BGF 2018 – Downforce, Snow Time, 8-BitBox, Saint Seiya, Perdition’s Mouth : Abyssal Rift, etc

Le dernier week-end d’août, tout bon joueur belge qui se respecte se doit de se rendre religieusement à Bruxelles, pour profiter du Brussels Games Festival, installé depuis trois ans dans le superbe cadre du Parc du Cinquantenaire.

Pour sa sixième édition, celui-ci nous a encore offert de beaux moments et s’est définitivement imposé comme LE festival belge de jeux de société où il fait bon venir.

BGF 2018 - Cinquantenaire 1

Cette année, le festival a dû passer par le financement participatif, par manque de subsides, mais a pu compter sur 227 généreux backers (dont 16 Français, ils se reconnaîtront, merci à vous !). Cela lui a permis de continuer à assurer sa gratuité et ses nombreuses animations sur place.

Contrairement aux autres années, la météo semblait moins de la partie et il y a eu quelques bons coups de vent (avec les tentes et les jeux de cartes, c’est jamais évident) et petites averses. Mais la plupart des éditeurs belges, plus habitués aux caprices du climat local, avaient pris leurs précautions. 

Mais cela n’a pas découragé les joueurs, et on a pu compter sur une belle affluence tout au long du week-end : entre 15.000 et 16.000 visiteurs selon les derniers chiffres.

Petite nouveauté cette année, le festival ouvrait déjà ses portes le vendredi sous le coup de 15.00. C’était indéniablement le meilleur moment pour en profiter avant la foule du week-end.

 

Allons jouer !

Je me suis donc tout d’abord dirigé vers le stand Asmodée car ils nous ont fait un beau cadeau en offrant l’avant-première européenne de KeyForge au BGF. Vous en saurez plus ici.

Tant que j’étais chez Asmodée, j’ai demandé à pouvoir essayer le jeu de plateau de Fallout, chez FFG.

BGF 2018 - Fallout 1
Bon, c’est un jeu qui peut durer jusqu’à cinq heures, je n’ai donc fait que les premiers tours.

BGF 2018 - Fallout 3
Si on est un fan de la licence, c’est assez bien rendu, avec les capsules de Nuka Cola, le Pip-Boy, etc. Les figurines sont plutôt sympathiques aussi ; on peut aussi bien y incarner un mutant qu’un membre de la Confrérie de l’Acier.

BGF 2018 - Fallout 4
Personnellement, je n’ai pas trop accroché au graphisme général du jeu, que ce soient les illustrations ou encore le plateau, mais c’est une question de goût.
À part ça, le jeu est un jeu d’exploration et d’aventure, un jeu « popcorn » s’il en est, à jouer un long après-midi avec chips et bières, dans le sens où il ne faut pas trop réfléchir et beaucoup lancer de dés.

BGF 2018 - Fallout 2
Oui, il y a beaucoup de hasard (plus ou moins contrôlable), comme dans la plupart des jeux du genre, également dans le tirage des événements.
Une mécanique sympathique se cache néanmoins dans la présence de cartes « crossroads » – par analogie à Dead of Winter – pour les rencontres, c’est-à-dire que c’est un autre joueur qui lit la carte Rencontre, présentant plusieurs choix au joueur actif, sans en révéler les conséquences.

C’est du pur ameritrash, avec aussi les mauvais côtés de ce style, c’est-à-dire de pouvoir mourir sur un mauvais jet de dés et de recommencer affaibli.
Je ne m’appesantirais néanmoins pas plus longtemps sur le sujet étant donné que je ne n’ai pas même joué une partie complète. 

Lors de la soirée d’ouverture du vendredi, qui réunissait les professionnels du milieu, j’ai également pu essayer un prototype plutôt sympathique, nommé Apollo 30. Il est né de l’imagination de trois auteurs du KLET (Kollectif Ludique Extra Tof, seuls les Belges comprendront), un collectif d’auteurs bruxellois, en l’occurrence, ici il s’agit de Geoffroy Simon, Caroline Clabots et Nathalie Zandecki.

BGF 2018 - Apollo 30 - 3
Il s’agit d’un jeu coopératif en temps réel, dans lequel on joue l’équipage d’un vaisseau spatial perdu dans l’espace, et devant effectuer plusieurs sauts en hyperespace avant de pouvoir rentrer sur Terre.

