Alchimistes : à la recherche de la Pierre philosophale
« Rien ne se perd, rien se crée, tout se transforme. » (Lavoisier)
Dans Alchimistes, on incarne des aspirants alchimistes dans la force de l’âge qui vont se battre pour déterminer qui est le plus brillant d’entre eux.
Pour cela, il va falloir mélanger des ingrédients dans votre chaudron, faire des déductions, élaborer des théories et avoir le courage de les publier, en espérant qu’on ne les réfute pas. Si vous êtes en mesure de réfuter celles de vos confrères, il ne faudra pas vous gêner.
Alchimistes est un jeu de déduction avec placements d’ouvriers de Vlaada Chvatil Matus Kotry. Une partie dure environ 2 heures, mais il n’est pas rare de dépasser ce laps de temps, surtout quand on débute. Ce n’est pas vraiment un problème parce que l’on ne voit pas le temps passer. Il y a le risque du syndrome d' »analysis paralysis » qui peut rallonger les parties, un peu comme dans Five Tribes, mais à l’inverse de ce dernier, ici pendant qu’un adversaire joue, on peut très bien travailler nos déductions de notre côté.
Tout le matériel est illustré délicieusement par David Cochard (Dungeon Petz, Dungeon Lords ) et Jakub Politzer (son Facebook) pour ceux qui ont joué à ces jeux, vous êtes en terrain connu. Prenez le temps de flâner dans la forêt, d’aller voir le marchand… Observez tous ces petits détails qui fourmillent sur le plateau, et qui vous feront sourire. Pas trop longtemps, ça pourrait vous déconcentrer. 😉
Un plan sans accroc
Nous vous inviterons à passer une semaine à l’université de la magie (découvrez ses arcanes, ses coulisses) avec une partie à deux joueurs et autant de façons de jouer.
Pour conclure, nous nous installerons sur la terrasse boire un petit café et deviserons sur les points forts et les points faibles du jeu, que vous puissiez avoir toutes les cartes en main pour juger s’il est fait pour vous. Nous irons rapidement saluer le maître Umberling, qui a découvert le jeu et souhaite partager son impression au passage. Merci à lui !
J’espère que la visite vous enchantera !
La partie didactique
Matériel
Le chaudron : (Compatible Ios – Android – Windows)
On va évacuer la question que tout le monde se pose, l’application est très accessible : elle s’installe en un tour de main, soit en flashant le code sur la boite, soit en allant sur le site de CGE et en la téléchargeant. L’avantage c’est qu’ensuite on n’aura plus besoin de connexion internet (profitez-en pour la déconnecter, l’expérience de jeu n’en sera que plus agréable).
Le « chaudron », (l’application) va vous demander si vous commencer une nouvelle partie ou si vous voulez en continuer une, et vous donnera un code de quatre caractères (Exemple: DEMO).
Comment ça marche : Vous prenez deux ingrédients, vous les posez sur votre paravent, votre smartphone en main (ou tablette) et vous les flashez, l’application les reconnait, vous validez, elle vous donne une réponse : (un signe « + » ou « – » et une couleur (rouge vert bleu ou neutre). Si comme moi vous ne pouvez pas flashez, l’application permet aussi de sélectionner les ingrédients, ça demande juste de la confiance entre joueurs. |
Chaque opération prend quelques secondes, que l’on veuille tester une potion, la boire, la vendre ou même réfuter ensuite : on pose sa tablette, et on se plonge derrière notre paravent pour essayer d’en déduire quelque chose.
Et sans tablette ?
Dans ce cas précis, il vous faudra une sorte de maitre du jeu. Celui-ci va utiliser la plaquette ci-dessous et créer sa propre combinaison. Nous ne l’avons pas essayé pendant nos parties. J’avoue qu’au début j’étais sceptique, me disant que c’était surement plus intéressant de jouer, mais après tout, voir les joueurs se triturer le cerveau, faire leurs déductions foireuses (parfois, souvent !) ça doit être rigolo. Et puis ça permet de rajouter un 5éme joueur.
Les plateaux
Tout est indiqué sur les plateaux. La première partie, on a tendance à maudire les concepteurs de la règle tellement on doit s’y référer régulièrement. Mais ensuite on est forcé de reconnaitre que tout est clair (pictogrammes et symboles vous disant ce que vous devez faire).
Le plateau de jeu qui représente votre journée du matin au soir :
Un deuxième pour les Théories :
Vous avez 3 Types de cartes :
- Les ingrédients, au nombre de huit que vous allez mixer
- Les artéfacts à acheter (3 niveaux différents)
- Les faveurs qui sont des cartes à usage unique (Ce sont des habitants qui vont venir vous proposer leur aide).
Mise en place:
On choisit (au hasard) 3 cartes artéfact de niveau 1 que l’on place sur le plateau dans la boutique des artéfacts, on fait de même pour les niveaux 2 et 3 que l’on va mettre de côté face visible.
On place les aventuriers sur le plateau (on en enlève un au hasard) ainsi que les tuiles conférences. On place ensuite 5 ingrédients sur le plateau.
Chaque joueur installe son laboratoire, et sa grille de déduction, cache derrière son paravent ses sceaux, ainsi que ses cartes de réduction.
Chacun place devant lui de façon bien visible son plateau individuel et prend deux pièces.
En mode apprenti prenez 3 cartes ingrédients, et 1 carte faveur parmi deux.
Sur le plateau des théories, chaque joueur place son marqueur sur 10 : c’est votre réputation, et oui on ne commence pas à zéro ! Par contre si notre réputation va monter, elle risque aussi de descendre (c’est ça de faire des théories bancales, incompétent que vous êtes).
Le jeu se joue en 6 manches, au premier tour vous ne pourrez pas publier de théories, ni en réfuter, vous ne pourrez pas non plus vendre de potions.
