Cowboy Bebop, Space Serenade : garde moi la dernière danse

Les produits à licence sont souvent un moyen facile de remplir ses caisses à moindre effort. De catastrophe comme Prison Break à un renouveau réussi comme Villainous, tout existe. Le jeu à licence s’adresse d’abord au fan mais s’il peut, en plus, intéresser le joueur tout court, c’est mieux.

Plongeons cette fois en 2071 (autant dire dans cinq minutes) pour retrouver Spike et Jet, des chasseurs de primes pourchassant les criminels à bord du Bebop, leur vaisseau, dans le but de renflouer leur compte en banque et leur ventre affamé. L’univers étant devenu ce qu’il est (un peu n’importe quoi), tout le monde est en mode free (jazz). Leurs quêtes les feront rencontrer leurs futurs associés, Ed, Ein et Faye, un hacker décalé, un chien intelligent et une belle brune… Bref, bienvenue dans Cowboy Bebop, une série d’animation japonaise créée en 1998, qui fut aussi adaptée en film, en manga, et désormais en jeu de société, grâce à Johan Benvenuto et Florian Sirieix

 

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Du jamais vu: le radiateur du Bebop

 

La cover est sans équivoque, nous voilà transporté au cœur de la (courte) série animée. La boite peut rebuter ceux qui ne connaissent pas l’univers, mais pour le fan c’est plus qu’un signal, et comment résister ?
Beaucoup de matériel dans un thermoformage qui pourra accepter les futures extensions. Beaucoup de cartes, trois planètes, un vaisseau et des figurines en carton ou plastique. Ajoutons des plateaux personnels, quelques cubes de carburant et nous voilà prêt à traquer le malfrat spatial. 

 

On embarque !

Cowboy Bebop est un jeu de deck-building assez classique, plutôt familial mais, et c’est ce qui le rend fluide et agréable, il bénéficie de quelques agencements bienvenus (pourrions-nous dire benvenuto ?). 

 

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sur la droite, les actions associées possibles

 

Chaque joueur incarne un des personnages emblématiques de l’animé : Spike, Jet Black, Faye ou Edward et Ein. Chaque héros possède un pouvoir et, première bonne idée qui va permettre un peu d’interaction, peut copier le pouvoir d’un de ses collègues s’ils sont ensemble sur la même planète.

Chacun part avec un paquet de cartes similaires rapportant les 4 ressources/effets avec lesquels nous allons jouer toute la partie : le carburant (déplacement/activation/achat), les woolong (monnaie), la force (taper) et les indices (enquêter).

 

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au bas de la carte, le cartouche de couleur permettant des actions bonus

 

On tire cinq cartes de sa pioche et on regarde ce qu’elles nous offrent : du carburant, des indices, des woolong… Si on en a suffisamment, on peut acheter des améliorations sur le marché afin d’enrichir son deck. Traditionnel. Des ressources et une multitude d’effets sont disponibles : déplacer un personnage gratuitement, piocher une carte supplémentaire, faire perdre un carburant aux autres joueurs, écarter une carte de sa main… Le grand plaisir du jeu de cartes est le chaînage possible entre les couleurs. Certaines cartes possèdent un cartouche correspondant à un des héros ; si durant votre tour, vous posez ce personnage, vous pouvez récolter un effet bonus. Par exemple vous avez devant vous Jet Black (en violet) vous pouvez donc utiliser le pouvoir du cartouche violet d’une autre carte.  

Pour capturer un malfrat, c’est simple, vous alignez les points de force (dans ce cas vous récupérez un dégât qui va pourrir votre deck. Simple à écarter néanmoins) ou vous enquêtez à coups d’indices et ne recevez pas de malus. Ceci vous rapportera des points de victoire.

 

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Pas si acide, Vicious

 

Peu à peu, le paquet des criminels va se réduire pour arriver à la carte du Méchant : Vicious, ennemi juré de Spike. Lui est plus puissant et il faut plus d’indices et plus de force pour le vaincre. Il rend coup pour coup et distribue 2 dégâts au lieu d’un. Il se déplace aussi de planète en planète, vous demandant de griller du carburant pour le rejoindre. On n’est pas obligé de le vaincre pour gagner la partie, vous pouvez continuer à arrêter d’autres malfrats disponibles. Comme le dit la règle « si Vicious réussit à s’enfuir, il ne s’agira que d’une petite victoire ». Le décompte se fera normalement, nous sommes dans un titre compétitif (celui avec le plus de renommé l’emporte), mais il y a malgré tout un esprit un peu coopératif (nous devons être tous sur le même lieu pour le coincer), ce qui n’est pas une mauvaise idée quand on connait la série, et qui s’avère l’un des points originaux du jeu.

 

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Cette chronique vous est offerte par Big Shot

En adaptant un de leur proto à l’univers du Cowboy, les deux auteurs réussissent au final une belle oeuvre de licence. Les illustrations font la part belle aux protagonistes de la série et les fans s’y retrouvent complètement. Pour les autres, aucun problème si le style graphique ne les dérange pas. Nous avons ici un jeu assez familial qui, s’il reste plutôt classique dans ses bases, dépasse largement le cadre du minimum syndical que l’on aurait pu craindre, en jouant avec les liens entre personnage & cartouche, ou les bonus de rassemblement des héros. 

Les habitués du genre deck-building pourront passer un moment agréable aussi, puisqu’il y a quand même des croisements à effectuer, des cartes à écarter et un deck à faire tourner pour être le plus compétitif possible dans le combat/arrestation des criminels. On aime les jeux de deck-building qui savent tirer parti de la présence d’un plateau (Tyrants of the underdark, Clank, etc), offrant une autre dimension au genre.  

Malgré les efforts d’interaction (être à plusieurs sur une même planète, copier les pouvoirs), on est dans un jeu qui reste assez fermé, où chacun aligne ses cartes et fait sa popote dans son coin. Un peu dommage. Deuxième petit bémol, la lutte finale avec le super méchant s’avère un peu plate. Il est plus fort, mais le fait qu’on l’arrête ou pas n’a aucune importance. Il n’est là que pour sonner le glas de la partie. Son rôle est minimisé tandis qu’on aurait aimé finir plus sous tension.
Autre question qui se pose : l’ensemble ne manquera-t-il un peu de renouvellement à force ? Peut-être aurait-il été intéressant de prévoir d’autres Boss de fin par exemple. 

 

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Mars, Ganymède ou la Terre ?

 

Quoiqu’il en soit, je rejoins les avis favorables dont le jeu a bénéficié. Il profite d’une belle facilité d’accès, d’une agréable fluidité en jeu, et de bonnes idées qui tournent bien. Un titre édité non sans luxe dans lequel on aime se plonger, où l’on est rarement pris au dépourvu, en manque de ressources ou bloqué. Il offre même un mode solo. Bref, un jeu pour tous.

 

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4 Commentaires

  1. Salmanazar 01/08/2020
    Répondre

    Je lis en diagonale les premiers paragraphes et là je me dis : oh oh, je connais ce ton d’écriture !

    Alors je relis tout depuis le début ^^

    Nan mais allô, le radiateur officiel !

    • morlockbob 01/08/2020
      Répondre

      Aha…bien le bonjour mr Salmanazar

  2. Djinn42 05/08/2020
    Répondre
    • morlockbob 05/08/2020
      Répondre

      en plus c’est  un jeu LGBT …

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