Afin d’effectuer un saut en hyperespace, il convient de faire l’action « boost » dans trois endroits différents du vaisseau, à savoir machinerie, énergie et navigation, puis de retourner au poste de commandement et de l’activer pour déclencher le saut.
Ceci est évidemment beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraît, sinon ce ne serait pas marrant. Bien sûr, le vaisseau va subir diverses avaries, qu’il va falloir au plus vite réparer afin de pouvoir rentrer dans le temps imparti (qui est donc de 30 minutes, comme indiqué dans le titre).
Les 30 minutes sont matérialisées par trois bouteilles d’oxygène de 10 minutes chacune, qui doivent être activées avant la fin, sous peine de perdre la partie prématurément (façon sablier dans Magic Maze).

BGF 2018 - Apollo 30 - 2
Au début de la partie et après chaque saut, un événement tiré au hasard va déterminer quelles sont les zones endommagées et autres règles spéciales applicables.
Les zones dépressurisées doivent être re-pressurisées à partir d’une pièce ou d’un couloir adjacent, en jouant la carte dédiée. Les zones endommagées doivent être réparées à partir de l’extérieur du vaisseau, ce qui implique de se rendre au sas, de l’ouvrir, et de se déplacer dans l’espace jusqu’à une case adjacente à l’endroit détruit (et je ne vous parle pas du chemin du retour). Et si on a le malheur de se trouver, au début du round, sur une zone qui vient à être endommagée, on est perdu dans l’espace. Heureusement, il y a une salle de cryogénie, qui permet de réveiller d’autres membres d’équipage (jusqu’à 4 supplémentaires).

Là où le jeu est original, c’est que les membres d’équipages sont gérés de façon commune par les joueurs, à partir d’un deck de cartes.
Chaque joueur dispose des mêmes cartes : mouvement, re-pressurisation, réparation, ouverture du sas, activation d’une pièce et boost, ainsi que d’une carte permettant de récupérer ses autres cartes défaussées. Chaque joueur possède enfin une capacité unique, à choisir entre deux au début de la partie, et représentée par une carte « logiciel ».
À chaque tour, c’est un joueur actif différent qui va d’abord déterminer l’objectif du tour, par exemple de booster la navigation.
Imaginons, par exemple, qu’il faille trois mouvements pour l’atteindre, et que celle-ci soit pour l’instant dépressurisée.
Ensuite, chaque joueur va choisir, face cachée, une carte parmi les trois de sa main, et la poser au milieu du plateau de jeu. Il ne peut pas révéler ce que c’est, mais il peut en revanche dire ce que ce n’est pas, par exemple « je n’ai pas de mouvement ». Les autres joueurs devront choisir leur carte en conséquence.
Le joueur actif récupère alors toutes les cartes action et, littéralement, se débrouille avec. Les autres joueurs n’ont, à ce moment-là, plus l’autorisation de lui dire quoique ce soit (il y a même des cartes « court-circuit » de pénalité si cela se produit). N’oublions pas, en plus, que c’est en temps réel, donc il ne faut pas tarder.

BGF 2018 - Apollo 30 - 1
Imaginons que le joueur actif se retrouve avec les cartes suivantes : mouvement 1, mouvement 2, repressurisation et boost, c’est la situation idéale. Si ce n’est pas le cas, il est seul maître à bord et pourrait tout aussi bien décider de bouger un autre membre d’équipage, voire de réaliser une autre action.
Les logiciels joués sont placés à côté du vaisseau et peuvent être utilisés à tout moment, même lors d’un tour ultérieur. Ils ont des pouvoir très variés : rejouer une carte visible d’une des défausses, remélanger les decks et défausses, faire un mouvement de 4, etc.
Le seul répit accordé dans ce jeu consiste en une minute de concertation possible après avoir fait le nouveau setup juste après un saut.
De plus, il y aussi des missions secondaires (qui prennent donc du temps, mais qui peuvent rapporter des bonus intéressants) et des possibilités d’arrimage d’autres vaisseaux pour venir nous aider.
Le jeu est donc très intense, mais on s’y amuse beaucoup.
Une très bonne découverte en ce qui me concerne !