L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt
Ensuite, le premier joueur peut placer son marqueur sur l’emplacement de l’ordre du tour. Et il va choisir s’il veut avoir une chance de jouer en premier, ou s’il préfère prendre des faveurs ou des ingrédients… ou les deux. Puis le deuxième joueur fait de même, etc. Celui qui est le plus bas dans l’ordre du tour (en gros celui qui a préféré faire la grasse matinée) va placer ses cubes : 3 pour le premier tour ensuite cela dépendra du nombre de joueurs sur le plateau de jeu. Le suivant fera de même, jusqu’au premier joueur qui pourra placer ses cubes tout en sachant ce que les autres ont planifié, et ce sera lui qui jouera en premier… Il leur coupera donc l’herbe sous le pied.
Exemple : Pierre voulait prendre le champignon donc il a placé un cube sur la case récolter un ingrédient, mais Joëlle qui joue en premier va lui ravir son précieux ingrédient, ainsi il n’aura plus qu’a se rabattre sur un autre ingrédient ou en prendre un au hasard. |
Nous jouons dans le sens horaire : au début de la journée on peut aller récolter des ingrédients, puis on va voir le vieil alchimiste qui peut transformer les ingrédients en or (utile si on veut acheter un artéfact). On peut ensuite aller à la boutique d’artéfacts, genre « ce mortier magique me fait envie, je vais essayer de me l’offrir ».
Et enfin, on peut tester une potion sur un étudiant ! L’étudiant volontaire va boire la potion que vous avez concocté, prêt à tout pour la science, c’est beau ! Il le ferra gratuitement si vous êtes le premier, mais si vous réaliser une mauvaise potion, il acceptera ensuite de servir de cobaye uniquement contre une pièce d’or.
Vous pouvez enfin boire votre propre potion, à vos risques et périls. Si vous obtenez une bonne potion, tout va bien, rien ne se passe pour vous.
Par contre si vous avez bu une potion négative :
- Rouge : Aie ! Vous venez d’avaler du poison, vous finissez aux urgences pour un lavement et vous perdez un cube.
- Bleu : Oups ! Vous venez d’ingurgiter une potion de folie, on vous a trouvé nu comme un ver à chanter des chansons paillardes dans le campus de l’université ! Votre réputation en a pris un coup, vous perdez 1 point de réputation.
- Verte : Zut ! Vous venez de boire une potion de paralysie : vous vous placez dernier dans l’ordre du tour.
A partir de la 2éme manche on va récupérer 3 cubes supplémentaires (ceci à 2 joueurs) et on va pouvoir :
- Vendre nos potions à l’aventurier qui arrive en ville
- Réfuter des théories
- Publier des théories, mais ça vous en coûtera une pièce d’or.
Avant de passer à la suite, je dois vous expliquer le mécanisme de déduction.
Nous rentrons dans le lourd. Quand on va mixer deux ingrédients ensemble grâce à notre chaudron (l’application, pour ceux qui suivent) on va obtenir une molécule d’une couleur et d’un signe qui vont nous permettre de commencer à déduire ce que notre ingrédient n’est pas. Je peux placer mon résultat dans mon laboratoire au croisement des deux ingrédients, et je dois aussi placer ce résultat sur mon plateau individuel à la vue des autres joueurs, ceux-ci sauront que je suis capable de faire la potion en question.
Exemple : Je mixe la bave de crapaud avec la fleur de Belladone, cela me donne un « moins » rouge (une potion de poison), la première information que je peux en tirer c’est que les deux ingrédients ont en commun la molécule « moins » rouge. Par conséquent ma molécule de bave de crapaud ne peut pas comporter le signe « plus » rouge. Je peux donc barrer sur ma grille de déduction les molécules avec le signe « + » et « rouge« , ça m’en élimine donc quatre. (Ici pour la bave de crapaud et la fleur de Belladone). L’autre information, c’est que l’une d’entre elles a le signe « moins » rouge en petit, et l’autre « moins » rouge en gros. Si je suis courageux je pourrais élaborer une théorie sur un de ces deux ingrédients, mais il serait plus pertinent de recouper avec d’autres informations, par exemple en testant la fleur de Belladone et le venin de scorpion. |
Cas particulier le signe neutre : Celui-ci va en premier lieu vous décomposer, parce que vous n’allez pas pouvoir en faire grand chose au début, et pourtant il est bien utile. Ce qu’il vous apprend c’est que les ingrédients n’ont rien en commun, ce sont de parfaits opposés. Précision utile : ces opposés se suivent sur la grille de déduction et si vous arrivez à en trouver un vous connaissez donc l’autre.
Exemple : J’ai mixé « plume de corbeau » + « champignon vénéneux », j’ai obtenu un signe neutre, mais je sais par mes déductions passées que le champignon c’est : – rouge – bleu – vert donc la plume est + rouge + bleu + vert. (Houhou, élémentaire mon cher Watson !) |
Je peux déduire avec mes propres expérimentations, mais aussi en regardant ce que mes confrères ont obtenu, car si l’on suit bien (si l’on ne regarde pas ses sms ;p) on peut spéculer sur ce que les adversaires ont pris comme ingrédients, mais c’est périlleux !
Exemple : Joëlle a émis une théorie sur la racine de Mandragore, elle a déduit que c’était cette molécule la : + rouge +vert – bleu , sur son plateau individuel je note qu’elle sait faire la potion – bleu, il y a donc de grandes chances pour que le – bleu soit correct sauf si son but est de m’embrouiller… donc je peux noter que la racine de mandragore pourrait bien avoir un – bleu dans sa molécule. |
Quand je réfute une théorie, je dois choisir sur l’application l’ingrédient et la couleur. Si j’ai raison je sais que je peux déduire que c’est le signe opposé, ça va m’apprendre de nouvelles choses mais aux autres joueurs aussi. Une fois réfutée je peux élaborer une autre théorie immédiatement soit sur l’ingrédient soit la molécule.
Exemple : La théorie de Joëlle ne tient pas selon mes constatations. Selon moi la racine de mandragore est – rouge. Je réfute et j’ai raison. Si j’ai placé un cube sur «publier une théorie» je peux immédiatement proposer une théorie sur la racine de Mandragore avec ces nouvelles informations. |
Vendre à un aventurier : Pour publier, acheter des artéfacts et faire des potions à des étudiants échaudés, j’ai besoin de sous. Pour cela, nous avons vu que je pouvais transmuter des ingrédients mais ce n’est pas très rémunérateur.
