Arydia : The Paths We Dare Tread, le RPG mastodonte arrive enfin

Arydia : The Paths We Dare Tread est une campagne d’aventure coopérative se déroulant dans un univers fantastique imaginé par Cody Miller (auteur de Xia: Legends of a Drift System – notre Test de ce jeu qui est dans le Top 10 du Sha-Man).  

La boite a été lancée sur Kickstarter en août 2021 par Far Off Games (la maison d’édition de l’auteur) et promettait une livraison en décembre 2022. La livraison aura donc pris deux ans de retard tant et si bien qu’on aura un peu fini par l’oublier. 

En vérité, on l’attend depuis au moins 2018 (news) et déjà à l’époque, ça faisait quelques années que le jeu était en développement. Autant dire qu’à force, on y croyait plus vraiment. Mais ça y est, incroyable mais vrai, les backers ont reçu leur pledge et les premiers retours arrivent … et ils sont dithyrambiques. Même Jamey Stegmaier en a fait une vidéo pour saluer le travail accompli évoquant “une réalisation monumentale” et développant ensuite sur quelques-unes de ses mécaniques ou décisions éditoriales préférées. 

Il cite par exemple le guide de démarrage rapide qui permet de se mettre en route immédiatement avec selon lui une grande efficacité. Dans les retours que l’on peut lire sur BGG, le tutoriel est souvent salué malgré le fait qu’il puisse être intimidant avec ses 16 pages (oui, bon, mais le livret de règles fait 36 pages – à noter qu’il est salué pour sa qualité lui aussi). Chaque perso a aussi son propre guide de combat personnalisé. Quand Tom Vasel et ses compagnons de Dice Tower demandent aux éditeurs de regarder le travail de Cody Miller en leur disant, en gros, d’en prendre de la graine, forcément, on a très envie d’en savoir plus. 

Crédits BGG – Nigel Tufnel


Arydia, qu’as-tu dans le ventre ? 

Arydia est un jeu aux formes très généreuses pour une boite excessivement remplie. Les figurines (avec potentiellement l’option de les avoir déjà peintes) sont particulières car vous pouvez même choisir la tête à clipser sur le corps de votre avatar pour plus de personnalisation.
Vous aurez beaucoup de boîtes de différentes couleurs à l’intérieur ; chaque couleur est corrélée à un « Chemin » (Path), ou un type de personnage (on retrouve les classes typiques de D&D) que vous choisissez.

Crédits BGG – César García Bravo

Il s’agit d’un jeu où vous pourrez explorer un monde qui se veut ouvert et où vous aurez en effet beaucoup de cartes à découvrir. Votre avatar vient avec trois petits plateaux personnels double couches où vous mettrez vos tuiles équipements, compétences, et vous y garderez aussi la trace de votre expérience, de vos caractéristiques (force, dextérité, intelligence, sagesse, constitution et charisme – on vous le dit, très D&D inspired), points de vie, points de magie, etc. Vous choisirez aussi d’incarner un Humain, un Orc, un Elfe, etc.
Vous aurez aussi un deck de cartes selon votre classe, avec une carte pour récapituler toutes vos compétences (expliquant tout ce qu’elles permettent avec FAQ au dos), idem pour votre équipement de départ, etc. Normalement chacun est bien armé pour jouer avec ses cartes de référence qui lui permettent de ne pas embêter celui qui a lu les règles 😉
Au fur et à mesure que vous explorerez ce monde, vos personnages monteront de niveau et s’amélioreront et ce avec pas mal de liberté puisque vous pouvez facilement changer de direction dans votre arbre de compétences. 

 

Crédits BGG – César García Bravo

 

Le plateau attire l’attention : il est triple couches car selon l’endroit où vous irez dans votre exploration, vous révélez directement une tuile de l’intérieur tel un calendrier de l’Avent. Le matériel est malin : les hexagones sont insérés de façon à ce que vous puissiez « pousser » sur la droite de l’hexagone et le faire sortir très facilement.

Quand vous voulez vous déplacer, vous regardez les petites icônes sur la tuile, et en vous référant à une carte voyage, vous aurez des péripéties en chemin, ou non. Vous pouvez vous déplacer librement, mais au bout d’un moment vous aurez besoin de rejoindre un camp ou une ville. 

Quand vous arrivez dans un lieu, vous sortez la map* correspondante (le jeu vous propose des maps de quatre tailles différentes, selon les lieux). Sur la map, vous découvrirez l’environnement avec ses événements à déclencher, ses points d’intérêt, ses PNJ avec qui vous pourrez échanger, ou encore la possibilité de continuer à explorer, mais vous pourrez aussi tomber sur des ennemis. Quand c’est le cas, vous irez chercher l’ennemi en question dans une boîte dédiée, façon calendrier de l’Avent (oui, encore !), pour en sortir la figurine correspondante. Classe de ne pas savoir à l’avance sur quoi on va tomber et de le découvrir qu’au moment précis de la rencontre. 

*Sorry les anglophobes, nous utilisons le terme de map pour différencier carte et carte 😉 « map » en référence à « mappemonde », sera l’environnement, le plateau de jeu. 

