Kings and Assassins – Duel asymétrique dans les ruelles
Kings and Assassins est le tout premier jeu d’une maison d’éditions fondée en juin 2014, Runes Éditions. Il s’agit d’un jeu asymétrique à deux venant de Pologne. Bon import ? Voyons ça.
L’étoffe d’un roi
Parlons un peu matos. La boîte, de taille hybride, contient pas mal de figurines en stand-up, dénommées « silhouettes » par les règles. Pourquoi pas. Les pieds de nos figurines sont souvent cachés par les socles, ce qui est dommage, mais nous avons besoin de socles opaques pour distinguer facilement le joueur qui contrôle telle ou telle figure. C’est un peu dommage de ne pas avoir les pieds, d’autant que les illustrations sont très jolies, avec un petit goût slave qui n’est pas pour me déplaire. La direction artistique a un goût de Witcher avec une touche d’Assassin’s Creed, pour un rendu des plus immersifs. Le plateau, tout toilé, est double face. Très lisible, il est aussi bien joli, mais peine à se déplier totalement. Un peu dommage quand on voit la qualité globale du reste de la boîte.
Une chose frappe à l’installation du plateau : le jeu est limpide. Lisible immédiatement, il donne un aperçu très visuel de la partie, et tant de clarté, ça se salue.
Sinon, plateau, boite et stand-ups sont toilés quand les cartes sont plus typiques et un sabot cartonné compartimente la boîte de façon idéale. Très bon équipement, donc, en dehors des deux défauts relevés ci-dessus.
Sous des dehors simples…
On compulse les règles avec attention, en comprenant parfaitement ce qui se passe. Pas un détail n’échappe à nos yeux avertis, et puis, nos yeux se posent sur l’aide de jeu. On aurait presque pu omettre de lire les règles tellement c’est simple et clair. Parmi les 12 citoyens se dissimulent 3 assassins.
Le roi gagne si :
- Les trois assassins sont éliminés (arrêtés ou tués)
- Il parvient à quitter le plateau par la porte de son palais.
Les assassins gagnent si :
- Ils tuent le roi en lui infligeant 2 blessures
- Le roi ne s’est pas échappé au bout des 15 tours de jeu
À chaque tour, une carte est tirée, attribuant un certain nombre de points d’action à chaque faction. Le roi commence à bouger, accompagné par ses chevaliers, qui ne se gênent pas pour pousser les citoyens en colère. Si la carte révélée montre le symbole d’une entrave, les gardes peuvent arrêter un citoyen (qui peut être un assassin !).
Puis c’est au joueur assassin de jouer, et de dépenser ses points d’action pour bouger ses citoyens. Si un des assassins se débarrasse de son déguisement, il sera plus balaise, se déplacera plus vite et aura la possibilité de blesser le roi. Puis, tour suivant : on tirera une nouvelle carte. À noter, les toits seront occupables, et il sera particulièrement important d’y pendre garde.
Testudo !
Le roi ne se déplace pas bien vite. Aussi, les gardes commencent en formation serrée autour de lui. Ce n’est pas bien grave au début, mais quand les rues deviendront étroites, la formation de gardes devra contenir la foule et la pousser pour laisser des ouvertures au roi. Souvent, un passant en colère le bloquera, et c’est là que l’acte d’arrestation fera du bien au monarque ! Pour le roi, la déduction est de mise : où sont les assassins ? L’adversaire bouge-t-il cette pièce pour m’induire en erreur ?
Côté assassin, on planifie, on déplace la foule pour empêcher les mouvements, on crée des goulets d’étranglement. Cette sensation de déplacer une masse est très jouissive pour le roi, mais elle est compensée par la peur de laisser une ouverture. Les formations trop défensives peuvent être ouvertes par un assassin révélé, qui peut tuer jusqu’à deux gardes par tour. Néanmoins… Il faudra faire attention : les ressources sont plus que limitées, et tuer des chevaliers veut dire que le roi déplacera sa troupe totale pour moins de points d’action.
Jouer la montre est une option très viable : si le roi emprunte un chemin étroit, peut-être vaut-il mieux le bloquer, alors que s’il s’expose sur les grands-places, peut-être est-il plus vulnérable ?
Les choix tactiques que proposent Kings et Assassins sont à l’aune de son ergonomie : d’une simplicité presque enfantine, mais d’une profondeur tactique redoutable. En jouant roi, j’ai songé à des parties d’Abalone, alors que le jeu assassin fait plus penser à… ben, Assassin’s Creed, justement.
Longue vie au roi !
Disons-le sans ambages : Kings & Assassins est une réussite. Son ergonomie léchée, sa prise en main immédiate, en font un jeu parfait pour les joueurs amateurs, mais entre des mains et des esprits experts, la guerre tactique fera ravage. Le duel se révèle profond et intense, avec des sensations très différentes d’une faction à l’autre.
Si quelques petits défauts matériels sont là, ils se font super vite oublier, devant l’intensité de l’expérience de jeu !
Je recommande donc chaleureusement ce Kings and Assassins, et j’ai hâte de voir les prochaines boîtes de chez Runes Éditions, ça, je vous l’assure…
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Nelijah 20/01/2015
Il est déjà de sorti par chez nous ? Il ne me semble pas l’avoir vu en magasin
Umberling 20/01/2015
Je crois bien que oui : la sortie s’est faite début décembre. (J’ai d’ailleurs été horriblement lent sur le Just Played, à mon grand regret, vu la qualité du jeu.)
tartopom 20/01/2015
Merci pour ce JP qui rend l’hommage mérité par ce jeu.
l’une des meilleures surprises de la fin 2014 pour moi.
Fred la loutre 09/02/2015
Quand tu veux la revanche ^^
Umberling 09/02/2015
Héhé, je me suis laissé une ouverture trop grande ! Avec plaisir.
tartopom 09/02/2015
Preum’s pour faire l’arbitre. Et si y’a moyen que je joue je prend aussi. ^^