À chaque tour de jeu, un nouvel aventurier (ou aventurière) arrive en ville, et il recherche 3 potions de types différentes. Si je lui vends une potion, je peux gagner de 1 à 4 pièces en fonction de la qualité du produit et du niveau que je suis prêt à lui garantir.
Il y a quatre niveaux de garantie :
- « Ma potion est parfaite. »
- « Je ne peux pas faire exactement ce que vous demandez, mais je peux vous garantir qu’elle ne va pas faire l’effet inverse. »
- « Ma potion est garantie sans effet secondaire (c’est une potion neutre). »
- « Je ne peux rien vous garantir. »
Dans le cas 3 et 4 (potion neutre ou pas de garantie) je perds un point de réputation, ça fait pas sérieux tout ça !
Là où ça se complique, c’est si on est plusieurs à vouloir vendre des potions en même temps !
Selon le nombre de joueurs tout le monde ne pourra pas vendre. À 2 joueurs un seul peut vendre, tandis qu’à 3 ou 4 joueurs, une partie des joueurs pourra vendre à condition que ce soit des potions différentes.
Pas chère ma potion, pas chère !
C’est là qu’entre en jeu les cartes réduction. On va secrètement en choisir une de 0 a -3 et la poser face cachée sur la table. Puis on les révèlera, et celui qui a concédé la réduction la plus intéressante (pour l’aventurier) va pouvoir vendre sa potion. S’il la réussit les autres joueurs ne peuvent plus faire cette potion, mais ils peuvent tenter d’en faire une autre.
Pour vendre une potion il faudra avoir les ingrédients et bien sûr, vous les défausserez comme quand vous la testez ou quand vous la buvez.
Il y a deux cas de figure, le cas petit joueur : je prends deux ingrédients qui m’ont donné + rouge, je les mixe, je lui donne sa potion + rouge, je prends mes pièces, merci, au revoir.
Ou bien, le vrai joueur : je vais essayer de lui faire sa potion, avec d’autres ingrédients, mais j’ai quand même quelques informations… En gros je me sers de lui pour tester, en lui garantissant un niveau en dessous, je peux récupérer des informations utiles. Par contre si vous vous trompez, l’artéfact dans lequel vous vouliez investir, il va falloir l’oublier.
Exemple : Le barbare veut une potion de poison, je sais la faire avec du venin de scorpion et de la patte de poulet. Problème j’ai du venin en stock mais pas de patte de poulet ! Par contre, j’ai de bonnes raisons de croire que si je le mélange avec la plume de corbeau j’ai de grandes chances d’obtenir une potion neutre dans le pire des cas. Alors que vais-je garantir ? Une potion presque parfaite. Résultat : dommage j’obtiens une potion neutre, je ne serais pas payé, et je perds un point de réputation. Le barbare ne m’a pas cassé la tête, mais il a fallu parlementer. |
À noter que je sais au tour d’avant quel aventurier va venir, je peux donc anticiper.
À côté du plateau du tour du joueur, il y a la case hôpital (quand on boit une potion de poison) et une case actions abandonnées. Si à la fin du tour, il y a deux cubes dans cet emplacement vous pouvez, en dédommagement, récupérer une carte faveur.
Exemple : Vous aviez prévu de publier une théorie, mais malheureusement, la vente de votre potion à l’aventurier ne s’est pas passé comme prévue. Vous n’avez pas eu la pièce nécessaire pour publier. De plus, votre confrère, ce fourbe, a fait boire une potion de paralysie à l’étudiant, du coup celui-ci demande désormais une pièce que vous n’avez pas… Par conséquent, vous placez deux cubes dans la case cubes non utilisées. Maigre consolation, cela va vous donner le droit de récupérer une carte faveur. |
Et le mode maître ?
On commence à avoir une dizaine de parties dans les pattes. On se dit donc que c’est le bon moment pour tester le mode maitre. Dans les règles, ils proposent un mode maitre évolutif, nous commençons donc avec la version la plus light. C’est une idée que j’ai trouvé intéressante : on peut très bien faire une partie avec des nouveaux joueurs (en tant qu’apprentis) et des joueurs plus avertis (en mode maitre) ça permet d’équilibrer les forces en présence. C’est malin.
La grande différence avec le mode normal est la réfutation.
Quand on réfute une théorie en mode normal il suffit de sélectionner un ingrédient, et un des trois éléments qui constituent sa molécule (élément rouge bleu ou vert). L’application révèle alors le signe de cet élément, s’il n’est pas celui de la théorie publiée alors vous avez réfuté cette théorie.
Dans le mode maitre c’est un petit peu plus compliqué. Il faut faire un mélange qui prouve votre réflexion. On choisit deux ingrédients. Puis on sélectionne une potion et on explique notre théorie avant de dévoiler le résultat, ce qui rajoute un peu de piment. L’inconvénient c’est qu’en réfutant on donne des informations aux adversaires, puisqu’on fait la potion en leur présence. On peut même réfuter deux théories d’un coup, mais ça, je vous en laisserais le plaisir, je n’en suis pas encore là.
Et maintenant jouons !
Une semaine à l’université
Nous faisons la mise en place, et découvrons les artéfacts en vente à la boutique : le vieux marchand propose les bottes de célérité, le périscope et la robe de déférence. Nous regardons les premiers ingrédients disponibles qu’il va falloir cueillir dans la forêt au petit matin, au péril de nos vies. Nous choisissons une faveur parmi les deux disponibles. Je choisis l’associé : bien utile si on l’utilise au bon moment. Joëlle, ma consoeur, choisit l’herboriste qui lui permet de piocher 3 cartes ingrédients et d’en défausser deux parmi sa main nouvellement constituée.
