Pandemic Legacy Saison 2 – Quand Pandemic rencontre Waterworld…
Pandemic par-ci, Pandemic par-là, Legacy dans l’coin… On n’avait que ça à la bouche. Depuis Essen 2015, on ne parle que de Pandemic Legacy. Il caracole en tête des tops et surnage dans l’océan de nouveautés sans peine. Il a assis la mode des Legacy amorcée par Risk Legacy, et suivie par le moins virtuose Seafall. (Nos retours sur la saison 1 ici, et sur Seafall là.)
Et aujourd’hui, Essen 2017. La saison deux sort, triomphalement.
Le sang de mes joueurs et moi n’a fait qu’un tour. Exit les mignardises, on allait s’attaquer à la bête. Du costaud.
On a fait peu ou prou la moitié de l’aventure au moment où j’écris ces lignes. Je vous promets de vous avertir quand ça va spoiler sévèrement.
Mec, Lega-quoi ?
Vous allez me dire que vous ne savez pas de quoi je parle. Bon, vous avez certainement raté le coche, mais Legacy est un terme désignant une catégorie de jeux dont la typologie évolue au cours des parties : vous avez donc une certaine persistance qui s’installe petit à petit, et les règles, le plateau s’altèrent, selon vos choix.
C’est quelque chose qui existe depuis quelques années dans le jeu vidéo mais pas tellement dans le jeu de société. Là, on gratte des cases, on écrit sur le plateau, on déchire des cartes, on plaque des autocollants. D’ailleurs, Fabulosa Fructus tentait de sauvegarder l’état du jeu sans altérer de matériel. On en parlait là-bas.
Revenons à nos cubes mouton
71 ans après Pandemic Legacy saison 1. Le monde est en ruines. Les joueurs vivent sur des Havres, ces plateformes océaniques flottantes et ultra-sécurisées. Et puis… Un événement déclenche la campagne. On tentera de recoloniser les terres. Les villes côtières sont affectées par le Fléau, un virus mortel.
Du coup, on ne luttera plus contre quatre maladies comme dans le Pandémie usuel, mais plutôt contre une seule, qui est déjà fermement implantée. Et ça, ça change pas mal de choses. C’est à dire que le mécanisme entier de Pandémie est retourné comme un gant. Vous allez donc poser des cubes de ravitaillement qui seront retirés par les cartes de propagation. Ce twist est à la source de bien des innovations mécaniques de Pandémie Legacy Saison 2.
C’est bien ou ça sent la mort ?
Avant les spoilers, je me permets de vous donner mon avis sur la question. Pandemic Legacy saison 1 avait tapé très fort mais son rythme était un peu plat sur quelques aspects, disjoint aussi. Pandemic Legacy S2 est beaucoup plus homogène, et son univers a beaucoup plus de caractère, mais on n’est pas dans le même genre de jeu, clairement. Cette deuxième saison parvient à surprendre à chaque détour, et renouvelle complètement l’intérêt pour Pandémie (alors que des parties de Pandémie, j’en ai enquillé). Je dirais même que cette saison deux m’impressionne plus que la première, dans le sens où elle tape avec la même justesse, mais avec beaucoup de finesse et de fraîcheur, sans pour autant perdre de vue son audience et son but. Ce volet de la trilogie est aussi bien plus difficile que le premier : attendez-vous à en baver !
De la galère
(Attention, spoilers ! Cherchez l’autre mot spoiler en rouge pour lire le reste de l’article)
Rarement j’ai autant senti galérer dans un Pandémie, dans le bon sens du terme. Il faut tout créer : nos personnages sont customisables à l’envi, et s’il y a bien un maître mot dans la partie que nous avons vécue, c’est bien la personnalisation. On crée ses personnages, on joue la première partie en se disant que chouette, les nouveaux mécanismes sont agréables, mais le plateau est tout petit. Mais certaines actions spéciales permettent de découvrir des autocollants qu’on apposera à même le plateau. Pour agrandir la carte. Oui oui.
Et c’est même pas là que ça devient fou.
Au fur et à mesure que l’on augmente notre réseau, on s’aperçoit de plusieurs choses : d’abord, les cubes de ravitaillement sont en nombre limité. Et ça, ça fait mal. Il faut composer avec cette limitation mais on n’avait pas signé pour un club d’enfilage de perles, alors… On serre les fesses et on espère.
Ensuite, il faut tracer ses propres routes terrestres et maritimes. Quand on a découvert la règle, on a juste halluciné. Jamais la saison 1 n’avait laissé autant de liberté d’expression au joueur. On crée son propre réseau, ses propres obstacles. Et je dois admettre que la satisfaction est totale lorsqu’on trace une route en disant : dudes, c’est bon, on a San Francisco ! Reconquérir la carte, reconquérir le territoire : un parcours du combattant aux récompenses folles. On se sent comme un inquisiteur en pleine Reconquista. #mauvaisecomparaison #personnen’attendl’inquisitionespagnole
Les objectifs de campagne semblent toutefois plus scriptés qu’il n’y parait au premier abord : impossible de parvenir au Moyen-Orient tant qu’on n’a pas fait l’Europe du Nord, par exemple. Mais ce genre de portail est bienvenu, car il invite à réfléchir avec les données qu’on a sous la main, et pas à spéculer dans le vide.
