À QUOI TU JOUES ? #7 Noria, Altiplano, Rajas of the Ganges, That’s a question.
Voici le septième volet de notre rubrique À quoi tu joues ?
À quoi tu joues, c'est quoi le principe ?
À quoi tu joues ? permet de faire des retours rapides au plus proche de l’action ! En effet notre Testing Team forme un groupe de joueurs qui joue à beaucoup de jeux chaque semaine. Bien plus que de titres traités en « Just Played », qui, malgré son intitulé empli de modestie, nécessite de longues heures de travail en amont…
Ici, on évoque donc quelques-uns de ces autres jeux, avec un style court, spontané, sans rappel de règles. On partage ressentis et découvertes, tout en restant dans du qualitatif tout de même, évidemment, puisqu’il s’agit des retours de notre équipe d’élite ! 😉 On espère que ça vous parlera !
Cette semaine notre belle équipe a défriché pour vous quelques sorties toutes chaudes d’Essen, Noria, Altiplano, Pulsar 2048, Rajas of the Ganges et That is a question passent au grill !
N’hésitez pas à commenter et à nous dire à quoi vous jouez vous !
Bonne lecture.
« La boîte avec les écureuils hallucinés de Nutz me donne envie de fuir. Je suis fort, je poursuis et je fais bien. Sur les cartes (à part les écureuils plutôt ratés), les illustrations sont chouettes (un sacré prédateur d’ailleurs) et la lecture des règles dresse de suite le panorama d’un jeu rapide et rythmé.
Nutz est un jeu de collection se déroulant en 2 phases : l’été puis l’hiver.
L’été, les écureuils cachent la nourriture (les cartes) dans les arbres. Vous pouvez poser cette nourriture face visible ou face cachée (sous condition de pouvoir en payer le coût) et de ce fait bluffer en posant des mauvaises cartes (points négatifs / prédateur) ou tenter de mettre plein de points en espérant les récupérer à la phase suivante, en hiver.
Quand il y a 3 cartes sous chaque arbre, c’est l’hiver. Chaque joueur ramasse toutes les cartes d’un arbre et prend points, malus, prédateur, pouvoirs… Les cartes nourriture et pouvoirs restent devant vous.
Peu à peu va donc se dessiner le type de collection que vous faites et les pouvoirs que vous possédez, pouvoirs dont vous allez vous servir tout au long de la partie.
Si les 2 ou 3 premiers tours ne sont pas passionnants (on n’a pas assez de jetons pour payer le coût de mettre une carte face cachée et bluffer, on ne sait pas trop où l’on va) le jeu s’envole au milieu de la partie une fois que les joueurs ont affichés leurs desseins. À partir de ce moment, on multiplie les vacheries, on tente de pourrir l’adversaire, de voler des cartes et de l’empêcher de marquer, on prend des risques, on se lâche et on s’amuse beaucoup plus. Un jeu qui met du temps à démarrer mais se rattrape sur la fin. Du coup, on rajouterait bien un tour ou deux. » – Morlock
« J’avais joué à Valeria card Kingdoms et avais trouvé ça sympa à l’époque de sa sortie, sans être un achat indispensable. Minivilles étant passé par là, cette version fantasy, bien que plaisante sur une partie découverte, ne m’apportait pas grand chose.
Valeria n’est pas un copier/coller du jeu urbain, cela dit. Si la base est la même (un Catane bien remasterisé) il apporte son lot de petits changements. Rebelotte donc avec la sortie française localisé par Pixie, de quoi me faire une nouvelle opinion.
Si la base de Valeria est plus intéressante que celle de Minivilles, le jeu pêche néanmoins par le systématisme : on gagne toujours quelque chose (à moins de ne pas avoir de chance au dés). Et ce jeu n’est qu’une poursuite du bon jet de dés. Bien sûr, il y a quelques combo à faire ou une direction à prendre suivant votre objectif de départ, mais si ça ne sort pas, vous êtes mal. Vous pouvez choisir de taper du monstre, ou d’acheter des domaines, question points ce sera à peu près égal ine fine.
