Raptor : rien ne sert de courir, non, rien ne sert !
Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.
Personnellement, j’étais très à l’aise, confit dans mes certitudes d’avoir un goût très sur en matière ludique. Il y a des jeux que j’aime, et des jeux que j’aime moins. Et il y a des tendances, voyez, j’ai des préférences à tendances structurées. En matière d’auteurs aussi, forcément, j’ai mes chouchous. Le roi Vlaada, Eric Lang, Antoine Bauza sont des noms à insta-buy. Chez moi, ça ne passe même pas par le cerveau ; la moëlle épinière clique directement sur lien « ajouter au panier » de nos sites d’e-commerce préférés.
Après, il y a les auteurs dont je reconnais très objectivement la qualité des créations, mais dont j’ai du mal à apprécier les jeux. Et clairement, Bruno Cathala est de ceux-là. Sur Raptor, il est flanqué de son collègue Bruno (Faidutti) qui signe avec lui le jeu. Et Faidutti, un peu comme Cathala, est un auteur dont je reconnais sans aucun problème la qualité des jeux, mais lorsque je regarde à quoi je passe mes soirées jeux, je dois bien reconnaître que les jeux de ces deux auteurs ne voient pas souvent la couleur de ma table. Alors c’est sûr, un certain nombre de jeux m’ont vraiment séduit : Les Chevaliers de la Table Ronde, bien sûr, Mr Jack Pocket, sublime, et d’autres. Pourtant, dans sa production récente, j’ai eu beaucoup de mal à prendre plaisir à jouer à ses jeux. Abyss, un peu léger malgré une production tip top, et Five Tribes, super froid et calculatoire dans son approche, même s’il tourne super bien et propose des mécanismes très futés.
Du coup, bon, pas d’achats impulsifs avec ces auteurs. Et pourtant, allez comprendre, quand je suis tombé sur Raptor au Nid – Le Cocon Ludique (une très belle boutique / bar à jeux en plein coeur de Paris, que je recommande chaudement), et bien comprenez ou pas, j’ai pris le jeu. La présence de Bruno Faidutti dans la pièce, en train de tester Titan Race, y était peut-être pour quelque chose. Mais bref, j’ai acheté.
Et là, ce qui m’a intéressé, c’est qu’on avait affaire à un jeu pour 2 joueurs, asymétrique (j’adore, sinon j’ai toujours l’impression de jouer à une variante des échecs), rapide (compter 20 à 30 minutes pour une partie), avec des mécanismes un peu calibrés, et un thème ma foi tout à fait sympathique. Je reviendrai en fin d’article sur le choix du thème.
La recette du tartare « à la Bruno » : mettre un scientifique et un raptor dans le même enclos, et laissez reposer
Car ne nous méprenons pas, dans Raptor, de la violence, il y en a. Le jeu met en scène une équipe de scientifiques paléontologues pas forcément très futés qui se sont mis dans l’idée de capturer des bébés Vélociraptors pour en faire Dieu seul sait quoi, mais probablement pour les coller dans un parc d’attraction pour ménagères de moins de 50 piges. Pardon : « Personne responsable des achats de moins de 50 ans ». Après je dis ça, bon, si Jurassic Park existait vraiment, j’imagine que je tuerais père et mère j’aurais envie d’y aller, mais en parent responsable, je prendrais un air blasé en y traînant ma progéniture, tout en disant « oui, bon, moi, vous savez, les dinosaures, c’est surtout pour les enfants, hein ». Je le sais, j’ai fait la même quand j’ai acheté une paire de sabre-lasers pour mes enfants qui m’ont demandé ce que c’était quand je les ai ramenés à la maison. J’ai giflé le plus petit et déshérité l’aînée.
Pouf, pouf.
De l’autre côté, une famille de Vélociraptors. Oui, une famille, avec Maman Raptor, et 5 bébés Raptors. Et là, bien sûr, on se demande où est passé Papa Raptor. En voilà une question intéressante sur les habitudes sociales d’une espèce animale à sang froid que je vous propose de ne pas du tout aborder dans cet article. On est là pour parler du jeu de plateau, alors nom de nom, on en parle !
L’ouverture de la boite : le choc !
