Comme tout le monde, nous avons été touchés par la mode des escape truc. Escape room, escape games, escape books, notre petite team n’hésite pas à se plonger dans le pétrin pour voir si on peut s’en sortir dans le temps imparti. Du coup, comme le premier Unlock nous avait enchanté et qu’il avait un sacré goût de reviens-y, on a sauté de joie à l’annonce des opus 2 et 3, et on attendait la mi-juillet avec une grosse impatience. Et donc voilà en week-end, les trois scénarios engloutis, et un sentiment global de grande satisfaction, non pas de nos résultats qui furent souvent mitigés, mais d’avoir partagé un moment narratif, graphiquement puissant, et pourtant hautement cognitif.
Trois nouvelles aventures
Pour les amateurs d’aventure avec un grand A, les voilà brossés dans le sens du poil : un manoir hanté, l’attaque du nautilus par un poulpe géant, et enfin une course au trésor chez les pirates. D’entrée, les images claquent et parlent à notre cerveau reptigeek. Elles donnent une furieuse envie de déflorer ces trois nouveaux paquets de cartes. Et le jeu ne décevra ensuite pas plus ensuite sur ce point : les accessoires de jeu sont encore monté d’un cran. L’application dédiée sur iOS ou Android propose de nouvelles possibilités, notamment via la résolution des machines ou avec les indices progressifs en trois stades, avec des boutons personnalisés, des sons enregistrés, des musiques travaillées… Tandis que du côté des cartes, le même soin a été apporté, et je reste estomaqué par la précision au pixel de certaines énigmes.
Un cran d’arrêt
Il n’y a pas que le matos qui a gagné en niveaux, les trois nouvelles aventures sont devenues plus complexes, plus retorses et habilement mêlées à la narration. Alors que dans le premier Unlock, le final consistait à avoir une vue d’ensemble sur un ensemble de quatre cartes, cette fois on vous propose d’en assembler par dizaines, de combiner des indices provenant de trois cartes différentes, de mesurer, d’additionner… Pas de doute, il ne faudra pas chômer pour terminer l’histoire avant le temps imparti. Cette montée en puissance, qui s’explique logiquement pour une suite qui promet de nouveaux challenges, peut malheureusement parfois s’égarer quand la difficulté devient vicieuse, a-logique. Pour nous, la virée sur le Nautilus a vite viré au cauchemar en commençant avec une énigme pas vraiment dans le contexte, et en continuant sur des problèmes complètement capillotractés et parfois sans aucune raison (le passage des nanomètres notamment). La réalisation d’un escape game doit toujours trouver le difficile dosage entre nouveauté, difficulté et plaisir de progression ; parfois, quand la progression butte trop souvent et qu’on se retrouve désarmés devant les obstacles, l’ennui ne tarde pas à s’immiscer et à pourrir toute l’ambiance autour de la table. Gus and co a émis des réserves sur le manoir hanté, le scénario le plus facile de la boîte ; pour ma part, j’ai eu beaucoup de frustration sur ce scénario du nautilus à la construction pourtant innovante, car j’aimais le thème, le design, mais les énigmes nous ont vraiment tous pris à contre-pied, et de manière assez fourbe de notre avis. A l’inverse, la difficulté bien dosée du trésor de Tonipal nous a freiné pour mieux nous motiver et nous faire rebondir !
Vivement la suite !
Malgré un taux de réussite plutôt moyen, notre équipe de quatre aventuriers partie découvrir Unlock 2 : Mystery Adventures (Pourquoi un titre anglophone ?) est revenue avec la banane et se sent prête à remouiller de nouveau la chemise. La nouvelle mécanique des machines venant apporter des valeurs complémentaires augmente l’utilité de l’application numérique et s’apprivoise très vite. La gestion des indices en trois phases, également présente sur Exit, est également bienvenue, même si on regrette que d’un scénario à l’autre les indices ne soient pas présentés de la même manière : tantôt en indice sous le chiffre de la carte, tantôt dans un menu de l’application. On a également apprécié l’effort apporté sur le storytelling, très réussi sur le scénario difficile, et les petits jeux avec le temps restant.
Notre enthousiasme pourrait inviter tout un chacun à se ruer sur Unlock 2 et la version précédente sans modération. Je me dois de rappeler qu’il faut réserver ce jeu à des gens aimant jouer en collaboration et se prendre la tête ensemble, et surtout ne pas compter sur la rejouabilité : la série Unlock se concentre sur des One-Shot que vous pourrez revendre, donner ou jeter, mais certainement pas refaire. Soyez surs de ne pas regretter vos 25 euros à la fin – même si le prix est complètement justifié par la qualité du matériel (sauf la grandeur de la boîte, si on veut chipoter).