Si vos valeurs (le système de 1 + 3 = 4, on active donc les 3 valeurs, est une bonne trouvaille) sortent régulièrement, ça ira. Mais il manque un peu de piment à ce jeu (de base… il y a des extensions que je ne connais pas !) et personnellement, le thème ne m’enchante pas plus que cela, malgré les belles illustrations de Mr Pillard de la mer du Nord.
Cette boîte arrive pour moi un peu tard, et sent un peu trop le réchauffé pour me plaire, du moins en l’état (comprendre sans extensions). » -Morlock
« Les jeux Opla, c’est en général la nature, les gentils animaux, la sauvegarde de la planète, les fruits de saison. Avec Apocalypse au zoo de Carson city, Florent Toscano sort de sa zone de confort écologique. Graphiquement, c’est surprenant, déroutant. Et pour cause, le tout est tiré d’une bande dessinée lyonnaise avec pleine de zombis, en noir & blanc, et une orientation un peu dark-comics. Voilà un petit jeu d’enfoi-biiiiippp- où l’on va positionner nos perso sur les cartes que composent le zoo de Carson city, et ses animaux zombies.
On ne se contentera pas de les capturer, mais si l’on peut buter les perso des autres joueurs, ça fera des points. Et les points, c’est la victoire. Pourquoi se priver ?
Ça se joue vite, c’est du petit format qui tient dans la poche. Vivement l’extension avec des lutins du père noël zombie. Note : Lisez la règle de jeu, elle en vaut la peine ! » – Meeplecam
« J’avais entendu du bien de Rajas of the Ganges et les époux Brand ont plutôt un bon palmarès. Aussi j’étais impatient de découvrir la bête. Et je ne fus pas du tout, mais alors pas du tout déçu !
Voilà un jeu qui s’explique en presque 15 minutes tellement les règles sont limpides. Au début on se dit que ça ne va pas être difficile. Mais c’est sans compter l’intégration machiavélique des différentes mécaniques du jeu. En fait, ça n’a l’air de rien, mais les dés deviennent une ressource du jeu. Et c’est comme si on se retrouvait avec une ressource intelligente ! De la pierre qui pense ? Non ! Pas à ce point là, mais c’est fort de devoir gérer les dés que l’on récupère, leurs valeurs, leurs couleurs et les différentes actions possibles avec les différentes interactions possibles entre chaque mécanisme (alors je place un dé au marché, je copie l’action d’un personnage, ce faisant je gagne 3 argent qui me débloque un bonus sur la rivière qui me permet d’avancer encore une case et de récupérer d’autres dés grâce à mon karma…). Vous voyez ce que je veux dire ? 🙂
A noter aussi l’excellente idée de fin de partie. Le jeu est une sorte de course et il y a deux pistes de points de victoire qui vont chacune dans un sens différent autour du plateau. La première, les Privilèges qui vont de 1 à 60 et la deuxième l’Argent qui va de 1 à 120. On gagne plus facilement de l’argent, mais l’on s’en sert aussi pour payer durant le jeu, c’est également une ressource. Là encore il va falloir bien gérer sa barque.
Le jeu se termine quand un joueur croise ses deux pistes. À noter que sur ces pistes, il y a également la possibilité de récupérer des bonus (un peu à la Spyrium sauf que là ils sont fixes). Et parmi ces bonus on peut récupérer des ouvriers supplémentaires. Mais attention, c’est bien d’avoir des ouvriers, encore faut-il avoir des dés ! 🙂
Bref : le jeu s’explique relativement rapidement, il est très malin, possède une bonne interaction entre joueurs pour du placement d’ouvriers, et une excellente intégration des différents mécanismes. Il est agréable à manipuler avec une mention spéciale pour l’éléphant du premier joueur 🙂
Une très très belle réussite ! Eolean seal of approval ^^ ».
À refaire maintenant que les règles sont intégrées dans nos petits cortex, on pourra vraiment se concentrer sur le jeu. The gallerist est un jeu qui propose beaucoup de rejouabilité et qui doit être joué et rejoué pour en extraire la substantifique moelle, ça serait dommage de le laisser prendre la poussière. » – Atom
Nous avons des cartes en main et devront en choisir deux pour poser une question, par exemple : tu préférerais revenir dans le passé, ou avoir le moyen de bloquer le temps pendant juste 20 secondes ?