Non, c’est une blague. En fait, pas vraiment. Pour un amerithrasheur comme moi, quand on ouvre une boite, on cherche l’annuaire qui contient les règles. Vous savez, le bouquin de minimum 50 pages imbitables auquel, l’oeil pétillant, l’écume au lèvres, on va aller se mesurer avec la dignité fragile de l’homme conscient de ses limites.
Bon bah là, par exemple, les règles, ça fait en tout et pour tout 8 pages. Avec la présentation du matériel sur la couverture, et une aide de jeu, des rappels et des conseils stratégiques pour la quatrième de couverture. Le tout, avec des exemples, et tout et tout. Bigre ! Montre en main, j’avais tout lu et tout compris en moins de 10 minutes. Ecrire les règles c’est un métier. Et bien celui qui a écrit les règles de Raptor le connaissait bien, ce métier, et mérite nos félicitations, c’est un modèle du genre. Alors certes, les règles ne sont pas très compliquées (c’est l’un des intérêts du jeu), mais quand elles sont aussi bien expliquées, on a l’impression d’avoir affaire au Morpion.
Concernant le matériel lui-même, il faut avouer que je ne suis pas tombé à la renverse. Le matériel est de très bonne qualité, bien conçu, joli, pratique et fonctionnel. Quelque part, on sent que l’on est allés à l’essentiel avec le matériel de jeu, dans l’objectif probable de limiter le prix de la boite finale, ce qui me parait un bien noble objectif.
D’abord on a le plateau de jeu : il est composé de 6 tuiles carrées de 3 cases par 3 cases, 4 tuiles en « L » qui forment les extrémités, puis quelques petits rochers que l’on place sur les cases vides de tout cercle (les cercles sont là pour ça justement), qui donnent un peu de relief au plateau, ce qui est très bien. On voit bien que les petits rochers en carton sont la seule concession qu’a fait l’éditeur au coté un peu spartiate de l’ensemble : on pourrait jouer sans, mais c’est mieux avec.
Attention, ne pas confondre « spartiate » avec « austère », qui comme on le sait tous depuis le merveilleux article de cette merveille de Shanouillette, veut dire « moche ». Ici l’ensemble est plutôt joli et agréable à l’oeil, pas de problème.
On a aussi les figurines de la famille Raptor :
On reconnait ci-dessus très bien Maman Raptor, et les bébés Raptor Raoul, René, Rodolphe, Roger, et… Béatrice.
Et celles de la famille « Pratiquons la science dans la joie, l’allégresse, et la peur de finir englouti, métabolisé puis déféqué par le prédateur ultime » :
Les figurines sont jolies, plutôt petites quand on a l’habitude des figurines 33mm de Space Marine ou de Troll des Cavernes. D’un autre côté on a ici affaire plutôt au professeur Popovkovitch, paléontologue de renom qu’à Rahan fils de Crao. Les figurines ne sont pas d’une finesse particulièrement exemplaire, mais elles font le job ; comme le reste du matériel.
Je vais quand même faire un petit détour pour parler des illustrations, par Vincent Dutrait. J’aime beaucoup le style, il est lui-même fonctionnel et efficace, pas pompier pour deux ronds, mais possède une griffe caractéristique. C’est un style précis, mais sans fioritures et effets de manches lourdingues, personnellement j’aime beaucoup. Il fallait aussi réussir à faire coller l’ensemble, ce qui n’était pas totalement évident, puisque reconnaissons-le, à part dans l’imagination débridée de Michael Crichton, les dinosaures et les humains n’ont jamais vraiment été contemporains, et le style de l’illustrateur rend le tout cohérent à défaut de réaliste.
Donc sur le matériel, je dirais que le principal est assuré, on est dans le fonctionnel mais on ne se moque pas du tout du monde. Vu les productions ludiques récentes, on a un peu tendance à s’attendre à du matériel incroyable dans chaque boite, mais tous les éditeurs ne sont pas FFG et c’est quand même assez rafraîchissant de ne pas avoir l’impression de payer sa boite au poids. Encore une fois, l’éditeur a voulu rester dans une gamme de prix bas, et c’est tant mieux.
