Patchwork sur iOS : cousu de fil blanc ?
Je dois le confesser : je ne connaissais ce jeu que via quelques articles ici ou là. Quand j’ai appris qu’il était en promo mi-octobre à moins de 1€, j’ai craqué en me disant qu’un Uwe Rosenberg ne pouvait pas être totalement mauvais, même sur tablette. Pour ceux qui ne connaissent pas les règles, reportez-vous à l’excellent Just played de notre ami Grovast ici-même (et le test associé bien sûr !). Voyons donc ensemble ce que donne ce portage…
L’accueil
On dit toujours que la première impression est importante dans l’avis que l’on se forge pour la suite et il faut avouer que la page d’accueil est ici « mignonne tout plein ». Le thème saute aux yeux immédiatement. Regardez-moi ce zoooli moulin qui tourne, ce zoooli ciel tout en dégradé de bleus et la trop zooolie petite chaumière à la cheminée fumante…
Ça commence bien ! Mais ça se complique une fois passé sur la page principale. En effet on se retrouve devant un menu tout sombre, pas forcément très parlant au niveau des icônes… Bon, ne nous alarmons pas et commençons par le tutoriel (je vous rappelle que je n’ai jamais joué à ce jeu auparavant).
Le tutoriel
Guidé par la poupée Ute nous allons donc apprendre à jouer. Les règles sont plutôt bien expliquées, même si l’on à intérêt à lire les textes présentés assez rapidement pendant le tour de l’IA car ils passent automatiquement, tant pis pour vous si vous n’avez pas fini de lire… Dommage.
Mais on peut terminer la partie par soi-même après avoir parcouru l’ensemble des règles (qui sont plutôt simples il faut le reconnaître), ce que j’apprécie toujours pour être certains d’avoir bien compris.
Au final, on n’aura pas besoin de revenir à ce tuto. L’absence de règles écrites n’est pas selon moi problématique pour un jeu de cette ampleur.
Les modes de jeu
On est gâté ! Vous pouvez jouer en local, face à 3 niveaux d’IA et en pass & play, mais aussi en ligne avec un ami qui possède le jeu (sans classement ELO) ou bien vous lancer dans le grand bain avec une partie classée face aux joueurs du monde entier.
C’est même le luxe avec dans ce dernier mode avec la possibilité de paramétrer le nombre de parties simultanées que vous souhaitez jouer. Pratique !
Face à l’IA vous n’aurez sans doute pas trop de mal à battre les 2 premiers niveaux de difficulté. Ute, la fameuse poupée du tuto, sera face à vous dans le mode difficile et vous posera un challenge qui se veut plus comparable à un véritable cerveau humain, mais ne vous attendez tout de même pas à un niveau ultime, vous le battrez certainement au bout de quelques tentatives sans trop de problème. Comme d’habitude, créer un IA digne de ce nom n’a pas été totalement à la hauteur de nos espérances.
Le jeu online semble bien fourni en adversaires et je n’ai jamais eu de souci pour trouver une partie rapidement. Vous avez 24 heures pour jouer votre coup ce qui est selon moi un timing idéal. Une alerte vous prévient du tour joué par l’autre et on vous présente son replay , ce qui vous permet de bien analyser le tour à venir. Bref, tout est fait pour vous faciliter la partie est c’est appréciable.
Dans le cas où vous abandonnez la partie, ou si vous mettez plus de 24 heures pour jouer, la session sera automatiquement annulée et perdue pour vous.
Les graphismes et l’ambiance sonore
C’est toujours une question de goût et je ne suis pas particulièrement fan des patchworks dans la vraie vie, mais je dois reconnaître qu’ici cela fonctionne plutôt bien. On est vraiment dans le naïf, le coloré à outrance et les couleurs vives, mais pourquoi pas ? Le thème est bien respecté en tout cas. De toute façon, une fois en jeu vous vous concentrerez plus sur la forme des pièces que sur leurs motifs.
Pour le reste, vous aurez droit à un respect des graphismes originaux du jeu de plateau. La forme des pièces, le design du plateau central et des boutons, tout est là. Un bon point pour ceux qui adhèrent au thème général.
