DorfRomantik : y aura-t-il un moulin ?

Êtes-vous prêts pour le jeu le plus pépouze de l’année ?

Dorfromantik est juste un moment coopératif d’optimisation de placement de tuiles. On construit sa campagne allemande (mais colorée), avec des forêts, des pâturages, des rivières, et un chemin de fer. Ça vous fait penser à Carcassonne, c’est un peu ça.

Il a tout pour ne pas m’attirer ce jeu, pourtant il s’est fait remarquer en obtenant la distinction suprême, le Spiel des jahres en 2023, à peine un an après la sortie du titre en jeu vidéo.

Un spiel, on ne peut pas passer à côté. Un jury ne décerne pas un prix à un jeu quelconque (oui, y a des contre-exemples). L’adaptation vient du prolifique binôme Michael Palm et Lukas Zach, heureusement il nous font ici une proposition plus réussi que Undo.

 

Et au milieu coule une rivière

La règle tient en une phrase : chacun son tour on pose une tuile en respectant les règles de pose, le but étant de remplir des objectifs de zone. 

Des tuiles objectifs nous demandent de composer une zone d’exactement 4 tuiles de forêt par exemple, ou de 6 tuiles de rivière. C’est ainsi que l’’on va marquer des points lors de la partie. On ajoutera aux objectifs réalisés des points pour la plus longue rivière et le plus long chemin de fer. Sans rentrer dans les détails, il y aura aussi des drapeaux qui sont, eux aussi des zones d’un même paysage, avec une contrainte différente.

 

Vous ne trouvez pas que c’est trop tranquille ?

Ça démarre en douceur, on place à tour de rôle sa tuile, en concertation avec le groupe, mais le défi d’optimisation arrive bientôt. Car la partie prend fin quand on ne peut plus piocher de tuile village. Deux types de tuile : village et objectif. Dès qu’on finit une tuile objectif, le joueur suivant en pioche une nouvelle (une tuile champ par exemple), pose dessus un jeton de quantité pioché dans la section en question (champ), et c’est un nouvel objectif à accomplir. Trois objectifs en simultané.

Les jetons sont face cachée, mais on peut prévoir ce qui va sortir, nous avons au début 4, 5, 5, 6, 6. Savoir qu’il reste un “4 forêt” permet de prévoir la zone de bois pour accueillir cette tuile objectif en attente. 

 

 

La première partie est assez simple, on a peu de difficulté à agencer nos tuiles au mieux, enfin pas trop mal. Construire son paysage qui score bien ça s’apprend aussi.

Et à manquer de tuile paysage, on manquera de points, il est donc nécessaire de finir les objectifs pour continuer à jouer, et marquer plus de points. Nous allons optimiser pour les points, mais surtout pour rester en jeu le plus longtemps (et du coup marquer plus de points).

Les dilemmes sont très fréquents : par exemple, vaut-il mieux agrandir la zone de forêt en vue de finaliser l’objectif en cours, mais au risque en plaçant cette tuile de gêner l’avancée de la rivière. Nous n’avons pas de contraintes de continuité du paysage entre les tuiles, mais nous ne pouvons quand même pas couper une rivière ou un chemin de fer. Couper un champ pour mettre une zone de maisons est possible, ça arrive dans la vraie vie aussi. On se rendra compte plus tard dans la partie que nous avons pris la bonne décision, ou au contraire que nous n’avons pas pris en compte un élément qui va nous bloquer plus tard. 

Tout tranquille qu’il est, le paysage nous entend parfois réclamer avec force que sorte la tuile attendue pour débloquer une situation. Cri de joie quand ça arrive enfin, congratulations… La coopération gratifiante.

 

 

À quoi servent tous ces points ? Et bien à atteindre des scores qui vont nous permettre de cocher des cases, encore plus de cases, qui nous font attendre des boîtes à ouvrir. C’est un jeu en campagne (allemande mais colorée). 

Dans les boites, vous trouverez de nouvelles tuiles, de nouvelles façons de scorer, des défis plus importants, ce sont des succès à débloquer. Les scores vont pouvoir s’envoler plus facilement, cependant les nouvelles tuiles apportent des contraintes fortes. En avançant, le défi d’optimisation doit tenir compte de plus de paramètres. Vous vous rendrez compte aussi que des éléments de décor des tuiles de départ vont prendre un autre sens.

On mesure notre réussite dans la campagne au nombre de parties nécessaires pour déverrouiller tous les éléments de jeu. Vraiment ! Et c’est un attrait assez difficile à comprendre, un plaisir assez proche du puzzle, de placer ses hexagones au meilleur endroit pour finir au plus tôt. C’est en fait assez addictif, contre toute attente ! Ce jeu ne joue pas ou peu avec la frustration, nous ne pouvons pas perdre, juste faire un score pas très glorieux. Pas de tension de défaite, juste le plaisir de construire.

 

 

 On se fait un rail ?

Ce jeu se prête entièrement au plaisir solitaire, d’autant plus me direz-vous qu’en y jouant à plusieurs nous aurons forcément un alpha qui viendra prendre le contrôle de la campagne (colorée et allemande). Le risque existe pour sûr, mais les parties vécues jusqu’à maintenant n’ont pas révélé ce travers, sans doute que l’enjeu pousse à la bienveillance et au respect des visions des autres. Jouer à plusieurs est un moment de partage agréable, on réfléchit ensemble aux risques, aux chances, aux possibles. J’ai même constaté cette attitude en partageant une partie avec des personnes que je ne connaissais pas, en festival, et c’était un moment magique de faire un gros score, là, tous ensemble.

Le jeu est assez ouvert, il sera possible d’intégrer de nouvelles personnes lors d’une prochaine partie. La progression des règles est assez lente, le tout reste familial dans sa complexité.

 

Il me reste encore pas mal de succès à déverrouiller, je ne sais ce que me réserve cette douce pelouse où au milieu coule une rivière qui tourne en rond parfois, mais j’irai au bout. Le jeu prévoit pas mal de feuilles de campagne, là je ne suis pas sûre d’essayer de me challenger à finir en moins de parties, forte de ma première expérience d’architecte de campagne allemande. 

Mais j’ai de belles et douces heures d’optimisation devant moi, ensuite une fois la campagne terminée, la boîte rangée, il pourra rejoindre la table d’amis qui partiront dans la campagne allemande (mais colorée).

 

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4 Commentaires

  1. Antoine 09/10/2023
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    Bonjour. Plus de 170 pv à la première partie ?

    • Natosaurus 09/10/2023
      Répondre

      Des fois les planètes s’alignent bien, des fois moins, comme à ma quatrième partie où c’est descendu à 134.

  2. Ihmotep 10/10/2023
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    Bien que le Spiel n’est plus beaucoup de sens ce jeu m’intrigue. Il m’attire par son côté Zen en me disant que ca peut donner des parties sympas, sans trop de prise de tête pour se détendre le soir au coin du feu (enfin dans notre cas du radiateur électrique ^^). D’un autre côté je me demande si vraiment on accrocherait.

  3. Natosaurus 10/10/2023
    Répondre

    J’avais cette réserve aussi, et j’ai pas encore allumé le chauffage, mais c’est bien agréable ce RV avec mon scoring.

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