Deus après 3 parties alors que le bout de partie d’Elysium à 3 que l’on a fait nous a ravi quant au ratio sensations ludiques/mécanismes. Sans doute parce que l’on est sur des cahiers des charges somme toute similaires. La différence en termes de ressenti par rapport à ces 2 jeux est à l’avantage d’Elysium par rapport au surcroît d’interaction qu’il offre par rapport à Deus. A voir après plus de parties , mais ce dernier Space cowboy nous a semblé vraiment prometteur.
Zuton 22/02/2015
Après une partie découverte à 4 joueurs, force est de constater que je partage (malheureusement) le sentiment final de Cormyr.
Le matériel sert parfaitement le thème en le sublimant avec un sans faute (mise à part la carte résumant le « scoring » que je ne trouve pas des plus claires lors d’une première partie).
Rien que l’idée des cartes des familles de Dieux dessinées par des auteurs différents est géniale avec un sacré beau résultat graphique donnant de la diversité !
Le principe des colonnes pour le choix des cartes n’est pas des plus simples et demande une gymnastique d’esprit un peu contre nature (pour mon esprit réducteur ?) puisqu’il il faut bien penser en premier lieu aux cartes à l’étalage/quête auxquelles on renonce selon les colonnes déjà jouées par les autres joueurs. Il ne faut pas aussi oublier que l’on doit seulement avoir la colonne de couleur encore non consommée pour acquérir une carte que l’on peut finalement payer en défaussant une colonne d’une autre couleur : autre possibilité non intuitive au premier abord. Une erreur se paye cash (et il y ‘en a eu et pas que chez moi !), engendrant une certaine frustration; mais cela semble normal et acceptable pour une première partie découverte.
Certaines cartes sont surpuissantes comme celles très agressives de Poséidon qui apportent pas mal de chaos : la gestion des ors/lyres devient alors difficile. Remplacer Poséidon par une autre famille de Dieu devrait gommer cet effet.
La partie à 4 fut finalement très longue à cause des temps de réflexion intenses lors du choix cornélien de chaque carte. Je me demande si le jeu ne serait pas meilleur dans une configuration à 2 joueurs, limitant les temps d’attente et le chaos. Comme soulevé par Cormyr, la mécanique prend vite le dessus sur le thème et c’est bien dommage vu l’effort de qualité thématique du matériel.
Bref, le jeu est bon avec pas mal d’interaction mais tous les petits désagréments soulevés (dus la plupart à la méconnaissance du jeu) font que le goût de « reviens-y » n’est pas énorme pour moi en fin de partie. Et je sais par expérience que ce premier sentiment mitigé dès le premier essai entraine un jeu qui prendra la poussière et donc pas pour ma ludothèque. En revanche, je ne serai pas contre retenter l’expérience, notamment à 2 (voir 3 mais pas plus) et sans Poséidon !
atom 04/03/2015
On est revenu de Cannes avec, j’avais beau avoir lu les différentes critiques, ce jeu m’attirait irrémédiablement, premiére partie dans notre chambre d’hotel avec une grosse journée de festival, : -quoi mais c’est juste un bête jeu de suite me dit ma femme, ça me fait penser a la canasta.
je dois avouer que si je ne disais rien, c’était un peu pour me rassurer ou me mentir a moi même…
Ce soir on en a fait deux parties, je suis bien plus rassuré, il faut choisir systématiquement entre profiter des pouvoirs et scorer, je prends cette carte inutile pour moi mais trop utile a mon adversaire pour lui faire ce cadeau.
Cette carte avec un symbole jaune m’intéresse pas je peux donc défausser une colonne jaune, mais en même temps, si je la garde il va douter et va donc devoir aller la chercher de suite ..
Toute cette mécanique est impeccable, si la partie peut durer c’est surtout a cause de ces long temps de réflexions, parfois un peu feint histoire de ne pas laisser deviner trop vite ce que l’on veux mettre en place.