BGF 2018 - Musée de l'Armée

Le samedi matin, après une nouvelle partie de KeyForge, j’ai pu jouer à Exposition Universelle chez Renegade.

BGF 2018 - Exposition Universelle 1

Comme mon collègue de Ludovox, j’ai bien apprécié ce jeu, c’est très fluide et agréable.
Un bon petit jeu de majorité et de collection sur plusieurs tableaux avec une bonne mécanique, de la mitigation et la possibilité d’accélérer ou non la partie.

BGF 2018 - Exposition Universelle 2
Le jeu est de plus assez joli et, si l’on se donne la peine de les lire, les cartes peuvent donner des informations historiques sur ladite exposition.
Je n’y ai joué qu’à deux, mais je suis sûr que les tours s’enchaîneraient très bien également à plus.

BGF 2018 - Exposition Universelle 3

Chez Lui-Même, j’ai joué à Snow Time, encore une exclusivité du BGF !
Soulignons d’abord que le jeu est magnifique (merci Naïade !), il nous plonge tout de suite dans l’ambiance hivernale et fantastique de cet univers.

Le but est donc, en tant que champion de sa tribu, de récolter les fruits de l’arbre mystérieux en jouant, face cachée et simultanément, des cartes correspondant aux « étages » de cet arbre. C’est une course aux points, le premier arrivé à la fin de la piste de score mettant fin à la partie.
C’est très simple à jouer, avec un soupçon de bluff, de tactique et de fourberie. Et avec des résultats pas toujours espérés, mais toujours amusants (si on prend le bon côté des choses).

Au début de chaque tour, on lance les dés pour déterminer sur quel étage se rajouteront des fruits.
Ensuite, chacun va jouer secrètement une carte de sa main, soit un chiffre de 1 à 7, soit une des trois cartes spéciales.

BGF 2018 - Snow Time 2
Lors de la révélation des cartes, on commence par l’étage 7, et plusieurs cas de figure se présentent :
– si un joueur est directement supérieur à un ou plusieurs autres, il leur envoie des boules de neige et les fait tomber ;
– si plusieurs joueurs sont au même étage, ils se battent et tombent de l’arbre, pas de récolte pour eux ! Mais ils marquent cependant des points pour le nombre d’adversaires vaincus ;
– si quelqu’un, après tout cela, est encore présent dans l’arbre, qu’il est seul sur sa branche et qu’elle porte des fruits, il les récolte et marque autant de points de victoire que de fruits ;
– Enfin, le joueur qui se trouve le plus bas sur l’arbre gagne également un point, car il est le plus proche du mana sacré à la base de l’arbre.

La piste de score comporte également des cases spéciales, qui permettent, si on arrive dessus via la façon de scorer représentée (bagarre, récolte ou mana), de gagner une, deux ou parfois trois cases bonus, ce qui, avec un peu de chance, peut donner une combo très productive.

BGF 2018 - Snow Time 1
Pour finir, évoquons les trois cartes spéciales qui viennent mettre un peu de piment dans un jeu déjà très interactif.
L’une permet de récupérer toutes ses cartes déjà jouées et de les re-mélanger, la seconde de pouvoir voir toutes les autres cartes choisies par les autres ce tour avant de jouer la sienne, et la dernière, la tempête de neige, de faire tomber tous ses adversaires et de gagner autant de points que de victimes.
Snow Time est magnifique de par son design graphique, simple, rapide et amusant par son gameplay. Cerise sur le gâteau, l’auteur, Frank Meyer, et Naïade étaient présents pour des dédicaces.

Chez Iello, j’ai pu jouer à Downforce, qui est une réimplémentation (via l’éditeur spécialiste, Restoration Games) de Top Race, un jeu de Wolfgang Kramer de 1996. Malgré le fait que le design fasse penser à un jeu de course façon Formula Dé, on est plutôt ici dans un jeu de paris comme Camel Up.

Avant la course, les cartes « vitesse » sont distribuées équitablement entre les joueurs.
Sur chacune d’elles sont représentées un certain nombre de voitures, avançant d’un nombre différent de cases.
Ensuite, les voitures sont mises aux enchères, chacun disposant d’un capital de départ de 10 millions.
En fonction des cartes que l’on a en main, on décide alors quelle voiture a le plus de chances de l’emporter.