Journée 1 : Lundi
Les vieux sorciers que nous sommes vont s’adonner à leur premières expérimentations sur un jeune novice nous servant de cobaye, pour le bien collectif. Nous jetons nos ingrédients dans notre chaudron, obtenons un résultat que nous inscrivons dans notre grimoire. Puis, pour avoir un peu plus d’informations, nous décidons de refaire une autre expérimentation, mais cette fois-ci sur nous. Ma consœur obtient une potion neutre, consigne les informations, et à mon tour, je me prépare une décoction sur laquelle je n’ai aucune information. Que ne ferait-on pas pour la science ? La main tremblante, je me décide à la boire… Malheur, je viens de préparer une potion empoisonnée ! Un peu blême, j’inscris fébrilement les informations, avant de m’évanouir, pour me réveiller à l’hôpital, des affreux gargouillis dans le ventre. Il est vrai qu’un lavement ce n’est guère agréable.
Journée 2 : Mardi
Je vais commencer le tour suivant avec une action en moins, et je joue en second. Je choisis d’aller voir le vieil alchimiste pour récupérer la pièce qu’il me manque histoire d’acheter un périscope. Celui-ci me permettra d’espionner ma consœur quand elle préparera une potion et me donnera accès à un des deux ingrédients. Elle, de son coté, est allée voir l’aventurier qui vient d’arriver en ville, et lui a proposé une potion parfaite, qu’elle a réussi. Elle gagne 4 pièces d’or ce qui lui permet d’acheter les bottes de célérité. Celles-ci permettent de refaire une action dans un secteur (hormis vendre une potion ! Faut pas exagérer).
Elle va publier une théorie, d’après elle le scorpion serait : + bleu – vert – rouge. Je regarde son livre bien en vue et voit qu’elle sait faire deux potions, le + bleu et une potion neutre. Bon, cela me semble un peu léger pour faire des constatations. Cela ne l’empêche pas de faire monter sa réputation. Les livres de l’université sont pleins de théories bancales non confirmées, bien peu sont réfutées.
« Ma chère consœur, cette théorie me semble sortie de votre chapeau, êtes-vous sure de vous ?
– Assurément !
– Votre résultat me laisse perplexe mais soit, nous verrons bien. »
Un nouvel étudiant s’est proposé ce matin pour tester nos breuvages. Chic ! Joëlle prépare une potion, et ce pauvre bougre finit paralysé. Loin de l’émouvoir, elle me dit qu’il aura une bonne excuse pour faire la grâce matinée demain.
Quant à moi, n’ayant plus d’argent, je ne peux rien tester sur ce pauvre étudiant. Je ne voudrais pas être mauvaise langue, mais je pense quelle l’a fait exprès, le monde de l’université grouille de requins sans foi ni loi. Cela ne fait rien ! Grâce à mon périscope j’ai eu une information qui va me permettre de réfuter sa théorie. Haha ! Mais ne pouvant réaliser mon action, celle-ci finit dans la case cube inoccupée. Dans mon malheur, cela me permet de récupérer une carte faveur, un moindre mal finalement.
Journée 3 : Mercredi
J’ai déjà perdu assez de temps, je choisis de me lever tôt, et prends deux ingrédients. Elle choisit de se lever plus tard, je vais donc pouvoir commencer : cela tombe bien, j’avais prévu d’aller vendre une potion. Une petite excursion en forêt me permet de récupérer les ingrédients nécessaires pour ma vente. Je file voir le nouvel aventurier qui est arrivé en ville ce matin, si vous voulez mon avis, une personne peu recommandable… Je lui réalise parfaitement une potion de poison, j’utilise une faveur, la serveuse a rajouté un petit plus dans ma potion qui me permet de gagner une pièce supplémentaire. Parfait, j’ai l’argent nécessaire pour cette robe de déférence qui me tend les bras. Elle va me faire gagner un point de réputation ! C’est parfait, cela va me permettre de rattraper mon retard. Je vais voir le vieil acariâtre et lui annoncer que je voudrais réfuter une théorie. À ces mots, ses yeux brillent : j’ai l’impression qu’il passe sa frustration comme cela. Peu importe.
« Ma chère consœur, je vais prouver de suite et sous vos yeux que le venin de scorpion ne peut pas être – vert.
– Démontrez cher confrère, démontrez. »
Je prends quelques pétales de belladone que je mixe avec du venin de scorpion, et effectivement cela donne + vert, sa théorie est réfutée ! Elle perdra 5 points de réputation ! On ne plaisante pas avec les étudiants qui se font prendre, naturellement, il faut bien faire un exemple.
« Ma chère consœur je viens de prouver que vous êtes une experte en pifométrie. Si vous me permettez. »
Cela ne l’empêche pas de publier une nouvelle théorie, et puis une deuxième, profitant de ses bottes de célérité. Un bref coup d’œil sur mon grimoire dans mon laboratoire me permet de constater que cette fois ses deux théories ont de la consistance. Ces nouvelles publications lui permettent d’obtenir des subventions (2 pièces d’or vite gagnées). La devise de l’université, ça pourrait bien être : « Publiez publiez, vous prouverez plus tard… et en plus on vous donne de l’or pour cela ».
J’en publie une à mon tour, cette fois sur la Belladone, j’ai une légère incertitude, sur le bleu, mais ça correspond bien avec celle qu’elle vient de publier sur le champignon. Je joue le tout pour le tout et place 5 étoiles sous mon sceau.
Tiens ce matin, c’est un nouvel étudiant tout candide qui se propose pour tester nos potions, il faut croire que l’université les use bien vite. Je prépare une potion, qui va me donner de nouvelles informations que je consigne.
Ma consœur choisit de boire une potion, et à peine bue, elle commence à se rouler par terre, se prenant pour un ver de terre. Pas de chance, elle vient de boire une potion de folie, ça a fait grand bruit dans l’université, et sa réputation vient d’en prendre un coup.
Ce soir, nous allons à la conférence, les sorciers les plus actifs peuvent y gagner de la réputation. Assurément c’est ma consœur qui gagne à ce jeu là. Je n’ai pas beaucoup publié. Je décide de me coucher, demain une nouvelle et rude journée va commencer.
Journée 4 : Jeudi
Cette fois ma consœur décide de se lever aux aurores et prends deux ingrédients. Je décide de me reposer et vais voir les habitants qui me donnent deux faveurs : le conservateur va me permettre de tester une potion avant d’en vendre, pratique, cela va me permettre d’avoir plus d’informations avant de publier.