Maintenant, la grande force du jeu c’est de proposer des sets de jeu différents puisque l’on ne peut jouer qu’avec 5 dieux sur les 8 disponible et cela augure de nombreuses possibilités, et c’est la ou je me dis que les tests sont fait un peu trop vite en général (et surtout sur ce jeu), c’est un peu comme si on testais Seasons, en jouant avec la version d’initiation. (jexagére a peine, vous pouvez sortir le fouet)
Ah oui je suis nul en math, s’il y a 8 dieux, que l’on doit faire un set de jeu avec 5 dieux, combien peut t’on faire de sets différents ?
Cormyr 04/03/2015
Pour répondre à la question de math : 56
Sinon content que ce jeu te plaise. J’ai rencontré pas mal de gens à Cannes qui m’ont parlé de mon article. J’en ai vu à peu près autant qui rejoingnait mon avis que de personnes qui avaient beaucoup aimé.
Je rappelle qu’un Just Played est une première impression après une ou deux parties. Le test viendra plus tard. Pour ma part je suis d’accord que la mécanique est excellente et que le jeu recèle pas mal de subtilités. Comme dit dans l’article, les différents dieux, qui plus est dont le style est expliqué dans la règle, permettent de varier les plaisirs.
Mais malgré tout cela, malgré la grande qualité d’édition, le jeu ne m’a pas fait vibrer.
atom 04/03/2015
Tout d’abord je dois préciser une chose, ce n’était pas une attaque a ton endroit, mais c’est une critique générale que je fais, on est dans une société de consommation et donc on papillonne, et c’est difficile de s’abstraire de cela, j’en suis une des victimes, je ne me place pas au dessus de la mêlée, par contre ce qui m’avait échappé c’est que c’était un just played, même si tu as eu l’honnêteté de dire l’avoir écrit après 2 parties.. Après il n’y a rien a redire ton article est très bien écrit, on voit bien les points positifs et négatifs, je serais curieux de voir ton avis, ici ou dans un test après avoir fait une dizaine de parties. la aussi je précise c’est ton avis, si c’est pas le même que le mien tant mieux, maintenant j’avoue que j’ai failli passer a coté de ce jeu, avec des avis comme le tien ou tant d’autres (une personne a l’association) mais c’est difficile quand on présente quelque chose de faire abstraction de son propre avis .
Pour nuancer ce que je disais le fait d’avoir 8 dieux et d’en choisir 5 c’est peut être la grande force du jeu parce que je ne l’ai pas testé, si ça se trouve il y a beaucoup de sets qui se ressemblent. Je viens de trouver une idée qui permets d’utiliser les cartes bonus, on les mélange, on en élimine 3 et on joue avec les 5 dieux restants, mais je ne garantis pas le résultat.
merci pour le calcul
Cormyr 04/03/2015
Pas de soucis, je ne l’ai pas pris du tout comme une attaque personnelle 🙂
Pour moi, le but d’un JP est clair, une première impression. Ensuite, il y a les tests qui sont des avis (j’aime pas le terme de test) après avoir essayé le jeu en profondeur et donc après plusieurs parties. Et j’ai bien fait attention, comme tu le notes d’ailleurs et je te remercie par là même de ton compliment sur la qualité de l’article, de préciser que c’était mon ressenti et mon avis.
Je pense que le fait d’avoir plusieurs dieux est une force. Certes, les 56 combinaisons possibles ne vont pas réellement donner 56 sensations de jeu différentes, mais il me semble évident que la présence ou l’absence de certains dieux va influencer la façon d’appréhender les cartes. On peut voir déjà dans le set de base conseillé que le dieu Neptune, avec son agressivité, modifie la donne selon que ses cartes sortent en nombre en début de partie ou pas. Cela ne peut donc que s’enrichir avec les autres dieux.
Shanouillette 04/03/2015
En effet, le principe du « just played » est une présentation, à chaud, d’un jeu avec les impressions personnelles, juste après une partie (même si nous avons de plus en plus des JP écrits après 2 voire 3 parties ! nos contrib sont exigeants avec eux-même ! ^^). En gros, JP=gameplay, matos, partie/stratégie + opinion.
Antony 04/03/2015
Merci pour ton JP qui m’a fait découvrir ce jeu 🙂
Je ne sais pas pourquoi mais la photo présentant les éléments du jeu ne m’attire pas plus que ça…Les visuels sont certainement trop austères à mon goût. Après, c’est juste un ressenti car j’ai récemment loupé l’occasion d’y jouer. Donc, si ça se trouve, une fois dans la partie je trouverai ce jeu très bien.