BGF 2018 - Downforce 1
Quand la course commence, chacun va jouer une seule carte, faisant avancer, de haut en bas, toutes les voitures y figurant. Les voitures blanches constituent un joker, c’est-à-dire que l’on peut faire avancer n’importe quelle des voitures ne figurant pas déjà sur la carte.

Évidemment, certaines sections du circuit se rétrécissent et vont entraîner des blocages… Ce qui peut être la bonne occasion pour se débarrasser d’une carte qui aurait trop fait avancer la voiture d’un adversaire, et qui ne l’avantagera donc pas à ce moment-là.

À trois endroits du circuit, les joueurs devront inscrire sur leur fiche quelle voiture, selon eux, va finir première.
À la fin, lorsque toutes les voitures ont franchi la ligne, chacun gagne (ou pas !) quelques millions en rapport avec ces paris, plus de l’argent supplémentaire selon le classement de sa propre voiture.

Enfin, on retire de cette somme les millions investis lors des enchères de début de partie.
Le total constitue le résultat final.

BGF 2018 - Downforce 2

En ce qui me concerne, le jeu m’a laissé un peu froid. Ça m’a un peu fait penser au Lièvre et la Tortue (de chez Purple Brain), ou à Pilotes de Formule Un (chez Haba), donc je n’y ai rien trouvé de bien révolutionnaire. J’aurais sans doute préféré un vrai jeu de course.

BGF 2018 - Bourse aux jeux 2
Wanna play ? 

La journée est passée très vite ! Ça y est, les stands fermaient déjà les uns après les autres et il était temps de se diriger vers la grande tente afin de profiter des tables libres pour les jeux de la Nuit.

Cette année, le Festival avait établi un partenariat avec Wanna Play, un site qui s’occupe de mettre des joueurs en contact afin de créer des tables de jeux.
Et on pouvait tester le concept sur place : la plateforme avait réservé une vingtaine de tables et proposait un large choix de jeux, vraiment pour tous les goûts, du petit jeu d’ambiance au gros KS. Chacun pouvait s’inscrire via son smartphone (ou bien à l’avance avant le Festival pour les plus prévoyants) et créer une table, et l’organisation s’occupait sur place de la logistique. Ce qui est bien avec ce concept, c’est qu’il y avait une explication de règles garantie avec chacun de ces jeux.
Il y avait néanmoins également des tables en accès libre, et une ludothèque temporaire avait été créée afin de contenter les joueurs n’ayant pas apporté leurs propres jeux.

Nous en avons donc profité pour jouer à Ghost Stories, qu’on ne présente plus.
Ça faisait des années que je n’avais pas joué. Je ne me rappelais même plus que l’auteur était Antoine Bauza, ni que c’était édité par Repos, et encore moins que c’était aussi bon ! Ni une, ni deux, j’ai tout de suite acheté le jeu et ses deux extensions juste après le Festival.

Ghost-Stories-

Les éditeurs ont parfois fait du chemin pour venir au BGF, et certains plus que d’autres. En effet, au bout de la première allée, on trouvait les Finnois un peu givrés de Dragon Dawn Productions, venus vendre les derniers exemplaires Kickstarter de Perdition’s Mouth : Abyssal Rift (anciennement Abyss : Perdition’s Mouth, mais ayant dû être renommé pour éviter les confusions). Je vous le dis tout de suite : si vous êtes fan de Gloomhaven, ce jeu devrait vous intéresser.

Perdition's Mouth Abyssal Rift

Il s’agit d’un KS de 2015, ayant connu une édition révisée en 2017. Le jeu ayant été à peine financé les deux fois – mais c’est le principal après tout – sa notoriété a été assez confidentielle, malgré un test élogieux de Rahdo à l’époque. En fait, le jeu était déjà présenté à Essen en 2013.
Il s’agit d’une collaboration entre Timo Multamäki, du collectif d’auteurs finnois Arctic Union, de Thomas Klausner de Dragon Dawn, et d’un petit gars pas si inconnu que cela, Kevin Wilson, que nous connaissons chez FFG pour des « titres obscurs »  😉 comme Game of Thrones (le jeu de plateau), Arkham Horror, Descent ou encore Civilization the board game