Venons-en à la partie sonore. Bien que souvent accessoire et largement sous-estimée par la part des développeurs, je suis de ceux qui estiment qu’une bonne musique et des bruitages adaptés sont toujours un petit plus qui permet une meilleure expérience ludique.
Côté musique, nous avons droit ici à un thème très rapidement répétitif, plutôt mièvre et sans aucun intérêt. Bien sûr le côté naïf de la chose se rapproche encore une fois du thème mais là c’est franchement dispensable. Cristallin, moi je dirais trop aigu, une fois en jeu le thème musical change mais pas vraiment pour se rattraper. C’est toujours aussi lassant bien que l’air du piano soit plus sympathique. Bref, passons sur off… Dommage !
Côté bruitages, c’est minimal mais cela fonctionne beaucoup mieux. Chaque action est ponctuée d’un son particulier qui l’exprime plutôt bien. Une sorte de machine à coudre lorsqu’on place une pièce, un « toc-toc » lorsqu’on avance sur la timeline, un « swiiitch » lorsqu’on déplace une pièce… Ici c’est plutôt réussi.
L’interface
Une fois en jeu, tout est simple. Vous avez donc le choix entre 3 pièces de formes différentes (on est très proche d’un Tetris).
Chacune coûte un certain nombre de boutons et prend un certain temps pour être cousue. La timeline présentée constamment à gauche de votre plateau de jeu représente justement votre avancée dans le temps.
Arrivé au centre de la Timeline, la partie s’achève.
Les pièces disponibles et celles que vous avez les moyens de vous offrir sont joliment représentées en surbrillance. Petit avantage de cette version numérique par rapport à la version plateau, si vous pouvez vous payer une pièce, mais qu’il n’y a aucune façon de la placer sur votre tableau du fait de sa forme, la pièce n’est pas considérée comme « achetable ».
Pour placer la pièce sur votre patchwork, on commence par faire un glissé-déposé de ladite pièce. Cela la sélectionne mais attention, à partir de cet instant plus moyen de faire marche arrière et d’annuler votre coup. Comme dans le jeu physique, impossible donc de « tester » la pièce dans toutes les positions avant de faire votre choix. À vous de juger visuellement si c’est un bon achat ou pas !
Une fois la pièce sur votre patchwork, vous pouvez bien sûr la faire tourner dans tous les sens grâce à 3 boutons à l’iconographie parlante. À vous de placer la pièce là où vous le souhaitez et de valider la couture. Pour vous assister vous avez même un rappel des pièces à venir tout en haut de l’écran, ce qui peut considérablement vous aider dans la pose de la pièce que vous venez de choisir. Un tap sur le bouton « couture » et Hop ! le tour est joué. Votre adversaire va faire de même.
Le tout est assez joliment animé (mais sans aucune fioriture). C’est simple, efficace et lisible.
En revanche pas mal d’informations sont présentes sur l’écran ce qui peut paraître étonnant (déroutant ?) vu la simplicité du jeu et un peu confus au premier regard.
Mais ces info sont toutes plus ou moins utiles :
- Votre score : Vous pouvez l’afficher selon 2 modes : soit en calculant en temps réel votre score final (égal au nombre de boutons en votre possession – 2xle nombre de cases vides sur votre patchwork) soit en mode dit « positif » calculé lui en ajoutant votre nombre de boutons à 2 x le nombre de cases cousues sur votre patchwork).
- Le nombre de cases vides sur votre patchwork : très utile car cela vous coûtera 2 points par case à la fin du jeu et fait souvent basculer l’issue d’une partie ;
- Une vue miniature, de dessus, de votre patchwork : on voit clairement le dessin que représente votre motif et celui de votre adversaire et surtout le nombre de boutons qui y sont cousus.
- Le nombre de boutons que vous gagnerez à la prochaine phase de scoring.
- Un marqueur indique si vous avez gagné le bonus valant 7 points dans le cas où vous êtes le premier à faire un patchwork – sans trou – d’une taille de 7 x 7 cases.
Vous pouvez également faire glisser les pièces disponibles à l’achat pour voir celles à venir, ce qui permet d’anticiper un minimum ses coups.
