Arydia: The Paths We Dare Tread
Le voilà, enfin sur KS. Beaucoup d’amateurs suivent le développement de ce projet de près ou de loin depuis des années. Et pour cause, l’auteur, Cody Miller, n’est autre que le papa de Xia: Legends of a drift system (et nous vous recommandons chaudement les articles de l’indétrônable TSR : Just Played et Test) connu pour être un pur ameritrash proposant des aventures épiques dans un univers type Space Opera.
Avant tout, Xia est souvent désigné sous le terme de “jeu bac à sable” pour pointer plusieurs éléments que nous allons retrouver dans ce nouveau projet Arydia, à savoir, pour citer notre beau Just Played : “un jeu qui offre essentiellement un arrière plan, une zone géographique et temporelle limitée dans laquelle le joueur va pouvoir explorer à sa guise, traitant les quêtes et obstacles proposés par le jeu essentiellement dans l’ordre qu’il le souhaite, progressant en expérience ce faisant.”
Monde ouvert développé depuis des années, auteur apprécié, matériel généreux, gameplay ambitieux… Forcément, sur la campagne, les compteurs s’affolent : la moitié d’un million a été levée en moins de 24 heures. Et on ne va pas se mentir, on fait partie des backers.
Mais que nous apprend la page de la campagne sur le jeu exactement ? Petit tour d’Arydia…
Arydia: The Paths We Dare Tread boxe donc dans la vaste catégorie des coopératifs d’aventure, conçu pour 1 à 4 joueurs qui s’en iront explorer le monde d’Arydia. Le jeu est conçu de façon à pouvoir être joué en un nombre libre de sessions, vous permettant de sauvegarder la partie quand vous le souhaitez. “Au fur et à mesure que vous jouez, le jeu conserve une trace de vos actions” nous dit-on. Votre personnage évoluera, collectera de nouveaux objets, de nouvelles armes, appréhendera de nouvelles capacités. Évidemment, une bonne part des lieux que vous visiterez dans Arydia sont du genre hostile. Vos armes alliées à un bon sens de la coopération seront donc utiles pour défier les obstacles que vous trouverez sur votre chemin.
Arydia est proposé en KS avec plus de 60 figurines pré-peintes avec des têtes/corps interchangeables pour chaque personnage (!), plus de 900 cartes, plus de 300 cartes de map, des plateaux joueurs double-couche et le tout assure pouvoir offrir plus de 40 heures de jeu. Mais ce que le jeu promet surtout, c’est un large monde ouvert, riche de zones à explorer dans les moindres recoins. L’auteur souligne par ailleurs que le jeu propose un système de gain de butin (loot) avec de « vrais » coffres aux trésors détenant des récompenses adressées spécifiquement aux différents personnages (un point faible souvent remonté dans les autres gros RPG, qui semble avoir été bien pris en compte donc).
Côté histoire, vous jouez ici un exilé sur le chemin de la repentance qui espère bien pouvoir retourner un jour chez lui. Pour ce faire, il vous faudra gagner des Squills, sorte de devise locale que les habitants vous donneront si vous les aidez à bon escient. Pour le reste, on a semble-t-il un univers med-fan classique avec des méchantes peaux vertes, des gentils elfes et compagnie.
Vous pourrez tout d’abord commencer par créer votre propre personnage à partir d’un portrait et d’un “path” (une voie) qui serviront de base à votre héros et à sa figurine, que vous pourrez constituer en mettant la tête sur le corps de votre choix. Une idée ô combien prévenante, que de pouvoir ainsi visualiser son propre héros via une figurine custom, un peu comme on détermine la physionomie de son avatar dans les jeux vidéo.
En jeu, vous partirez explorer la carte en retournant face visible des jetons “map” qui permettent de révéler ce que recèle l’univers d’Arydia. Chaque nouveau lieu ainsi découvert est unique et peut être exploré en profondeur. Dans vos aventures, vous rencontrerez aussi des PNJ (gardes, tenanciers, exilés…) avec qui il sera possible d’interagir. Vous passerez des tests pour déterminer l’issue de vos interactions, mais le jeu vous encourage à le faire en maintenant un max de role-play pour rester dans l’ambiance. En effet, à l’instar de certains jeux de rôle, Arydia vous récompense avec des points de Roleplay si vous incarnez avec conviction les PNJ. Ces points pourront vous aider dans certains tests d’interaction, si le dé est contre vous !
Des événements, représentant des moments de tension et d’urgence, surviendront une fois par tour. Il vous poussent à prendre des décisions, puis à faire face aux conséquences. Il sera aussi possible d’interagir avec les lieux d’intérêt du plateau. “Arydia est rempli de secrets, de monstres, et de magie ! Explorez les montagnes, les forêts, les grottes et les villes !” peut-on lire sur la description. La carte du monde débute vierge et incomplète : à vous de voyager pour découvrir ces terres, de façon totalement libre.
Mais cet Arydia irait-il un peu plus loin que les autres jeux du genre ? Le jeu recèle plus de 45 lieux, illustrés à la main (Philipp Ach, Lina Cossette et David Forest sont les artistes crédités). Peu à peu, les zones que vous découvrez forment la carte complète de manière cohérente, mais ce n’est pas tout, en superposant les plateaux vous pouvez explorer en profondeur certains points d’intérêt : pousser les portes de cette maison, entrer dans la grotte que vous apercevez, escalader cette montagne, etc. C’est pourquoi d’aucuns n’hésitent pas à comparer le titre à Zelda: Breath of the Wild. De plus, d’après son auteur, le jeu se rappelle de vos actions : si vous retournez sur une zone déjà explorée, les personnages se souviennent de vous et les monstres déjà abattus sont à terre.