Pour le fun, voici, au bas de la page, une photo du designer jouant avec le chanteur de Lordi, qui avait remporté l’Eurovision en 2006.
Je ne jouerais pas à Jungle Speed avec lui en tout cas…
Mais je m’égare =p

BGF 2018 - Perdition's Mouth 1
Pour ma part, le jeu ne m’était pas inconnu, j’avais longuement hésité lors du second KS, mais ne l’avais finalement pas backé.
Mais voyant le jeu dans la liste de Wanna Play, j’ai convaincu trois amis de me rejoindre et de créer une table pour ce jeu.
Il faut savoir qu’à l’instar de Gloomhaven, il s’agit ici d’un dungeon crawler coopératif sans overlord et sans dés, mais avec des cartes.

Là où il brise totalement le moule, qu’il se différencie encore plus et devient vraiment révolutionnaire, c’est qu’il utilise deux roues d’action, semblables à celles que les fans de Mac Gerdts adorent.
L’univers est quant à lui totalement original également. On est loin de la fantasy « propre » de Tolkien, ici c’est cultistes (mais pas du tout d’influence de Cthulhu) et ennemis insectoïdes, des choses pas très ragoûtantes, et un soupçon de steampunk aussi (quelques armes à feu et voir aussi l’arme bizarre du nain).

Perdition's Mouth Abyssal Rift figurines
Lors de son tour, chacun a un certain nombre de points d’action, non pour se déplacer sur le plateau de jeu, mais pour bouger son marqueur d’action sur la roue.
Celle-ci comporte différentes actions : déplacement (juste mouvement), sprint (mouvement rapide), attaque (sans déplacement donc), charge (déplacement puis attaque), repos, capacité spéciale, etc.
Selon les cases, il y a de un à trois emplacements libres pour les marqueurs d’action.

On n’est pas obligé d’utiliser tous ses points d’action et, selon la case, on peut ou non utiliser le solde de ses points pour booster l’action en question.

Dans la zone sprint par exemple, on tire une carte du paquet « Réponse » qui s’ajoute au solde de points de mouvements ; dans la zone « move », on ajoute juste le solde de mouvement complet, mais par contre on pioche une carte de son deck héros.

L’action spéciale permet, elle, après l’action spéciale, de se déplacer à la moitié du solde de points de mouvements.
Si une action est entourée sur la zone, elle coûte deux points d’action.


BGF 2018 - Perdition's Mouth 3
Comme les marqueurs d’action ne comptent pas les cases déjà occupées, un autre joueur, dans une certaine situation, pourrait exprès bloquer une zone d’action à une case, pour faire gagner un mouvement à un autre (vu que tous les marqueurs d’action cohabitent tout le temps sur la roue).

De plus, on a des cartes en main, que l’on peut jouer à son tour pour booster une action (une carte avec un chiffre), ou pour une action spécifique (par exemple qui ne peut être jouée que lorsqu’on fait « attack » ou « charge », et qui rajoute un effet, comme le fait de faire du dégât en plus, de faire une attaque multiple, d’empoisonner.
Mais cette carte, si elle ne correspond pas à la zone d’action, pourrait aussi être utilisée comme un boost de +1. Et on peut également ainsi jouer une carte en dehors de son tour pour aider les autres joueurs, mais elles perdent 1 de puissance pour chaque case de distance entre les deux joueurs.

Pour récupérer des cartes défaussées, il n’y a pas dix mille choix. Il y a l’action « rest » (une seule zone sur la roue d’action et une malheureuse place), qui permet de remélanger sa défausse dans son deck, et de repiocher trois cartes. À part cela, il n’y a que trois zones qui permettent de piocher une carte en plus de son action, mais c’est tout.

Il y a également un deck commun aux monstres et héros avec des modificateurs allant de -1 à +4, et dans lequel on pioche pour les actions (selon que la zone d’action le précise ou non).

BGF 2018 - Perdition's Mouth 2
Et les monstres ont leur propre roue aussi ! 
À leur tour, on pioche dans le deck de modificateurs et on avance d’autant de cases sur leur roue, en résolvant une par une chaque case (c’est-à-dire soit move, attack, spawn).

