À la recherche des espèces disparues : vérifié par les pairs ?

La Galaxie ludique est constellée de milliers de titres chaque année et il arrive parfois que l’un deux apparaisse et disparaisse telle une étoile filante. Il arrive aussi que tout simplement à cause de cette profusion, on rate l’étoile, elle est juste passée trop vite pour nous. C’est un peu le cas de : À la Recherche de la Planéte X, pourtant j’apprécie les jeux de déduction et l’univers, le thème scientifique, mon radar aurait dû hurler. 

Fort heureusement le jeu n’a pas disparu des magasins même deux ans après. Ben Rosset et Matthew O’Malley les auteurs n’en sont pas restés là et sont revenus avec un autre jeu : À la recherche des espèces disparues cette fois. L’occasion de parler et de l’un et de l’autre et même de pousser la comparaison.

À la recherche d’un bon jeu !

À la recherche des espèces disparues a comme son grand frère une caution scientifique, les animaux que l’on recherche font partie de la liste dressée par l’association Rewild. Une ONG qui s’engage dans des expéditions pour retrouver ces espèces.

Nous sommes dans la jungle de l’Indonésie et de la Papouasie Nouvelle-Guinée, des chercheurs ont repéré une espèce que l’on doit retrouver sur notre île. Mais on y trouve aussi d’autres animaux, des Loris, de jolis oiseaux colorés, un serpent, des Couscous, une sorte de marsupial et même un Crapaud. Dans chaque secteur il ne peut y avoir qu’un animal, donc logiquement si vous en trouvez un vous pouvez barrer les autres sur votre feuille. Qui sera le premier à trouver l’espèce recherchée, mais aussi trouver avant les autres les différentes espèces.

Chacune de ces bestioles obéit à une règle. Commençons par les loris, car ce sont les plus simples : si l’on en trouve un on va possiblement trouver les autres, car ils sont en groupe serré de 4, et un gabarit nous aide à les trouver. 

le gabarit de nos loris

 

Les crapauds eux sont adjacents à au moins deux zones vides de toute espèce, et notre espèce disparue est elle dans une zone supposément vide. Le Python n’est lui jamais adjacent à un Couscous.

 

 

 

Un peu comme dans Tokaido, nous avons une piste de temps, et c’est le joueur le plus en arrière qui va jouer. Certaines actions sont coûteuses, mais en contrepartie donnent beaucoup d’informations, comme poser un piège photographique. D’autres moins mais permettent de rejouer plusieurs coups. Chaque action est réalisée sur une application qui est nécessaire au jeu, et pour cause, il existe des milliers de possibilités, et puis c’est pratique.

Quand on dépasse certains seuils, on peut émettre des théories qui seront cachées et en révéler d’autres posées précédemment. Petit à petit, on a plus d’informations. Quand une théorie est révélée, il est évidemment trop tard pour la poser, en revanche, on a de nouvelles données à croiser.

 

 

Découvrir l’espèce disparue met fin à la partie, cela reste quand même une course, et les premiers à trouver des espèces gagnent des points. Eh oui, si le but est de trouver l’espèce, on a une petite salade de points finale. Ce qui change d’avec la planète X, c’est que nous avons un meeple qui se déplace sur le plateau, on a donc une contrainte de mouvement. On peut se déplacer en bateau, c’est-à-dire sur les côtes ou à l’intérieur des terres, des montagnes bloquent (un peu) nos déplacements. Ça ajoute un petit côté immersif, même si cela reste une sorte de logigramme. 

 

 

Au village, sans prétention, on peut interroger l’application sur un des sujets de recherche, ça peut être un type de terrain ou une règle commune à deux animaux. C’est peut-être ici qu’on peut tomber sur un problème, avec parfois des formulations un peu compliquées à appréhender et à interpréter, car elles intègrent une disposition dans l’espace…

 

 

 

Au village toujours, on récupère aussi une carte qui nous donne un petit pouvoir ou des points de partie selon une condition, j’avoue que je suis un peu perplexe sur cet ajout qui ne figurait pas sur Planète X. Cela ajoute un peu d’opportunisme, après quelques parties je ne saurais dire si c’est une bonne idée. Cela permet d’éventuellement gagner la partie même si l’on n’a pas identifié l’espèce disparue.