Tout l’intérêt du jeu réside dans les questions que l’on va se poser, et les réponses formulées (avec les débats que cela peut engendrer). « Revenir dans le passé ça serait cool, je pourrais apprendre des choses que personne ne connait, oui mais bloquer le temps 20 secondes ça peut me sauver la vie, rhaaaa je sais paaas ».
« Noria a pas mal fait parler de lui à Essen 2017 en se hissant à la neuvième place du top 10 du classement Fairplay final. Il faut dire que le plateau étrange et pourvu de belles illustrations rendent le jeu très attractif, sans compter son système de roue individuelle d’action qui titille la curiosité. Le niveau d’attente était donc plutôt élevé à la découverte du jeu, certainement trop, car malheureusement le ballon de baudruche a vite dégonflé !
En effet, dès l’explication, j’ai senti qu’il ne me plairait pas des masses et mes doutes se sont confirmés pendant la partie.
Je lui reproche surtout un manque de visibilité sur plusieurs tours au niveau de la roue d’action pourtant si prometteuse. J’ai navigué à vue car j’avais vraiment du mal à planifier mes tours, tout en essayant d’optimiser un tant soit peu en visitant des îles pour récupérer des éléments à partir desquels on produit des objets que l’on livre dans un troisième temps.
J’ai aussi l’impression que les parties vont se ressembler avec une certaine linéarité en privilégiant en début de partie l’action nuage permettant de visiter les îles, puis la phase de production, la livraison et enfin l’optimisation des différentes pistes, où l’on peut déprécier la valeur des pistes de ses adversaires (une bonne trouvaille du jeu).
Je suis donc déçu après cette partie découverte poussive où je termine deuxième sur trois. Le thème ne m’a pas non plus fait vibrer et le verdict final est selon mes goûts sans appel : aucune envie d’y revenir (plutôt envie de ressortir les roues de Tzolkin) ! Cela dit, le jeu n’est pas dépourvu de qualités : il devrait plaire à des joueurs appréciant le thème et réussissant à dompter cette roue. « -Zuton
« Bien fan d’Orléans, j’attendais beaucoup d’Altiplano ce nouvel opus basé également sur le principe de bag-building.
Dans celui-ci, le départ est asymétrique et les premiers tours sont prudents, assez fluides, avec une seule action à son tour une fois les jetons déposés simultanément sur nos cases action.
La grande particularité du jeu par rapport à Orléans (outre l’alpaga géant) se trouve que notre personnage doit se trouver sur la tuile lieu adéquate du plateau commun pour activer l’emplacement correspondant de nos actions programmées sur notre domaine individuel.
Pour se déplacer, on possède au départ une charrette permettant de rejoindre n’importe quel lieu (+/- 3) mais qui s’avère insuffisante pour tout faire. On peut dépenser une nourriture pour enchaîner un déplacement de +/- 1 lieu adjacent s’il a été anticipé durant la phase de programmation. Du coup, acquérir de nouvelles charrettes est bien utile, tout comme progresser sur la route pour piocher plus de jetons de son sac, à l’instar des effets du chevalier dans Orléans. Beaucoup d’actions restent donc inachevées à l’issue de son tour et elles seront activées dans les tours ultérieurs.
Le jeu est tout de même assez long et plusieurs rush ont lieu vers la fin de partie sur les ressources restantes, exacerbant les rivalités. Le tout offre plusieurs axes de stratégie et permet différentes façons de marquer des points, le décompte final en atteste avec des scores assez serrés.
Bref, il faut un peu s’investir dans la mise en place fastidieuse, aimer brosser l’alpaga dans le sens du poil et la salade de points un peu grasse. Le thème du jeu, les hauts plateaux d’altitude habités de la cordillère des Andes est plutôt rafraîchissant (l’alpaga ne crache que s’il se sent en danger…), pas si plaqué que cela au final. Tout ça pour dire que le jeu en vaut la chandelle, sans faire trop doublon avec son aîné Orléans. On verra pour la rejouabilité. Dernière info : comme Altiplano, l’alpaga est touffu, plus que le lama en tout cas mais aussi moins sociable… un signe ? – Zuton »
« Entre deux montages de figurines de Kingdom Death, nous continuons gaiement notre campagne de Gloomhaven (j’en causais déjà la semaine dernière), avec tantôt des bouts de p’tites sidequests en binôme calées entre midi et deux, tantôt des aventures plus épiques jouées avec l’équipe au grand complet.