La mécanique de Raptor
Raptor est un jeu totalement asymétrique, mais pas tant que ça. Pas tant que ça parce que finalement, les objectifs de chaque joueur ne sont pas si différents que cela.
Pour gagner, le Raptor doit :
- Réussir à faire sortir 3 de ses bébés par les petits côtés de l’aire de jeu, ou
- Eradiquer les scientifiques de la surface de jeu.
De son côté, le joueur scientifique doit :
- Capturer 3 bébés Raptors, ou
- Endormir la maman Raptor en lui glissant 5 seringues hypodermiques dans la couenne.
Pour moi, il y a deux coups de génie dans Raptor. Le premier, ce sont ces conditions de victoire. Ma petite expérience du jeu, c’est que quelque soit le côté, on oscille en permanence entre « j’essaie de remplir la condition de victoire #1 » et « j’essaie de remplir la condition de victoire #2 », tout en empêchant l’adversaire d’atteindre l’une ou l’autre. Cela change énormément de choses en matière de dynamique et de tension dans la partie, car assez rapidement, les joueurs peuvent être proches de l’une des deux et donc obligent leur adversaire à mener des actions à la fois offensives et défensives. Le Raptor peut se concentrer sur l’éradication des scientifiques, mais comme le scientifique peut appeler des renforts, cette stratégie peut être mise en échec. De l’autre côté, s’il se contente de précipiter ses bébés vers la sortie, très rapidement il sera dépassé et encerclé par des scientifiques bien organisés. Inversement, le joueur scientifique doit absolument contrôler la mère d’une façon ou d’une autre s’il veut avoir une chance de s’approcher des petits. Le tout est diablement bien conçu.
La petite touche de l’auteur de jeu de talent, on la voit aussi à cette mécanique tout simplement géniale : quand le scientifique réussit à planter une seringue hypodermique (ou une cartouche de gaz, peu importe), il ralentit un peu la maman Raptor. Petit à petit, elle va devenir moins efficace, ce qui permet au joueur scientifique d’avoir les coudées un peu plus franches pour se charger des petits qui sont lents et vulnérables. Evidemment, la maman Raptor peut prendre un peu de temps pour se débarrasser de ses entraves, mais pendant ce temps, le scientifique progresse !
Le deuxième coup de génie c’est la mécanique qui est au coeur du jeu : les cartes.
Le jeu propose à chaque joueur un paquet de 9 cartes. Sur chacune d’entre elles, trois choses :
- une valeur de 1 à 9
- Un effet décrit sous la forme d’icônes (pas de texte, ça permet de n’avoir à localiser que les règles et simplifie grandement les inventaires et la logistique multilingue, bien vu l’éditeur)
- Un joli dessin qui est là, comme on dit, pour décorer, et on l’en remercie.
Les deux paquets ont des effets totalement différents, ce qui rend le jeu des deux factions très asymétrique. Je ne vais pas entrer dans le détail de chacun des effets, j’en parlerai rapidement, mais je veux surtout installer sur la mécanique centrale du jeu. À chaque tour :
- Chaque joueur choisit secrètement une carte parmi sa main de 3 cartes,
- On révèle les deux cartes en même temps, puis
- celui qui a la carte la plus faible résout son effet,
- celui qui a la carte la plus élevée peut effectuer autant d’actions que la différence entre la valeur des deux cartes. Il les effectue immédiatement après la résolution de l’effet de la carte de son adversaire,
- évidemment en cas d’égalité il ne se passe rien,
- on défausse les cartes utilisées, chaque joueur complète sa main à 3 et on recommence.
Voilà, c’est tout c’est aussi simple que ça. Bien sûr, toutes les nuances du jeu sont dans les effets et les actions possibles, mais essentiellement le scientifique peut envoyer des renforts, utiliser des jeeps pour déplacer ses figurines plus vite mais en ligne droite, et surtout enflammer certaines zones de l’aire de jeu pour en interdire le passage au bébés Raptor, stratégie très efficace. De son côté, le Raptor peut réveiller les bébés endormis ou débarrasser la mère de blessures qui la ralentissent, mais aussi la maman peut appeler ses bébés à elle, ou bien disparaître dans la végétation et observer les scientifiques depuis sa cachette, pour réapparaître plus tard un peu plus loin. Dans ce cas, la prochaine carte jouée par le scientifique sera jouée face découverte, donnant au joueur Raptor un très net avantage, au prix de n’avoir pas fait grand chose au tour précédent que d’observer. Elle peut aussi terrifier des terroristes, qui se retrouvent en position foetale à grelotter au sol, jusqu’à ce que le scientifique les relève.