Crédits Far Off Games


La rencontre avec un PNJ semble vraiment vivante : quand vous interagissez avec un personnage non joueur, vous irez chercher la carte correspondante pour la lire aux autres à haute voix. Dans ce texte, certains mots clefs sont en gras : si vos camarades vous interrogent sur ces sujets-là, vous pourrez y répondre en retournant la carte qui donne plus de précisions. 

Crédits Far Off Games


Quand un combat débute, vous passez en mode tour par tour. Alors, vous utilisez vos deux points d’action pour vous déplacer (vous placez un de vos pions d’action sur la partie “pied” de votre personnage sur votre plateau perso), ou attaquer, ou encore utiliser une compétence. Vous jouez une action et l’ennemi réplique en suivant une carte qui indique son comportement selon le niveau de menace actuel. Vous êtes touché ? Vous lancez des dés customs pour connaître les dégâts : ces dés indiquent à quels endroits les coups sont portés (et sans spoiler, c’est quand même mieux si vous portez des protections). Quand vous attaquez un ennemi, vous lancez un D20 auquel vous ajoutez votre modificateur de caractéristique, et selon votre résultat, vous pouvez attaquer une ou plusieurs fois : vous remplissez ainsi le pattern présent sur la carte de l’ennemi en choisissant où vous touchez (certains points permettent ensuite de toucher d’autres endroits sensibles), jusqu’à ce qu’il tombe mort dans un système qui n’est pas sans rappeler
Sleeping Gods. 

Crédits BGG – César García Bravo


Dans
Arydia, les cartes sont centrales comme vous l’avez compris. L’état du monde actuel est géré grâce à trois boîtes de cartes. Où êtes-vous déjà allé, à qui avez-vous déjà parlé, etc, tout cela est référencé via les cartes et non dans un gros livret de référence. Même les FAQ d’un certain nombre d’éléments sont référencées directement au dos des cartes comme nous l’avons vu. Par contre, vous ne pouvez avoir qu’une seule partie en cours, Arydia n’est pas conçu pour plus. Mais vous pouvez remettre le jeu dans son état initial puisqu’il n’y a pas de destruction de matériel. 

Crédits Far Off Games


L’exploration et le combat semblent deux pôles bien équilibrés dans ce RPG ambitieux. Bref, le tout apparait comme très prometteur. En tout cas, la grande majorité des retours outre-Atlantique s’avère élogieuse à ce stade, vantant la qualité d’un travail qui transpire la passion, ce qui n’est pas sans rappeler le phénomène Gloomhaven d’il y a quelques années. Bien sûr, restent quelques bémols. L
e jeu parait bien lourd en termes de manipulation (aller chercher toutes ces cartes !). L’idée semble presque de vouloir proposer un jeu vidéo sur plateau, comme si cette version analogique permettrait de montrer aux développeurs l’idée du jeu afin d’en réaliser une version numérique par la suite… Il y a d’ailleurs même une bande son pour accompagner l’aventure, composée par Kirk Hamilton. Peut-être qu’une version hybride à la Demeures de l’Epouvante V2 aurait permis d’alléger un peu toute cette manutention (qui parait particulièrement écrasante en solo). 

Le monde est réellement ouvert mais a priori vous comprendrez vite qu’aller dans des coins où les ennemis sont trop puissants pour votre niveau n’est pas la meilleure option. Soulignons que même si l’univers fantasy fait un peu générique vu d’ici, il est joliment mis en lumière par une belle palette d’illustrateurs (Philipp AchTess AndersonLina CossetteDavid Forest, et Kirk Hamilton).
Des rumeurs courent quant à sa localisation française, nous ne pouvons qu’espérer qu’elles se traduisent bientôt en une réalité ! 

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5 Commentaires

  1. Moitie il y a 13 jours
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    J’espère une version vf

  2. Rudy Carton il y a 12 jours
    Répondre

    De ou viennent les rumeurs sur la trad FR ? Ça me hype de fou si c’est le cas !

    • Shanouillette il y a 11 jours
      Répondre

      On ne peut pas en dire plus à cette heure… Mais rien n’est fait ! On croise les doigts !

  3. Conan le berbère il y a 5 jours
    Répondre

    Anglophobe de service (qui a pourtant l’habitude de voir map dans d’autres contextes), j’ai pris cinq minutes pour comprendre ce que map voulait dire mais je suis toujours pas certain de ce que ça recouvre, est-ce un plan, un environnement comme dans les jeux vidéos, un niveau, une carte/un plan de niveau? Tout cela me rappelle les digressions sur la carte et le territoire et l’impossibilité de faire une carte à l’échelle 1/1…

    • Shanouillette il y a 4 jours
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      Bonjour Conan le berbère,
      ah zut j’ai essayé de clarifier l’expli en utilisant deux termes différents ; ce n’est pas évident vu que nous avons le même mot pour parler de la carte que l’on tient en main et qui vient du deck (le jeu en a plein) et la carte sur laquelle on navigue, le plateau de jeu en quelque sorte, qui se construit au fur et à mesure de l’aventure et représente l’environnement (le jeu en a plein aussi) c’est pour ce deuxième terme que j’ai utilisé le mot « map », en référence à « mappemonde » qui est un mot que l’on trouve dans le Larousse, histoire de rester le plus proche possible de notre belle langue 😉
      Merci du retour !

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