Manque de chance on se retrouve tous les deux à vouloir vendre à l’aventurier et il ne va acheter qu’une potion… Nous voila donc à lui proposer secrètement un rabais. De mon côté, je n’en propose pas, ma consœur propose une promo d’une pièce, donc elle gagne logiquement la vente. Mais ce matin j’ai rencontré le marchand qui m’a proposé une faveur et l’aventurier accepte aussi de m’acheter une potion, ouf, celui-là on peut dire qu’il tombe bien.
Je vais aussitôt faire un saut à la boutique d’artéfact, car j’ai une idée derrière la tête. Mais ma chère paire m’a devancé, et achète un artéfact avant moi… Ouf, la malle de la sorcière est toujours là, ce qui me fait piocher immédiatement 7 ingrédients, par contre je ne pourrais plus en avoir du matin, sauf si bien sûr je vais en forêt. Comme j’en avais plus en main, je l’ai bien optimisé. Et puis désormais je pense que je vais aller voir les habitants pour récupérer quelques faveurs.
Cette fois, ma collègue décide de réfuter une théorie, je me sens pas trop à l’aise, car ma théorie sur la belladone ne tient que si celle sur le champignon tient, et j’ai bien peur que ça ne soit pas le cas !
« Vous réfutez une théorie? Réfuteriez-vous vos propres théories?
– J’en ai bien peur, je crains que je me sois emballée sur le champignon ! »
Effectivement le champignon n’était pas ce qui était annoncé… Mais alors cela veut donc dire que ma théorie sur la belladone n’est pas bonne… Il faut impérativement que demain je la réfute moi-même.
Journée 5 : vendredi
La fin de semaine approche et le vendeur propose de nouveaux artéfacts, mais j’ai déjà du mal à avoir de l’argent, et il va me falloir publier. Et surtout réfuter la Belladone, même si cela va m’en coûter. Joëlle commence la journée, elle a prévu d’aller chercher quelques ingrédients dans la forêt, puis est partie vendre une potion. Elle continue à accumuler de l’or, pendant que moi je fais les fonds de tiroir pour pouvoir payer mes publications.
Journée désormais classique faite de publications et de tests sur un nouvel étudiant.
Demain, c’est le grand jour.
Jour 6 : Samedi
C’est la grande foire du week-end, tous les alchimistes peuvent venir faire leur démonstration, et montrer tout ce qu’ils savent réaliser. Ma consœur a prévu d’y aller.
La boutique a reçu de nouveaux artéfacts, mais je suis toujours fauché, j’ai décidé de passer ma journée a réfuter des théories et a publier, je n’aurais pas l’occasion de faire autre chose. J’utilise les faveurs d’un assistant qui me permet d’avoir une action supplémentaire. Je vais pouvoir vendre une dernière potion, j’en ai bien besoin pour payer toutes ces publications, surtout que je n’exclus pas qu’il me faille confirmer une de ses théories.
Ma collègue profite de la faveur de l’antiquaire qui lui fait une réduction d’une pièce, et achète l’autel d’or qui du coup est gratuit, et elle transforme toutes ses pièces sauf deux en points de réputation. Je décide de réfuter sa théorie sur la bave de crapaud, et aussi celle sur la fougère, je sais qu’elle est fausse, j’en ai la certitude, mais en voulant étayer ma réfutation (nous sommes en mode maitre) je fais une mauvaise potion… Et non seulement je ne peux réfuter sa théorie, mais en plus je ne peux plus en publier de nouvelle. J’ai l’air fin.
Ma consœur ne se prive pas de me railler, il faut dire que je lui ai offert une occasion en or, et par la même je perds en plus des points de réputation. Le pire c’est que je sais qu’elle est fausse. Je crois que je paye la fatigue de ma semaine, une erreur d’inattention et pouf, je fiche tout en l’air, c’est rageant.
Ma chère paire finit en apothéose avec la démonstration de son savoir-faire à la foire.
« Mesdames et Messieurs, sous vos yeux ébahis, je vais vous réaliser une potion de soin ! »
[Clap clap clap ! Hooooo !]
« Mesdames et messieurs, ce n’est pas fini, je peux vous montrer une décoction qui produit un poison très virulent. »
La semaine se termine, c’est le moment tant attendu des résultats, qui va consacrer le meilleur Alchimiste.
Ma dernière erreur me laisse peu de chance, mais il y a beaucoup de surprises, et finalement seulement 4 théories sont justes. Je rattrape un peu mon retard ayant bien placé mes sceaux de 3 et 5 étoiles, mais c’est ma consœur qui est couronnée, elle me devance d’un petit point.
Félicitations ma chère collègue.
Alors, l’Alchimiste a t-il son diplôme ?
Une des forces du jeu c’est ce petit coté Role playing, si on est bien à ce que l’on fait, c’est fort plaisant.
Les parties ne se ressemblent pas. Un soir nous en avons joué deux de suite : la première, nous avions trouvé tous les résultats ; la seconde, aucun n’était juste. Pris dans la logique de la première partie, on s’est fait confiance, ce qui a donné un grand n’importe quoi… et une grosse rigolade.
Que l’on gagne ou que l’on perde, peu importe (lire ce très bon article sur ce sujet) on a réalisé quelque chose, le plaisir est là. Parfois on perd mais quand on regarde les résultats on se rends compte que tout est juste sur nos feuilles, malheureusement pas sur la table des théories. Ce n’est pas bien grave.
La courbe de progression est très belle. La première fois que l’on joue, on zieute dans les règles le mode maitre, on se dit que ce n’est pas pour nous, et puis un jour, on commence à en intégrer quelques règles… Quoi de plus jouissif que de faire une démonstration pour étayer notre réfutation ?
Nous avons joué à deux principalement, même si j’ai fait de mon coté une partie à 3 joueurs. Je me demande par contre ce que cela peut donner à quatre, j’ai peur que l’on se tire un peu dans les pattes.