La règle indique que si ne pouvez ou ne voulez pas acheter une pièce, vous devez passer votre tour. Cela entraîne le déplacement de votre pion sur le timeline jusqu’à arriver juste devant celui de votre adversaire. Dans ce cas, vous gagnez autant de boutons que de cases que vous avez ainsi sautées.
Un gros bouton vous permet à l’écran d’enclencher cette action. Celui-ci « pulse » pour vous signaler le moment où vous n’avez pas d’autre choix.
À la fin de la partie un tableau récapitulatif vous donne toutes les informations sur le calcul de votre score. Je trouve toujours intéressant de pouvoir analyser pourquoi l’on gagne ou l’on perd. Si vous avez effectué une partie classée, votre score ELO est automatiquement calculé également.
Le sujet qui fâche
Un menu vous permet d’acheter des DLC (« DownLoadable Content », en clair du contenu téléchargeable supplémentaire, souvent payant…) Tiens ? Des DLC dans Patchwork… Après tout pourquoi pas, mais que nous propose donc Digidiced ? Jetons un œil ensemble sur l’écran pour bien comprendre.
Oui, vous lisez bien, on vous vend un fond d’écran pour agrémenter votre appli à 0,99€ l’unité ! Incroyable quand on sait que l’application vaut à peine 2,99€ et qu’une fois soldée elle coûte à peine 0,99€… Sur le coup, je mets un véritable carton rouge. Bien sûr, rien ne vous oblige à passer à la caisse pour ça, mais je trouve le prix proposé tout simplement prohibitif… Passons, ne gâchons pas notre plaisir, le reste de l’appli vaut largement son prix.
Conclusion
Vous voulez vous amuser à réaliser le patchwork ultime et à récolter le maximum de petits boutons bleus, le tout en moins de 30 minutes ? Alors ce jeu est fait pour vous ! Oui, son adaptation iOS est bien réussie, surtout en ligne ou face à un ami (l’intelligence artificielle étant un peu faiblarde).
Les graphismes sont soignés et collent bien au thème, bien que celui-ci soit particulièrement tranché, ce qui peut ne pas convenir à tout le monde. L’interface homme-machine est réactive, et déplacer, tourner, retourner les pièces ne vous posera aucun problème.
Nous sommes ici face à un petit jeu qui n’a sans doute pas une rejouabilité infinie, mais cette version numérique lui rend hommage et Uwe Rosenberg peut être satisfait de l’adaptation de son petit dernier par Digidiced. Après Agricola, Agricola terres d’élevage, La route du verre, le Havre, le Havre port fluvial, pour les plus connus, vous pouvez ajouter Patchwork à votre collection, en tout cas sur iOS.
Il vous en coûtera 2.99€ hors promotions ponctuelles.
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TheGoodTheBadAndTheMeeple 24/11/2016
Je ne vois pas pourquoi tu mets un carton rouge a du contenu DLC 100% cosmétique.
Lorsque le contenu est utile au jeu, alors là c’est une toute autre affaire. Au moins là, si tu veux pimper tu peux, sinon tu as le jeu complet.
Alstar 24/11/2016
Le carton rouge n’est pas sur le contenu du DLC mais sur le prix. Franchement 1€ pour un bête fond pour modifier ce que tu vois en lançant un partie, faut pas exagérer tout de même…
Mais ce n’est que mon avis hein 😉 Moi je préfère me payer un appli supplémentaire à ce prix…
Astien 28/11/2016
Je comprend vos avis (et j’ai le même en voyant cela de toute façon) mais le problème avec les applications sur iOS c’est qu’Apple OBLIGE un minimum de 0.99€ pour tout achat sur le store, sinon tu dois le proposer gratuitement, d’où cet ajout esthétique « hors de prix ».
En espérant que sur la version Android ils proposent ces ajouts à des prix plus adaptés.
Alstar 28/11/2016
Je ne savais pas que les achats in’app étaient eux aussi bloqués par le prix plancher de 0,99€… Dommage car à mon sens, cela bride à outrance les achats pour des DLC totalement accessoires comme ces fonds d’écrans…
Mais cela n’enlève rien à la qualité de l’adaptation, qu’on se le dise ! 🙂