En tournant autour du plateau, on va déclencher une conférence qui bénéficiera à tout le monde et qui est fonction de l’espèce que l’on cherche. Même si on peut piétiner, avec les déductions des autres et ces deux conférences, on va tout de même avoir des infos fiables qui vont nous permettre d’avancer.

Attention, il faut être très méthodique et bien noter nos observations, car une erreur va planter irrémédiablement votre partie (même si ici l’application propose un historique). Mais c’est le lot de tout jeu de déduction. Je me souviens avoir fait une erreur sur Alchimiste il y a quelques années, et toutes mes déductions étaient foireuses, ce qui était drôle, c’est que mon adversaire m’avait suivi dans mon « foirage » et on était tous les deux à côté de la plaque. Finalement, ce n’est pas le meilleur qui avait gagné, mais le moins mauvais.

 

Vérifié par les pairs

Côté édition, on a regretté certaines formulations qui laissent un peu de place au doute, sinon rien à redire, l’application est bien réalisée. N’oubliez pas de noter le code en début de partie pour pouvoir retrouver votre partie en cas de plantage de votre machine. Le paravent sert d’aide de jeu et intègre toutes les informations nécessaires. Notre feuille de marque est plutôt bien réalisée, mais plus brouillonne que Planète X où l’on a une meilleure visualisation.

 

 

Il faut savoir que nous avons six espèces disparues avec chacune sa règle, sa loi… Mais ensuite la partie est générée avec un code, ce qui fait ouatmille possibilités (oui c’est précis ^^). Vous pouvez jouer sur l’autre côté du plateau censément plus compliqué. Niveau rejouabilité vous avez donc de quoi faire.

 

 

Un jeu de déduction est en général assez solitaire, et il est clair que l’on est surtout penché sur notre feuille et on fait mouliner la matière grise, mais il réussit comme son grand frère par le jeu des conférences, les théories que l’on révèle ou la piste de Temps, à rester tout de même interactif, même si l’un comme l’autre je trouve que deux joueurs reste la configuration idéale.

On peut jauger la difficulté en fonction des joueurs, en commençant avec un nombre d’indices qui vont de zéro à douze. Cela permet aussi de choisir la durée de la partie, car bien évidemment en ayant quelques informations on va rapidement pouvoir émettre des hypothèses.

Si vous avez aimé À la recherche de la Planète X, je pense que vous aimerez sa suite, mais attention en termes de difficulté on monte d’un ou plusieurs crans, il faut avoir une bonne orientation dans l’espace, je veux dire en 3 dimensions :). C’est aussi ce qui le rend plus concret, plus tangible, par exemple on imagine bien nos Loris vivre en groupe, les Couscous fuir le prédateur qu’est le Python etc, on peut plus facilement se construire une logique thématique que dans Planète X.

Le livret de règles se permet quelques encarts en vert qui n’ont aucun intérêt mécanique, mais au contraire thématique, totalement inutile donc indispensable, on y apprend quelques informations sur les espèces que l’on recherche et leurs particularités, de quoi favoriser l’immersion.

S’il faut choisir, je conseillerais sans l’ombre d’un doute À la recherche de la planète X qui est plus simple à jouer, mais aussi à expliquer, plus pur, plus élégant que son petit frère qui demande plus d’implication.

 

l’embarcation qui ne sert pas à grand-chose, sinon ajouter un semblant « d’immersion. »

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2 Commentaires

  1. Shanouillette 29/02/2024
    Répondre

    je reste sur ma planète X, perso ! le thème me fait plus rêver et son accessibilité me le rend plus attrayant

    • atom 01/03/2024
      Répondre

      Mais tu l’as trouvé du coup ? C’est respirable ?
      J’aime bien les deux et ils ont des différences suffisamment appuyées pour justifier leurs existences, mais clairement le premier est beaucoup plus abordable. D’ailleurs sur BGG on passe de 2.39 à 2.87 en terme de poids. Planète X est entré dans le top 100 (91).

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