Ce que l’on n’a pas trop aimé en revanche, c’est la vente des potions. À deux, seul un alchimiste peut vendre une potion, ça reste un peu trop punitif je pense. Heureusement qu’il y a la carte faveur Marchand. (Nous avons fait la même constatation en en discutant à l’association d’ailleurs).
Nous avons aussi remarqué que lorsqu’on démarrait mal il était difficile de revenir en lice, et il y a une petite partie chance quand on teste sur soi-même une potion (perdre un cube action au premier tour c’est vraiment très handicapant). De même que tester une potion et avoir un résultat neutre, publier ensuite devient très hasardeux. Et le jeu incite à beaucoup publier.
En tout cas, je ne sais pas si nous avons trouvé la Pierre Philosophale, mais nous avons trouvé un très bon jeu.
L'avis par le maître Umberling
L’avis par le maître Umberling
« Alchimistes s’inscrit dans la longue lignée des jeux de pose d’ouvriers et de gestion. Mais plutôt que de frustrer les joueurs avec des actions irréalisables, on leur donnera peu d’actions pour réaliser beaucoup. Il reste donc une part de frustration, mais le sel du jeu ne se situe pas dans cette gestion (quoi qu’elle soit importante). Non, on se sent bien dans un monde fumeux, et dans lequel il faudra élaborer des théories plus ou moins fumistes (en paraissant le plus crédible possible).
L’interaction se situe à plusieurs niveaux. Indirecte, elle l’est lorsqu’on récupère des plantes, des objets, ou que l’on vend des potions aux différents aventuriers. Mais dès que l’on commence à parler de théories, on rentre dans le vif du sujet, et c’est là que se situe le gros des difficultés. Tout d’abord parce que le nombre de données dont on dispose est relativement bas. Ensuite, il y a la course aux subventions, et au bullshit. Qui ment et prend des risques bien nécessaires ? Qui s’est saigné aux veines pour dire la vérité ? Sur quelles théories adverses faut-il miser pour créer les siennes ? Matusz Kotry a bien retranscrit le monde des universitaires (rappelons à toutes fins utiles que le jeu présenté à CGE parlait du monde des thésards et des post-docs), qui se tirent dans les pattes pour devenir le plus renommé. L’aspect déductif est minimisé par la vision stratégique de l’ensemble, et par les mystifications probables de nos adversaires.
La gestion d’Alchimistes est donc, par essence, très fine, mais très lourde aussi : on se sent pris entre deux feux, avec l’usine à gaz de la déduction et le jeu des autres joueurs. De façon assez étrange, le mélange de ces deux pôles m’a semblé un peu lourd, alors que je suis plutôt preneur de ce genre de came. Mais là, dès le moindre downtime, on se précipite sur sa feuille pour griffonner trois notes, et encore, il faudra compter sur les joueurs adverses pour aider/mettre des bâtons dans les roues. Comme j’ai la tête dans le guidon, malgré la simplicité inhérente à la pose d’ouvriers, je me suis senti seul dans mon coin, et la présence des autres ne m’était rappelée que sur une interaction rapide (achat d’un objet convoité, vente d’une potion à un aventurier), ou sur le plateau des théories. Pour le reste, j’ai eu du mal à ne pas m’isoler, car j’avais besoin de traiter la masse – que dis-je, l’avalanche ! – de données qui me tombait sur le coin de la figure. Je conçois une légère amertume, du coup.
Je me dis qu’Alchimistes est peut-être un peu plus lourd qu’il n’aurait dû l’être pour révéler son plein potentiel, et qu’il se réserve à un certain type de joueurs uniquement. Il faut vouloir tout optimiser pour parvenir à des résultats satisfaisants, mais cela requiert un investissement que tous les joueurs ne seront pas prêts à fournir. Le jeu est passionnant, immersif, complexe et raconte de belles choses, mais cela se fait au prix de la solitude : on vit dans son monde, et on ne joue pas tellement avec les autres. J’apprécie les discussions acharnées, les triomphes et les déconvenues franches. Dans Alchimistes, lors des rares occasions où l’on lèvera les yeux de son paravent, on jaugera l’adversaire en se demandant ce qu’il sait vraiment, et on n’aura aucune envie de lui faire confiance. Émuler méfiance et scepticisme, pourquoi pas, mais ça n’a pas permis à Alchimistes de réaliser tout son potentiel de fun, et c’est bien dommage : le système est un petit bijou, malin, retors, et ne manquera pas de vous happer. C’est un très bon jeu, certes, mais je ne le pense pas fait pour moi, malgré ma familiarité avec la pose d’ouvriers et la gestion. » – Umberling
Un jeu de Matúš Kotry
Illustré par David Cochard
Edité par Iello
Pays d’origine : République tchèque
Langue et traductions : Français…
Date de sortie : 13/02/2015
De 2 à 4 joueurs , Optimisé à 4 joueurs
A partir de 13 ans
Durée moyenne d’une partie : 120 minutes
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Amiral 09/04/2015
Entièrement d’accord avec cette analyse. Le jeu est très cérébral et nécessite une grande concentration pendant toute la durée de la partie.
Je regrette moi aussi le fait de jouer dans son coin, d’avoir la tête plongée sur son tableau perso et surtout le manque d’ambiance et de vrai dialogue, …un comble pour un jeu de société.
Dommage !
atom 09/04/2015
En fait c’est l’analyse de Maitre Umberling,
pour ma part, j’ai un autre avis, un peu plus positif, car on est bien rentré dans le jeu, et pour le coup on se parle on se chahute, quand un confrère publie une théorie avec une seule information (un plus rouge avec deux ingrédients par exemple), on ne peut s’empêcher de le questionner. même chose quand on se rends compte que l’adversaire va réfuter, soit on flippe parce que l’on n’est tout a coup plus si sur que cela, dans ce cas la on peut aussi s’interroger sur sa théorie a lui, lui demander si ce n’est pas sa théorie qu’il va réfuter.
Vous avez deux avis, un peu différent, comme quoi on n’a pas forcément la même recherche, la même attente et pas forcément non plus la même façon de jouer.