Ce qui est un peu râlant, c’est le fait que peu importe de combien de points on réussit son attaque, on ne fait qu’un dégât au monstre (sauf rares exceptions sur des cartes). C’est moins grisant que de faire un x2 avec une grosse attaque à Gloomhaven.
Et encore, je ne vous ai pas parlé des cartes blessures, qui fonctionnent plus ou moins comme à Mage Knight. Ce sont des modificateurs négatifs qu’il faut jouer avec des actions pour s’en débarrasser (et qui vont dans la défausse, revenant en boucle).
De plus, certaines cartes blessure sont des infections. Si un héros en a deux dans sa main au cours du jeu, il meurt directement. Le pire étant que les cartes blessures restent dans le deck entre deux scénarios de la campagne.

Passée la première explication de règles et quelques retours pendant la partie (mais nous avions la chance d’avoir un des Dragon Dawn à notre table pour les explications), le jeu en devient plus fluide et très intéressant. Et très profond.
Je me suis félicité d’avoir voulu l’essayer, il ne m’a pas déçu. Un de mes amis l’a d’ailleurs acheté le lendemain.
Je crois que c’est un jeu qui vaut clairement le détour, et comme je le disais, ceux qui aiment Gloomhaven pourraient être les premières cibles (il ne s’agit pas d’un legacy narratif par contre ici, mais d’un dungeon crawler jouable en campagne).

 

Saint Seiya

Sinon, Yoka by Tsume, qui se spécialise donc dans les jeux à licence d’anime connus (mais pas que, voir le très bon Arkans), nous proposait en démo son deck-building de Saint Seiya (ou les Chevaliers du Zodiaque pour les puristes de la VF).

Celui-là, je dois avouer que je ne l’avais pas vu venir, et que quand j’ai appris que ça sortait bientôt, j’ai lu directement les règles sur le web, puis je l’ai pré-commandé tout de suite. J’avoue. 

Le petit enfant en moi se souvient avec nostalgie et plaisir de l’anime et forcément, avec un thème porteur, le jeu est déjà à moitié vendu. Et puis, étant super fan de deck-building en plus, je n’ai pas hésité trop longtemps. Mais il me restait donc à essayer le jeu pour me rassurer et attendre sereinement sa sortie.

Question matériel, on est plutôt gâté pour le prix : playmat, horloge avec flammes aimantées, et toutes les cartes sont foil (oui, TOUTES !). Bref, ça présente déjà bien, mais voyons la suite.

BGF 2018 - Saint Seiya DB 3
Il est jouable jusqu’à 5, chacun incarnant un des héros chevalier de bronze, mais n’est pas coopératif pour autant, ce qui est un peu surprenant de premier abord, vu le thème.

Le but est d’avoir le plus de points de victoire dans son deck à la fin du jeu, qui arrive après un nombre variable de tours, lorsque 12 chevaliers d’or ont été soit achetés, soit sont partis à la défausse. Certaines cartes permettent également d’engranger des points supplémentaires à certaines conditions, par exemple celui qui a la majorité de chevaliers d’argent, etc.

BGF 2018 - Saint Seiya DB 2
Assez classique donc pour l’objectif, mais quelques mécaniques sont assez sympathiques.

À son tour, on joue les cartes de sa main pour combattre/recruter les chevaliers se trouvant sur une « rivière » sur le playmat (appelé « terrain »). Les ennemis avancent petit à petit vers la droite et sont automatiquement défaussés en fin de tour s’ils se trouvaient sur la dernière case – celle-ci offrant d’ailleurs une réduction de 1 force ou 1 cosmos.

Les chevaliers avec lesquels on joue possèdent des valeurs de force et/ou de cosmos (et plus rarement de soin). Un adversaire battu par la force va aller dans la défausse, tandis qu’un recruté grâce au cosmos ira directement dans la main et pourra encore être utilisé le même tour.

Beaucoup de chevaliers ennemis possèdent des effets d’arrivée (lorsque la carte est révélée sur le terrain), ou lorsqu’ils sont vaincus (que ce soit battus par la force ou recrutés par le cosmos).
Également, certains, une fois recrutés et lorsqu’ils sont joués de la main, ont des effets optionnels de mise en jeu et d’activation.