Et ça y est, tout le monde est enfin passé niveau 2 ! L’aspect progression est vraiment une motivation dans ce jeu : on améliore lentement ses decks, on vire les cartes moisies pour choisir celles qui nous font plus rêver, on se sent devenir plus puissant pour taper taper taaaper plus fort, aller plus hauuut, toussa.
Bref, après plusieurs parties, on a collé quelques autocollants sur la carte, on en a découvert plus sur l’univers Gloomhaven, rencontré les personnages qui le peuplent, et faut avouer qu’on est bien à fond dedans. Il semble y avoir encore tellement à faire. On se motive même pour peindre nos héros, ça faisait longtemps que cela n’était pas arrivé ! » Shan
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Dr. Jacoby 07/12/2017
Très très bon ce Rajas, effectivement beaucoup plus fluide et simple à jouer que ce que le plateau laisse présager !
Par contre je commence à avoir des réserves sur Altiplano, j’en suis à 3 parties et j’ai pas eu le coup de coeur que j’espérais/souhaitais avoir (sachant que j’adore Orléans), justement je trouve que la couche supplémentaire avec l’obligation d’être sur la bonne tuile pour faire l’action rajoute un truc non « gracieux »… dans un format similaire je trouve Yokohama beaucoup plus intéressant pour le coup!
atom 07/12/2017
Je précise, je n’ai pas joué a Altiplano, mais a la lecture des règles, cela ne m’a pas donné envie. Il est vrai qu’il est malgré tout différent d’Orléans, mais pas assez pour justifier l’achat, j’ai plus envie de poncer Orléans.
Rajas of the Ganges j’ai joué qu’une demi partie dans des conditions compliquées avec une explication a moitié en anglais et a moitié en allemand. Bilan j’ai pris le livret de règle et j’ai eu un peu de mal a comprendre, et a entrer dans le jeu puisque je ne voulais pas ralentir les autres, donc je jouais du tac au tac un peu vite mais une fois que j’ai compris j’ai adoré ma partie (bien que frustrante). On est loin des jeux qui complexifient a outrance et rendent le jeu peu digeste et surtout calculatoire. Rajas est amusant a jouer, mais je pense qu’on peut se faire de jolis nœuds au cerveau. J’attends mon exemplaire pour y rejouer. Yokohama est déjà plus calculatoire, mais il est épuré a la perfection et on se concentre sur le jeu et rien que le jeu, cet auteur est a surveiller car il tente des choses qui sortent un peu des sentiers battus, d’ailleurs j’ai craqué sur Ademimo ( le jeu de lettre).
Shanouillette 08/12/2017
Ouaip Hisashi Hayashi est un auteur super intéressant, faut pas oublier qu’il a aussi commis Trains et String railway (entre autres) !
atom 08/12/2017
Trains était vraiment très bon, j’ai hésité a prendre son dernier jeu a Essen et je le regrette, mais il était vraiment trop laid, j’ai espéré qu’il ressorte chez Tmg en version Deluxe.
eolean 08/12/2017
Argh ! Zuton ! Ton avis sur Noria m’inquiète, je fondais beaucoup d’espoirs sur lui T_T Bon, c’est peut-être mieux tu me diras je lui en demanderai moins et je serai peut-être agréablement surpris 🙂
Altiplano me laisse encore très curieux, j’ai hâte d’essayer la bête aussi !
Zuton 09/12/2017
@Eolean : pour Noria tu me diras ce que tu en penses, j’ai trouvé le système de la roue difficile à appréhender et non intuitif, gâchant l’expérience ludique.
Oui, j’aime beaucoup aussi Rajas of the Ganges et si tu as apprécié l’éléphant indien, tu devrais adorer l’alpaga géant d’Altiplano faisant également office de premier joueur !
Débuter un gallerist à 2h du mat’ n’est pas très raisonnable… très envie d’essayer ce jeu un jour mais avec des neurones frais..
@Morlock : je comprends ce que tu veux dire pour Valeria, le jeu souffre d’une certaine répétitivité si l’on y joue trop mais c’est pourtant un succès chez nous à chaque sortie, j’ai pas encore essayé l’extension