Départ de Christian T. Petersen, le fondateur de FFG
L‘annonce du départ de Christian T. Petersen tombée hier soit a suscité un mouvement de surprises et d’émotions, surtout de l’autre côté de l’Atlantique.
L’homme a commencé à travailler dans le milieu ludique quand il était encore dans à l’école, dans le secondaire : il fondait alors Pegasus Spil Import qui faisait de l’import de jeux, puis en 1995, il crée Fantasy Flight Publishing. Petersen est passionné de bandes dessinées européennes, et commence par diffuser certaines licences aux Etats-Unis, comme Lucky Luck.
Peu de temps après, il se lance dans la publication de jeux de société, en concevant tout d’abord le monstre sacré qu’est Twilight Imperium en 1997. Fantasy Flight Publishing devient alors Fantasy Flight Games (FFG), et se consacre uniquement aux jeux de société.
Fasciné par l’oeuvre de Lovecraft, il écrit avec Darrell Hardy, la trilogie rolistique Nocturnum pour Call of Cthulhu. Quelques années plus tard, en 2003, il imagine le jeu de plateau A Game of Thrones inspiré par Diplomacy, l’année suivante il édite Doom: the boardgame tiré du jeu vidéo. Au total, FFG publie des centaines de titres, avec des noms qui ont marqué l’histoire ludique contemporaine, tels que Battlestar Galactica, X Wing, Les Demeures de l’épouvante, Star Wars Rebellion, Descent, Cosmic Encounter, Battlelore, Chaos dans le vieux monde, La Guerre de l’anneau, Sid Meiers’s Civilization, et j’en passe.
Une véritable dynamique geek se propage à partir de FFG, via des licences fortes, des game design exigeants, du matériel de qualité. La réputation de la société est solide dans le secteur, elle fait aussi partie des rares maisons d’édition à posséder ses propres usines de production. C’est ainsi que tout naturellement elle finit par attirer l’attention du géant Asmodee qui cherche justement à élargir son porte-feuille depuis qu’il est régit par Eurazeo.
Quand Asmodee rachète FFG, Christian T. Petersen devient PDF d’Asmodee North America. Au sein d’Asmodee, l’homme crée de multiples partenariats, forge des alliances nouvelles. D’ici la fin 2018, cette aventure-là prendra fin :
« Il est maintenant temps de passer le relais à une nouvelle génération de dirigeants qui, avec le personnel extraordinaire d’Asmodee North America et ses studios (Catan, Days of Wonder, FFG, Heidelbär, Plaid Hat et Z-Man), iront de l’avant avec leur propre énergie et leur propre vision unique. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’ils seront meilleurs, plus brillants, et qu’ils réaliseront toujours plus de choses fantastiques. J’ai hâte de voir ce qu’ils vont faire, et de jouer à leurs jeux.
Les titres qui sortiront de nos studios américains au cours des 6 à 12 prochains mois représentent les derniers produits dans lesquels j’ai pris part. Je n’aurais pas pu espérer un final plus satisfaisant sur le plan de l’innovation et sur le plan commercial.
Je pars pour me concentrer sur ma famille, la santé et la poursuite d’autres intérêts. Mon départ a été planifié depuis longtemps avec le PDG du groupe Asmodee et mon ami, Stéphane Carville. » annonce le communiqué officiel.
Lorsque Christian T. Petersen quittera ses fonctions, Asmodee North America se divisera en deux unités : Asmodee North America Publishing dirigée par Steve Horvath pour la gestion des studios, et Asmodee North America Distribution dirigée par Andre Kieren pour l’aspect distribution pure. Une nouvelle politique de répartition afin de reprendre des parts de marché aux grands concurrents que sont Amazon et Target qui se partagent le gros de la distribution Outre-Atlantique.
Vous le savez, Eurazeo est entré récemment en discussions exclusives afin de négocier la vente d’Asmodee auprès de PAI Partners (un autre fond d’investissement français), vente qui devrait devenir concrète d’ici la fin de l’année. Y-a-t-il un lien de cause à effet direct entre ce changement d’actionnariat et cette décision de Petersen ? Difficile à dire, mais l’annonce de son départ juste après celle de la vente d’Asmodee suscite des craintes chez certains joueurs quant à l’avenir des éditeurs qui ont fait les grands titres de leur hobby favori. Seul l’avenir nous dira si la suite sera en effet « plus brillante » que ce qui a été accompli jusque là, comme l’annonce Petersen.
TheGoodTheBadAndTheMeeple 31/07/2018
Le lien de cause à effet est assez clair. Le rachat était la bonne occasion de passer la main.
Il y a peut être d’autres raisons business derrière tout cela (mésentente sur la direction a prendre par exemple…)
C’est tellement classique ces réorganisations après un gros rachat…