Autre petit mouvement mécanique intéressant : les cartes propagation et les cartes ville sont en plusieurs exemplaires. Donc, votre pioche joueur grandira (mais pas de relâche, ne vous inquiétez pas), et certaines villes pourront facilement prendre des coups dur. Mais ! Pendant la partie, vous aurez l’opportunité d’écarter de la partie certaines cartes ville. Intéressant, comme option : tout à coup, une ville en particulier pourra être salubre. On n’aura plus à s’en soucier. En somme, cette saison de Pandemic Legacy vous permet de changer les données du puzzle plutôt que de simplement vous mettre face à une myriade d’obstacles.
Loin de vouloir tout vous déflorer, je préfère m’arrêter ici pour vous laisser le plaisir de la découverte.
Fin des spoilers ! (et fin de l’article tout court)
Aurais-je des réserves ? Sûrement quelques unes, oui. La narration n’est pas aussi prégnante que dans un Seafall ou un Gloomhaven (sans parler du Monstrueux Kingdom Death: Monster), mais que voulez-vous ? Le jeu est épuré et soigné, sait ce qu’il fait, s’assume, et je trouve ma foi fort agréable qu’il ne s’encombre pas trop de circonvolutions. Aux antipodes de la première saison où l’on dégradait et détruisait sans ménage, cette saison deux nous force à reprendre le contrôle, peu à peu, d’un monde et d’un système parti en déroute.
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ReiXou 14/12/2017
Pour l’instant on est en avril de notre coté (prologue + 5 parties) et c’est monstrueusement bon je trouve. Encore mieux que le premier (et actuellement plus dur je trouve)
Umberling 14/12/2017
Oui, bien meilleur et bien plus challenging que le premier 🙂
Cormyr 14/12/2017
même avis. On est en mars et on galère déjà plus qu’avec le premier. Le jeu est très prenant et je le trouve meilleur que le premier car on se sent plus en terrain inconnu, à la découverte de ce nouveau monde.
-Nem- 15/12/2017
Nous on est au prologue. On voulait le réussir avant de commencer mais après trois défaites on va peut-être se lancer quand même 🙂
FX 15/12/2017
c’est le meilleur titre pour se mettre au Legacy ?
ReiXou 15/12/2017
Autant commencer par le premier quand même. (et évite Seafall comme la peste).
FX 15/12/2017
pourtant l’article de Seafall dit que c’est tout de même ùieux que PandemicLS1… Non ?
ReiXou 15/12/2017
De mon point de vue, Seafall c’est une mes pires expériences (pas mal au début et horrible à la fin). Pndemic S1 c’est le contraire (top du début à la fin – et probablement encore mieux sur la fin).
Mais chacun osn opinion.
Umberling 15/12/2017
Sea fall a des façons intéressantes de gérer pas mal de truc mais est le plus irrégulier en termes de gameplay. Le scénario de pandemic s1 est prévisible mais au moins son gameplay fonctionne de bout en bout sans aucun heurt (bien que septembre et octobre ne m’aient que moyennement convaincu). La s2 est un peu trop difficile si tu n’as pas fait la s1 ou poncé pandémie. Enfin pandemic legacy s1 est moins onéreux, en théorie, mais seafall se retrouve bradé par succès faiblard.
FX 15/12/2017
merci à vous deux, je me programme l’achat pour l’année prochaine…
Galuf 17/12/2017
J’ai pas vraiment accrocher a S1 pandemic legacy, tres decues avec ma femme, par contr eont a acheter 2 fois Seafall toute la campagne, le meilleur Legacy jamais jouer pour nous. Apres les gouts et les couleurs 🙂
FX 18/12/2017
@Galuf : à cause du thème ou de la mécanique ?
Umberling 18/12/2017
Galuf, @FX : je comprends tout à fait qu’on n’accroche pas à la narration de la S1. Elle est hyper prévisible. Et tellement balisée que c’en est un peu mollasson. Mais le Legacy faisait ses armes et les auteurs ont vite compris qu’il valait mieux surprendre le public.
Galuf 18/12/2017
FX comme la dit Umberling, la narration est hyper prévisible, c’est horible le manque d’originalité, et en plus le jeux est TRES répétitif, bien plus qu’un SEAFALL pour moi. Le jeu manque egalement de rebomdissement comme SEAFALL qui ma scotcher avec des remises complet en compte a plusieurs reprise, et des changements radical. Je pense que Pandemic a marquer simplement par ce que c’etait le premier du genre, mais le jeucomparer au legacy de nos jours est bien inferieur. C’est comme comparer le premier Final fantasy que ont a jouer et qui reste le meilleur de tous (car nous a fait decouvrir le genre) aux autres 🙂
fouilloux 15/12/2017
Ah, question pour ceux qui ont déjà joué: c’est certain que je peux bazardé ma boîte de la V1 et que ça a pas de conséquence sur la V2? Je la gardais au cas où il y aurait un petit bonus mais j’imagine que non.
Umberling 15/12/2017
Pour l’instant, nada chez moi, mais je n’ai pas fini. Quelques petites références à la s1 en revanche.
(On est en août.)
Daniel 12/01/2020
Nous avons seulement 2 objectifs dans le mois de mars, mais il est indiqué que nous devons en avoir 3. On est complètement perdu… quelqu’un peut nous aider?
jl 24/04/2020
3 objectifs c est 3 objectifs donc tu as perdu pourtant le mois de mars n est pas le plus hardu … bon courage lol
Liou 25/11/2020
Il manque un na dans votre Antananarivo 😛