Bien sûr, des combats contre des vilains pas beaux sont au menu, avec un système de jeu coopératif au tour par tour ; les monstres étant dirigés par une jauge de Menaces et des cartes IA, et représentés eux aussi par des figurines pré-peintes. Les créatures gagnent de la Menace selon une carte tirée aléatoirement à chaque tour, et peuvent dépenser cette Menace pour déclencher des capacités et des attaques. Plus la Menace grimpe, plus les monstres deviennent sanguinaires. À chaque tour, on activera tout ou partie des attaquants, dans l’ordre, selon ce qu’indique la carte de l’IA. Les dés des monstres dévoilent quant à eux un pattern d’attaque annonçant où les dégâts sont portés précisément. Ainsi, si vous avez la bonne idée de porter un gantelet, vous parviendrez peut-être à bloquer les dégâts qui affectent votre main.
À votre tour, vous activez votre héros en dépensant des jetons d’action : par exemple, vous en déposez un sur votre arme pour attaquer, après quoi vous lancez votre dé et ajoutez vos modificateurs. Logiquement, plus le résultat est haut, plus vous commettez de dégâts. Vous avez ensuite la possibilité de choisir des patterns de blessures (vous attaquez les deux pattes de la bête, ou une seule patte et la tête ? Certains choix permettent d’adjoindre des dégâts critiques sur des points faibles de l’adversaire). Il est aussi possible de déclencher des combo selon les capacités de votre héros.
Une fois le combat terminé, vous gagnez du butin en ouvrant les petites boîtes aux trésors individuelles (dédiés à votre personnage), de quoi vous stuffer un peu. Votre héros, qu’il soit un guerrier, un tacticien, un rogue, ou un soigneur, évoluera selon vos choix, en particulier selon votre façon de dépenser vos points dans l’arbre des capacités de votre personnage. Quand vous le faites, vous prenez la tuile qui vous intéresse dans l’arbre en question, et l’insérez sur votre plateau double-couche. Entre apprendre des attaques un peu plus fourbes, le soin des blessures graves, la furtivité ou l’art de pister les créatures, les capacités que vous choisissez déterminent vos options durant et entre les combats. Le jeu semble généreux en alternatives de ce côté-là.
Zoom sur le KS
Le ticket d’entrée n’est pas à la portée de toutes les bourses, fixé à 165 US$ pour obtenir une copie du jeu de base, avec tous les stretch goals débloqués (sachant que le prix boutique conseillé est indiqué à 240$). Attention, cela ne comprend pas les frais de transport ni les éventuelles taxes qui peuvent survenir en aval. Pour la coquette somme de 190 US$, vous ajouterez l’add-on Epix Hunt, sorte de mini extension tout à fait dispensable, exclusive au KS, qui ajoute un brin de contenu (une figurine, 20 cartes, des nouvelles capacités pour vos héros). Livraison prévue en décembre 2022.
Arydia: Miller vers l’infini et au-delà
À la lecture de la page de la campagne, dont on saluera le caractère didactique par ailleurs, on ne peut nier que ce projet, développé depuis des années, est sans nul doute né d’une belle ambition et porté avec amour et sérieux par son auteur, Cody Miller (le draft des règles complètes sera dispo durant la campagne). L’exploration semble ici le maître mot, le jeu permettant différents degrés d’inspection des zones (si on découvre une maison dans le paysage, on peut la visiter, rencontrer des PNJ présents à l’intérieur, et interagir avec eux…) avec une inspiration vidéoludique évidente qui se retrouve d’ailleurs à divers niveaux (avatar custom, arbre des capacités, etc). Le tout est emmené par une conception poussée de la progression des personnages, et rythmé par des combats qui promettent d’être tactiques (difficile de mesurer précisément la place qu’ils prendront dans la dynamique globale du jeu) sans oublier la petite touche de Roleplay pour ambiancer la table (à voir comment cela s’intègre au reste). Le jeu invite les joueurs à s’immerger dans ce monde ouvert en communiquant sur le concept de « Legacy vert » (pas de modifications permanentes), autrement dit, après avoir terminé la campagne, tout peut facilement être rétabli dans sa forme originale. Il n’empêche que le tarif pourra en rebuter plus d’un. Par ailleurs, aucune traduction n’est pour l’instant prévue : « Si Arydia est un succès, nous envisagerons la localisation pour la deuxième impression » précise Miller.
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Chips 06/08/2021
Le projet semble alléchant mais soufre à mes yeux d’un gros écueil : il se rapproche tant d’un jeu vidéo CRPG qu’on se demande pourquoi ne pas simplement jouer à un de ces derniers (moins cher, moins de place prise à la maison, plus long, plus riche…)
Scezck 08/08/2021
C’est une des modes du moment : le jeu de société essaye tant bien que mal de se rapprocher des jeux vidéos (peut être pour attirer la communauté des joueurs de jeux vidéo, à moins que ce soit la conséquence de ce nouveau public). Malheureusement avec du contenu matériel limité et des soucis d’immersion, il lui est difficile de rivaliser.
C’est vrai que le jeu est très alléchant (les commerciaux ont fait du bon boulot), malheureusement je pense que je vais également faire l’impasse : trop cher, délais de livraison aberrant (surtout lavec des figurines pré-peintes !!), mauvaise contexte actuel (flambée des matières premières et du transport).
J’attendrai les retours des joueurs et un éventuel reprint en VF (même si XIA n’en a jamais eut, à ma connaissance).