TheGoodTheBadAndTheMeeple 05/03/2015
J’ai aussi eu personnellement ce ressenti avant d’y jouer. Apres y avoir joue, meme ressenti ^^ ce n’est pas tres beau et surtout l’ iconographie et la police sont trop petites.
Mis a part ca, le jeu est bon mais a le cul entre deux chaises (familial avec son tirage supra aleatoire, gamer avec ses combo/scoring subtils et son interactivite parfois forte)
Antony 05/03/2015
Ok, je vois désormais mieux à quoi ça peut ressembler, merci, c’est cool.
atom 06/03/2015
A la maison on a tester la version, pas de pité pour les vaincus avec Ares Hermes Hades Hephaistos et Poséidon
Ona fait deux parties, un partout, difficile de tirer une conclusion sur ce set, mais ce qu’il en ressort (surtout a deux) c’est que les 16 points de Arés pour le premier et 8 pour le deuxiéme font que l’on ne peux pas faire l’impasse dessus, et le probléme c’est que sur la premiére partie, je me suis jeté sur la carte qui me donnait un PP par tour ou presque, m’assurant les points, et sur la deuxième c’est sur le dernier tour qu’une carte donnant un PP est apparu et ma chére et tendre l’a prise et donc Arés fut déterminant. on va tester les autres sets entre deux Splendor.
J’aime bien l’idée que l’on puisse choisir si on veux être le premier joueur, un peu a la maniére de Five Tribes ou l’on a toutes les cartes en main et on ne subit pas trop l’opportunisme d’une arrivée en jeux d’une carte incontournable et nécessaire.
Antony 07/03/2015
Bon, j’ai finalement eu l’occasion d’y jouer hier soir (à 4 joueurs) et j’avoue que ce jeu s’avère vraiment très bon !
Certes, le style graphique n’est pas du tout à mon goût, cependant le moteur du jeu est riche en possibilités ce qui promet une bonne rejouabilité.
Au final, même si la partie à durée tout de même 2 heures au lieu des 60 minutes annoncées, les tours de jeu restent fluides.
Bref, j’ai beaucoup apprécié ce titre 🙂
atom 08/04/2015
Je remets une piéce dans le Juke box
On a fait une partie ce soir, le jeu est bon, mais il sort pas, bon ok on a fait le plein a Cannes on a d’autres choses a jouer en plus on s’est offert Alchimistes.
Ce soir petit set intéressant : Apollon Athéna Hephaistos Arés et Poséidon, une partie plutôt équilibré même si au final je gagne de 10 points qd même. Je crois que j’aime bien Apollon parce qu’il permet de prévoir ce qui va arriver. Le fait qu’il n’y ait pas eu d’Hadés permettait difficilement d’envoyer des cartes dans l’Elysium a autre moment que l’écriture des légendes. Poséidon a fait beaucoup de mal d’entrée de jeu. On avait fait une autre partie complétement abusée, avec hermés Apollon, ou j’avais gagné trés largement grace a ma premiére carte me permettant d’aller chercher une carte dans l’oracle et j’avais comboté, au final trés large victoire un peu écœurante.
atom 08/04/2015
Par contre a l’asso jeux a quatre, assez blasant, du genre tu perds 3 cartes en un seul tour. ( ce fut mon cas)
a 4 ça allonge le temps des parties de maniére complétement folle, quand on parle de Paralysis Analysis pur Fives Tribes et c’est vrai, pour Elysium c’est pire je trouve. on est obligé de tout calculer ça devient ingérable sauf peut être si on aime ça. 5 tours de jeux en deux heures.
Autant a deux je trouve qu’il manque quelque chose autant a 4 non vraiment. IL faudra que je teste a 3.
Au final Elysium me fait l’effet d’une Ferrari avec un frein a main, on a un bolide super en main, mais soit on sait pas le conduire, soit il est bridé je ne sais pas, mais il n’y a pas ce gout de reviens y, au contraire même, on a bien apprécié la partie, mais non ça ira merci, on est content quand s’est fini.