Et pour le coup je vous invite a lire la partie ou je me suis amusé a compiler diverses parties et a la raconter comme si c’était une histoire. (une semaine a l’université)
Shanouillette 09/04/2015
la semaine à l’université rend bien hommage au jeu !
eolean 09/04/2015
J’y ai joué à 2 lundi et à 3 hier, j’ai bien aimé, même si on est vraiment dans un jeu de déduction qui ne donne pas l’occasion d’essayer moult stratégie, je dois avouer qu’on reconnait vraiment la patte de Czech que ce soit dans les règles où les petits textes d’ambiance sont très drôle et rende la chose un poil plus digeste ou encore dans le matos qui n’est pas sans rappeler du dungeon Petz par exemple ^^
Le jeu est bien ficelé et agréable. Madame est particulièrement friande des jeux de déductions et elle a beaucoup aimé celui-ci ^^
atom 09/04/2015
En fait, nous on a deux types de jeux différents, moi je suis incapable de mentir, je suis un mauvais bluffeur par contre un bon négociateur, elle quand on est dans un jeu elle devient Mrs Hyde, et le bluff elle adore ça, dans le jeu elle joue beaucoup avec les subventions, publier vite obtenir les subventions, a la fin elle gagne peu de points puisque si elles sont justes, souvent elle s’est protégé sur un élément, moi a l’inverse j’assure mes coups, parfois je prends des risques en plaçant des sceaux a 5 en faisant des déductions selon ses déductions. Toi qui est un gros joueur je te conseille de passer en mode maitre, réfuter en faisant une démonstration c’est carrément jouissif et bien plus casse gueule. Tu sais que sa théorie est fausse, mais il faut trouver comment la réfuter.
Umberling 10/04/2015
Effectivement, le jeu est très drôle en soi, le fluff y est super plaisant.
Après, j’ai l’air très critique, mais j’ai bien aimé ma partie, et je le trouve super bien gaulé, cet Alchimistes.
DoM 10/04/2015
Bel article!
Chapeau…d’apprenti pour le moment, malgré ma dizaine de parties, mais avec des joueurs différents pratiquement à chaque fois.
atom 12/04/2015
Merci.
je pense que vous troquerez votre chapeau d’apprenti contre un de maitre au bout de quelques parties. cet aprem on s’est fait une partie a quatre avec nos neveux, on a joué tout les deux en maitre, et les neveux en apprentis, ça a permis de ne pas avoir trop d’avance.
Grovast 27/04/2015
Pratiqué pour la première fois ce week-end. Enorme. On dirait vraiment du Chvatil !
J’ai aimé la subtilité du système de déductions, même si j’ai été bien frustré par mes résultats, (toujours les deux mêmes en 5 tests), qui m’ont un peu limité, ou en tous cas que je n’ai pas su bien exploiter.
Pas convaincu du tout non plus par la Vente de potion. Nous étions 4, et ma conclusion c’est que dès que tu n’es pas seul à vouloir vendre et que tu accordes une réduction, le résultat est à peine aussi rentable que la revente sèche d’un ingrédient. Donc sauf erreur, pas compris l’intérêt ; les règles qui régissent cette action sont bien lourdes pour semble-t-il pas grand chose.
Bien envie d’y revenir, de préférence avec des joueurs qui connaissent, car l’explication est bien copieuse. Chapeau CGE en tous cas de sortir un jeu fouillé comme ça.
DoM 27/04/2015
Vendre c’est choisir une action à curseur variable, qui oscille entre prendre des infos et gagner des sous. Il ne faut donc pas négliger l’aspect prise d’info quand on est nombreux à programmer l’action, et parfois vendre pour peu de sous mais profiter de l’action pour faire un test qui peut donner une info très intéressante.
Mephisto 27/04/2015
Oui je suis tout à fait d’accord avec DoM, lors de ma première partie je n’ai fait que des potions dont j’étais sûr du résultat j’avais des sous mais aucune information supplémentaire. Sur mes parties suivantes j’ai promis des niveaux de garanties plus faibles aux aventuriers mais fait des expériences nouvelles (après tout j’leur avais pas promis grand chose non plus ^^) et du coup ça m’a permis d’avoir pas mal d’informations et ce plus rapidement 🙂
atom 28/04/2015
@DoM38 @Mephisto Tout a fait d’accord avec vous deux, vendre une potion permets d’avoir des infos, et si on a la faveur du conservateur, on peut même boire une potion avant, c’est encore mieux. par contre quand on joue a deux, un seul des vendeurs peut vendre sa potion, et le problème c’est que dans ce cas la, on est obligé de faire un rabais et donc quand on veux on doit garantir un niveau supérieur. Nous dans nos parties a 2 on essayait de ne pas se mettre trop de bâtons dans les roues sur les ventes. a 3 ou 4 déjà c’est un peu différent puisque deux joueurs pourront vendre même si ce n’est pas la même potion qu’il faudra proposer. Ensuite j’ai envie de dire que comme dans les jeux de Chvatil, tout est bien pensé, on a toujours la possibilité d’utiliser une faveur d’un marchand. (ou d’une serveuse d’ailleurs).
Grovast 28/04/2015
Ok, merci pour vos retours instructifs. Je suppose que bien jouer cette action fait partie de la courbe de progression 😉
Mephisto 28/04/2015
@atom je dois t’avouer que je n’ai fait que des parties à 4 joueurs, du coup je ne me suis jamais retrouvé dans la configuration que tu évoques.
Zuton 27/04/2015
Bien emballé par ce jeu après une partie découverte où j’ai eu du mal à comprendre mon laboratoire , surtout après avoir généré 2 potions neutres sur mes 3 premiers essais qui m’ont handicapé au départ puis se sont avérés bien utiles dans la suite de la partie. C’était sans compter une déduction trop hâtive et bien réfutée par mes 2 adversaires qui se sont battus pour faire l’action :(. On sent passer la fessée côté score ! On a bien rigolé lorsque l’un d’eux (Arnaud pour ne pas le nommer 🙂 ) s’est empressé de réfuter sa propre théorie vaseuse !