BGF 2018 - Saint Seiya DB 1

J’aime assez bien le principe des blessures. Elles sont soit infligées par un effet d’arrivée ou de victoire, mais on peut volontairement blesser certains de ses personnages via un effet d’activation pour déclencher un effet bien plus fort.

Les cartes blessées ne retournent pas dans la défausse tant qu’elles ne sont pas soignées. Si on joue finement, on peut donc s’arranger pour avoir ses cartes les plus faibles blessées, afin de faire tourner son deck plus vite. Mais il y a un risque à les laisser blessés aussi, si certaines cartes sortent.

La mécanique des armures est aussi intéressante. On ne peut en avoir qu’une en jeu à la fois ; elles confèrent un bonus de force ou de pouvoir tant qu’elles sont présentes, mais surtout un effet spécial si on les défausse. Par exemple, l’armure de bronze spécifique de chaque joueur permet de remplacer définitivement deux cartes d’attaque de base de sa main par des versions améliorées.
La rejouabilité semble assurée, il y a vraiment une grande diversité de cartes et d’effets.

De plus, l’éditeur nous a confié que les extensions étaient déjà en développement (une pour chacune des saisons suivantes de l’anime !), et que chacune apporterait une mécanique supplémentaire.

Bref, je me suis félicité de ma précommande, et je l’attends avec impatience. Pour être objectif, il n’y a pratiquement pas d’interaction, donc si c’est ça que vous recherchez dans un deck-building, celui-ci ne sera pas pour vous.
Le fait qu’il ne soit pas coop’ ne m’a finalement pas plus dérangé que cela, mais je mettrais ma main à couper que ce sera une des mécanique d’une extension future.

Yoka prépare aussi un jeu Dragon ball, mais plus du deck-building, mais bien des figurines.

 

Le dimanche, on joue encore !

Après une courte nuit de repos, j’emmenai mon fils pour la journée du dimanche.

À peine arrivés, nous avons commencé par un atelier de peinture de figurines, et nous nous sommes ensuite dirigés vers les stands des éditeurs.

BGF 2018 - Plouf Party XXL 1

 

On a commencé léger par Plouf Party chez Cocktail, qui était en démo en version XXL (et ce n’est pas peu dire étant donné la toute petite boîte, bien pratique à transporter, de la version normale).

BGF 2018 - Plouf Party XXL 2

Le principe ayant déjà été expliqué pour mes collègues voxiens (Ludochrono, Lana et son papa y jouent ici, news), je dirai donc simplement que je l’ai trouvé sympathique et bien adapté à un public familial.

 

BGF 2018 - Bourse aux jeux 1

Je voulais ici attirer l’attention sur un éditeur de jeux éducatifs, car ceux-ci ont parfois une connotation péjorative, mais certains valent vraiment le détour.

Je voudrais donc vous parler de Cat’s Family, dont François Petit est le gérant. Il a déjà publié une bonne vingtaine de jeux, et son truc à lui, ce sont les jeux de rapidité.

Pour ne parler que d’un, prenons « Ne mange pas la consigne », 4 jeux en un (6 avec des variantes) à partir de 5 ans.
Dans « La photo de famille », par exemple, chaque joueur a devant lui 6 cartes, représentant un garçon, une fille, leurs parents et 2 grands-parents paternels. Un autre joueur lit la consigne à appliquer, par exemple « La grand-mère est entre ses petits-enfants. Son belle-fille est à gauche de sa petite-fille, la petite-fille est à droite ». Les joueurs doivent alors arranger au plus vite leurs cartes afin de représenter la photo décrite le plus fidèlement possible, puis taper sur la carte du photographe.

Qui a mangé la pizza

Dans « Qui a mangé la pizza ? », 16 monstres sont disposés sur la table, ils sont tous différents selon 4 critères : nombre d’yeux, serviette, dents et couleur. L’un des joueurs lit une description, et les autres doivent taper le plus vite possible sur la carte décrite.
J’ai eu l’occasion de faire une animation dans la classe de mon fils (enfants de 9 ans) et ça fonctionne très bien.