Dis donc, toi, t’aurais pas cravaté mon fils Raoul ?
Les actions que peuvent effectuer les joueurs avec les points d’action sont très classiques : se déplacer, attaquer, etc. Les déplacements sont différents pour les deux factions. Une mention spéciale doit être faite de la façon dont la maman Raptor agit, qui est très amusante : elle joue au billard, comme à Robots-Rebonds, pour ceux qui connaissent. La différence, ici, c’est qu’à chaque fois qu’elle rebondit sur un scientifique, elle en fait un tartare (pas l’ethnie, le plat). Cela peut donner des tours absolument dramatiques pour le joueur scientifique s’il laisse au joueur Raptor beaucoup de points d’action et des scientifiques alignés pour le méchoui.
Quand vous mettez tout cela ensemble, cela fait des tours rapides et nerveux, où les joueurs réfléchissent un peu en même temps pour la sélection de la carte, un peu chacun son tour pour appliquer les effets / points d’action, mais un tour dure rarement plus de quelques minutes, pour une partie qui dure de 20 à 40 minutes (si la partie s’éternise, ce qui est rare).
Après seulement quelques parties, il me semble que pour un joueur novice (moi, donc) les scientifiques sont plus faciles à manier que les dinosaures, et j’ai plus souvent gagné avec eux qu’avec les Raptors. Je ne pense pas pouvoir parler de déséquilibre avec si peu de parties, et comme en général il s’en est fallu de peu, je pense au contraire que comme dans Mr Jack, c’est en fonction du niveau des joueurs qu’une faction peut sembler plus forte que l’autre. En tous cas, il n’y a rien d’absolument choquant, le jeu semble avoir été bien testé (pour évoquer à mots feutrés la polémique qui fait feu sur FB en ce moment…) et équilibré avant sa publication. Mais ce n’est pas du tout une surprise en ce qui me concerne quand on voit qui sont les auteurs.
Le traitement thème
On a globalement affaire à un jeu un peu hybride, qui ne fait pas de concession sur la mécanique pour coller au thème, mais qui parvient tout de même à instaurer un je-ne-sais-quoi, une ambiance qui est tout à fait agréable. On s’amuse à canarder les Raptors de loin, et voir la maman Raptor croquer les scientifiques telle la machine à tuer qu’elle représente est tout à fait réjouissant. Il convient d’ailleurs de noter qu’il n’y a aucune espèce de violence graphique dans Raptor. Certes, sur le plateau, ça peut être une joyeuse boucherie, mais le rendu et l’impression qu’on a en jouant font qu’on peut tout à fait faire jouer des enfants, je dirais dès 8-10 ans.
Voilà, dès que Maman Raptor se pointe, les Rambos à lunettes font moins les malins !
Pour autant, le jeu est plutôt un remue-méninges qu’une joyeuse expédition à Jurassic Park. Avec des mécaniques très simples et très élégantes, on se retrouve vite à explorer des arbres de possibilités en fonction de ce qu’on pense que l’adversaire va tenter, des cartes qu’il a déjà jouées et de sa position sur le terrain. Le jeu reste éminemment tactique et demande aux joueurs une faculté d’adaptation importante. Pas de stratégie long terme, on gère plutôt à 1 ou 2 tours et essayant d’optimiser son positionnement sur le plateau pour être en position de remplir le plus possible les conditions de victoire. Le fait qu’on ait qu’une main de 3 cartes est à la fois indispensable pour que la mécanique expliquée plus haut (effet pour la plus faible, actions pour la plus forte) fonctionne, mais empêche aussi de trop se projeter dans le futur, puisqu’on a une vue assez fragmentaire des options qui s’offriront à nous dans deux tours.
Tout cela pour dire que le thème s’efface assez vite pour laisser la place à un jeu certes un tout petit peu froid et mécanique mais extrêmement intéressant surtout au vu de la simplicité des règles et de la durée des parties.