J’ai pas trop compris l’intérêt de l’ajout de la tuile « réalisation de potions » du dernier tour sachant qu’il semble plus lucratif en PV de publier des théories, non ?
Le jeu n’est pas des plus faciles à expliquer (Arnaud a pourtant tout essayé !) et même si j’avais lu au préalable cet excellent article, tout n’était pas limpide. Mais après une partie achevée (où je finis dans les oubliettes côté score), la relecture de ce JP rend le tout bien plus claire et pourrait bien me servir d’aide de jeu ! Bravo et merci atom !
atom 28/04/2015
Merci @Zuton, tu me rassures sur la partie didactique, j’ai un peu regretté de l’avoir faite, c’était un peu lourd a digérer, mais a la réflexion la première partie et même la deuxième, je n’avais pas bien compris, pourtant quand tu lis la régle c’est clair, du coup j’ai essayé de bien expliquer, mais peut être que la partie explication aurait du être dans un fichier en plus. la partie la plus intéressante c’est quand même celle ou j’essaye de raconter une semaine a l’université.
La tuile réalisation des potions je pensais un peu comme toi, mais en fait il faut aussi se dire que tu ne peux pas toujours publier, ça coute des pièces, et puis des fois les autres joueurs ont déjà publié et si tu veux confirmer une théorie ça va te couter 1 pièce de plus que tu va donner a celui qui a publié la théorie en question, et vu que ça peut donner des points (3 pièces donnent un point il me semble). ensuite faire des potions, te permets de consommer tes derniers ingrédients et si tu n’a rien de mieux a faire, surtout que si tu réalises +rouge – rouge tu as du coup 4 points (a vérifier).
Un dernier point, j’avais pensé a ajouter une partie ou je proposais une méthode, et demandais les vôtres. En ce qui me concerne, d’abord, je note sur ma feuille a l’arrière les potions que je fais, parce que le labo c’est bien, mais une erreur ou une mauvaise manip est si vite arrivée, et la c’est méga frustrant. ensuite je fais une croix sur ceux que j’ai directement éliminé. et enfin quand un adversaire publie une théorie, en fonction de ses potions réalisés, je déduis, par exemple il a fait scorpion avec un +rouge, et il sait faire la potion rouge, je peux quand même me dire que le + rouge ça devrait être correct, donc j’entoure au crayon dans la molécule qu’il a choisit le + rouge. Il peut tout a fait avoir bluffé juste pour me faire perdre du temps, mais 6 tours c’est rapide, et prendre le risque de se faire réfuter, c’est pas forcément génial. Je vous conseille d’intégrer certaines choses du mode maitre au fur et a mesure de votre maitrise du jeu, surtout quand réfuter donne des infos aux autres, ou qu’il permets d’en réfuter deux d’un coup (ça pas encore essayé, rien que d’y penser mon cerveau se met en mode sommeil)
Mephisto 28/04/2015
Oui je suis assez d’accord avec toi mais concernant les actions Publier/Réfuter il y a un gros HIC je trouve. Je m’explique, très rapidement j’étais quasi sûr d’une molécule (il ne me restait que deux choix qui n’avaient que l’atome vert différent). Par conséquent je publie une théorie avec la tuile « Vert ? » oui mais voilà j’avais une chance sur deux que cette molécule soit la bonne et c’était la bonne. Donc tous les joueurs ont confirmé ma théorie avec une tuile « 5 » et moi je me suis retrouvé à ne marquer aucun point sur cette théorie car j’avais ma tuile « Vert ? ».
Il aurait finalement mieux fallut pour moi que cette molécule soit erronée que je puisse la réfuter et republier derrière ! Je sais pas si j’ai été clair, mais cette expérience me laisse un léger goût de frustration sur les actions Publier/réfuter.
atom 28/04/2015
Oh oui ça ça m’arrive très souvent, et ben dans ce cas la je prends le risque de poser un +5 ou a minima un +3, cela dépends de ou en est la partie, comme j’ai dit dans le JP, ma femme fait beaucoup de théories donc prends le large au niveau de sa réputation, par contre quand vient le résultat final elle marque peu de points, du coup ça reste serré car moi je place des gros sceaux (sans jeux de mots). Si tu fais un erreur et que l’on te réfutes, tu perds -5 par contre a la fin c’est -4.
L’autre point frustrant, c’est de boire dés le premier tour une potion de poison, et comme au début on veux avoir le max d’info on le fait tous et la d’entrée mal partir c’est la rage. Par contre j’ai remarqué (a deux) que même trés mal parti on peut bien revenir dans la partie, j’ai souvenir d’une partie comme ça, je râlais, (car si perdre fait partie du jeu, et je m’en accommode bien par contre je déteste partir avec un gros handicap ça me frustre, on ne se refait pas), mais a la fin j’ai perdu a 2 points je crois.
Grovast 28/04/2015
Oui, j’ai vu ce point discuté sur BGG également, il n’y a pas de possibilité de réfuter une théorie vraie.
Tu ne peux donc plus marquer de tuile 5 pour cet ingrédient/molécule, mais on ne peut pas tout avoir. Car ton sceau est du coup indéboulonnable, et avoir précipité les choses et publié en premier te fait profiter dès le départ des différents avantages liés à la présence du sceau (majorité et conférences). Et puis ceux qui confirment ta théorie te donnent 1 or. Ce n’est pas rien, tout ça.
Tomber sur la molécule erronée, c’est avoir une chance de pouvoir s’auto-réfuter pour republier immédiatement, et celà fait 2 + 1 + 5 PV, ce qui parait énorme. Mais celà coute la bagatelle de deux actions et 1 or, pour ne pas avoir plus de sceaux au final. Donc l’un dans l’autre, c’est sans doute plus lucratif en PV, mais avec le risque de se faire réfuter par un autre avant (et là, c’est moins top).
Shanouillette 22/03/2016
ça sent l’extension !
Djinn42 29/06/2016
Enfin joué hier avec ma grande fille, un grand plaisir pour une première partie. J’envisage d’y jouer à quatre quand même histoire d’avoir tout le sel du jeu. J’ai l’impression que c’était trop plan plan à deux.