Gravity Superstar : l’important c’est pas la chute…
Gravity Superstar, de Julian Allain, nous propose comme le suppose le titre, de jouer avec la gravité. Une idée attractive s’il en est. Nous allons donc nous déplacer de plateforme en plateforme et de temps à autre, tomber dans l’espace. Le but du jeu est de gagner le plus de points de victoire en récupérant des étoiles colorées dispersées dans l’espace. Chaque étoile vous rapportera un point, mais avec deux étoiles de la même couleur, vous aurez un point de victoire bonus. Autant dire qu’il vous faudra réfléchir à vos déplacements pour tâcher d’en récupérer un max. La partie se termine quand il ne reste plus qu’un certain nombre d’étoiles sur le plateau (dépendant du nombre de joueurs).
On se jette dans le vide ?
Vous avez chacun un meeple à votre couleur sur le plateau quadrillé (on peut entrer seulement par une case « porte ») et chaque joueur a la même main de 4 cartes action. Simple.
À son tour, le joueur actif joue une carte face visible ou face cachée. S’il joue face visible, il effectuera le déplacement (ou la rotation) indiqué.
Concrètement vous pourrez faire des sauts en longueur (de 2 cases), un petit saut en hauteur puis un déplacement pour tomber vers la gauche ou la droite, ou encore une rotation de son pion de 90 ou 180° pour changer d’axe. L’une de vos cartes est un joker et permet de faire n’importe laquelle de ces actions.
Pour récupérer vos cartes, il suffit de passer votre tour, ou d’avoir joué toutes vos cartes (ce qui permet de les récupérer gratis).
On est jamais bloqué car en utilisant une carte face cachée, on peut effectuer un mouvement de base, c’est-à-dire un déplacement vers la droite ou vers la gauche.
Dès que notre pion termine son déplacement dans le vide (sans plateforme sous lui), il chute jusqu’à la prochaine plateforme, suivant la « gravité » (la direction où vont ses pieds), et en récupérant toutes les étoiles traversées au passage. Tâchez de penser vos actions afin de viser les couleurs d’étoiles qui vous intéressent !
Si on dépasse le bord du plateau, on revient de l’autre côté (comme dans Titan Race, le précédent jeu de l’auteur qui aime décidément sortir du cadre).
Vous le comprenez, dans Gravity Superstar, le twist c’est qu’il n’y a pas de haut ni de bas à proprement parler : le « bas » de chaque joueur est toujours défini par là où se trouvent ses pieds. Gravité et relativité. Une idée simple, mais brillante.
La partie avançant, on va gagner des petits jetons « rejouer ». Ceux-ci nous permettent de rejouer (oh sans blague ?!). Mais si on ne les utilise pas, chacun vaudra un point à la toute fin de la partie.
“Je mets mes pieds où je veux et c’est surtout dans la gueule” Chuck Norris
En tombant sur un joueur, tel Mario écrasant un goomba, on va pouvoir lui piquer une étoile de notre choix. C’est ce que j’appelle de l’interaction « paf dans les dents » (Ndlr : oui on utilise parfois du jargon un peu technique, il faut s’y faire), car en plus de lui voler un point de victoire, on peut aussi casser ses collections (je rappelle pour ceux qui ne suivent pas que deux étoiles de la même couleur rapportent un point bonus). En plus de lui piquer une étoile, vous déplacez son pion sur la prochaine case porte ouverte, ce qui pourrait modifier grandement sa planification !
Apesanteur
L’édition est un peu étrange, spécifiquement ce sac argenté un peu disco. L’iconographie est impeccable, rien à redire. Dommage en revanche que l’éditeur n’ait pas fourni une solution pour fixer les plateaux entre eux. Côté visuel, on navigue dans un univers fluorescent et acidulé qui destine plus spontanément Gravity Superstar aux enfants. Ce n’est pas un problème d’ailleurs – et ceux-ci ne s’y trompent pas : les miens y jouent régulièrement et y prennent beaucoup de plaisir.
Au dernier moment, l’éditeur a décidé de proposer 3 cartes goodies supplémentaires qui seront dans toutes les boîtes, et non uniquement pour les primo-acheteurs. On pourra se téléporter vers une porte, ou faire une rotation, non de notre pion, mais d’une tuile planète. Quand on joue une de ces cartes, on la donne à son voisin de gauche qui pourra l’utiliser à son tour.
Notons qu’il existe aussi une variante dite « experte » qui clôt le jeu quand un joueur obtient un certain nombre de points. J’en profite pour signaler, la petite astuce éditoriale pour rendre les étoiles visibles de tous et ainsi pouvoir calculer quand le jeu va se terminer (en image ci-dessous : on place nos étoiles de part et d’autre de notre carte personnage).
Retour sur terre
Le maître mot dans ce jeu est l’adaptation, si on essaie d’optimiser ses déplacements afin d’aller chercher les étoiles de couleurs différentes, il ne faut pas hésiter à changer ses plans, surtout quand on vous dérobe une étoile sous le nez. Car oui l’interaction est directe (on n’hésite pas à vous écraser quand c’est possible), mais indirecte aussi, quand un joueur vous chipe l’étoile convoitée.
Nous avons préféré y jouer à plus de 3 joueurs, car plus on est de fous… Dans cette configuration, le terrain de jeu est plus grand et offre plus de possibilités, mais il amène aussi un peu de chaos et le jeu devient plus fun et moins calculatoire, oui c’est rapidement le bazar, mais c’est ça qui est drôle ! Bien sûr cela va forcément énerver ceux qui aiment tout contrôler, dans ce cas il faudra plutôt jouer en duel.
C’est plus en famille avec les enfants que le jeu prend toute sa saveur surtout grâce à sa grande accessibilité. Gravity Superstar lorgne indubitablement du côté du jeu vidéo (tout comme Titan Race) et il réussit à proposer une expérience accessible et immédiate et surtout amusante pour 2 à 6 joueurs qui veulent en découdre.
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