Un élément très significatif est venu renforcer l’impression que le thème de Raptor est tout sauf central. Après une courte discussion en ligne avec Bruno Cathala, il m’a dit (ce n’est pas un secret, c’est totalement assumé) que les versions préliminaires du jeu avaient pour thème…. Le Hobbit. Alors si on imagine facilement des hobbits joufflus et ventripotents en bébés Raptor et un Aragorn surpuissant en maman Raptor, en train d’essayer de protéger les hobbits contre les loups/nazguls de weathertop, je suis quand même assez intrigué par ce que le jeu aurait pu donner. Je ne sais pas ce qui a provoqué le changement de thématique, mais force est de constater que le nouveau thème colle tout à fait bien au jeu et que la mécanique et le thème se sont bien trouvés.
Le bilan : Raptor, le jeu qui fait changer d’avis
Alors finalement, je dois le reconnaître, ce jeu m’a mis une gentille claque et m’a ouvert les yeux. Cela doit être l’âge, mais je suis de moins en moins enclin à pardonner à un jeu des absurdités mécaniques pour coller au thème (oui, Descent v1.0, c’est toi que je regarde). En creux, cela rend les jeux qui sont sans concession de ce point de vue, mais qui arrivent tout de même à maintenir un niveau de cohérence thématique satisfaisant, très très plaisants.
Bon, les gars, on va jouer une défense de zone, avec marquage individuel. 1, 2, 3, break !
Et Raptor fait clairement partie de ceux là.
C’est un « petit jeu ». En termes de durée, en termes de prix, en termes d’implication. Oui, on peut faire une partie en 30 minutes puis passer à autre chose. Mais ce qui se passe en général, c’est qu’on a envie de changer les camps et de recommencer. Et de changer les camps et de recommencer.
Raptor est un excellent jeu. Il est solide et très élégant dans ses mécanismes, plaisant dans son traitement de la thématique, rapide, rythmé et profond. Certes, ce n’est pas le jeu flashy avec une licence qui claque (même si la sortie concomitante de Jurassic World n’a pu qu’aider) et je doute que nombreux sont les joueurs qui le placeront en tête de leur panthéon personnel. On peut même se demander si dans un an, on y jouera encore.
Pour autant, en ce qui me concerne, je suis certain que si dans un an on se rapporte au nombre de parties jouées et au plaisir de jeu dégagé, on est pas loin des meilleurs du genre.
Un jeu de Bruno Cathala, Bruno Faidutti
Illustré par Vincent Dutrait
Edité par Matagot
Distribué par Blackrock Editions
Pays d’origine : France
Langue et traductions : Français
Date de sortie : 11-2015
De 2 à 2 joueurs , Optimisé à 2 joueurs
A partir de 12 ans
Durée moyenne d’une partie : 30 minutes
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XRipper 01/12/2015
Dans les efforts faits par l’éditeur, il faudrait dire aussi que les 10 figs des scientifiques sont toutes différentes. Ca n’en fait pas du Rackam, on est d’accord, mais c’est quand même super.
Un truc rigolo sur la compréhension qu’on a des choses. Quand j’ai su que le thème original était Le Hobbit, j’ai plutôt imaginé Smaug à la place de la maman raptor et des nains piqueurs que trésor à la place des scientifiques.
Je serais curieux que l’un des deux Bruno passant par ici clarifie cette question essentielle.
TSR 01/12/2015
J’ai contacté les Brunos en ligne, on verra s’ils passent et laissent une trace 🙂
fouilloux 01/12/2015
Tout à fait d’accord avec XRipper: faire des figurines et des petits buissons pour un jeu comme ça, ça me semble un chouette travail d’édition. Pour minimiser le prix de la boîte, des jetons de couleur aurait suffit. Je trouve du coup les efforts faits vraiment importants.
Sinon j’avais déjà envie d’acheter le jeu (il est sur ma liste de Noël), mais là tu m’a sur-convaincu merci, super article.
J’ai pas compris par contre comment la maman raptor se déplace.
(Au fait je crois que t’as, sans le faire exprès, laissé un petit troll en introduction, rapport à la polémique récente)
TSR 01/12/2015
Hello Fouilloux !