D’ailleurs, même entre adultes, nous avons beaucoup ri et sommes restés une bonne demi-heure à essayer plusieurs de ces jeux.
« Ne mange pas la consigne : Circus« , la version un peu plus difficile de ce jeu, a d’ailleurs remporté le prix EducaFLIP en 2016.

Retour chez Iello où nous essayons SOS Dino. Vous avez plus d’info sur la fiche de jeu, notamment le Just played d’Atom (et ses enfants !). 

BGF 2018 - SOS Dino
Très joli matériel et le jeu est plaisant. Nous avons réussi sans problème, mais je crois que nous avons bénéficié d’un bon tirage des tuiles.
Ça pourrait vite mal tourner pour les petits dinos.

Nous passons ensuite à la table d’à côté, où nous pouvons essayer le plateau « Pac-Man » de 8-Bit Box.
L’un des joueurs incarne le héros « Pixoïd » et les autres les ennemis « Bugs ». À son tour, chacun va utiliser son « joypad » en carton pour indiquer une direction dans laquelle il va se déplacer, ainsi que le nombre de cases de son déplacement.

BGF 2018 - 8-Bit Box
Le joueur Pixoïd, une fois « mangé » par un Bug, fera le total de ses cubes ramassés au cours de sa fuite. Il sera ensuite incarné par un autre joueur.
Contrairement à Pac-Man, il n’y a pas de cube qui permette d’inverser les rôles et de devenir chasseur de fantômes pendant un certain nombre de tours.
J’ai trouvé le jeu sympa, mais je n’en ferais pas dix parties. Maintenant, je n’ai jamais été fan de Pac-Man non plus !

Bel effort au niveau du matériel pour cette 8-Bit Box, avec les différents jeux emballés séparément comme des cartouches pour consoles.
J’aurais aimé essayer les deux autres jeux aussi, mais seul celui-ci était en démo.

BGF 2018 - KoT XXL

Une partie de Happy Salmon (Saumon Frétillant en VF) avec les amis ensuite. Je dois avouer que ce jeu me plaît beaucoup, moi qui ne suis pourtant vraiment pas fan des jeux d’ambiance. Une des rares exceptions à cette règle est Crazy Kick, et peut-être que je retrouve certaines des « sensations » avec Happy Salmon. J’étais moins convaincu par les « traductions » des actions, genre « Plouf plouf » à la place de « Switcheroo », mais c’est purement personnel  =)

Pour finir, on repasse au stand de Renegade où j’ai pu jouer à Flipships (Just played).

BGF 2018 - Flip Ships 2
J’ai beaucoup aimé le principe, et le jeu est bien pensé aussi, avec des vaisseaux aux pouvoirs de plus en plus puissants au fur et à mesure que l’ennemi met la pression. C’est très varié, mais je dois reconnaître que je ne suis pas particulièrement doué en ce qui concerne les pichenettes, j’ai pu ramasser un nombre incalculable de fois les disques au bas de la table ! Mais bonne expérience sinon.

BGF 2018 - Flip Ships 1

Comme d’habitude, le festival finit toujours trop vite et j’ai quelques regrets (ne pas avoir pu essayé Solenia, Solomon Kane ou d’autres), mais c’était une bien belle édition.

BGF 2018 - Solomon Kane

On en redemande ! Bravo pour le travail énorme abattu par toute l’équipe, organisateurs comme volontaires.

BGF 2018 - Solenia

Quelques chiffres pour donner une idée de l’ampleur grandissante du festival :

* 69 éditeurs
* 5 distributeurs
* 8 boutiques
* 37 associations, dont 5 ludothèques, 2 escape games, 5 clubs de jeu de rôle, 6 clubs de jeu de société
* 23 protos en démo tout le week-end
* 7 tournois
* bourse aux jeux : plus de 400 jeux en dépôt et 24 exposants

* 17 membre organisateurs et 125 bénévoles
* et donc un peu plus de 15.000 visiteurs.

BGF 2018 - Cinquantenaire 2

Vivement l’année prochaine !

 

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2 Commentaires

  1. morlockbob 03/10/2018
    Répondre

    l’an prochain , vacances a Bxl !

  2. Shanouillette 03/10/2018
    Répondre

    Bien intriguée par le Perdition !

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