Oui, je suis d’accord qu’on n’est pas dans une édition minimaliste, je souligne l’effort de l’éditeur sur ce sujet. Pour autant, quand on ouvre la boite de Blood Rage, ça ne fait pas le même effet. Alors comme les jeux n’ont pas le même prix cela ne pose pas le moindre problème ; c’est un choix de positionnement de l’éditeur que je comprends et soutiens.
La maman Raptor se déplace comme une tour aux échecs, avec des points d’actions, dans le cas où le joueur Raptor a révélé la carte de plus haute valeur. Pour chaque point d’action dépensé, elle peut se déplacer en ligne droite d’autant de cases qu’elle le souhaite, ou bien si elle est adjacente à un scientifique, elle le croque. Avec 4 points d’action, elle peut bouger, croquer, bouger, croquer.
fouilloux 01/12/2015
On dirait une chanson: « On va bouger-croquer » 😉
Merci de l’éclaircissement.
XRipper 01/12/2015
Une précision essentielle (mes fils l’ont négligé lors de leur première partie et du coup avait trouvé le jeu déséquilibré) : le premier déplacement de maman raptor coûte un point PLUS le nombre de balles qu’elle a reçue. Sans ça, elle sillonne allégrement le plateau en bouffant les scientifiques et c’est vite plié.
chrisaugwai 01/12/2015
super article qui m’interpelle sur un jeu qui a priori ne me disait rien du tout malgré tout l’intérêt que je porte habituellement aux jeux de Bruno C. (moins fan de productions de Bruno F. habituellement).
pour autant, je doute qu’il rejoigne ma ludothèque, Longhorn occupe déjà la place de jeu méchant à 2 😉
MoKo 01/12/2015
Le jeu est très bon, à mon sens, parceque très vite expliqué, très rapide, très dynamique et suffisament mécanique pour avoir une bonne rejouabilité.
Petit détail sur la génèse du jeu pour avoir eu la chance d’en discuter avec B.C. : Les Scientifiques auraient étaient les araignées (je me rappelle plus leur nom) et Aragorn n’était pas prévu, c’est Bilbo qui tenait le rôle de maman Raptor, les cartes 2 et 6 lui permettant de mettre l’anneau pour disparaitre et réapparaitre ailleurs 🙂
Bruno Faidutti 01/12/2015
D’abord, merci pour cette critique fort bien écrite.
Sur Titan Race, je ne l’ai pas testé, j’y ai joué. Je suis désolé d’insister, mais je pense que les mots ont un sens et que c’est vraiment important.
Sinon, sur le thème original du jeu, il n’y avait ni loups, ni nazguls, ni même Aragorn. Comme je l’ai raconté sur mon site (http://faidutti.com/blog/?p=4070), l’aventure se déroulait dans la forêt de Mirkwood, ou de méchantes araignées tentaient de capturer les nains que Bilbo s’efforçait de délivrer. Les araignées sont devenues des scientifiques, leurs toiles le feu, les nains des bébés raptor, Bilbo la maman raptor, l’anneau la disparition dans la forêt, etc… L’éditeur qui nous avait demandé de travailler sur ce jeu lui en a finalement préféré un autre, et c’est Bruno Cathala qui a eu l’idée du nouveau thème, histoire de changer de film. Moi, je ne savais même pas qu’une suite de Jurassic Park se préparait, et je pensais que notre jeu était mort-né.
Sur-ce, je vais tester une andouillette.
Sha-Man 01/12/2015
Bien qu’assez froid sur la première phrase, j’ai beaucoup ri sur celle de l’andouillette 😉
Merci d’être venu apporter ces précisions sur l’historique du jeu.
fouilloux 01/12/2015
J’avoue que j’ai beaucoup ri sur l’andouillette!
TSR 01/12/2015
Oui, je pense que le coup de l’andouillette est directement entré dans la catégorie « légendaire » 🙂
XRipper 01/12/2015
Merci pour les précisions, Bruno. Je vais lire le reste sur ton blog. J’avais loupé cet article.
TSR 01/12/2015
Merci Bruno. Je tiens à vous faire savoir que l’introduction de cet article a été écrite « avant » la discussion sur FB et l’article sur votre blog, mais la vraie raison pour laquelle ce mot est resté est que je ne me suis pas suffisamment relu (après la polémique, pour le coup). Si je l’avais remarqué, je l’aurais enlevé, n’y voyez surtout pas de provocation facile. Je me suis déjà exprimé sur le sujet et je partage dans une certaine mesure votre position sur le mot « test ».
Maintenant, forcément, je suis obligé de l’y laisser pour que votre commentaire garde tout son sens.
fouilloux 01/12/2015
C’est le troll non intentionnel que j’avais vu.
TSR 01/12/2015
Et de fait, mes goûts me poussent à préférer la scène de Weathertop (désolé je ne me souviens plus de la traduction en français) avec un Aragorn qui défend les hobbits contre les Nazgûls que la scène du Hobbit avec les araignées.
Pure préférence personnelle 🙂
fouilloux 01/12/2015
Le mont venteux.
Perso, je trouve que le thème est plus fun comme ça. J’ai beau adorer le SdA, des jeux avec des dinosaures ça nous manque! Et là je salue M. Cathala qui après Abyss trouve encore le moyen de faire un jeu sur un thème que j’aime beaucoup. (Et que je pensais utiliser si finalement je me lance dans l’aventure d’essayer de faire le jeu que j’ai en tête, grrrrr)
TSR 01/12/2015
Merci. J’étais parti sur « la cime du ciel » mais vraiment ça ne me plaisait pas…
fouilloux 01/12/2015
De rien!
Djinn42 01/12/2015
Raptor est de ces jeux que je pense ressortir régulièrement. Bourré de qualités, belle édition pour ce format, thème évocateur qui vient bien en appuie des mécanismes du jeu, rapide, asymétrique, une certaine profondeur qu’on attendais pas en si peu de pages de règles.
Une extension est prévue avec le papa ?
J’aimerais pas qu’on teste mon andouillette avant moi. Mais d’un autre côté, vu la tête que ça a, je me demande si c’est pas déjà le cas. Merci Bruno, je vais douter maintenant.
elniamor 02/12/2015
Je voulais ne pas craquer et cet article est la goutte d’eau qui fait sortir la CB. Bravo. (et merci !)
Alin 23/12/2015
Merci TSR pour cet article magnifiquement écrit. C’était un vrai plaisir de le lire !
PS. TSR… le TSR de l’époque de la revue JoyPad ou c’est juste une coïncidence de surnom ?
TSR 23/12/2015
Lol… Ton commentaire trahit ton âge ;). Ce n’est pas du tout une coïncidence, mais je ne suis pas ce journaliste, qui d’ailleurs devait écrire pour Joystick, voire TILT avant ces deux vénérables publications.
J’ai pris ce surnom en hommage à ce journaliste dont j’aimais beaucoup les – tant pis j’y vais – tests de jeux vidéo à la grande époque Amstrad CPC et Amiga 500 ;).
Techniquement il se faisait appeler T.S.R. pour The.Shadow.Runner, que j’ai évidemment repris à mon compte aussi :).
Merci pour ton commentaire qui me va droit au cœur !
Alin 23/12/2015
Que de souvenir ces revues ! J’étais un lecteur assidu de Joypad dans les années 90′. Je n’ai connu l’Amstrad CPC et l’Amiga 500 que par le rétro gaming, mais je partage ton enthousiasme pour T.S.R !
Mais, pourquoi écris-tu « tant pis j’y vais » ?
Au plaisir de lire tes prochains articles !
TSR 23/12/2015
L’utilisation du mot « test » est devenue sujette à caution récemment ;-).
Alin 23/12/2015
Merci pour la précision 😉
Sha-Man 23/12/2015
Sérieux ? ;-)))
Alin 23/12/2015
Cela me fait d’ailleurs penser au même débat qu’il y a eu (et qu’il y a toujours) dans le monde du jeu vidéo.
Wraith75 23/12/2015
Hé, je m’en souviens aussi, je lisais Joystick !
Moi qui croyais que c’était par amour pour D&D 😉
TSR 24/12/2015
Incroyablement alors que j’ai eu une période JDR très très active, je ne crois pas avoir jamais joué à D&D 🙂